❝Lucy x Olympe❞

    ♡ Une séance non désirée

En lissant la convocation Olympe n'avait pas put réprimer un long soupir. Évaluation psychologique, une bonne blague au goût de la militaire, elle en faisait depuis un bon moment et c'était toujours aussi inutile à ses yeux. Elle n'avait absolument pas envie d'y aller, elle savait comment cela allait se passer et ça la gavait d'avance, un peu comme ses cours quand elle était plus jeune. Elle ne voyait pas en quoi une psychologue pouvait comprendre, surtout quand c'était une civile, s'en était encore plus risible. Olympe aurait volontiers zappé le rendez-vous, mais elle savait ce qu'elle risquait et même si obéir n'était pas son fort elle avait appris à ne pas jouer avec ça, elle n'avait pas envie d'être mise à pied pour une simple séance chez un psy, alors elle allait y aller et faire ce qu'on attendait d'elle. Elle savait qu'elle ne risquait pas grand-chose, ça c'était toujours assez bien passé et rien n'avait changé depuis la dernière fois, absolument rien, c'est ce qu'elle se répétais en tout cas, rejetant très loin dans son esprit la nouvelle qu'elle avait apprise si peu de temps auparavant.

Elle se changea, il faisait bien trop chaud pour être en tenue complète et techniquement elle était libre de s'habiller comme elle le souhaitais, puisqu'elle n'était pas en service. Cependant elle décida de garder les marques de son métier, enfilant un pantalon treillis et des rangers, elle se contenta cependant d'un simple t-shirt blanc, assez moulant mais pas trop non plus, pour qu'on ne puisse pas voir la maigreur qui commençait à la prendre, elle mangeait moins pour compenser l'arrondissement de son ventre qui débutait déjà. Elle soupira alors qu'elle ajustait sa coiffure, elle n'avait pas vraiment envie de faire des efforts, mais elle savait que tout ça dépassait l'ordre du privé, une mauvaise impression pouvait lui coûter son droit d'aller sur le terrain et c'était hors de question, Olympe avait besoin de partir en mission comme certain avait besoin de fumer, c'était plus qu'une vocation, c'était une véritable drogue et tout ce qui risquait de lui coûter son poste était prohibé, enfin en général, il lui arrivait de déraper, rarement, mais ça arrivait, personne n'est parfait. Quittant à regret sa chambre elle se dirigea vers le lieu de rendez-vous, croissant certain de ses camarades elle les salua d'un grand sourire, elle était certes arrivé peu de temps auparavant, mais elle avait déjà tissée de bon lien avec la plupart de ses camarades.

Arrivée devant la porte du bureau elle soupira de plus belle, fixant la poignée, elle hésita encore, se demandant si elle pouvait jouer avec le feu et se tirer d'ici. Avant Olympe l'aurait fait, sans vraiment hésiter, elle aurait tourné les talons et serait partie faire autre chose, sauf que maintenant elle avait peur qu'on pense qu'elle puisse cacher un truc. Elle finit par frapper à la porte, d'une poigne assez forte, délicatesse n'était pas dans le dictionnaire d'Olympe. Quand elle entendit l'invitation elle tourna la poignée ouvrit la porte. Elle croisa le regard de celle qui était dans la pièce et elle la contempla des pieds à la tête, elle ne réprima pas un petit air dédaigneux, elle n'aimait pas vraiment ce genre de femmes, celles qui avaient l'air toute précieuse dans leur vêtement délicat et leur chaussures à talons. Olympe retint un rire, comment cette femme allait pouvoir juger son état psychologique ? Quand on a pas vécut la guerre, les raids et les tirs à balle réel on est pas en mesure de comprendre, pas d'après la jeune brune en tout cas. Elle a de nouveau cette envie de se tirer mais l'autre l'invita à prendre place et Olympe s'y plia, de mauvaises grâces.

Elle se laissa choir sur le fauteuil que la blonde lui désignait. Elle se redressa quasi immédiatement, on avait beau dire mais l'armée lui avait donné de sacré automatisme, même à elle. Oly fût invitée à se présenter, elle regarda l'autre lire son dossier, elle eut presque envie de dire qu'il n'y avait rien de bien passionnant à ajouter, mais de nouveau elle se dit qu'elle risquait de s'attirer plus de questions que nécessaire, aussi elle obéit : « Je suis Olympe Charlie Hamilton, fille de Richard Philippe Hamilton et de Carolina Cécilia Spinosa, née le vingt-neuf février mille neuf cents quatre-vingt-huit. J'ai la double nationalités, française et italienne. Je me suis engagée dans l'armée à mes dix-huit ans, ça va donc faire dix ans. » Elle pris quelques instants pour remettre dans sa tête les choses les plus importantes, elle repris ensuite « J'ai servi au Liban, en Irak, en Afghanistan, au Gabon et au Sénégal. J'ai été blessé six fois dans ma carrière, une seule fois assez gravement. » Elle soupira, elle avait l'impression de réciter une leçon, elle ne voyait pas l'intérêt de tout ça, elle n'avait aucun soucis sur le terrain et bien qu'elle ai pu voir des choses pas très jolie, elle allait très bien.

❝Lucy x Olympe❞

     Une séance non désirée
Terminant sa phrase, Olympe regarde de nouveau celle qui se tient devant elle, de nouveau elle se dit que c'est ridicule de confier le bilan psychologique de militaire à une femme comme elle, de toute évidence elle n'a jamais connu ça. Elle remarque que l'autre écrit et elle se demande bien quoi, elle aimerait savoir ce qu'on peut penser d'elle. Olympe croisa ses bras, attitudes fermé qui démontrait qu'elle était peu enclin à la discussion, depuis toujours ce genre de rendez-vous l'agaçait. Elle laissa son regard divagué par la fenêtre, le paysage l'attirait, les grands espaces, être coincé ici l'énervait au plus haut point. Elle poussa un soupir avant de revenir porter son attention sur la jeune femme, qui se présenta, elle eut envie de lui dire que c'était inutile, car elle ne comptais pas vraiment la recroiser mais elle garda ce genre de réflexions pour elle. Se dire que l'autre avait entre ses mains le pouvoir de la priver de son travail, une civile, s'en était risible, vraiment.

Olympe leva la tête quand elle entendit la question concernant ses blessures. Une signification ? Elle n'avait jamais vraiment réfléchit à ça. La main d'Olympe alla tout doucement se porter à son épaule gauche, là où une balle s'était logé, elle avait eu mal, bien sûr, mais ça avait été vite oublié. Elle caressa tout doucement la peau, pas si lisse que ça, les cicatrices étaient sûrement les seules marques qu'elle gardait de ces incidents comme elle les appelait. Elle soupira, ne sachant pas vraiment quoi répondre, une blessures est une blessures, il n'y a pas grand-chose à chercher. Elle allait répondre quand la seconde question arriva, plus agaçantes celle là, car beaucoup plus dangereuse au fond. Olympe n'avait jamais rien caché à ses supérieurs, jusqu'à aujourd'hui en tout cas. Elle garda un air neutre cependant, elle ne voulait pas que l'autre détecte qu'il y avait de quoi creuser. Oly se redressa un petit peu et soupira encore.

Elle suit quelques secondes le mouvement du crayon entre les doigts de Lucy, puis glissa son regard vers le visage de celle-ci. Ses doigts étaient restés sur la cicatrice, sans vraiment qu'elle s'en rende compte, aussi lâcha t-elle son épaule pour revenir croiser ses bras et elle répondit à la première question, d'un ton neutre, ou froid selon l'interprétation qu'on voulait bien en faire « Se blesser est le risque du métier, comme la mort d'ailleurs, je savais très bien tout ça avant de m'engager. Je n'ai pas choisis un métier de planquée pour rester en vie, je n'ai pas peur de mourir. » Elle fit une pause, croisant le regard de la psy avait une petite lueur narquoise tapis dans la pupille, elle était volontairement en train de faire des sous-entendus. Elle décroisa ses bras et s'installa un peu plus sur le siège avant de penser à l'autre question, une raison pour qu'elle ait envie de se tirer au plus vite d'ici, il y'en avait bien sûr, dont une qui grandissait dans son ventre.

De nouveau elle croisa le regard de la thérapeute et lâcha : « A part la raison qui semble évidente ? Autrement dit que ce rendez-vous me semble totalement inutile ? Nan hormis ça il n'y en a pas ! » Elle garda un air froid, histoire de montrer que tout ça l'agaçait, mais surtout pour ne pas que l'autre ne puisse voir qu'elle cachait un truc. Elle regarda les mains de la jeune femme, fixant le crayon pour voir ce que l'autre allait faire, elle allait écrire c'était certain, mais elle n'avait pas envie de passer pour une autre, après toute cette évaluation devait servir à la cerner, elle devait donc être elle-même. Elle ne craignais pas grand-chose de cette femme au fond, les autres psychologue lui avait toujours accordé le droit de continuer, alors en quoi celle là allait faire autrement ?

❝Lucy x Olympe❞

     Une séance non désirée
Olympe remarqua que de suite l'arrêt du mouvement de la jeune femme, elle avait été vexée. La militaire resta impassible, car sourire aurait été puérile, Olympe n'était plus une gamine. Elle laissa son regard sur la jeune femme, ne comprenant pas pourquoi l'autre n'écrivait pas. Olympe était un peu mal à l'aise, comme encombré par son propre corps, elle ne savait pas quelle position adopter. Ses mains ne savaient où se placer, habituellement elle n'aurait pas réfléchi à ça, mais depuis quelques temps Olympe avait l'impression que son corps ne lui appartenait plus, qu'il n'était pas le même qu'avant. Elle savait que c'était vrai au fond mais elle refusait de le montrer. Elle finit par placer chacune de ses mains sur le fauteuil et de cramponner celui-ci avec force.

La militaire écouta d'un air distrait l'autre parler de vie et de mort, elle avait cette envie folle de rire et puis aussi de partir en claquant la porte. Elle finit par soupirer longuement et puis elle se leva, rester assise l'agaçais. Elle alla vers la fenêtre pour s'asseoir sur le rebord de celle-ci, elle regarda dehors quelques instants avant de se retourner pour fixer la jeune femme en silence. Elle la détailla du regard avant de lui répondre "Je pense qu'on ne s'est pas compris et je doute qu'on le puisse vraiment. Bien sûr que j'ai un instant de survie, tout le monde en possède un. Ce que je voulais dire c'est que la mort est une fatalité et que mon métier me rapproche plus de cette fatalité. Je doute qu'un civil puisse comprendre." Elle sourit car parler de son ressentit lui fait du bien finalement et puis elle aime parler de ça. Elle se redresse un peu et elle continue "Mais dans certaine situation ce n'est pas l'instinct qui parle mais c'est plus l'adrénaline, parfois on a pas le temps de réfléchir, quand on voit un tir sur civil, on ne pense pas à notre propre vie car on peut en sauver tellement d'autre. Alors voilà ma façon de voir les choses, je suis prête à sacrifier ma vie pour en sauver d'autre car qui je suis pour prétendre que ma vie vaut mieux que toutes celle-ci? " Olympe reprit son souffle elle venait de débiter ça à toute vitesse sans pause. Elle regarda la jeune femme qu'elle note ce qu'elle voulait Oly avait parlé avec son cœur pour une fois et elle se moquait du jugement de l'autre.

Elle bougea de nouveau avant de reprendre la remarque de la jeune femme  "Je pense que je suis tout de même plus utile sur le terrain qu'ici et j'ai déjà eu ce genre de rendez-vous je ne change pas de personnalité d'une année sur l'autre. " Elle soupira encore car tout ça l'agaçait, elle avait peur de faire une connerie au fond de dire un truc suspect et que l'autre comprenne qu'elle cachait des choses. Elle parcourut la salle du regard, la pièce était assez simple et elle trouvait ça reposant, c'était bien loin de certain des bureaux qu'elle avait eu la joie de fréquenter. Elle revint s'asseoir sur le fauteuil, plaçant ses mains sous ses jambes.

Elle écouta l'autre question, toujours les mêmes en fait. Elle leva les yeux au ciel, cette impression de déjà vu l'exaspérait au plus haut point. Elle répondit cependant « Je me suis engagée car je voulais faire un métier utile pour mon pays et je n'ai jamais envisagé de faire autre chose car l'armée correspond à ce que je cherchais. »  Olympe ne pût s'empêcher de sourire doucement en se souvenant de ses débuts à l'armée, elle avait eu un peu de mal à s'imposer au début, mais elle n'avait jamais eu envie de changer et aujourd'hui elle n'imaginait pas une seconde changer de métier, pour rien au monde. L'autre partie de la question était un peu plus embarrassante pour elle, avant elle aurait répondu du tac au tac, mais maintenant, elle ne savait plus trop, car elle ne savait pas encore ce qu'elle allait faire de cet enfant. Elle finit par répondre  « Je pense que je continuerais dans l'armée, je retournerais sûrement dans mon ancienne compagnie, car même si j'aime cet endroit et bien ça manque d'action et puis mes camarades me manquent un peu. » Elle soupire, ce n'est pas un peu qu'ils lui manquent, mais énormément, sa compagnie c'était comme sa famille. Elle se leva encore et retourna vers la fenêtre, pour regarder la réserve, oui cet endroit était vraiment splendide.