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 The pain doesn’t go away, you just make room for it. • Logan

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MessageSujet: The pain doesn’t go away, you just make room for it. • Logan   The pain doesn’t go away, you just make room for it. • Logan EmptyJeu 30 Avr - 19:53



❝The pain doesn’t go away, you just make room for it❞
Arabella & Logan
Le poids de l’enfant dans ses bras était d’un réconfort douloureux. Elle avait l’impression que son cœur se fendait en deux dès qu’elle posait les yeux sur la petite dernière de sa sœur, comme si  toutes les cicatrices qu’elle avait voulu cacher aux yeux du monde s’ouvraient de nouveau. Pourtant, elle ne pouvait s’empêcher de se sentir apaisée par la présence du bébé dans ses bras, par la chaleur qu’elle dégageait contre sa poitrine. Pendant quelques secondes, elle s’imaginait ce qu’aurait pu être sa vie si son corps n’avait pas été aussi néfaste. Si son corps n’était pas devenu son pire ennemi. Si elle n’en était pas venue à détester chaque fibre de sa personne avec une haine ardente, une haine que l’on ne pouvait comprendre que lorsque l’on avait réalisé que nous étions la seule chose qui nous séparait de notre bonheur. Elle n’aurait jamais la chance qu’avait eue sa sœur, la chance qu’avait Logan. Et jamais elle ne leur avait expliqué pourquoi. Elle s’était contenté de fait, sans expliquer de long et en large, leur disant simplement qu’elle ne pouvait pas concevoir d’enfant, sans passer par les fausses-couches qu’elle avait subies. Comme elle avait tus la raison principale de son divorce. Encore là, ce n’était que cachotteries, des bribes de vérités qui jamais n’avaient la même saveur que l’histoire complète. Arabella posa ses yeux sur son beau-frère, un petit sourire sur ses lèvres fines, alors qu’elle berçait doucement Lyn qui commençait doucement à s’endormir contre elle. Le bébé était la raison de sa présence ici ce soir. Une fièvre dangereusement élevée, un papa paniqué par les pleurs incessant de son enfant. Elle était venue aussi rapidement qu’elle avait pu, essayant d’apaiser les craintes du veuf tout en travaillant sur l’enfant qui se révéla être déshydraté, un coup de chaleur banal pouvait avoir des répercussions graves chez un enfant si jeune.

La petite rousse s’approcha doucement de Logan, avec cette aura de calme qui la caractérisait depuis si longtemps maintenant. Elle déposa délicatement l’enfant dans les bras de son père, essayant d’ignorer la sensation de la peau de l’homme contre la sienne. « Je passerai demain lui retirer le soluté. » chuchota-t-elle en désignant l’aiguille plantée dans le bras de la fillette. Une aiguille qui semblait énorme dans un si petit morceau de chair, dans un bras aussi minuscule. Avec les années, Ary avait fini par s’habituer à la maladie chez les enfants, sans pour autant y être insensible. Elle comprenait l’inquiétude des parents, la peur de voir ce qu’ils ont de plus précieux s’envoler sans qu’ils ne puissent réagir. Ce ne serait pas le cas de sa nièce. Elle ne laisserait rien lui arriver, elle s’en faisait la promesse. Elle n’avait rien pu faire pour ses propres enfants, empoisonnés dans le corps de leur mère, mais elle n’allait pas laisser un mauvais coup du destin lui arracher cet enfant. L’un des derniers morceaux qui lui restaient de sa sœur. Ses doigts fins caressèrent les mèches de cheveux de l’enfant alors qu’elle l’observait, attendrie. «  Tu devras lui donner un peu plus d’eau dans les prochains jours, prendre sa température régulièrement. Si tu as la moindre question, la moindre inquiétude, tu sais où me joindre. » Elle lui offrit un sourire rassurant, de ces sourires qu’elle avait partagé avec sa sœur, un trait de famille qui pouvait être douloureux pour ses proches, mais dont elle ne se rendait pas compte, trop certaine d’avoir très peu de  points en communs avec son aînée. Elle n’avait pas la force qu’avait possédée sa sœur, ce côté maternel et rassurant qui avait fait de Lyanna la mère parfaite pour ses enfants.


Arabella s’éloigna du père et de la fille, allant ranger ce que son neveu avait un jour appelé des instruments de torture dans sa mallette. C’était le souvenir d’une époque beaucoup plus lumineuse, d’une époque où les choses étaient moins compliquées. Priam n’était pas ce garçon rempli de colère, Euphemia n’était pas l’enfant froide qu’elle était aujourd’hui, Logan était l’homme au sourire charmeur qu’elle avait taquiné si souvent. Mais c’était le passé. Un passé qu’elle essayait d’oublier sans jamais y arriver, un passé aux morceaux brisés qu’elle essayait de recoller par moment. Les plus belles mosaïques n’étaient-elles pas faites de pièces brisées? La rouquine se mordilla la lèvre inférieure un moment, ne sachant si elle devait partir ou bien rester, ne sachant plus si elle avait sa place ici ou non. C’était une situation étrange. Avec les années, elle s’était éloignée de Lyanna et de sa famille. Ses contacts avec la famille Fitzsimons s’étaient résumés aux vacances et à des coups de téléphone, ce qui n’est pas vraiment étonnant lorsqu’un océan nous sépare. Pourtant, Logan était là, en Afrique, parce qu’elle lui avait proposé, parce qu’elle était le fantôme de sa défunte femme. Une pâle version de Lyanna. « Je suis contente que tu sois ici, Logan. » Finit-elle par dire en se retourna vers lui, les mains enfoncées dans les poches de son denim usé, un fin sourire sur ses lèvres. Elle resta là un moment, à l’observé comme si elle avait peur qu’il ne disparaisse lui aussi, comme tous les gens qu’elle avait aimés. Sa sœur, son mari, ses parents. Puis, elle réalisa que c’était elle, la première à être sortit de leur vie, préférant vivre en Afrique que de retourner en Amérique après son divorce, leur cachant les évènements majeurs de sa vie de peur de voir de la pitié dans leurs yeux. Elle avait été la première à creuser un fossé entre eux. La première à avoir fait un pas en arrière alors qu’on lui tendait la main.

Chassant ses pensées néfastes, elle se dirigea vers la cuisine, bien décidée à préparer du thé, à rester quelques minutes de plus, le temps que le rythme cardiaque du beau brun ne se calme, que sa panique ne disparaisse. En réalité, ce n’était pas totalement exact. Elle comptait également profiter un peu de sa compagnie avant de rentrer chez elle, dans cette maisonnette vide et trop silencieuse qu’elle appelait son chez soi depuis des années maintenant. Ary’ resta silencieuse pendant des longues minutes, bien consciente du regard de son beau-frère posé dans dos, faisant rougir ses joues plus qu’elle n’en avait le droit. Elle ne se tourne vers lui que pour déposer une tasse de liquide chaud sur la table près de lui. « Où sont Euphie et Priam? » La question avait été posée d’un ton doux, sa voix chaude ponctuée d’un accent qui lui collait à la peau, dû aux longues années qu’elle avait passées en France et qui ne semblaient pas vouloir disparaître. Elle n’avait entendu aucun éclat de voix, aucun bruit ne pouvant signifier que ses neveux étaient dans la maison avec eux depuis le début. De plus, elle savait qu’Euphémia l’aurait secondé dans son intervention avec sa sœur, du moins, elle se serait rongé les ongles avec son père. Il était donc sûr d’affirmer qu’ils n’étaient pas là. D’un geste empreint de fatigue, la jeune femme se laissa tomber sur la chaise en face de Logan, jouant un instant avec la porcelaine brûlante avant de la porter à ses lèvres, réalisant à quel point il était stupide de boire des liquides chauds alors que la température extérieure était infernale.



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MessageSujet: Re: The pain doesn’t go away, you just make room for it. • Logan   The pain doesn’t go away, you just make room for it. • Logan EmptySam 2 Mai - 0:03

❝The pain doesn’t go away, you just make room for it❞
Notre propension à être violents et à nous adapter grâce à la violence pour survivre à tout, pour nous hisser très rapidement au sommet de la chaîne alimentaire, témoigne d'une anomalie comportementale forte. D'ou notre capacité innée à être violents.

Il détournait le regard, posant ses prunelles océans sur le mur blanc qui lui faisait face, songeant au fait qu’il devrait probablement repeindre cette chambre à l’avenir, après tout, Lyn aurait besoin d’une chambre personnalisée, de quelque chose de plus féminin, de quelque chose qu’il ne pouvait deviner seul. Chaque minute qui s’écoulait sous un silence assourdissant était une véritable torture pour le père de famille, une torture qui s’exprimait à travers ses muscles contractés, ses bras s’étaient croisés instinctivement contre son torse, presque comme si tenir cette position pouvait le protéger du malheur. Tout, absolument tout dans la vie de Logan s’était multiplié, les soucis liés au manque de communication qu’il avait avec son fils, la distance que chaque membre de sa famille prenait les uns envers les autres. Même les petits hurlements de Lyn s’étaient multipliés, dans un premier temps d’adaptation, Logan avait essayé de comprendre, d’analyser chaque pleur de l’enfant, d’y associer une envie, un besoin, un danger. Il avait su prendre ses marques, comprendre le hurlement d’un enfant, faire ce que ferait une mère par instinct et pourtant, aujourd’hui les cris avaient été différents. La journée s’était écoulée sous les pleurs de la petite dernière de la famille Fitzsimons et Logan, père soucieux et dépassé, avait fini par contacter sa belle-sœur dès que ses doigts usés s’étaient posés délicatement sur les tempes brûlantes de l’enfant.

Comme à son habitude, la rouquine était arrivée aussi vite qu’elle le pouvait, après tout, elle était docteur et plus que tout cet enfant symbolisait la dernière chose qui restait de Lyanna. Logan scruta la silhouette de la rousse, tandis qu’il évitait de poser ses yeux sur le bras de son enfant, bras dans lequel la doctoresse y plantait une aiguille. De dos, Arabella ressemblait beaucoup à son aînée décédée, de dos seulement, sa toison était semblable à celle de la première rousse qui avait fait chavirer le cœur de l’irlandais. Pourtant, de la jolie Arry’ il s’y dégageait une aura bien différente de celle de Lyanna, une force indomptable, sauvage, loin de la douceur de Lyanna. Ce qui était un paradoxe lorsque le soldat y pensait, lorsque sous ses yeux de père meurtris et dépassé, elle enlaçait l’enfant comme s’il s’agissait du sien, avec une douceur étrangement semblable à celle de Lyanna. Cette image, cette scène qui se déroulait sous son regard impuissant créait des millions de secousses cardiaques au soldat qui avait ravalé sa salive, gêné, poussant ses reins à divorcer avec le mur de plâtre qui se trouvait derrière lui, les bras retombant lourdement le long de son corps encore tendu.

Du haut de son mètre quatre-vingt révolu, Logan surplombait Arabella d’une, voire de deux têtes, et lorsqu’il la vit s’approcher de lui, lorsqu’elle déposa la petite dernière dans le creux de ses bras, frôlant la peau luisante de son avant-bras, il dissimula un sourire sous sa barbe vulgaire. Refoulant cette sensation étrange qui s’amplifiait chaque fois que la rouquine était un peu trop proche de son être. L’irlandais ne comprenait pas, il réalisait qu’il s’agissait peut-être d’un transfert sentimental, que tout l’amour qu’il éprouvait pour Lyanna pourrait se déposer sur sa belle-sœur. Néanmoins, au fond de son cœur, il savait qu’il ne s’agissait pas ici d’une telle chose, que ce qu’il éprouvait en la compagnie de la rouquine était quelque chose de plus discret, un sentiment qui ne cessait de croitre au fil des jours. Le père de famille déposa un doux baiser sur le front de sa dernière, délibérément la paume de sa main caressait le dos de l’enfant avec tendresse.

« Je passerai demain lui retirer le soluté. » Logan observa l’aiguille, sentant un haut-le-cœur le secouer face à cette vision d’horreur. Lui, le soldat habitué aux pires horreurs n’avait même pas le courage d’observer une petite aiguille sans ressentir ses jambes se délier sous son poids. Une douce ironie bercée par le chuchotement de sa belle-sœur. Serrant un peu plus l’enfant contre lui, l’oreille attentive à cette respiration calmée, régulière, il ancra ses iris dans celles de la rousse. « Merci, vraiment Arry’, je ne sais pas ce que j’aurai fait sans toi. » La sincérité avec laquelle il venait de prononcer ces mots était palpable, sa voix habituellement assurée était aussi rauque qu’une pierre. Du regard il suivit les doigts habilles de la rousse, replacer quelques mèches sur la petite tête de l’enfant. Lyn s’était blottit en silence contre la poitrine de son père, position qu’elle prenait la plupart du temps lorsqu’elle était sur le point de s’endormir. Logan posa son menton délicatement sur le crâne de l’enfant. Détaillant le visage d’Arabella, troublé plus qu’il ne voulait bien se l’avouer à lui-même. «  Tu devras lui donner un peu plus d’eau dans les prochains jours, prendre sa température régulièrement. Si tu as la moindre question, la moindre inquiétude, tu sais où me joindre. »  Le soldat caressa le dos de l’enfant, laissant sa belle-sœur lui tourner le dos, dos qu’il ne cessait d’observer comme le ferait un adolescent trop timide pour déclarer sa flamme. «  Pas de souci, enfin tu sais très bien que tu peux passer quand tu veux aussi. » Ajoutait-il, tandis que ses pupilles se posèrent sur l’enfant, berçant cette dernière comme le faisait sa défunte mère. Logan était sincère, en réalité, il n’y avait bien qu’avec Arabella qu’il l’était, sa présence ne le dérangeait pas, après tout n’était-ce pas pour cette raison qu’il était ici dans un premier temps ? Un geste absurde selon son fils, bien trop meurtris pour y voir en ces lieux un nouveau départ. « Ça ferait plaisir aux enfants. » Murmurait-il sans oser regarder la rousse. Ses yeux azurs scrutaient ceux de l’enfant, y cherchant sans doute une approbation quelconque.

« Je suis contente que tu sois ici, Logan. » La rouquine s’était retournée lentement, laissant à Logan l’occasion d’observer sa silhouette au travers la vitre rayonnante du reflet de la lune pleine. Son cœur ne cessait de battre, comme lorsqu’il courrait des kilomètres sans s’arrêter. « Moi aussi, je suis content d’être ici Arry’, je ne sais pas trop où je serais si j’étais resté pour être honnête. » Avant Logan se serait probablement moqué d’elle, maintenant, tout était différent, tout était pudique, rarement le prénom de Lyanna venait s’instaurer dans l’une de leur conversation. La blessure était tout aussi douloureuse pour la sœur, qu’elle ne l’était pour l’époux. Depuis son arrivé, Logan avait eu l’occasion de voir sa belle-sœur sous un nouvel angle, peut-être par désespoir, peut-être par optimisme, peut-être était-ce un savoureux mélange des deux. Le fait était, qu’il ne le voyait plus comme la petite sœur, mais comme la femme sur laquelle il pouvait se raccrocher comme le ferait un naufragé sur le point de se noyer.

Redressant l’enfant de le creux de ses bras, le père de famille suivi le pas de la rouquine, la laissant faire comme chez elle. Après tout, elle l’était d’une certaine façon. En silence, il tira le petit couffin de la petite dernière, déposant ce dernier à côté de lui, il déposa Lyn en compagnie de sa peluche favorite. Néanmoins, ses doigts ne souhaitaient aucunement se délier de ceux de l’enfant. Ce fut la voix douce et fluette de la rouquine qui effaça le sourire paternel du soldat. « Où sont Euphie et Priam? » Une question anodine, simple. Blessante pour Logan. Il ignorait tout de ses enfants, le pire était certainement son fils, son seul fils, qui lui mentait jour après jour sans aucun remord. Son cœur se compacta violemment. «  Ils sont chez la famille Foxx, tu sais Fitz’ mon ami de longue date, tu te souviens de lui ? » Logan laissa son doigt glisser sur le front encore chaud du bébé. «  Hum, c’est le parrain d’Euphie. Ils sont partis voir un film avec sa fille. » Le brun courba son corps, déposant un baiser sur le front de l’enfant endoloris par la fièvre. Il se leva, frôlant l’épaule de la rouquine et entrouvris la fenêtre de la cuisine. Laissant l’air frais de la nuit les englober de toute sa fraicheur. Logan avait parlé de Fitz, oui. Toutefois, il avait délibéré omis de mentionner sa présence à son mariage, ce souvenir était encore trop douloureux pour lui, il ne souhaitait pas ajouter cette peine sur les épaules de la petite sœur de sa femme. « Tu n’as pas trop eu de souci, avec le travail je veux dire, tu dois rentrer ? » Attrapant une tasse, le brun se servit du thé à son tour, épaule contre celle de la rouquine, il observait le couffin, se délectait de la boisson et de ce silence. Comme si les mots n’étaient pas nécessaires entre eux. L’inspiration bruyante du soldat trancha le silence comme une lame le ferait. « Qu’est-ce qui te manques le plus de ta vie d’avant ? » Murmurait-il, trempant l’instant d’après ses lèvres sur le bord de sa tasse fumante de chaleur.

crackle bones


Dernière édition par Logan W. Fitzsimons le Mar 26 Mai - 20:06, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: The pain doesn’t go away, you just make room for it. • Logan   The pain doesn’t go away, you just make room for it. • Logan EmptyMer 6 Mai - 2:27



❝The pain doesn’t go away, you just make room for it❞
Arabella & Logan
Que penserait Lyanna si elle la voyait maintenant? Que penserait-elle de sa cadette, cette sœur dont le cœur battait la chamade contre ses tempes chaque fois que l'homme levait les yeux vers elle. Comme si elle était l'une des plus belles choses qu'il avait vues dans sa vie. Pourtant, Arabella savait que ce ne serait pas le cas si Lyanna était encore en vie. Si sa sœur si parfaite était encore parmi eux. Car qu'était-elle sinon la pâle copie d'un être dont la perfectionne ne pouvait se décrire en mots?  Et pourtant, la jeune femme n'arrivait pas à chasse ce sentiment de culpabilité qui la rongeait de l'intérieur, qui atrophiait son muscle cardiaque et qui empoisonnait son sang mieux que n’importe quelle substance illicite. Si elle avait pu, elle aurait retiré son cœur de sa poitrine pour ne plus rien ressentir, pour ne plus l'entendre battre pour le père de famille qui l'avait appelé plutôt dans la soirée, une trace de panique dans la voix alors que son enfant pleurait de détresse.  Elle avait toujours envié le mariage de sa sœur. Ce mariage qui semblait si parfait, si facile, bien que non sans  compromis, sans travail. Contrairement à celui qu'elle avait vécu avec Olivier, le mariage de sa sœur avait toujours semblé juste, comme si les deux êtres étaient faits l'un pour l'autre. Aussi simple que cela. Alors qu'elle-même avait dû se battre d’arrache-pied pour maintenir un semblant d'amour dans son couple, un semblant d'amour qui s'était évaporé avec le temps, avec la douleur et la perte, alors que son cœur de femme s'atrophiait au fil des enfants qu'elle perdait. La petite rousse se retourna pour observer le visage de son beau-frère, regardant les traits de l'homme avec attention. Ses traits ravagés par la fatigue et l'épuisement, des traits qu'elle avait connus beaucoup plus jeunes, moins creusés par les rides.

Un petit sourire naquit sur les lèvres de la petite rousse lorsque la voix rauque et chaude du militaire  vint chatouiller ses oreilles. Une voix qui fit naître des papillons dans son estomac, qui la réchauffa de l'intérieur comme nulle autre chose en ce monde. Une chaleur qui se disputait avec la poigne glaciale de la culpabilité afin de savoir qui serait le plus fort. Elle se détestait, âme et corps. Détestant chaque fibre de son être pour trahir ainsi sa sœur, pour être ce monstre d’égoïsme qu'elle ne désirait pas être. « Tu paniquerais encore, j'imagine. » Sa voix douce portait des traces d'amusement, alors que ses doigts se perdaient dans ses boucles désordonnées, essayant de chasser la fatigue qui l'envahissait par ce geste. La journée avait été longue. Plus longue qu'elle ne voudrait l'admettre. Elle avait essayer d'éradiquer le virus qui empoisonnait le sang d'un enfant de huit ans une bonne majorité de la semaine, se battant contre ce démon microscopique qui s'acharnait à rendre la respiration de l'enfant sifflante et difficile. Arabella avait passer la nuit au chevet du petit garçon, essayant de contrôler le liquide qui se créait encore et encore dans ses poumons à l'aide d'antibiotique avant d'en venir à la conclusion que rien n'y ferait. Elle était persuadée qu'il ne passerait pas la nuit, mais au petit matin, il était éveillé et souriant, ses signes vitaux plus forts que jamais. Il semblait sorti d'affaire, ce qui soulageait la rouquine, bien qu'elle n'arrivait pas à chasser la fatigue qui lui collait à la peau. Malgré son envie de filer dans son lit pour une bonne nuit de sommeil, elle n'avait pas pu refuser l'appel à l'aide de Logan, se disant que si jamais quelque chose arrivait à Lyn, elle ne se le pardonnerait pas. Il ne lui pardonnerait pas non plus, en réalité. Les prunelles claires de la jeune femme fixèrent un moment Lyn qui s'endormait dans les bras de son père, songeur.

Pour le moment, les choses étaient relativement faciles avec Lyn, trop petite pour comprendre que sa famille était brisée, trop petite pour comprendre que la vie n'était qu'une suite de déceptions interminable. Mais bientôt, les choses changeraient. Bientôt, elle réalisera qu'elle était la seule petite fille de son école à ne pas avoir de maman, que celle-ci ne reviendra jamais, même lorsqu'elle se réveillera au milieu de la nuit en pleurs. Elle espérait seulement que Logan savait que ces moments avec sa petite dernière se compliqueraient avec le temps, comme elle espérait que les choses ne soient pas aussi complexes qu'avec les deux aînés. Arabella sourit devant les paroles du militaire, un sourire en coin qui avait quelque chose de douloureux. Lyanna avait l'habitude de lui dire la même chose, encore et encore, chaque fois que la cadette rendait visite à son aînée. « Je sais. » Répondit-elle simplement en croisant son regard, un peu mal à l'aise, sachant que les choses ne seraient plus jamais les mêmes qu'avant. Pourtant, chaque fois qu'elle passait le pas de cette porte, elle ressentait la piqûre de la culpabilité la piquer, s'installer en elle comme une vieille amie. Elle n'était pas certaine d'aimer le principe. D'aimer cette version d'elle-même. Lorsqu'elle posa de nouveau son regard sur l'homme, ce fut pour mieux observer la lassitude qu'elle n'avait jamais remarqué chez lui avant la perte de Lyanna. Une lassitude qui lui faisait mal, qui lui donnait envie de le secouer pour qu'il sorte de sa torpeur. Quant à savoir où il pourrait être s'il était resté en Amérique, l'idée lui donnait la nausée, des sueurs froides remontantes le long de son épine dorsale.   « Je préfère ne pas y penser, pour être honnête» Ce n'était qu'un chuchotis, un murmure renforcé par la douceur de sa voix.

Sa question sembla faire mal à Logan plus qu'autre chose et elle s'en voulut. La relation entre le père et les enfants ne semblaient pas être la plus facile, elle le savait. Comme elle savait que sa sœur n'apprécierait pas la tournure qu'avait prise sa famille depuis son décès. Bella se contenta de hocher légèrement la tête de haut en bas, pour signifier qu'elle comprenait. Elle comprenait qu'il n'avait pas envie de lui rappeler qu'elle avait croisé Fitz à son mariage, comme elle comprenait que les enfants étaient avec l'homme. « Je me souviens de lui. » Comment l'oublier? Foxx avait été témoin d'une dispute relativement virulente entre Olivier et elle lors d'un réveillon de Noël quelques années plutôt. Une dispute où son mari lui rappelait à quel point elle était incapable de remplir son rôle de femme, à quel point elle était une déception monumentale. Le meilleur ami de son beau-frère avait été là pour elle, une épaule contre laquelle elle pouvait s'appuyer le temps que les mots fassent moins mal. Puis, elle lui avait fait promettre de ne rien dire. À personne. Jamais. Alors oui, elle se souvenait de lui. Bien qu'elle comprenait pourquoi Logan ne désirait pas en parler davatange, mais elle s'avouait reconnaissante envers l'homme. La jeune femme finit par hausser les épaules devant la question, signifiant par là que ce n'était pas plus occuper qu'en général. « Ce n'est pas si terrible. Quelques cas de rubéole et de maladie de Lyme. Et un gamin avec une pneumonie terrible. J'ai déjà vu pire. » Puis, elle n'était pas le seul médecin en charge. Quant au gamin à la pneumonie, elle avait fait ce qu'elle pouvait, si quelque chose se passait, ce serait aux pneumologues de s'en occuper. Dans l'optique qu'ils en trouvent un. Eh oui, elle avait vu pire. N'avait-elle pas été en Haïti après le tremblement de terre? N'avait-elle pas vu les horreurs du tsunami qui avait frappé le Japon? Tout ça était beaucoup plus terrible que les épidémies d'Influenza en Amérique ou en France, mais beaucoup moins que la mort sous la forme de peste.

La question du père de famille la prit par surprise et pendant un moment, elle hésita. Jamais ils ne parlaient du passer. Et jamais elle ne s'en plaignait. Elle n'avait pas à parler d'Olivier ou de son infertilité, il ne parlait pas de Lyanna. C'était des sujets tabous. Et voilà qu'il ouvrait la porte, lui posant ses questions qu'elle n'osait même pas retourner dans sa tête de peur de lui faire mal. Pendant un moment, elle se contenta de tremper ses lèvres dans le liquide chaud, les yeux rivés sur le bébé endormi tout en réfléchissant à la question, en se demandant ce qu'elle pouvait répondre. Un soupir finit par passer la barrière de ses lèvres. « Ne pas rentrer dans une maison vide après une dure journée, je crois. » Finit-elle pas souffler avant de tourner son visage vers lui, un sourire un peu triste sur ses lèvres. « C'était loin d'être le mariage parfait, mais c'était ma vie.» Ses doigts encerclèrent la porcelaine chaude. Son mariage était loin de la perfection de celui de Logan et de Lyanna, mais c'était une grande partie de sa vie. Elle y avait dédié des années de sa vie, elle avait lacéré son cœur et son âme pour son mari. Pour lui donner cet enfant qu'il désirait tant. Elle avait créer des fissures dans son propre esprit pour lui arracher un sourire, pour lui donner espoir. Et au final, ce bonheur, il avait été le chercher dans les bras d'une autre femme. Et ça faisait mal. Plus qu'elle ne l'avouerait jamais. Chassant ses songes douloureux, Arabella se retourna finalement vers lui, un doux sourire sur ses lèvres alors qu'elle se perdait dans les yeux clairs du veuf, ses doigts se liant aux siens. « Toi et moi, je crois que Lyanna aurait aimé cette version de nous. »



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MessageSujet: Re: The pain doesn’t go away, you just make room for it. • Logan   The pain doesn’t go away, you just make room for it. • Logan EmptyJeu 14 Mai - 23:29

❝The pain doesn’t go away, you just make room for it❞
Notre propension à être violents et à nous adapter grâce à la violence pour survivre à tout, pour nous hisser très rapidement au sommet de la chaîne alimentaire, témoigne d'une anomalie comportementale forte. D'ou notre capacité innée à être violents.

Arabella était unique. Faisant partie d’une catégorie de femmes qu’il était difficile d’égaler, du moins aux yeux du veuf. Pour Logan, Arabella était une sorte de neuroleptique, elle lui était indispensable pour tenir debout, qu’importe qu’ils n’étaient pas aussi souvent ensemble que le serait un couple ou des amis de longues dates, qu’importe les nombreuses paroles qu’ils ne se disaient pas par simple interdit hypocrite. Qu’importe tout cela. Pour Logan, Arabella était sa dose de calmant, celle qui apaisant son âme perturbée et son cœur brisé. Celle qui pouvait recoller les morceaux fragiles de son appareil cardiaque abîmé par la perte de Lyanna, par les disputes quotidienne éprouvantes et lassantes. Oui. Il aurait été mentir que de dire qu’il ne tenait pas à Arabella, après tout il n’avait pas hésité une seule seconde lorsqu’elle lui avait proposé de venir la rejoindre. Toutefois, l’état psychique encore embrumé du père de famille ne lui permettait pas de dire s’il s’agissait de sentiments interdis ou d’une façon de traiter le deuil de sa femme dans l’illusion de la toison de sa sœur. Il s’en voulait énormément, dans les deux situations, il serait le sale type, celui qui trahit la mémoire de sa femme en éprouvant des sentiments amoureux pour sa petite sœur. Ou, il serait celui qui n’aimerait justement pas assez la rouquine encore vivante. Tout cela était trop compliqué, trop intense pour qu’il puisse espérer avoir le force de le gérer.

Paradoxalement, il ne pouvait nier, ignorer, rejeter cette complicité entre eux, celle qui avait toujours été présente dès le premier jour, même si tous deux avaient été mariés, Logan n’avait jamais réellement cessé d’être présent dans la vie de la rousse. Parfois, il avait s’agit de simples coups de fils, des conversations banales, quelques fois des conversations via la voix de Lyanna. Quoi qu’il puisse ressentir pour Arabella, une chose était certaine, elle faisait partie de sa famille dysfonctionnelle. Et elle le resterait pour toujours. Et il lui devait beaucoup, ce qu’il ne tardait pas vraiment à lui avouer, jamais Logan n’avait essayé de cacher ses sentiments, hormis lorsqu’il s’agissait de prononcer le prénom de sa défunte. Il avait besoin d’Arabella, ne serait-ce pour les enfants. «J Tu paniquerais encore, j'imagine. » Logan étouffa un rire rauque en déposant ses lèvres entourées de sa barbe grise sur le crâne de sa cadette. D’un œil discret, il toisait la silhouette de la rouquine qui lui tournait le dos. Logan avait toujours pensé qu’Arabella était une belle femme, tout autant que l’était Lyanna, même s’il ne s’agissait pas de la même beauté. Pourtant, à cet instant, face à cette toison de flamme qui jaillissait sous ses yeux comme des vagues, il ressentait quelque chose d’autre, une tout autre admiration naissante en lui qui faisait chavirer son cœur de droite à gauche. « Je suis capable de faire la guerre et pourtant, je trouve que ces gamins sont parfois pires que des ennemies de combats. » Murmurait-il en songeant aux nombreuses crises de Priam. Souvent, elles arrivaient aussi violemment qu’un poids lourd lancé sur une autoroute, toutes aussi vivaces, les crises se matérialisaient pour un oui ou un non. C’était certainement le plus effrayant, ne jamais savoir ce que le lendemain lui réservait. Perdre tout repère. Cette pensée noua le creux de sa gorge.

Il délia néanmoins ses paroles en sentant le besoin de se confesser sur la nécessité d’avoir Arabella à ses côtés. Bien qu’il n’était pas parfait, bien que sa part d’ombre avec tendance à ressurgir lorsqu’il n’avait plus la force de la contenir. Il était conscient que s’il était resté dans la ville qui avait vu grandir ses enfants, dans laquelle il avait été habitué à vivre en compagnie de Lyanna. Où chaque ruelle lui aurait paru pénible à observer. Logan était bien ici. Sur ce continent. Avec elle. De même que les enfants avaient besoin d’une autre présence que la sienne qui malgré tous les efforts que le père de famille pouvait fournir, créait des tensions. « Je sais. » Son regard croisa celui de la rouquine et tout comme elle, l’espace d’une seconde il se sentait gêné. Alors, le père de famille se fit silence, n’ajoutant rien sur sa proposition, attendant simplement que la rouquine ne veuille bien briser cette ambiance lourde et anxieuse. « Je préfère ne pas y penser, pour être honnête» Répondit-il aux propos de Logan concernant la probable situation qui lui aurait été imposé s’il était resté aux Etats-Unis. Enlaçant sa fille un peu plus fort contre sa poitrine qu’il sentait se soulever sous le poids de la culpabilité, il murmura nerveusement. « Je ne serais pas mort non plus. » Posant ses iris sur le bébé d’un air envahis de regrets, il se mua dans un silence morbide. Songeant à l’irréparable faute qu’il avait commis par vengeance. Ce meurtre qu’il gardait secret depuis des mots, cette vision horrifiante de l’homme qui s’était noyé dans son propre sang sous le poids des coups de Logan. Arabella ne savait pas, elle ignorait aussi que le père de famille se punissait ou expiait sa faute dans la violence. Elle ignorait cette facette de lui, cette image monstrueuse d’un homme violent et malade.

Logan chassa néanmoins ses pensées lorsqu’il poursuivit sa le docteur jusqu’à sa cuisine. Déposant l’enfant dans un couffin douillet, tandis qu’il tentait maladroitement de trouver ses mots sans que ces derniers ne paraissent aussi fade que l’état son âme. Logan se contentait du minimum depuis la mort de sa femme, la seule personne avec qui il se sentait naturel au point de lui offrir ce qu’il était, c’était Fitz. Cet ami de confiance qui avait couvert sa faute, risquant tout autant que ce que risquait Logan si jamais le secret éclatait au grand jour. Evidemment, il n’était pas étonnant d’apprendre que ses enfants étaient chez son ami, seul endroit qui chassait les angoisses du militaire. « Je me souviens de lui. » Logan émit un rire discret, portant la tasse brûlante jusqu’à ses lèvres. Fitz n’était pas le genre d’homme qu’on oubliait, physiquement, il avait tout de ce qu’il y avait de plus banale, hormis ses os rachitiques, il émanait de lui un charisme époustouflant, légèrement semblable à ce que dégageait Logan. Même si le meilleur ami de Logan prônait le silence en toute situation, il laissait des marques sur son passage ne serait-ce que pour sa vision néfaste de l’univers. « Il n’est pas du genre à passer inaperçu, c’est un type bien. » Marmonnait le père de famille, les lèvres proches de la liqueur aquatique. Les banalités reprenaient le dessus. Du moins, Logan essayait de saisir l’importance du travail de Arabella, cette passion qu’elle avait eu pour le soin des autres, pour la guérison, lui qui ne connaissait que la destruction était un véritable paradoxe. « Ce n'est pas si terrible. Quelques cas de rubéole et de maladie de Lyme. Et un gamin avec une pneumonie terrible. J'ai déjà vu pire. » Déposant la tasse de thé derrière lui, il laissa retomber sa main le long de son corps, observant la silhouette fatiguée de la rouquine. Imaginant cette femme aux côtés des enfants les plus défavorisés, cette femme qui méritait un peu de repos. « J’imagine, tu devrais dormir ici quand même, je ne voudrais pas que tu t’endormes au volant de ta voiture. Tu sais ce qu’on dit, les médecins font souvent les plus mauvais malades. » Son épaule se percuta contre celle de la rousse, dans une gestuelle taquine, infantile, une illusion de leurs conversations du passé.

Ramenant Logan à des années lumières de ce qu’était devenue sa vie. Loin de Lyanna, loin de l’homme d’honneur qu’il s’était juré d’être, il n’était qu’un monstre, une bête qui n’était que vengeance. Il avait cru que son crime le soulagerait, cela n’avait fait qu’ajouter un poids sur ses épaules. Ça n’avait fait que déformer sa noirceur un peu plus. Une lèpre, voilà ce qu’il avait. Les mots étaient sortis plus rapidement qu’il ne l’aurait voulu, suivant le fil de sa pensée décousu de sens, suivant l’anarchisme de sa vie. Sans réalisait qu’il était susceptible de blesser la rousse qu’il cherchait à préserver. Et les secondes s’écoulèrent en silence, d’un œil furtif il toisait son enfant qui semblait plus calme que ne l’étaient les deux adultes et ce, malgré sa fièvre. «J Ne pas rentrer dans une maison vide après une dure journée, je crois. » Les paupières de Logan s’étaient closes, brisant son cœur comme le ferait un marteau, ces paroles ne firent que raisonner un peu plus en lui. Arabella était seule. Depuis son divorce. Lui, l’était, malgré la présence de ses enfants. Le rejet de ces deux enfants ne faisait que le faire suffoquer un peu plus chaque jour. Logan ne trouvait pas les mots appropriés, tout simplement parce qu’il savait très bien qu’une phrase ne suffirait pas à disperser la douleur, il se contenta de soutenir le regard de la rousse avec cette même tristesse dans le regard que celui qui l’affrontait. « C'était loin d'être le mariage parfait, mais c'était ma vie.» Le visage de Logan s’était épanché sur le côté, frôlant la propre épaule, du bout des doigts il se risqua à soulever l’une des nombreuses longues mèches rousses qui chevauchaient le visage de la doctoresse.

Il lui offrit un sourire de faux-semblant, songeant aux longues années où ils s’étaient croisés tous les deux pour des événements ponctuelles. Les rares occasions qu’il avait eu de connaître Oliver se comptait sur les doigts d’une main et lorsqu’elles s’étaient présentés à lui, Logan avait saisi qu’il ne s’agissait pas d’un homme qu’il pourrait apprécier. Cela n’avait jamais été de la jalousie mal placée. Au contraire. Oliver était tout simplement trop différent de lui, trop lui-même en fait. Logan était un soldat, un homme qui avait vécu les guerres, il ne pouvait décemment s’entendre qu’avec des hommes de sa trempe, ceux qui affrontent le mal chaque matin. Et Oliver n’avait jamais été de ces hommes aux yeux du soldat. « Tu méritais mieux que lui, je l’ai toujours un peu pensé au fond. » Murmurait-il, nouant entre ses doigts la fine mèche orange de la femme, une mèche qu’il laissa retomber aussi lentement que sa main privé de tonus musculaire.

Il porta son regard pendant quelques millisecondes sur son enfant apaisée par les médicaments. Ce fut la main qui s’était plongée dans la sienne qui le ramena jusqu’à Arabella du regard. Ses veines semblaient transporter des millions de fourmis tant ils pouvaient les sentir cogner, chauffer à travers sa peau rugueuse. Néanmoins, malgré cette sensation étrange qui fit battre son cœur, le veuf noua ses doigts dans ceux de sa belle-sœur, l’observant silencieusement. « Toi et moi, je crois que Lyanna aurait aimé cette version de nous. » Le regard triste de Logan se plissa légèrement, son cœur semblait vouloir se défaire de toutes attaches, sombrant dans les abîmes des souvenirs qu’il chérissait tout autant qu’il les maudissait. Brusquement, il attira la rouquine contre son torse, glissant son bras contre sa nuque. « Viens là. » Murmurait-il à son oreille, comme s’il s’agissait là de mots interdis, de gestes déplacés. Ses lèvres se posèrent sur la tempe droite de la rouquine. « Lyanna serait fière de toi, Arry’. » Dégosillait-il d’une voix étranglé d’émotion. Enlaçant un peu plus fort la jeune femme contre lui, il laissa tomber son menton contre l’épaule de la bénévole. « Elle ne le serait pas de moi. » Il serra son poing contre les reins de la rousse, étouffant un soupir frustré. « Toi non plus. J’ai tué quelqu’un Arabella. J’ai tué celui qui a tué ta sœur de mes propres mains. » Ses paupières fatiguées s’ouvrirent de nouveau, réalisant l’impact qu’aurait ses propos sur la rousse, réalisant la situation dans laquelle il était. Réalisant qu’elle ne poserait plus jamais ce regard attendris sur lui, presque admiratif. Le militaire se détacha de la femme, reculant sa masse contre le mur, ses yeux pétillants d’émotions cherchaient ceux de la rouquine. Les mots, les bribes de phrases qu’il s’était imaginé prononcer sombraient dans le mutisme. L’angoisse. L’agonie. Le jugement.
crackle bones


Dernière édition par Logan W. Fitzsimons le Mar 26 Mai - 20:07, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: The pain doesn’t go away, you just make room for it. • Logan   The pain doesn’t go away, you just make room for it. • Logan EmptyMar 19 Mai - 16:22



❝The pain doesn’t go away, you just make room for it❞
Arabella & Logan
Elle l'avait envié, ce mariage si parfait. Pendant des années, elle avait souhaité que le sien soit semblable, qu'il devienne aussi solide et beau que le couple que formaient ses deux aînés. C'était le contraire qui s'était produit. Olivier et elle n'avaient fait que se disputer au fil du temps, ne trouvant de répit que lorsqu'ils abornaient cette façade de petit couple heureux. Arabella n'avait pas pu s'empêcher de se sentir coupable de la situation. Après tout, n'était-ce pas principalement sa faute qui leur mariage battait de l'aile? Elle l'avait cru. Elle avait toujours eu cette tendance à vouloir porter le poids du monde sur ses frêles épaules, tout en sachant qu'elle n'était pas suffisamment forte pour le faire. Elle avait pris le blâme pour son divorce, pour les enfants qu'elle avait perdues. Par moment, elle prenait le blâme pour la famille brisée de sa sœur, sachant que même elle n'arriverait pas à redonner le sourire aux enfants épeurés par la perte de leur mère. Quelque part, ce trait de caractère qui menaçait de la détruire était ce qui faisait d'elle un si bon médecin. Refusant de perdre le moindre patient, elle se démenait, encaissant les pertes humaines comme si c'était elle qui avait arrêté leurs cœurs à mains nues. Avec les années, pourtant, ce trait de caractère se diluait légèrement avec l'expérience acquise. Elle avait compris qu'elle n'était pas Dieu, qu'elle n'était pas la bactérie qui dévorait ces gens. Elle n'était qu'un vague espoir auquel les malades essayaient de s'accrocher. Si par moment cela lui suffisait, il y avait ces instants où elle avait envie de tout plaqué, suffoquant sous le poids des responsabilités. Bella s'imaginait que c'était le cas de chaque médecin, qu'il y avait ces moments où le monde n'a plus aucun sens, où on se demande s'il n'est pas plus cruel de prolonger les souffrances d'un être vivant par la médecine que de lui retirer la vie à l'aide de médicaments trop puissants.

Elle aurait aimé jouer ce rôle auprès du veuf. Être son remède contre une douleur trop vive, apaiser les plaies qui sillonnaient son cœur et son âme. Elle doutait cependant en avoir la capacité. Non que la rouquine se sous-estime, elle savait simplement qu'elle n'avait pas le talent de sa sœur pour apaiser les tourments. Elle ne l'avait jamais eu. Il y avait quelque chose chez elle qui la trahissait chaque fois qu'elle prononçait un mensonge qui se voulait rassurant. Alors, elle avait abandonné. Elle n'allait pas souffler à l'oreille de l'homme que tout irait bien, que les choses s'arrangeraient. La réalité était qu'elle n'avait pas la moindre idée si les choses allaient s'arranger ou non. Elle ne savait pas si Priam irait mieux, si ses éclats de violence s'estompaient avec le temps, elle ignorait si Euphémia réapprendrait à sourire, elle ignorait si Lyn allait s'épanouir malgré l'absence de sa mère. Tout comme elle ignorait si le cœur de Logan se cicatriserait un jour, s'il apprenait à aimer de nouveau. « Heureuse de voir que tu n'es pas devenu pédiatre alors, imagine le carnage. » Un fin sourire amusé étira les lèvres de la doctoresse alors que ses prunelles brillaient d'un mélange de mélancolie et d'amusement. Arabella avait longtemps compris que son monde était bien loin de celui du soldat, ou de celui de sa sœur. Logan avait vu des atrocités qu'elle ne pouvait même pas s'imaginer, alors que sa sœur avait écrit sur ces mêmes atrocités avec une poésie tranchant avec la réalité. Ils faisaient des métiers pour lesquels elle n'était pas taillée. Des métiers qui auraient eu raison d'elle il y a longtemps. Tout comme elle savait que son beau-frère ou sa sœur ne pourraient faire ce qu'elle fait tous les jours. C'était la preuve que malgré les liens de sang qui unissaient Lyanna à Bella, elles étaient deux êtres totalement différents.


Ses prunelles claires se posèrent sur l'homme un moment, l'observant avec un mélange de sentiments qu'elle ne pourrait s'expliquer. Non, il ne serait pas mort s'il était resté en Amérique. Enfin, elle l'espérait, sans en avoir la certitude. N'osant pas formuler ses pensées, elle se contenta d'incliner doucement la tête sur le côté en croisant les bras sur sa poitrine. « Ça reste à voir. Tu oublierais de manger si Euphémia ne te le rappelait pas. Ou de dormir même. J'avoue que c'est adorablement agaçant, ce côté de ta personnalité.» La jeune femme camoufla un léger sourire , préférant lui tourner le dos pour faire le thé. Elle savait que son beau-frère avait toujours eu ce petit côté autodestructeur. D'ailleurs, ne fallait-il pas l'avoir pour devenir soldat, pour mettre sa vie en périls au nom des idéologies d'hommes riches et puissants? La violence lui avait toujours fait l'effet d'une douche froide, un sentiment d'inconfort qui menaçait de la rendre malade. C'était sans doute parce que ça contrastait tellement avec son métier, avec sa vie en général. Sauvant des vies tous les jours, elle s'imaginait mal l'enlever à qui que ce soit. Arabella considérait la vie en général suffisamment sadique et immonde pour ne pas en rajouter par la main de l'homme. Un point de vue qu'elle n'avait jamais partagé avec le père de famille, d'ailleurs, sachant que cela ressemblerait étrangement à un jugement. Un jugement qu'elle ne se permettait pas de faire. Avec attention, la petite rousse observa son interlocuteur avec attention, dénotant toute la fatigue de ses traits, la lassitude dans ses prunelles claires. Elle aurait aimé savoir quoi lui dire pour les faire pétiller de bonheur pendant une fraction de seconde, tout en sachant qu'elle n'y arriverait probablement jamais. Au final, malgré toute sa bonne volonté, elle ignorait quoi dire, elle ignorait comment s'y prendre. Ce qui rongeait Logan était beaucoup plus complexe que n'importe quel virus auxquels elle avait à faire.


Ses lèvres s'étirèrent lorsque le sujet dévia sur Fitzgerald un instant, alors qu'elle se rappelait quelle impression lui avait fait l'homme. Il n'avait pas été des plus sympathiques ou des plus bavards, loin de là. De nature taciturne, il se contentait d'observer son environnement, ce qui avait donné à la jeune femme l'impression d'être une proie observée par un prédateur. Un prédateur qui était devenu un sauveur en un battement de cils. Ils n'entretenaient pas la relation la plus solide du monde, ou la plus fusionnelle qui soi, en réalité, elle ne l'avait pas vu depuis des années, mais elle l'appréciait. Bella se contenta de hocher la tête devant les propos du père de famille avant de répondre à sa question sur son travail. Un travail qui prenait du temps et de l'énergie, mais qui au final était relativement gratifiant. Du moins, la majorité du temps. « Parce que tu es le patient parfait peut-être? » Répondit-elle en arquant un sourcil tout en lui affligeant une petite tape sur l'épaule. Il avait raison pourtant. La doctoresse était une patiente exécrable. Elle en avait été témoin elle-même lors de ses nombreuses hospitalisations alors qu'elle essayait encore de devenir mère. Elle était loin d'être la plus réceptive ou la plus amicale, sachant ce petit truc, celui qui consistait à prononcer des mots interminables et techniques pour ensuite traduire simplement, dans le but de rendre les choses moins terribles pour le patient. Dans son cas, ces formalités, ces termes interminables, elle les connaissait. Beaucoup moins patiente, elle s'agaçait rapidement dans les cas comme ça. Elle n'avait pas envie qu'on la prenne pour une malade comme les autres. Elle ne l'était pas. Et voir la pitié dans les yeux de ses collègues était quelque chose d'enrageant. C'était d'ailleurs pour éviter cette pitié qu'elle n'avait rien dit à Lyanna et à son époux. « Merci. » C'était sa façon bien à elle de lui dire qu'elle acceptait son offre, qu'elle dormirait sur le canapé de la maison des Fitzsimons ce soir.


La question de l'homme la prit par surprise, ne sachant si elle devait répondre ou faire mine de rien. Avait-elle vraiment envie de lui faire savoir à quel point sa solitude la pesait? Depuis son divorce, sa vie n'avait été rien d'autre qu'un grand trou noir, un vide béant qui était devenu étrangement familier avec les années. Parler d'Olivier n'était plus un sujet douloureux depuis longtemps, bien que penser à la vie qu'il menait maintenant avec cette blonde de dix ans sa cadette lui donnait des envies de meurtre. Arabella savait que ce n'était que de la jalousie, un sentiment de rancoeur qu'elle ne pouvait pas chasser malgré ses efforts. Cette femme lui avait donné ce qu'elle n'aurait jamais et la sensation était acide. Ce divorce, elle ne le regrettait pas pour autant, sachant qu'entre Olivier et elle, ce n'avait jamais été l'amour fou, que leur relation n'était qu'une suite de disputes et de crises qui l'avait empêché de dormir la nuit, qui avait fait couler beaucoup trop de larmes sur ses joues de porcelaine. Un rire nerveux s'échappa de ses lèvres fines alors que Logan attrapait l'une de ses mèches couleur flamme pour jouer avec du bout des doigts. «Cela dépends des points de vue. À bien des égards, il méritait mieux que moi.» souffla-t-elle du bout des lèvres tout en posant son regard sur sa nièce endormie. Son époux n'avait pas été l'homme parfait, mais il méritait quand même mieux que les déceptions et la tristesse étouffante qu'elle lui avait emmenées avec les années. Il méritait mieux qu'une femme qui passait plus de temps à l'hôpital que dans ses bras. Une femme qui avait fini par le regarder avec dégoût, comme s'il était la raison de son malheur alors qu'il n'était qu'un pion sur l'échéquier.


Sans protester, elle laissa Logan l'attirer à lui, posa sa tête contre son torse alors que son bras encercla la taille de l'homme. Son odeur l'envahit, une odeur masculine qui se mélangeait à celle douce et sucrée du bébé qu'il avait eu dans les bras un peu plus tôt. Malgré elle, elle ferma les yeux lorsque les lèvres rêches du brun se posèrent sur sa tempe avec la délicatesse des ailes d'un papillon, comme si ce geste était interdit, que c'était un péché capital. Les mots s'infiltrèrent en elle, brûlant comme de l'acide, un poison qui faisait son chemin dans ses veines jusqu'à son cœur. Elle secoua doucement la tête lui, dans un mouvement signifiant qu'il avait tord. Ses doigts se crispèrent dans le dos du militaire alors qu'il la serrait un peu plus fort contre lui. «Je lui ai menti Logan. Pendant des années...» Ce n'était qu'un murmure étouffé, rauque et à peine audible. Un murmure qui fut rapidement enterré par la voix du père de famille qui résonna dans sa cage thoracique. La petite rousse encaissa le coup, se crispant un peu plus dans ses bras, ses doigts s'enfonçant davantage dans sa chair. Elle ne se dégagea pas pour autant, du moins, pas sur le coup. Elle laissa l'information se fondre en elle sans bouger. Ce fut lui qui se dégagea en premier et elle laissa ses bras retomber le long de ses flancs comme si elle ignorait quoi en faire soudainement. Ses prunelles ne quittaient pas la silhouette du soldat, alors que son cerveau essayait de se remettre en marche. « Tu as.....? » Elle ferma les paupières, enfouit son visage dans ses mains avant de glisser ses dernières dans sa toison de feu. Elle ne savait pas comment réagir, quoi dire. Les mots restaient coincés dans sa gorge, une gorge qui se nouait petit à petit alors que des larmes naissaient derrière ses prunelles sans qu'elle ne sache pourquoi. Le meurtrier le méritait, c'était un fait, mais Logan ne pouvait pas se faire justice comme ça, il ne pouvait pas se noyer dans la violence. Mais ça, elle ne savait pas comment lui dire. Elle se contenta de secouer la tête en fermant les yeux, comme si chaque parcelle de son corps refusait la dure vérité.
© Pando
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MessageSujet: Re: The pain doesn’t go away, you just make room for it. • Logan   The pain doesn’t go away, you just make room for it. • Logan EmptyMar 26 Mai - 22:59

❝The pain doesn’t go away, you just make room for it❞
Notre propension à être violents et à nous adapter grâce à la violence pour survivre à tout, pour nous hisser très rapidement au sommet de la chaîne alimentaire, témoigne d'une anomalie comportementale forte. D'ou notre capacité innée à être violents.

La voie qu’avait choisis Logan était quelque chose qui lui semblait être aussi limpide que l’eau, Lyanna lui avait posé cette question dérangeante lors de leur première rencontre. Pourquoi choisir de mettre sa vie en danger pour des idéaux qui ne seraient jamais réalisés ou prouvés ? Pourquoi choisir de réparer la mort par la mort ? Logan se souvenait de sa réaction, sous la tente de la journaliste. Il était bon dans ce qu’il faisait et au-delà de la mort, il était capable de ramener ses soldats chez eux, dans leurs maisons où leurs femmes, leurs enfants attendaient impatiemment leur retour. Il était sniper son rôle était de protégé ses hommes de la moindre menace, il était celui qui mettait en place les périmètres, celui qui maîtrisait ses stratégies qui lui avaient permis de voir ces hommes serraient dans le creux de leurs bras des femmes qui les suppliaient de partir. Il n’avait aucun idéaux à protéger, seulement des êtres humains qui en avaient pour lui. Plus tard, Lyanna lui avait avoué qu’elle l’avait aimé dès l’instant où il avait donné cette réponse honnête et c’était sans doute l’une des raisons qui poussait son épouse à accepter ses longs voyages sur le champ de batails, malgré les traces que le sang laissait sur son âme. Elle n’avait cessé de lui dire qu’elle était fière de lui et sans doute était-ce ce qui lui manquait le plus aujourd’hui. Cette femme qui prenait son visage martelé de coups dans le creux de ses mains et qui l’enlaçait jusqu’à-ce qu’il puisse avoir la force de se relever.  A cet instant, tandis qu’il détaillait la rouquine qui se trouvait être la sœur de sa défunte, il comprenait ce que ressentait Lyanna. Cette fierté de connaître une personne qui sauvait des vies, qui se battait contre la mort, d’une autre manière que la sienne, mais si semblable d’une certaine façon. « Heureuse de voir que tu n'es pas devenu pédiatre alors, imagine le carnage. » Le sourire qu’Arabella lui offrit réchauffait le cœur meurtris du soldat, il en était toujours ainsi lorsque la rouquine se trouvait non loin de sa carcasse fatiguée. Tout en plongeant son visage contre celui de la jeune Lyn il répondit : « Je n’en aurais pas eu la force, ni le courage j’étais plutôt nul à l’école, sauf pour le sport tu te doutes bien. » Cela le ramenait à des années lumières de ce qu’il était aujourd’hui. Téméraire, il se sentait cloisonné dans le système scolaire, il détestait par-dessus tout la façon dont l’école vous apprenez à enregistrer, recracher sans même se soucier de ce que vous puissiez bien en penser. Ce qui était une ironie lorsqu’il avait découvert que l’armée n’était pas très loin de système, néanmoins, aux yeux de Logan l’armée avait de différent de l’école qu’elle n’infantilisait par ses soldats. Peut-être que Priam lui ressemblait bien plus que ne voulait le croire le soldat.

Priam avait toujours souhaité suivre le chemin de son père, il ne l’avait jamais caché au soldat. L’armée était pour Priam une libération, une libération à laquelle Logan s’était toujours fermement opposé. Parce qu’il y avait toujours une différence entre ce que pouvait ressentir l’homme et le père de famille. Le père ne pourrait jamais survivre à ce doute qu’imposait les zones de combats, ce cœur qui se broyait à l’intérieur de sa poitrine lorsqu’il songeait à ces généraux qui annonçaient leurs condoléances à ces familles dépourvus de tout moyen d’agir. Ils ne pouvaient qu’accepter et certainement maudire le jour où ils n’avaient pas réussis à retenir leurs progénitures. Et pour la première fois depuis tant d’années,  Logan se mettait à la place de son propre père, celui qui l’avait élevé comme son fils, celui qu’il avait laissé derrière lui. Logan avait pris tant de mauvaises décisions au fil de sa longue vie parsemée d’embuches. Néanmoins venir en Afrique du Sud lui avait semblé être la meilleure qu’il eut depuis des années. Sortir ses enfants de la mort macabre de leur mère, sortir sa propre tête de l’eau. Cela s’était fait si rapidement, qu’il n’avait pas eu le temps de préparer Priam ou Euphémia à ce changement, si rapidement qu’il n’avait pas réussi à être honnête envers lui-même pour s’avouer que s’il était ici c’était parce qu’elle était là. Cette femme à la toison rousse qui devenait petit-à-petit sa maison. « Ça reste à voir. Tu oublierais de manger si Euphémia ne te le rappelait pas. Ou de dormir même. J'avoue que c'est adorablement agaçant, ce côté de ta personnalité.» Logan esquissa un sourire aussi fin qu’une pluie d’été, un sourire qui se cachait sous les nombreux poils grisâtres de sa barbe vulgairement taillé. Il secoua son visage, levant l’une de ses mains en l’air en guise de drapeau blanc. Il était conscient qu’Arabella avait raison, que s’il n’avait pas cette femme dans sa vie, ou même s’il n’avait pas ses enfants, il se serait probablement laissé mourir, il aurait commis des erreurs plus grotesques que celles déjà commises.  « Ravis de voir que tu trouves ça adorable ! Ça veut dire que tu me pardonnes ? » Murmurait-il, le regard aiguisé d’une lueur malicieuse et pétillante, ce qui contrastait terriblement avec ses longs cernes noircies par les nuits d’insomnies qu’il cachait tant bien que mal à son entourage.

Les boutades infantiles étaient devenues leurs rituels quotidiens. Logan se souvenait parfaitement de l’air refrogné avec lequel elle l’avait accueilli les premières fois où Lyanna avait présenté Logan à sa famille. Si les parents de son épouse semblaient comblés de l’homme qu’elle aimait et ne cessaient d’ailleurs jamais de solliciter Logan pour des choses futiles. Arabella était celle qui avait mis plus de temps à s’habituer à sa présence. Et Logan lui avait laissé le temps, bien qu’assez maladroit car il n’avait jamais eu de frère ou de sœur, bien qu’il ne pouvait saisir réellement ce qui avait lié les deux femmes, il l’avait accepté et ne lui en avait jamais porté rigueur. Il enviait même cette relation fraternelle que ses enfants semblaient perdre au fil des jours depuis la mort de Lyanna. «  Parce que tu es le patient parfait peut-être? » Logan s’esclaffa sous la claque de la rouquine. Il retrouvait un semblant de ce qu’avait été leur vie, leur relation avant la mort de Lyanna et l’air lui semblait soudainement moins toxique. Bien qu’une voix à l’intérieur de sa tête lui insufflait la dure réalité. Tout cela n’était qu’un mirage. Il chassa la vilaine d’un regard qu’il posa délicatement sur la femme qui se trouvait à ses côtés. « Mieux que toi j’en suis certain, tu veux que je te montre toutes mes cicatrices ? J’ai été hospitalisé et découpé plus que tu ne le seras jamais.» Répondit-il en abordant un sourire presque satisfait, comme s’il s’agissait d’un simple concours de beauté. Pourtant Logan le ressentait, ce poids, cette culpabilité qui le noyait chaque jour un peu plus. Cette chose effrayante qu’était devenue sa vie et qui le perdait dans les ténèbres.  

Il n’arrivait à repousser cette chose difforme que lorsqu’il frappait ou recevait des coups et dans de rares moments comme celui où il sentait le corps de la rouquine contre le sien. Cette femme agissait sur lui comme le baume chaleureux d’une pommade le ferait sur une brûlure solaire. Une femme dont il avait ignoré le plaidoyer qu’elle offrait à son ex-mari. Logan n’en savait que trop peu sur ce mariage pour avoir la décence de relever les dires de la rouquine. Néanmoins il en savait assez pour affirmer qu’il n’avait jamais pleinement apprécié Oliver. Sans doute était des ressentiments mal placés, des émotions qu’il n’aurait pas eu le droit de ressentir à l’égard d’un homme qu’il n’avait pas pris la peine de connaître au-delà des formalités familiales. Mais, Logan l’avait su au premier regard que cet homme ne lui serait jamais aussi important que le fût son ami Fitz. Le soldat ignorait s’il avait attiré la rouquine contre sa poitrine pour la rassurer ou pour se rassurer lui-même. La seule certitude qu’il avait à l’instant où sa main se posa délicatement contre les reins de la doctoresse c’est qu’elle possédait à elle seule le pouvoir de consumer toutes les peines du monde, elle était cet antidote qui lui était interdit. Et comme pour balayer cette culpabilité, cette trahison qu’il faisait à sa défunte femme, il murmura des mots qui se seraient voulus rassurants, doux, s’ils ne sonnaient pas aussi creux qu’une bouteille de verre vide. Et la voix fluette, bouleversée de sa belle-sœur lui infligeait la plus belle des blessures. « Je lui ai menti Logan. Pendant des années...» Il l’avait entendu dans un souffle, un murmure, comme l’un de ces nombreux appels à l’aide qu’il avait connu à la guerre. Mais Logan ne put s’empêcher de profaner cet instant en avouant la triste vérité. Le masque était tombé, la faute était avouée et le pardon ne lui serait accordé, car lui-même ne se pardonnait pas. C’était une étrange sensation, digne d’un poison lugubre qui s’insinuait le long de ses veines. Les mots d’Arabella, sa détresse n’avaient fait qu’éveiller en Logan une culpabilité qu’il venait de cracher tel le venin d’un serpent.


La réaction du soldat, fut dans un instinct de protection de projeter son corps contre le mur, d’y prendre appuie afin de ne pas s’écrouler, de ne pas s’effondrer sous l’avalanche de souvenirs qui se projetaient sous ses yeux blafards. L’espace d’un instant, il n’osa pas trancher le silence, réduire cette distance qu’il pensait mériter. Ce fut elle, elle et cette voix bouleversée qui l’affligea de mille coups de couteau. « Tu as.....? » Le veuf releva son visage, observant les mains de la doctoresse qui venait d’engloutir son beau visage à la peau laiteuse. Le cœur du soldat se déchiquetait en morceau et pourtant dans un geste surréaliste, il s’approcha d’elle, en douceur. Entourant ses mains sur les siennes, il la força à le regarder, ancrant ses pupilles azures dans celles de la rouquine. Et ça faisait mal. Atrocement mal. Et pourtant, les battements assourdissants que lui infligeait son muscle cardiaque lui hurlait de parler, de noyer ce verre pilé qui se trouvait bloqué dans le creux de sa gorge. « Arabella. Je ne voulais pas faire ça, je ne veux pas te faire souffrir, mais s’il te plaît, haïs moi, insultes moi, traite moi d’assassin, mais ne fais pas ça… » Cette voix rauque qui émanait de lui, qui s’infiltrait au milieu de cette barbe grise implorait cette femme, il l’implorait, il la suppliait de ne pas lui tourner le dos. «  J’ai besoin de toi…j’ai besoin que tu comprennes pourquoi je ne serais plus jamais moi… » Etouffé, cette voix rauque fit échos une dernière fois dans un « pitié » pitoyable, lamentable, tandis que sa tête tomba lourdement sur l’épaule de la rouquine, un visage qu’elle pouvait choisir de rejeter, de fuir, ou d’accepter tel qu’il était dans sa beauté, dans sa monstruosité.
crackle bones
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MessageSujet: Re: The pain doesn’t go away, you just make room for it. • Logan   The pain doesn’t go away, you just make room for it. • Logan EmptyMer 10 Juin - 14:25



❝The pain doesn’t go away, you just make room for it❞
Arabella & Logan
Logan était pratiquement un mystère pour elle. Quelque chose qu'elle n'arrivait pas à résoudre, comme une énigme trop difficile pour elle. Il l'avait toujours été en réalité. Pendant des années, elle s'était demandé comment Lyanna était capable de le comprendre. Puis, elle se souvenait à quel point sa sœur savait faire ce qu'elle-même ignorait faire. Si Arabella était douée pour recoudre la chair et gérer la lèpre, elle l'était beaucoup moins pour tout ce qui touchait les relations humaines. Elle avait toujours été l'enfant la plus silencieuse, celle qui ouvrait la bouche seulement pour poser plus de questions que nécessaire, même celles qui n'ont aucune réponse. Encore aujourd'hui, alors que sa sœur n'était plus, la doctoresse s'étonnait de la différence de caractère qu'il y avait entre elles. C'était comme si elles n'avaient pas exactement les mêmes parents. La rouquine finit par secouer légèrement la tête de gauche à droite devant les paroles de son beau-frère. Ce qu'il venait de lui dire ne l'étonnait nullement. Comment cela aurait pu l'étonner? Logan n'avait rien de l'homme qui avait des notes fabuleuses à l'école, il n'avait rien du gamin qui passait ses soirées le nez dans ses bouquins alors que ses copains faisaient la fête dans un bar. Ce qui avait été son cas, jadis. Elle avait écouté sa sœur essayer de la pousser à sortir de sa chambre encore et encore sans grand succès. «Sérieusement? J'étais certaine que tu étais un petit génie des sciences!» Plaisanta-t-elle en levant les yeux au ciel dans une mimique enfantine. Une mimique qui tranchait cruellement avec la fatigue qui pouvait se lire sur ses traits. Son regard se posa un moment sur le bébé qui somnolait sous l'effet des antibiotiques qu'elle lui avait donnés pour calmer la fièvre, ressentant un pincement dans sa poitrine. Un pincement qu'elle ressentait trop souvent et qui était tellement familier qu'elle ne luttait plus maintenant.

Arabella avait conscience que la vie familiale de Logan n'avait plus rien de semblable à celle qu'il avait connue à l'époque où Lyanna était encore présente. Elle savait que les choses étaient bien différentes, que ses enfants n'étaient plus ces jolies petites têtes blondes qui courraient partout. Ces enfants souffraient, comme tout enfant ayant perdu un parent trop jeune, trop tôt. Elle pouvait comprendre, bien qu'elle n'avait jamais vécu une telle chose. Pour elle, la perte d'un être cher avait quelque chose de plus difforme, quelque chose sans visage et sans nom, une douleur défigurée qui ne faisait que la ronger petit à petit. Certes, elle avait perdu sa sœur, une sœur qu'elle aimait et qu'elle chérissait. Une sœur qu'elle avait regardée comme si elle était une déesse grecque avec toutes les réponses du monde. Bella avait réalisé avec le temps que c'était plus facile de faire un deuil lorsque les gens ne sont que de vagues souvenirs, quelques choses qui devient de plus en plus floues aux fils du temps. Non que sa relation avec Lyanna n'était qu'une question de souvenirs, mais ce n'était plus comme avant depuis qu'elle avait pris la décision de vivre en France, à l'autre bout du monde, les choses n'étaient plus comme elles étaient quand elles n'étaient que de petites filles qui se chamaillaient pour savoir qui aurait la plus jolie poupée. Alors, elle s'accrochait à Logan, à Lyn, à Priam, à Euphémia. Parce qu'ils étaient tout ce qui lui restait de sa sœur. Et elle savait que les pousser à venir en Afrique était un geste égoïste qu'elle n'avait pas pu s'empêcher de faire. « Te pardonner d'être insupportable? Ça reste à voir! » Se moqua-t-elle gentiment. Bien qu'il n'y avait rien à pardonner. Qu'importe combien le soldat pouvait être difficile par moment. Souvent, même.

Arabella n'avait pas été la plus réceptive à l'arrivée de Logan dans sa famille, comme elle était toujours celle qui mettait plus de temps à s'adapter aux changements dans sa vie. Encore aujourd'hui, elle n'aimait pas quand sa vie privée changeait, elle n'aimait pas quand son monde changeait sans qu'elle ait un mot à dire. Elle avait ce besoin incompréhensible de tout contrôler. Elle avait même eu ce besoin de contrôler la vie de sa sœur à un certain point. Lui dire qu'elle faisait sans doute une erreur en épousant un militaire, tout en ayant pas le courage de le faire, se contentant de regarder le couple agir de loin. Peut-être Lyanna avait-elle fait la même chose avec Olivier, peut-être avait-elle voulu mieux pour sa petite sœur. Arabella ne le serait probablement jamais. Elle n'avait pas non plus envie de le savoir. Pendant un long moment, elle observait le père de famille avec un air amusé avant de secouer la tête de nouveau, fronçant légèrement le nez dans une mimique moqueuse. « Bon, tu gagnes, sans doute parce que la vu du sang me rend malade! » Rétorqua-t-elle d'un ton ironique en croisant les bras sur sa poitrine avant de hausser les épaules. « Ou alors je suis simplement moins masochiste que toi. » Bien que ce point devait être étudié plus en profondeur. Elle ignorait à quel point l'âme de Logan était torturée et endommagée. Elle n'était pas en reste non plus. Elle, la femme qui malgré tout les conseils des médecins, avait désespérément essayé d'avoir un enfant même lorsque les meilleurs des spécialistes lui avaient dit qu'elle en était incapable, que son corps lui refusait ce droit. Elle avait essayé. Encore et encore. Et elle avait échoué, plus de fois qu'il en faut pour briser quelqu'un tout en affichant ce masque enjoué devant ses proches sans leur laisser voir combien son cœur était fissuré.

De léger, la conversation devint plus sérieuse, plus sombre. Sans savoir quoi faire, comment réagir, Arabella le laissa s'éloigner d'elle comme si elle était soudainement devenue toxique. Elle enroula ses bras autour de sa propre silhouette alors que les mots s'infiltraient elle comme un poison. Les poings serrés contre ses cotes, elle observait un point imaginaire sur le mur près de l'épaule du soldat. Essayant de respirer à travers sa surprise et sa douleur, ses mains vinrent engloutir son visage, alors qu'elle essayait de faire le tri dans ses émotions, dans ses pensées plus que bordéliques. Elle le sentit s'approcher d'elle, prendre ses mains dans les siennes pour l'obliger à le regarder, lui. Lui qui venait de lui annoncer qu'il avait tué le meurtrier de Lyanna. Lui, pour qui son cœur se lacérait un peu plus chaque jour. Tétanisée, la doctoresse ne chercha même pas à se défaire de sa poigne même si c'était ce que sa tête lui hurlait de faire, même si la peau rêche de Logan contre la sienne la brûlait à un tel point qu'elle avait l'impression que sa peau se liquéfiait sous ses doigts. Elle aurait voulu lui tourner le dos, hurler au point de se casser la voix, le gifler avec toute la force qu'elle pouvait posséder, mais elle n'en fit rien. Elle resta là, les lèvres scellées à écouter la voix de l'homme s'enfoncer en elle comme une lame chauffée à blanc. La heurtant encore un peu plus, lui faisait un peu plus mal. Silencieuse, immobile, elle ne réagit pas, pas avant que le visage de l'homme s'enfouisse dans sa tignasse rousse, déclenchant une vague de sentiments contradictoires en elle. Des sentiments qui n'avaient pas le droit d'exister tant et aussi longtemps qu'il serait le veuf de sa sœur. « Logan...» Sa propre voix lui semblait étrangère, drainée de toute son assurance. Elle était simplement fluette et cassée. Arabella ferma les yeux, essayant des garder les larmes qui menaçaient de rouler sur ses joues à baie. « Tu ne peux pas juste....Tu ne peux pas faire ça. Tu ne peux pas...lancer ça comme ça , comme si... » Elle inspira. L'air semblable à de l'acide s'infiltrant dans ses poumons, ses poings se serrant le long de ses flancs alors qu'elle était partagée entre l'envie de lui tourner le dos et celle de refermer ses bras autour de lui. « Tu as tué quelqu'un, Logan. » Souffla-t-elle, plus pour elle-même que pour lui, alors qu'un poids immense s'installait dans sa poitrine.
© Pando
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