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 Sometimes my heart crying for you - Cameron

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MessageSujet: Sometimes my heart crying for you - Cameron   Sometimes my heart crying for you - Cameron EmptyJeu 14 Mai - 0:00

Sometimes my heart crying for you
“J'ai envie de lui dire mon amour et ma reconnaissance, beaucoup de mots se bousculent sur ma langue, mais ils refusent de franchir le seuil de mes lèvres. Il me reste mes bras, alors je tente de faire passer ce message en la serrant contre moi de toutes mes forces. ”



« Bye, bye » L’image se coupa instantanément, il n’y avait plus les deux visages rassurant de sa famille d’adoption, il n’y avait, que sous ses pupilles, un écran sur lequel se dessinaient les traits innocents d’un enfant aux yeux d’une pureté rarissime, accompagné un sourire naïf, une image où l’enfant serrait dans le creux de ses bras un lion en peluche. Les paupières de la blessée s’étaient closes aussi rapidement qu’un battement de cil. Dans l’espoir de chasser ce mal, cette blessure qui ne s’estompait pas malgré les jours, les nuits, les minutes, les secondes qui s’écoulaient. Le monde de Leïla était dans un état de suspension depuis cette nuit d’été qui lui avait volé la chose la plus précieuse à ses yeux. Sa main se posa sous ses pupilles, chassant nerveusement une perle salée qui traçait sa route sur sa peau, de son autre main elle ferma violemment l’ordinateur portable. Repliant ses genoux contre son corps, elle entoura ses bras autours de ces derniers. Le regard furtivement posé sur l’hématome persistant sur son épaule qui s’était coloré d’un vert presque bleu. Elle allait bien, il fallait qu’elle aille bien, après tout, elle était ici, sur ce continent à des milliers de kilomètres de son ancienne vie pour aller mieux. Elle n’avait aucun droit de flancher, pas après les difficultés, pas après qu’elle n’ait claqué la porte de sa maison New Yorkaise. Cameron ne méritait pas ça, vivre dans cette maison avec un fantôme alors qu’il avait fait tout son possible pour lui redonner goût à la vie, alors qu’à son arrivée elle était comme une enfant traumatisée, incapable de dormir seule sans hurler au milieu de la nuit, incapable de s’alimenter. Seules les petites pilules qui régulaient ses crises dépressives lui apportaient un peu de réconfort.

Pourtant, avant l’arrivée de Cooper en ville, tout commençait à redevenir normal, bien qu’elle ne cessait de souffrir en silence, la douleur s’était apaisée d’elle-même. Loin de s’être totalement dissipée, au contraire, elle restait moins vive que celle avec laquelle elle avait appris à s’éveiller chaque matin. Comme s’il s’agissait là d’un vulgaire parasite. Dans un soupire, elle laissa tomber son corps sur le côté, observant cette maison vide, silencieuse, ce salon dans lequel elle s’était tenue, debout face à l’homme avec qui elle avait eu un enfant. Un homme qui avait changé, subitement, à tel point qu’elle ne ressentait plus qu’une certaine peine pour lui, une certaine nostalgie des années passées. Le tic-tac de l’horloge mural attira l’attention de la métisse qui songeait à cette journée chaleureuse, cette journée où elle s’était présentée au dispensaire avant qu’on ne lui dise qu’elle n’avait rien à faire aujourd’hui. Elle était rentrée, s’attardant dans un parc proche du centre, admirant les enfants qui riaient, criaient, sautaient. Et elle était rentrée, se rappelant que ses parents attendaient de ses nouvelles. Ils étaient inquiets, la distance n’aidait pas particulièrement et Leïla se demandait si elle réussirait à un moment ou un autre à les rassurer, à les convaincre que tout allait bien. Car la réalité était tout autre, tout venait de s’effondrer dès lors qu’elle avait aperçu la silhouette de Cooper sur le palier. Elle s’était sentie touchée, dans un premier temps, puis les souvenirs, les coups, les hurlements lui étaient revenus. Le pire n’était pas tant la présence de son mari refusant de signer les papiers du divorce. Non. Le pire était très certainement qu’elle n’arrivait pas à l’annoncer à Cameron.

Chaque fois et pour une raison qui lui échappait, elle détournait l’attention loin du sujet qu’elle lui cachait volontairement. Une étrange culpabilité s’était logée dans le creux de son ventre dès lors qu’elle avait croisé les iris azures de son frère adoptif. Quelque chose s’était métamorphosée en elle, sans qu’elle ne sache réellement ce qu’était ce changement. Lorsqu’elle avait eu William, toute son attention s’était porté au bien-être de son enfant, aujourd’hui, elle avait perdu toute notion de ce que pouvait être le but d’une vie. Cameron était la seule personne qui réussissait malgré tout à la maintenir hors de l’eau. Elle n’aurait su dire si les battements acharnés qui trouaient sa poitrine étaient présents pour lui rappeler qu’elle lui était redevable, ou s’il s’agissait d’un sentiment plus étrange, plus difficile à avouer. Ce qu’elle savait, c’est qu’elle n’était que pleinement bien que lorsqu’elle était en sa compagnie, lorsqu’il enlaçait sa main tendrement pendant qu’elle parlait de son fils en ayant une vague de larme qui inondait sa peau, lorsqu’il ne cessait de la faire rire dès le matin. Ou, lorsqu’elle était au dispensaire en sa compagnie et qu’elle lui parlait de tous ces enfants qu’elle venait d’opérer. Ils avaient toujours eu la médecine pour délier leurs gènes, cette passion commune qu’ils tenaient de leur mère adoptive. De nouveau, cette pensée fit chavirer son cœur silencieusement.

Elle s’était redressée brusquement dès lors que les grincements de la porte s’étaient fait entendre. Sautant du canapé, elle s’approcha de l’entrée de la petite maison, collant son épaule contre la longue poutre en bois. Elle détaillant Cameron du regard, la carrure de l’africain la surplombait de toute sa hauteur. « T’as loupé l’appel des parents. » Murmurait-elle, les bras croisés contre sa poitrine, prenant ce faux-airs boudeur qui était trop peu convaincant. Elle  laissa entrer le métisse, cependant, elle le suivait au pas, comme le ferait un petit chiot perdu sans son maître. « Je leur ai dit que tu les appellerais. » Elle était consciente qu’elle ne parlait que pour ne débiter que des banalités. Que Cameron se doutait qu’elle lui cachait quelque chose depuis des semaines et qu’il déciderait de lui sourire comme elle aimait tant que lorsqu’elle serait prête à déballer tout ce qui la tracassait. « Tu m’écoutes ? » L’interpellait-elle nerveusement en attrapant l’avant-bras du jeune homme aux yeux océans. Les pupilles d’un émeraude aussi pure que le serait une pierre précieuse s’encrèrent dans celles du métisse. De nouveau, une secousse électrique parcourra son corps à ce contact visuel. Une secousse que Leïla chassa en ôtant subitement sa main de la peau brûlante de son frère adoptif. Soutenant son regard d’un air de défit, elle souffla du bout des lèvres. « Cooper est ici. ».

Elle s’était étranglée, sentant ses poumons qui se carbonisaient à l’intérieur de son corps, détournant le regard sur le plancher. « Depuis quelques semaines, il est passé ici, m’implorant de lui laisser une chance, il n’a pas signé les papiers. » Leïla entoura ses bras autour de sa propre carrure comme la petite chose fragile qu’elle était devenue à force d’encaisser les coups, elle planta ses ongles sur sa peau pâle. « Je suis tellement désolée, je voulais te le dire, mais je ne savais pas comment, je ne veux pas que tu m’évites, je ne savais pas ce que je devais faire… » La chinoise mordillait le bord de sa lèvres inférieure, tremblant de part en part, le regard toujours posé sur ce parquet usé, le cœur lourd de regrets, elle souffla néanmoins. « Je ne veux pas que vous vous disputiez encore, je ne veux pas qu’il t’arrive quelque chose Cam’… » Cette pensait lui flagellait l’âme, scindant son cœur en deux parties bien distinctes, celui de la femme, celui de la sœur.



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MessageSujet: Re: Sometimes my heart crying for you - Cameron   Sometimes my heart crying for you - Cameron EmptyLun 18 Mai - 17:06

Aujourd'hui encore, la journée que Cameron avait passée au dispensaire avait été plus qu'éprouvante. Il avait enchainé les opérations quasiment sans interruption, et cela durait depuis plusieurs semaines maintenant. Mais malgré ce rythme effréné qui commençait sérieusement à l'épuiser, le jeune homme était toujours aussi satisfait de cette mission qu'il s'était donnée en s'engageant au centre Giving For Africa. Même si les journées étaient parfois interminables, même s'il rentrait chez lui complètement vidé, Cameron avait ce sentiment du devoir accompli pour le réjouir et lui prouver qu'il avait fait le bon choix en s'installant ici. D'ordinaire, lorsqu'une journée aussi riche en rebondissements se terminait, le chirurgien s'accordait un peu de réconfort dans les bras d'une infirmière du centre avec laquelle il avait prit l'habitude de travailler. Comme lui, cette Lauren cherchait à passer du bon temps sans s'attacher, à se faire plaisir sans aucun sentiment et les deux collègues s'étaient rapidement mis d'accord sur ce point-là. Mais ce soir, trop épuisé par les longues heures de garde qu'il avait enchainées depuis un bon moment, Cameron avait préféré rentrer. Car bien plus que la fatigue, c'était une forme d'inquiétude qui accaparait l'esprit du jeune homme. Depuis quelques jours, il avait remarqué un comportement étrange chez sa sœur, un comportement qui lui laissait penser qu'elle était en train de lui cacher quelque chose. Cameron la connaissait d'ailleurs assez bien pour la comprendre sans qu'elle ne prenne la peine de parler et dans ce cas précis, cette sorte de pouvoir qu'il avait sur elle l'agaçait au plus haut point. Il savait qu'elle lui cachait des éléments importants, et n'avait absolument aucun moyen de la faire parler. Le chirurgien avait pourtant essayé à plusieurs reprises de provoquer Leïla, pour qu'elle se confie à lui et lui livre enfin ce secret qu'elle semblait porter. Mais à chaque fois, cette dernière s'était dérobée, trouvant toujours le moyen de s'en sortir dans rien lâcher. Agacé, Cameron était alors entré dans une sorte de jeu de force, qui consistait à se tenir à bonne distance de Leïla jusqu'à ce que celle-ci consente à s'expliquer, à laisser son frère l'aider comme il l'avait toujours fait jusqu'à présent.

A peine fut-il arrivé chez lui que la frêle silhouette de sa sœur se dessina dans l'entrée, lui annonçant qu'il venait de manquer l'appel quotidien de leurs parents adoptifs. Sans un mot, Cameron se débarrassa de ses affaires ainsi que de ses chaussures et fila vers la cuisine en adressant à peine un petit sourire à Leïla qui se tenait près de lui comme une petite fille en train de bouder. Lorsqu'elle lui annonça qu'il devait rappeler leurs parents, le jeune homme se contenta d'un « Hm… » qui ne convint visiblement pas à sa sœur, puisque cette dernière lui agrippa le bras en lançant : « Tu m’écoutes ? » Cameron poussa un soupir en fronçant légèrement les sourcils alors qu'il se tournait vers elle pour déclarer : « Oui Leï… je le ferai. Ecoute, je suis crevé j'ai juste besoin de…  » Mais avant même que le chirurgien n'ait le temps de terminer sa phrase, Leïla lâcha trois petits mots qui firent l'effet d'une bombe. « Cooper est ici. » La bouche encore entrouverte, Cameron plissa les yeux quelques instants comme pour sonder sa sœur et s'assurer qu'il ne s'agissait pas là d'une mauvaise blague. Mais au fond, il comprit instantanément qu'elle ne plaisantait pas. Pourquoi le ferait-elle d'ailleurs ? Même si le jeune homme aurait préféré la voir éclater de rire, il ne savait que trop bien que le sujet ne se prêtait pas vraiment à la plaisanterie. « Quoi ?! Attends… c'est ça que tu ne voulais pas me dire ? Depuis quand il est ici ? » L'esprit du chirurgien bouillonnait littéralement à l'idée de savoir Cooper dans les parages, tout proche de sa sœur qu'il lui avait pourtant interdit de revoir. Et lorsque Leïla annonça que ce dernier lui avait réclamé une nouvelle chance, et avait refusé de signer les papiers du divorce Cameron sentit toute sa fatigue et son apparente sérénité le quitter. Laissant échapper un petit rire amer, il leva les yeux au ciel alors que sa sœur poursuivait : « Je suis tellement désolée, je voulais te le dire, mais je ne savais pas comment, je ne veux pas que tu m’évites, je ne savais pas ce que je devais faire… » La jeune femme avait baissé les yeux, évitant ainsi le regard de son frère. Ce regard qu'il aurait voulu sévère, mais qui s'avérait plus attristé qu'autre chose. Voir Leïla dans cet état, tremblante et totalement perdue était une chose insupportable pour Cameron. Et pourtant, il résista pour ne pas fondre sur elle et l'enlacer comme il le faisait d'habitude. Avant tout, il voulait mettre les choses au clair, et tenta donc par tous les moyens de capter le regard de sa sœur pour expliquer : « Mais enfin Leïla, comment t'as pu me cacher ça ? Tu sais que tu peux tout me dire, quelle que soit la manière dont tu t'y prends ! Je m'inquiétai pour toi, je voyais bien qu'il y avait quelque chose… quelque chose de sérieux. Tu as le droit d'avoir des secrets mais, s'il-te-plait, pas là-dessus ! Pas quand il s'agit de ta sécurité… » Cameron tentait par tous les moyens de ne pas s'emporter, en se concentrant sur sa sœur plutôt que sur le retour de Cooper qu'elle venait de lui annoncer, et sur le fait qu'il refuse catégoriquement le divorce. « Qu'est-ce que tu veux qu'il m'arrive…? Je ne le laisserai pas faire ça. Je t'ai emmenée ici pour te protéger, pour t'éloigner de lui… Il n'a pas le droit de revenir après ce qu'il t'a fait. » grogna Cameron avant de s'approcher de sa sœur toujours tremblante, pour la serrer dans ses bras en murmurant : « Viens là… » Dans le dos de Leïla, sans qu'elle ne s'en aperçoive, le regard de son frère s'assombrit à mesure que ses poings se serraient. A présent, son objectif était clair : il devait retrouver Cooper et lui faire comprendre une bonne fois pour toute qu'il n'avait rien à faire ici, qu'il devait oublier sa sœur et se tenir à bonne distance d'elle sous peine de devoir goûter au tempérament pour le moins explosif de Cameron lorsqu'il s'agissait de la jeune chinoise. La mâchoire serrée, le chirurgien murmura finalement « Où est-il ? » sans se détacher de sa sœur, et en caressant son dos sans même s'en rendre compte tant ce geste était instinctif et habituel pour lui.

CREDIT TO KAIJI
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MessageSujet: Re: Sometimes my heart crying for you - Cameron   Sometimes my heart crying for you - Cameron EmptyJeu 21 Mai - 17:16


Sometimes my heart crying for you
“J'ai envie de lui dire mon amour et ma reconnaissance, beaucoup de mots se bousculent sur ma langue, mais ils refusent de franchir le seuil de mes lèvres. Il me reste mes bras, alors je tente de faire passer ce message en la serrant contre moi de toutes mes forces. ”


Cameron avait toujours été son pilier, depuis sa plus tendre enfance il était celui qui la protégeait du monde qui l’entourait. La force de l’africain englobait la jeune femme dans une bulle confortable où rien ni personne ne pouvait l’atteindre. Hélas, tout cela était plus simple à l’époque où les plus gros problèmes de Leïla étaient ceux des garçons qui glissaient des sucettes dans ses cheveux ébènes pour l’embêter parce qu’elle était souvent cette intellectuelle qui agaçait les autres élèves. Celle qui levait toujours la main, des yeux brillants d’insouciance et de satisfaction lorsqu’elle donnait la bonne réponse. Elle s’était souvent attirée les foudres des autres élèves dès la maternelle et toujours, sans la moindre hésitation le métisse était celui qui se dressait devant elle lorsqu’il le fallait. Il y avait des années de cela Leïla admirait ce comportement avec le cœur bouillonnant dans sa poitrine, le cœur chavirant lorsque l’africain entourait ses bras autour de ses frêles épaules en souriant. Sachant combien tout cela n’était pas autorisé, sachant qu’elle ne pouvait se permettre de ressentir des sentiments aussi complexes pour celui qui était légalement son frère, la doctoresse avait enfermé ces derniers dans une boite au fond de son âme. Et malgré tout, malgré son mariage, malgré la distance qui s’était imposée entre eux, depuis qu’elle était ici, cette complicité fissurée était revenue la hanter. Chérissant chaque instant qu’elle passait en compagnie de l’africain aux yeux océans, chérissant les nuits où ils passaient à rire en cœur en songeant à toutes ces petites choses du quotidien. De nouveau Cameron avait réussi à entourer la jeune dépressive à l’intérieur d’une bulle où elle s’était senti l’espace d’un instant invincible. Il suffisait d’un seul mot, d’un seul regard du métisse pour que la jeune métisse ne reprenne confiance en elle, en la vie.

Hélas, comme si le bonheur ne pouvait lui être accordé, la présence de Cooper sur le continent avait chamboulé l’âme déjà bien brisée de la chinoise. Elle ne souhaitait pas voir son futur ex époux souffrir, elle ne l’avait jamais souhaité, malgré les coups qu’il lui avait infligé, elle n’était pas le genre de personne assez rancunière pour rejeter l’âme en perdition de Cooper. Tout comme elle ne souhaitait plus voir l’africain se battre pour elle, elle avait peur qu’il ne soit blessé, peur que Cooper soit blessé. Peur de ne pas arriver à choisir entre l’idée de sauver Cooper de son mal être et s’autoriser à vivre une vie heureuse. La métisse avait été prise dans un tourbillon de tourments, qui évidemment, n’avait pas échappé à l’œil attentif du frère protecteur. Dans son souhait de faire pour le mieux, de ne pas dévoiler la présence de Cooper sur le continent, de cacher à Maxyne le fait qu’elle avait été battue afin que les deux personnes qu’elle chérissait le plus au monde ne pâtissent pas de sa propre souffrance et ne détestent pas Cooper, elle s’était fait mal. Suffoquant chaque fois qu’elle mentait délibérément au chirurgien qui la toisait en faisant mine qu’il croyait ses mauvais mensonges. Chaque fois, ses poumons devenaient aussi brûlants que du charbon qui se consumait. Et à cet instant, cette sensation désagréable revenait secouer son corps de façon somatique, provoquant en elle des tremblements qui lui dévorait chaque infime partie de sa peau. « Quoi ?! Attends… c'est ça que tu ne voulais pas me dire ? Depuis quand il est ici ? » Leïla fit glisser ses doigts les uns entre les autres nerveusement, affrontant péniblement le regard transperçant du métisse, elle souffla péniblement, la gorge nouée d’émotion : « Quelques jours avant mon anniversaire. » Quelques semaines tout au plus. Bien que la métisse n’avait pas eu le courage de demander à son ex-mari s’il était ici depuis longtemps, elle n’avait pas eu le cœur de lui ordonner de partir, de lui dire que pour son bien à lui et le sien, il ferait mieux de retourner vivre dans cette maison vide hantée par les souvenirs d’un enfant décédé.

S’excuser, essayer de bafouiller quelques explications sincères sur la raison de son mensonge tout en détournant le regard de la personne qui lui voulait du bien, qui la protégeait, qu’elle aimait très certainement plus qu’elle ne l’aurait souhaité, c’était tout ce que la chinoise avait réussi à faire. Articulant difficilement ses mots, elle souhaitait fuir le regard magnifique de l’africain, elle ne souhaitait pas lire en lui une quelconque forme de déception, encore moins de la colère. Elle pouvait encaisser de tous et de toutes ce genre de comportement, ce genre de jugement, mais pas de lui. La pensée même qu’il avait le pouvoir de la laisser derrière lui, de lui tourner le dos et de l’abandonner lui faisait l’effet d’un missile qu’elle recevrait en plein cœur. Et même si le métisse semblait cherchait du regard les pupilles émeraudes de la chinoise, elle l’évitait, du mieux qu’elle le pouvait, attendant la sentence qui ne tardait pas à tomber. « Mais enfin Leïla, comment t'as pu me cacher ça ? Tu sais que tu peux tout me dire, quelle que soit la manière dont tu t'y prends ! Je m'inquiétai pour toi, je voyais bien qu'il y avait quelque chose… quelque chose de sérieux. Tu as le droit d'avoir des secrets mais, s'il-te-plait, pas là-dessus ! Pas quand il s'agit de ta sécurité… » L’appareil cardiaque de la métisse se tordait, encore et encore, dansant une valse diabolique avec ses propres démons. Lentement, elle reporta son attention sur le métisse qui la surplombait de quelques têtes, scrutait cette carrure rassurante, ces bras dans lesquels elle souhaitait se blottir comme une enfant apeurée par l’orage. « Il n’est pas ici pour me faire du mal Cameron…je pense qu’il essaye de changer… » Murmurait-elle dans un souffle, songeant à cette conversation qu’elle avait eu avec Cooper. Sachant pertinemment qu’elle ne réussirait pas à convaincre l’africain avec ces simples mots, qu’il ne pardonnerait jamais à Cooper les actes de violences qu’il avait eu envers elle, même si l’alcool en était plus responsable que lui-même. Néanmoins, elle comprenait, car si la situation avait été inversé, si c’était ce frère qu’elle aimait tant qui avait souffert à cause d’une femme, si cette femme avait réussi à le briser, elle n’aurait su dire si elle n’aurait pas été capable de devenir une Leïla impartial. Une Leïla capable de gifler, de frapper, comme le faisait Cameron.

Le regard de la métisse embrassait le sol, ses bras entouraient son propre corps, c’était un réflexe qu’elle avait pris l’habitude de prendre chaque fois qu’elle se sentait faible ou trop fragile pour encaisser les gestes et les paroles de Cooper. La chaleur corporelle de Cameron, elle pouvait la sentir qui s’approchait furtivement de son corps. Provoquant chez la métisse une réaction physiologique aussi puissante que des électrochocs. « Qu'est-ce que tu veux qu'il m'arrive…? Je ne le laisserai pas faire ça. Je t'ai emmenée ici pour te protéger, pour t'éloigner de lui… Il n'a pas le droit de revenir après ce qu'il t'a fait. » Leïla secoua son visage vivement, enfonçant un peu plus ses ongles contre sa peau. « Non ! Non ! » Répondit-elle d’une voix tremblante, imaginer Cameron souffrir, Cameron recevoir des coups pour elle, Cameron qu’elle devrait soigner parce qu’elle n’était pas assez forte, assez solide pour rejeter le père de son enfant, pour l’abandonner. Que la nostalgie du passé ne faisait que la hanter un peu plus chaque jour. Son visage ne cessait de se secouer négativement. « Je ne veux pas, tu te rends pas compte Cam’ ! J’en deviendrais malade si tu recevais ne serait qu’un coup par ma faute…je ne veux pas ! Tu en as déjà trop fait pour moi… » La fin de phrase arrachait une grimace à son doux visage. Elle songeait à ces nombreuses nuits où lors de ces crises d’angoisses Cameron ne bougeait pas d’un pouce du bord de son lit, serrant sa main dans la sienne en lui promettant que tout finirait par s’arranger.

« Viens là… » L’africain attira le corps frêle et tremblotant de la métisse contre son propre corps brûlant. Leïla avait enfoui son visage contre le torse du métisse, les bras longeant le long de son corps, sans être capable d’un seul mouvement, elle essayait de se concentrer sur les battements irréguliers du cœur de son frère adoptif. Elle aimait particulièrement cette mélodie harmonieuse qui la ramenait à des années d’ici, lorsqu’elle n’avait qu’une dizaine d’année et qu’elle s’endormait contre la poitrine de son frère lors des longs trajets en voiture pendant les grandes vacances. Lorsque rien d’autre ne comptait plus au monde que les pupilles océans du petit africain qui la faisait rire à s’en faire mal au ventre, lorsqu’elle pouvait se sentir en sécurité sous les regards bienveillants de cette famille qui lui avait laissé une chance. La voix enrouée de Cameron l’avait sorti de ses songes enfantins. « Où est-il ? ». Leïla sentit la chute de chaque organe de son corps et dans un geste désespéré elle leva ses bras, agrippant le t-shirt de se frère. Pour le retenir de tout geste, de toute décision impulsive. Et aussi, parce qu’égoïstement, elle souhaitait le garder contre elle, elle ne souhaitait pas que la musique que chantait son muscle cardiaque ne cesse. « Je ne sais pas Cameron, je n’en sais rien. S’il te plaît…. » Murmurait-elle, la voix totalement étouffé par le torse du jeune homme. Ses doigts crispés se délièrent, remontant la nuque de l’africain puis son visage sur lequel quelques tâches de rousseurs contrastaient terriblement avec l’essence de sa peau doré, elle posa les paumes de ses mains sur contre les joues de ce dernier. Ignorant la façon dont son corps tout entier se retrouvait chamboulée par ce silence, par cette proximité. « Ne fais rien s’il te plaît. S’il y a bien une personne que je ne souhaite pas voir souffrir, physiquement ou autrement c’est toi. Je ne t’ai rien dit pour éviter ce genre de chose, pour éviter que tu n’agisses impulsivement. » Posant son front contre le menton du jeune homme, elle laissa ses mains retomber le long de son corps, dans une gestuelle lourde. « Tu pourrais tout simplement m’apprendre à me défendre si ça peut te rassurer ? Non ? » Ses paupières s’étaient closes, elle l’avait dit d’un air juvénile, mais elle préférait encore s’infliger des heures de cours d’auto défense, si cela pouvait éviter une altercation qui risquait de dégénérer entre Cameron et Cooper.
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MessageSujet: Re: Sometimes my heart crying for you - Cameron   Sometimes my heart crying for you - Cameron EmptyLun 25 Mai - 23:18

Cela faisait donc quelques semaines que Cooper avait débarqué en Afrique du Sud, ou plutôt qu'il était venu trouver Leïla pour essayer de la récupérer. Quelques semaines que la jeune femme cachait ce retour à un Cameron qui tombait de haut en apprenant la nouvelle. Il aurait pu se sentir trahi, mis à part de la vie de sa sœur qui était si importante pour lui et pourtant, à cet instant précis un autre sentiment dominait chez le chirurgien. Une sorte de rage, de colère qui montait en lui au fur et à mesure qu'il réalisait ce qui était en train d'arriver. Cooper refusait le divorce, et venait visiblement harceler Leïla jusqu'au bout du monde pour la convaincre de lui accorder une nouvelle chance. Et Cameron connaissait si bien sa sœur qu'il savait pertinemment qu'elle serait capable de lui accorder cette chance qu'il réclamait, et ce malgré tout le mal qu'il avait bien pu lui faire. Quoi qu'il arrive, quoi qu'on puisse lui faire, la jeune femme semblait toujours prête à pardonner. Elle avait cette force, qui pouvait parfois se transformer en véritable défaut, de se montrer bienveillante avec tout le monde sans aucune exception. Et alors que l'africain l'avait emmenée jusqu'ici pour l'éloigner de ses vieux démons, il craignait que Leïla ne soit prête à laisser de nouveau Cooper entrer dans sa vie. Clairement, c'était une chose qu'il ne pourrait tolérer ou même supporter, et cette optique expliquait à elle seule la tension qui s'était soudain emparée de lui. Il tentait par tous les moyens de rester un minimum calme mais sentait ses forces l'abandonner au fur et à mesure de l'avancement de sa discussion avec Leïla. Et alors qu'il confiait ses inquiétudes à sa sœur adoptive, cette dernière répondit dans un souffle : « Il n’est pas ici pour me faire du mal Cameron…je pense qu’il essaye de changer… » Instantanément, le jeune homme serra la mâchoire pout éviter une nouvelle fois d'exploser. Au lieu de ça, il poussa un profond soupir en fermant les paupières quelques instants, avant de rouvrir ses yeux azurs et de les braquer droit vers Leïla. « Leï… Je sais que tu es comme ça, que tu as tendance à donner une seconde chance à tout le monde… même à ceux qui ne la méritent pas. Mais… c'est trop tard, il est allé trop loin et tu le sais. » grogna le chirurgien pour couper court à toute forme de négociation.

Cameron avait toujours été hyper-protecteur avec sa sœur. Il s'était donné cette mission dès les premiers instants où leurs regards s'étaient croisés, au moment même où il avait senti cette fierté de devenir le grand frère sur lequel elle pourrait compter quoi qu'il arrive. Et bien des années plus tard, Cameron tenait toujours ce rôle auprès d'elle. Plus que jamais depuis la mort de William, il tentait d'être présent malgré la distance qui le séparait de Leïla. Et en apprenant que le comportement de Cooper mettait sa sœur en danger, le chirurgien n'avait pas hésité une seule seconde à aller la secourir. Tout comme il n'hésita pas à attirer la jeune femme entre ses bras en la voyant trembler sous ses yeux alors qu'elle tentait de faire bonne figure. Cameron profita quelques instants de la proximité de la jeune femme, s'appliquant à la serrer contre lui pour la réconforter du mieux qu'il pouvait mais bien vite, ses premières craintes reprirent le pas sur tout le reste. Et alors qu'il demandait où se trouvait Cooper, sa sœur s'agrippa à lui comme pour le dissuader d'entreprendre quoi que ce soit à l'encontre de son ex-mari. « Je ne sais pas Cameron, je n’en sais rien. S’il te plaît…. » supplia-t-elle avant de laisser glisser ses mains jusqu'au visage de Cameron qui dut se faire violence pour réprimer le frisson qui menaçait de secouer son épiderme. « Ne fais rien s’il te plaît. S’il y a bien une personne que je ne souhaite pas voir souffrir, physiquement ou autrement c’est toi. Je ne t’ai rien dit pour éviter ce genre de chose, pour éviter que tu n’agisses impulsivement. » poursuivit-elle en laissant reposer son front contre le menton de son frère qui ferma de nouveau les yeux quelques instants. Sans broncher, il reprit ensuite en murmurant : « Alors tu peux comprendre que je ne veuille pas te voir souffrir non plus… Et ce sera forcément le cas s'il revient, ça ne peut pas être autrement. » Cameron restait campé sur ses positions, incapable de croire que Cooper pourrait changer un jour après ce qu'il avait fait subir à Leïla. « Il faut lui faire entendre raison, il ne peut pas rester ici. » Car Leïla avait droit à sa petite part de bonheur après tous les orages qu'elle avait du traverser, et elle ne pourrait jamais se détacher de ses mauvais souvenirs si son ex-mari ne cessait de rôder autour d'elle. En somme, Cooper représentait absolument tout ce dont Cameron voulait éloigner sa sœur adoptive, tout ce dont il voulait la préserver en l'emmenant avec lui en Afrique du Sud. Et quoi qu'elle dise, quoi qu'elle en pense, le chirurgien n'en démordrait pas : il ne tolèrerait plus jamais la présence de Cooper auprès de Leïla. Et alors que le jeune homme s'apprêtait à renchérir, ce fut finalement la chinoise qui reprit la parole en premier, proposant à son frère de lui apprendre à se défendre. En tout premier lieu, cette réflexion arracha un petit sourire à Cameron… Sourire qui se transforma cependant rapidement en une sorte de grimace accompagnée d'un froncement de sourcils. Pourquoi pensait-elle à se défendre si Cooper avait réellement changé ? N'était-ce pas là la preuve qu'elle n'y croyait pas elle-même ? Remontant l'un de ses mains en direction des cheveux de Leïla pour y appliquer quelques caresses rassurantes, Cameron soupira une fois de plus avant de reprendre : « Parce que tu crois que ça me rassurerait ? » souffla-t-il en affichant un petit sourire amer. Puis, le jeune homme se détacha légèrement de Leïla de manière à pouvoir capter son regard, et replaça instinctivement une mèche de ses cheveux derrière son oreille. « Bien sûr que je pourrai le faire… Mais j'ai vraiment pas envie de le voir tourner autour de toi, tu vois ? Il t'a fait trop de mal, il n'avait pas le droit… » murmura sincèrement Cameron. « Tu ne devrais plus avoir à te défendre face à lui… jamais. J'y veillerai personnellement. » ajouta-t-il après un bref temps de silence, avant de déposer un baiser sur le front de sa sœur. Mais sans pouvoir s'en empêcher, Cameron revint inlassablement sur sa première préoccupation en soufflant : « Laisse-moi y aller. Juste pour lui parler… juste pour avoir des explications. »

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MessageSujet: Re: Sometimes my heart crying for you - Cameron   Sometimes my heart crying for you - Cameron EmptyMar 26 Mai - 19:40

Sometimes my heart crying for you
“J'ai envie de lui dire mon amour et ma reconnaissance, beaucoup de mots se bousculent sur ma langue, mais ils refusent de franchir le seuil de mes lèvres. Il me reste mes bras, alors je tente de faire passer ce message en la serrant contre moi de toutes mes forces. ”


Chaque fois que l’africain braquait ses prunelles océans sur elle, la chinoise se sentait défaillir, perdre pied comme si le monde s’effritait en lambeaux autour d’elle. Elle ignorait si cette sensation était étrange ou agréable, elle savait seulement qu’il ne s’agissait pas d’un regard comme les autres. Il y avait quelque chose d’exceptionnel lorsque Cameron sondait son âme. C’était comme s’il pouvait lire en elle comme il le ferait en dévorant un roman. A cet instant, elle se noyait dans les prunelles presque translucides de celui avec qui elle avait grandi. Celui qu’elle n’aurait pas voulu connaître comme étant un grand-frère à une époque qu’elle tentait d’oublier, mais qui ne cessait de se raviver en elle jour après jour, chaque matin lorsqu’elle s’éveillait dans cette maison chaleureuse qui était devenue un peu leur « chez eux ». Elle savait que c’était mal, qu’elle ne devait pas ressentir ce genre de chose, tout comme elle l’avait su lorsqu’elle n’était qu’une adolescente rêveuse, tout comme elle avait su qu’il ne suffirait pas de se soulager du poids que lui imposait la présence de Cooper pour daigner avoir la prétention de recevoir le pardon de Cameron. Alors, elle se tenait là, tremblante, à la fois par crainte que le seul homme en qui elle pouvait avoir confiance ne la rejette, par crainte qu’il ne se jette sur son ex-mari. Elle attendait simplement que l’africain ne veuille bien sonner le glaive qui annoncerait qu’elle venait de commettre une erreur. Et elle luttait pour chasser ce regard braqué sur ce petit corps fébrile qu’était le sien. « Leï… Je sais que tu es comme ça, que tu as tendance à donner une seconde chance à tout le monde… même à ceux qui ne la méritent pas. Mais… c'est trop tard, il est allé trop loin et tu le sais. » La gorge de la chinoise se nouée d’émotion. Elle savait que le chirurgien avait raison, qu’elle faisait partie de cette catégorie de gens qui pardonnaient à ceux qui font du mal aux autres. Elle l’avait toujours été, aussi jeune fusse-t-elle était à une époque, elle avait cette fâcheuse tendance à pardonner à ceux qui l’embêtaient dans la cours de récréation. Hélas, elle réalisait que ce n’était plus vraiment le cas, qu’elle n’avait pas réussi à offrir son pardon à la femme qui avait assassiné son fils. Si elle avait pardonné à Cooper, c’était parce que contre toute attente, il était celui qui comprenait le mieux sa propre douleur, le deuil de la perte d’un enfant. Chassant ces terribles pensées d’un revers de main, elle répondit simplement d’une voix aussi fébrile que celle d’un oisillon ayant vu le jour. « Non. Ce n’est pas ça. Je sais très bien qu’il n’avait pas le droit de me frapper, ni de m’accuser, mais je l’ai aussi accusé d’être le fautif au début tu sais. Il ne mérite pas que je lui tourne le dos aussi simplement, mais ça ne veut pas dire que je vais me remettre avec lui. Je ne peux plus vivre dans la rancœur Cameron. C’est aussi simple que ça et je sais que c’est difficile à comprendre. » En douceur, elle posa chacune de ses mains sur les bras de son frère adoptif, étouffant d’un clignement de paupière toute la chaleur contagieuse qui émanait de ce corps brûlant jusqu’au sien.

L’africain ne mit pas longtemps avant de prendre la chinoise contre son corps, la laissant se délecter de la douce mélodie qui cognait contre sa poitrine. Il en avait toujours été ainsi, depuis leur plus tendre enfance, il fallait que Leïla puisse sentir sa présence, qu’elle puisse poser sa main sur sa peau, sa joue, sa nuque. Sans quoi elle se sentait désœuvrée comme le serait une enfant perdue dans les bois où les monstres attendaient patiemment de la dévorer. La chinoise réprima un soupire de satisfaction en mordillant sa joue, tandis que ses paupières s’étaient closes pendant quelques secondes, juste le temps pour qu’elle ne puisse apprécier ce moment. Quelques secondes plus tard, elle chercha de nouveau le contact de sa peau contre la paume de ses mains, posant ces dernières sur les joues de l’africain, elle tenta de le rassurer, de le dissuader, de le protéger. « Alors tu peux comprendre que je ne veuille pas te voir souffrir non plus… Et ce sera forcément le cas s'il revient, ça ne peut pas être autrement.» Leïla laissa échapper un léger gémissement affirmatif. Elle comprenait, mieux que personne, car plus que tout au monde elle désirait protéger son frère tout autant qu’il le faisait. Néanmoins, elle n’avait pas sa force physique et plus que tout, Cameron lui avait semblé heureux, chaque jour depuis qu’elle était ici. Elle n’avait jamais connu de femmes capables de blesser son frère à tel point qu’elle se serait sentie obligée d’intervenir. Et égoïstement, Leïla trouvait cela injuste, elle avait l’impression d’être ce poids enchaîné à le cheville du chirurgien. Cameron semblait vouloir camper sur ses décisions, mais Leïla savait mieux que personne que Cooper pouvait se montrer aussi têtu que lui et au fond, elle ne souhaitait pas qu’il arrive malheur au père de son fils. Non. La chinoise désirait simplement une vie où elle pourrait rire de nouveau avec les deux hommes de sa vie, un rêve bien utopiste. « Il faut lui faire entendre raison, il ne peut pas rester ici. » Leïla détacha légèrement le haut de son crâne du menton de l’africain, cette coupure déchirante fit fondre son muscle cardiaque. Elle secoua son visage, essayant tant bien que mal d’éblouir son visage de poupée d’un sourire joviale, mais il n’eut rien que de la tristesse sur ses traits figés. « Ou on pourrait tout simplement partir sur une île déserte et vivre d’amour et d’eau fraiche ? » Cette réflexion enfantine fut suivie de celle où elle lui proposa de lui apprendre à se battre.

Dernièrement la métisse avait eu l’occasion de découvrir que tous les quartiers de cette ville n’étaient pas aussi chaleureux. Elle avait saisi à quel point elle était faible si elle se comparait à la force de Maxyne ou de la jeune Penelope qu’elle apprenait à connaitre. Plus que pour apprendre à se défendre d’une quelconque attaque qui émanerait de Cooper, elle voulait devenir plus forte, elle voulait apprendre à vivre sans avoir l’impression d’être un fardeau pour son entourage. L’africain répondit à cette plaisanterie par quelques caresses sur la toison ébène de la chinoise des caresses qui firent bondir le cœur de la chirurgienne hors de sa poitrine. « Parce que tu crois que ça me rassurerait ? » La chinoise ancra ses iris émeraudes dans celles de son frère adoptif, haussant les épaules comme le ferait une enfant insouciante. « C’est toujours mieux si je veux sortir boire un verre avec des gens, hormis Cooper, ce ne serait pas rassurant de savoir que tu peux dormir comme un bébé sachant que je peux me défendre ? » Elle posa son poing clos contre le pectoraux droit de l’africain, mimant une scène de combat de façon juvénile. Hélas, ce dernier ne semblait pas vouloir faire tomber les armes et dans un paradoxe qui faisait vriller le cœur de la chinoise, il replaça l’une de ses longues mèches noires derrière son oreille. Geste qui lui procura mille bourdonnements à l’intérieur de sa tête, elle mordilla sa lèvre inférieure, rougissant à vue d’œil. « Bien sûr que je pourrai le faire… Mais j'ai vraiment pas envie de le voir tourner autour de toi, tu vois ? Il t'a fait trop de mal, il n'avait pas le droit…. » Leïla ferma ses paupières, murmurant à son tour un simple : « Je sais tout ça. » Tout en sentant son corps se liquéfier sous le poids des mots de l’africain. Silencieuse, elle n’osait prononcer quelque chose d’autre que ce que voulait entendre son frère. Elle savait qu’il ne changerait pas d’avis, même si elle venait à le supplier. « Tu ne devrais plus avoir à te défendre face à lui… jamais. J'y veillerai personnellement.» Leïla trembla légèrement au contact du baiser que venait de déposer l’africain sur le front, soupirant d’aise. Elle essaya de regagner ses esprits, chassant ces pensées qu’elle jugeait inappropriés elle secoua son visage en mordillant ses lèvres. « Cameron…. » L’implorait-elle, de nouveau elle déposa ses mains sur les poignets fermes de son frère adoptif. Comme si ce geste futile pouvait empêcher l’africain de se confronter à son ex-mari. « Laisse-moi y aller. Juste pour lui parler… juste pour avoir des explications. » Leïla secoua son visage, glissant ses doigts contre ceux du chirurgien, elle murmura du bout des lèvres. « Je ne peux pas, d’une part parce que je ne sais pas où il loge, je ne sais même pas s’il est toujours ici, d’autre part parce que je n’en ai pas envie, je ne veux plus de dispute, je ne veux plus de violence .» Leïla attira la main de l’africain contre ses lèvres, embrassant ces dernières, elle murmura en douceur : « Ces mains ne doivent pas blesser elles doivent sauver des vies ! » La main libre de la chirurgienne se posa sur la joue de l’africain, tandis qu’elle approcha son corps frêle de la carrure forte du métisse. Elle souffla avec tendresse. « Tu vaux mieux que ça Cameron ! Je l’ai toujours su, même lorsque j’étais une adolescente éblouie par mes hormones et complètement amoureuse de toi, alors que tu n’étais qu’un idiot que ne savait pas respecter les femmes, enfin c’est ce qui se disait au lycée. Tu vaux mieux qu’une énième dispute. Et puis moi, je veux juste être avec toi, partir à la plage, s’enivrer, opérer, juste ça simplement. » Elle ancra ses prunelles dans celles du chirurgien, caressant la joue de ce dernier du bout des doigts avec toute cette tendresse qu’elle lui offrait depuis qu’ils étaient enfants. Elle voulait simplement que tout le monde soit heureux, mais plus que tout, elle souhaitait que Cameron le soit plus que personne.
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MessageSujet: Re: Sometimes my heart crying for you - Cameron   Sometimes my heart crying for you - Cameron EmptyVen 29 Mai - 23:42

Comme elle venait de le concéder, la situation dans laquelle se trouvait Leïla était on ne peut plus difficile à comprendre pour son frère. Lui n'avait qu'une envie : protéger sa sœur et l'éloigner de son ex-mari violent, qui avait brisé sa vie et l'avait accablée au lieu de la soutenir après la mort de leur fils. De plus, Cameron était particulièrement rancunier lorsqu'on s'en prenait aux personnes qu'il portait dans son cœur et l'hypothèse d'un pardon lui paraissait à l'heure actuelle tout bonnement inimaginable. Cooper avait fait trop de mal, et le fait de le voir débouler ici ressemblait à s'y méprendre à une provocation à l'encontre du chirurgien qui ne décolérait d'ailleurs pas. Même si Leïla avait l'air convaincue de la bonne fois de son ex-mari, et du fait qu'il veuille réellement changer, Cameron avait bien du mal à se faire à cette idée. En fait, il ne pouvait s'empêcher de penser qu'un seul verre d'alcool de trop pourrait tout changer, et faire de nouveau basculer l'histoire de sa sœur dans l'horreur. Cooper était devenu imprévisible et dangereux, et même si Leïla prétendait ne plus vouloir vivre dans la rancœur, son frère ne pouvait décemment pas approuver un quelconque rapprochement.

Mais il avait beau être retourné par cette nouvelle qua sa sœur venait de lui annoncer, et plus que jamais sur les nerfs, Cameron ne résista pas bien longtemps avant de prendre Leïla dans ses bras. D'ailleurs, c'était à peu près le seul endroit où il la savait parfaitement en sécurité et si cela avait été possible, le jeune homme l'aurait ainsi gardée tout contre lui à jamais. Et alors qu'il tentait de lui faire entendre raison par tous les moyens, Leïla proposa d'une toute petite voix : « Ou on pourrait tout simplement partir sur une île déserte et vivre d’amour et d’eau fraiche ? » Troublé plus qu'il ne l'aurait souhaité par cette phrase a priori banale, Cameron eut un peu de mal à emboiter le pas de sa sœur pour lui offrir un maigre sourire voilé. Si seulement Leïla avait su combien sa réflexion était juste, et combien elle touchait son frère en plein cœur… Mais bien évidemment, le jeune homme se tut une fois de plus, préférant secouer la tête et ramener sa sœur contre lui pour ne pas lui laisser l'occasion de voir le spectacle de la mine déconfite qu'il affichait. Il déposa un bref baiser sur sa tempe alors que Leïla enchainait sur une idée toute autre. Sa solution : que Cameron lui apprenne  à se défendre afin qu'elle puisse faire fasse à n'importe quelle situation, même en son absence. Mais bien évidemment, l'idée n'emballa pas le chirurgien qui ironisa alors que Leïla se défendait : « C’est toujours mieux si je veux sortir boire un verre avec des gens, hormis Cooper, ce ne serait pas rassurant de savoir que tu peux dormir comme un bébé sachant que je peux me défendre ? » La jeune femme esquissa alors quelques mouvements dignes d'une enfant, mais lâcha vite les armes en croisant le regard peu convaincu de son frère. Elle avait beau tenter de détendre l'atmosphère, Cameron restait on ne peut plus sérieux et malgré les plaintes de la jeune femme, il s'entêta à revenir sur le sujet "Cooper". Mais malheureusement pour lui, sa sœur resta sur ses positions et refusa de lui donner la moindre information en lui assurant qu'elle ne savait pas où il se trouvait, et qu'elle voulait éviter toute nouvelle altercation entre les deux hommes. Frustré, Cameron ferma les paupières quelques instants alors que sa mâchoire se serrait. Mais ce fut finalement un baiser déposé délicatement sur sa main qui lui fit rouvrir les yeux, et finalement accorder un petit sourire sincère à Leïla. Sourire qui s'effaça peu à peu alors que la jeune femme poursuivait l'air de rien : « Tu vaux mieux que ça Cameron ! Je l’ai toujours su, même lorsque j’étais une adolescente éblouie par mes hormones et complètement amoureuse de toi, alors que tu n’étais qu’un idiot que ne savait pas respecter les femmes, enfin c’est ce qui se disait au lycée. Tu vaux mieux qu’une énième dispute. Et puis moi, je veux juste être avec toi, partir à la plage, s’enivrer, opérer, juste ça simplement. » Soudain, Cameron eut la désagréable impression que son cœur avait cessé de battre dans sa poitrine. Bouche entrouverte, il fixait sa sœur sans se soucier de ce qu'elle disait, son esprit étant resté bloqué sur sa toute première révélation. Avait-il mal compris ? S'agissait-il d'une hallucination ? Le jeune homme dut prendre quelques secondes pour  repasser la phrase de Leïla dans son esprit et ainsi en comprendre tout le sens. Leïla avait été amoureuse de lui. Sa sœur avait été COMPLETEMENT amoureuse de lui, et il n'en avait jamais rien su. Jusqu'ici, Cameron avait toujours cru être anormal, être le seul à éprouver des sentiments pour elle et il ne s'était jamais douté que ceux-ci pouvaient être réciproques. « Qu… quoi ? » balbutia-t-il en fronçant les sourcils, alors qu'il avait l'impression que le sol se dérobait sous ses pieds. Tout à coup, une nouvelle question traversa son esprit déjà bien rempli : Maxyne était-elle au courant de tout cela ? Etait-elle la détentrice de leurs secrets respectifs ? « Qu'est-ce que tu as dit… » répéta-t-il plus pour lui-même qu'autre chose, en braquant ses yeux dans ceux de sa sœur pour tenter d'y entrevoir une bribe de réponse, peut-être même de plaisanterie qui viendrait désamorcer cette bombe qu'elle venait de lâcher. Mais Leïla avait l'air on ne peut plus sérieuse et sans trop savoir pourquoi, Cameron se détacha d'elle pour s'éloigner de quelques pas. Il aurait voulu faire le point, s'accorder un peu de temps, mais les choses se bousculaient tellement dans son esprit qu'il lui semblait juste impossible de prendre de la distance par rapport à tout ça. Nerveusement, le chirurgien passa l'une de ses mains sur son crâne et la laissa glisser vers na nuque qu'il gratta quelques instants avant d'oser se tourner de nouveau vers sa sœur. « Pourquoi tu me l'as jamais dit ? » demanda-t-il sans réaliser que sa question était aussi valable pour lui, et qu'il n'avait par conséquent aucune légitimité à la soumettre à Leïla. « J'veux dire… tu plaisantes n'est-ce pas ? » reprit-il, totalement perdu, comme s'il tentait en vain de se raccrocher à une bouée de sauvetage. Et comme s'il cherchait aussi à se protéger, à protéger son secret qui lui semblait plus fragilisé que jamais. Alors, avec un petit sourire qui ne parvint cependant pas à masquer son malaise, Cameron réitéra : « T'étais pas vraiment amoureuse de moi…  C'est… impossible, tu sais. Tu dis ça pour me convaincre, pour changer de sujet… » Le chirurgien n'avait jamais été moins sûr de lui, et ce fut un regard aussi timide que troublé qu'il releva une nouvelle fois vers sa sœur en l'incitant à lui répondre. « Hm ? »

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MessageSujet: Re: Sometimes my heart crying for you - Cameron   Sometimes my heart crying for you - Cameron EmptyDim 7 Juin - 19:01


Sometimes my heart crying for you
“J'ai envie de lui dire mon amour et ma reconnaissance, beaucoup de mots se bousculent sur ma langue, mais ils refusent de franchir le seuil de mes lèvres. Il me reste mes bras, alors je tente de faire passer ce message en la serrant contre moi de toutes mes forces. ”


Lorsqu’on touche le désespoir du bout des doigts, rien ne peut sauver l’âme humaine. Du moins c’était ce que pensait la jeune Leïla, lorsqu’elle pensait à son fils, son mariage et sa carrière. Là-bas, loin de l’Afrique, lorsqu’elle dansait chaque nuit avec les poings de Cooper, elle croyait à juste titre que personne ne pourrait la sortir de son cercle infernal. Pour cela, pour qu’elle puisse accepter l’aide d’une personne qui ne saisissait pas ce qu’était la perte d’un enfant, il fallait qu’elle-même accepte le fait de n’être en aucun cas la fautive, la coupable, celle qui serait jugée et envoyée en enfer. Et puis, Cameron était arrivé, comme à son habitude, il avait réussi à la rassurer, la convaincre qu’elle méritait mieux, qu’un nouveau départ était possible. Que certes, elle ne pourrait complètement se remettre de la mort de son fils, mais qu’en tant qu’être humain, elle méritait un nouveau souffle. Il avait réussi à lui faire comprendre que rien ni personne ne pourrait plus la protéger d’elle-même et des autres que lui-même en était capable. Et lorsqu’elle posa le pied sur le sol chaleureux du continent aux lions, elle s’était demandé si au fond d’elle-même elle n’avait pas désiré sa présence. Si tout au fond de son cœur, ses sentiments paradoxales pour l’africain n’étaient pas réapparu en même temps qu’il l’avait fait sur le seuil de sa porte New-Yorkaise. L’amour qu’elle lui avait porté dans sa jeunesse, était quelque chose qu’elle cherchait à refouler, quelque chose qu’elle considérait comme honteux, déviant. Aimer son frère d’un amour désirable ne pouvait lui être autorisé. Si jadis, elle avait réussi à tourner la page, si sa vie et sa carrière l’avait mené loin des bras du métisse aux yeux couleurs océans, elle n’aurai su dire si aujourd’hui elle ne désirait pas plus qu’une simple relation fraternelle. La jalousie qui la secouait de part en part chaque fois qu’elle le croisait avec la jolie Lauren, jeune femme qu’elle-même appréciait, lui rappelait que le passé finissait toujours par venir vous hanter. Les sentiments ne sont pas de simples objets qu’on rejette et qu’on oublie, ils sont vivaces, sournois et aujourd’hui en était la preuve.

Plus que de tenir éloigné Cameron de l’être tordu qu’était son ex-mari, elle ne souhaitait pas voir Cameron blessé à cause d’elle, elle ne souhaitait pas le voir souffrir, elle ne souhaitait pas pleurer de longues nuits en songeant à ses sentiments disproportionnés. C’était un fait égoïstement beau, quelque chose de trop fort, l’amour semblable à une rose qui venait d’éclore en même temps que les mots qu’elle venait de prononcer plus vite qu’elle ne l’aurait voulu. Relâchant cette main qu’elle serrait dans la sienne, elle sentait ce cœur chaviré face à ce regard azur qui la dévisageait. Et elle avait honte. Honte d’être mise à nue à cet instant. « Qu… quoi ? » La jeune chinoise tentait de garder son calme, ignorant les bouffées chaleureuses qui coloraient son visage pâle d’un rouge saisissant. L’africain ne lui laissait guère le temps de rétorquer, de hurler que tout cela n’était qu’une vaste farce idiote, qu’elle cherchait simplement à le tenir loin de Cooper. Qu’elle ne l’avait jamais aimé. Du moins pas comme cela. Même si tout ne serait que mensonge. « Qu'est-ce que tu as dit… » Les paupières de la brune s’étaient closes furtivement et sans même s’en rendre compte elle s’était laissée tomber lourdement sur le canapé coloré. Son visage sombra dans le creux de ses mains. Honteuses, elle n’osait pas affronter le regard de Cameron. « Mon dieu… » Murmurait-elle à voix aussi basse que le serait celle d’un fantôme. Plus pour elle-même que pour le jeune chirurgien, il s’agissait là d’une stupide erreur. Et son cœur ne cessait de battre dans un rythme assourdissant, tellement fort qu’elle souhaitait se poignarder pour le réduire au silence. « Pourquoi tu me l'as jamais dit ? » Pourquoi ? C’était une question simple qui plongea la jeune femme dans des souvenirs qu’elle souhaitait chasser.


Elle se revoyait, elle-même, quinze ans à peine, attendant patiemment le retour de l’africain, le cœur saignant à vif lorsque de sa fenêtre elle l’observait trouver le bonheur dans les bras d’une de ses nombreuses conquêtes. Elle se revoyait qui sombrait dans un mutisme ravageur, ignorant le fait qu’il l’appelait pour regarder l’un de ces films qu’elle aimait tant. Chassant le frère d’une tirade agacée. L’excuse était toujours la même, les études passaient avant tout autre divertissements. Et, elle s’en voulait. A chaque fois, elle se rongeait de remords, bercée par le désir de l’aimer, d’être celle qu’il choisirait, imaginant des scénarios ridicules dans lesquels ils fuiraient tous les deux loin de New-York. Le visage toujours cloisonnait dans le creux de ses mains, elle lui répondit simplement dans un souffle pénible. « C’était compliqué. A l’époque. » C’était un fait indéniable, tout aurait pu être différent s’ils n’avaient été que de simples voisins d’enfance. S’il ne portait pas le même nom qu’elle, après tout, il ne partageait pas le même sang. C’était ce qu’elle se disait à l’époque, avant de comprendre qu’aimer ne suffisait pas. Son mariage en était la preuve. « J'veux dire… tu plaisantes n'est-ce pas ? » Cette phrase fit sortir le visage de la chinoise de sa cachette. Elle porta son regard émeraude sur le jeune homme, silencieuse, elle le toisait avec cet air sérieux. Ce même air qui tirait ses traits doux lorsqu’elle se trouvait au bloc opératoire. Que pouvait-elle répondre ? Que ce n’était qu’une plaisanterie ? À cette idée son cœur se noua à lui faire mal. Elle mordillait sa lèvre inférieure, cherchant ses mots, néanmoins Cameron ne semblait pas vouloir lui laisser le temps de rétorquer quoi que ce soit.


« T'étais pas vraiment amoureuse de moi… C'est… impossible, tu sais. Tu dis ça pour me convaincre, pour changer de sujet… » La petite brune replia lentement ses jambes contre son corps, posant son menton sur ses genoux tremblants. Elle soupira, non pas de ces soupires qui signifiaient un agacement, il s’agissait d’un simple soupire douloureux. Elle porta son doux regard sur l’africain qui la surplombait de toute sa grandeur. « Je… » La gorge de la chirurgienne se nouait, ses yeux aux couleurs ravageuses s’inondaient de larmes qu’elle ne pouvait chasser. « Je voulais pas te le dire. Je ne sais pas comment te faire comprendre tout ça. J’arrivai à peine à le comprendre moi-même à l’époque. Je sais très bien que c’est ridicule, que je n’avais pas le droit de tomber amoureuse de toi, après tout on portait le même nom de famille. » D’un revers de main agile, elle chassa les vils larmes qui lui donnaient un air déplorablement pitoyable. Prenant une grande inspiration, si grande qu’elle sentait sa poitrine se gonfler de courage, elle ajouta : « Ce n’est pas une blague, c’est idiot, je ne sais même plus pourquoi je ne te l’ai pas dit après mon mariage, c’est du passé de toute façon…je veux dire c’était avant ce n’est pas si important dans le fond. » Reposant son menton sur ses genoux, elle se sentait soudainement légère, lavée d’un poids qui risquait de changer à jamais cette relation qu’elle chérissait tant. Dans un souffle, elle murmura « Ce n’est pas si important n’est-ce pas ? » Une question purement personnel, qu’elle posait à son propre cœur, rapprochant un peu plus ses jambes frêles contre son propre corps.
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MessageSujet: Re: Sometimes my heart crying for you - Cameron   Sometimes my heart crying for you - Cameron EmptyMer 10 Juin - 11:44

Il avait suffit de quelques mots, d'une fraction de seconde pour que Cameron ait la désagréable impression que le sol s'ouvrait sous ses pieds, le projetant ainsi dans une chute aussi rapide qu'interminable. Pour se rassurer, le jeune chirurgien s'efforça tout d'abord de croire que sa sœur lui faisait une blague. De mauvais goût, certes, mais après tout elle ne pouvait pas deviner à quel point son annonce le touchait en plein cœur. Mais il n'avait qu'à l'observer, qu'à croiser son regard pour comprendre que Leïla était on ne peut plus sérieuse. Pendant toutes ces années, l'africain avait ravalé ses sentiments sans même imaginer un seul instant qu'ils puissent être partagés. Pour lui, tout ce qu'il ressentait pour sa sœur était interdit, tordu, et absolument pas dans l'ordre des choses malgré ce que pouvait en dire sa mère. Et tout à coup, Cameron découvrait qu'il n'était pas le seul à avoir imaginé une toute autre relation avec Leïla, une relation bien différente de cette simple fraternité au nom de laquelle il s'était interdit d'accepter ses sentiments. Soudain, tout ce dont il avait toujours cherché à se convaincre prenait une autre tournure, un autre sens, et le jeune homme ne savait même plus s'il devait se réjouir ou s'indigner de cet aveu que Leïla venait de lui faire. Se trouvant de toute façon bien incapable de prononcer la moindre phrase dans son intégralité, il se contenta de balbutier, de poser quelques questions en l'air alors que son cerveau tournait à plein régime pour tenter de démêler cette situation qui lui tombait dessus sans prévenir. Tout à coup, le sujet "Cooper" semblait être passé au second plan et toute la colère de Cameron était brusquement retombée pour laisser place à d'interminables interrogations. Alors que sa sœur se laissait tomber sur le canapé, le chirurgien se mit à faire les cent pas devant elle, passant l'une de ses mains sur ses cheveux courts comme si ce réflexe allait l'aider à réfléchir plus efficacement. Comment avaient-ils pu ressentir la même chose l'un pour l'autre sans jamais se l'avouer, sans jamais s'en rendre compte ? Bien sûr, il y avait eu des regards, des gestes tendres, mais Cameron avait toujours mis ces moments-là sur le compte de son imagination, ou de cette relation fusionnelle qui liait un frère à sa sœur. Alors, même lorsqu'il croyait entrevoir une sorte d'ambigüité dans leurs comportements respectifs, l'africain s'était toujours persuadé qu'il n'en était rien et qu'il devait à tout prix cesser de prendre ses rêves pour des réalités. Seulement voilà, il découvrait aujourd'hui qu'il avait probablement vu juste dans ces nombreux instants de doute et ne pouvait s'empêcher de penser qu'il avait tout gâché en se voilant la face par peur d'avouer ses sentiments envers Leïla.

Comme le souligna sa sœur, tout était tellement compliqué à l'époque que l'un comme l'autre était resté terré dans son mutisme, persuadé d'être le seul à ressentir une affection bien trop profonde pour un membre de sa famille. Et pourtant, il aurait probablement suffit d'un mot, d'un geste un peu plus démonstratif que les autres pour que tout bascule et que Cameron soit enfin libéré de ce poids qu'il portait un peu malgré lui sur ses épaules. Mais jamais il n'avait pu imaginer que les choses soient aussi simples, et il réalisait aujourd'hui à quel point il avait pu être stupide. Si seulement il avait écouté sa mère lorsqu'elle l'encourageait à dire la vérité à Leïla… peut-être que tout aurait été différent. Peut-être que sa sœur n'aurait jamais rencontré Cooper, et qu'il lui aurait ainsi évité toutes ces blessures qu'elle portait aujourd'hui en elle. Peut-être qu'elle aurait pu être heureuse, et vivre sans aucune ombre au tableau de son existence. Et en songeant à tout cela Cameron se sentit atrocement coupable, si bien qu'il détourna le regard pour éviter d'avoir à croiser celui de sa sœur. Sœur qui essuya les larmes qui menaçaient de rouler sur ses joues en s'expliquant du mieux qu'elle le pouvait, reprenant des mots dans lesquels le chirurgien ne pouvait que se reconnaître. « Ce n’est pas une blague, c’est idiot, je ne sais même plus pourquoi je ne te l’ai pas dit après mon mariage, c’est du passé de toute façon…je veux dire c’était avant ce n’est pas si important dans le fond. » conclut finalement Leïla, enfonçant sans même le savoir un poignard dans le cœur de son frère. Y avait-il cru l'espace d'un instant ? Avait-il eu une bribe d'espoir ? Que cette conversation puisse enfin le libérer et lui donner le courage de tout avouer ? Cameron n'aurait su le dire mais quoi qu'il en soit, une vague d'amertume le submergea lorsque Leïla assura que tout cela appartenait bel et bien au passé. Rien d'autre qu'une amourette d'adolescente, en somme. Un peu sonné, Cameron demeura immobile en face d'elle quelques instants, le regard dans le vide, jusqu'à ce qu'elle reprenne à mi-voix : « Ce n’est pas si important n’est-ce pas ? » Là, l'africain releva la tête et la vision de sa sœur tremblante, blottie dans le canapé et les yeux brillants lui serra le cœur. Déglutissant en silence sans cesser de l'observer, Cameron lâcha un profond soupir avant de s'approcher, et de s'asseoir sur la table basse histoire d'être à la même hauteur que sa sœur. Après avoir hésité un instant, il alla attraper sa main pour la serrer dans la sienne et ainsi se donner assez de courage pour répondre : « C'est important pour moi. » souffla-t-il sans vraiment être maître des mots qui sortaient de sa bouche. « Je… je sais pas, si j'avais su les choses auraient peut-être été différentes… » balbutia Cameron, oscillant entre l'envie de lui dire la vérité et la peur de se dévoiler entièrement. Il laissa par conséquent un silence s'installer, prenant le temps de mesurer chacun de ses mots avant de poursuivre : « Tu sais, si je sortais avec plein de filles à l'époque, c'était pas seulement pour faire comme les autres… Je… je voulais aussi me convaincre que j'étais capable de penser à quelqu'un d'autre, de… d'aimer quelqu'un d'autre que toi. Je veux dire… pas comme une sœur ! J'avais l'impression de ne pas t'aimer comme j'aurai du… tu vois ? » Cameron était fébrile, peu sûr de lui et persuadé que son discours était totalement incompréhensible. Lui-même ne parvenait pas à éclaircir les choses dans son esprit, et était par conséquent incapable de livrer un discours plus clair. Mal à l'aise, il secoua la tête d'un air contrarié puis en reprenant les dires de sa sœur, tenta de conclure : « Mais tu as raison c'est du passé maintenant… » Cependant, bien conscient que son cœur était en total désaccord avec cette idée, Cameron fut incapable de soutenir le regard de sa sœur plus longtemps et baissa les yeux en serrant la mâchoire sans savoir s'il était soulagé ou au contraire accablé par ses propres révélations.

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MessageSujet: Re: Sometimes my heart crying for you - Cameron   Sometimes my heart crying for you - Cameron EmptyMer 24 Juin - 23:12

Sometimes my heart crying for you
“J'ai envie de lui dire mon amour et ma reconnaissance, beaucoup de mots se bousculent sur ma langue, mais ils refusent de franchir le seuil de mes lèvres. Il me reste mes bras, alors je tente de faire passer ce message en la serrant contre moi de toutes mes forces. ”


Elle avait envie de s’écrouler, de creuser un trou et de s’y cacher pour le restant de ses jours. Jamais elle n’aurait cru qu’elle avouerait ce lourd secret au principal intéressé qui était son frère. Adoptif du moins, mais légalement il était de sa famille et l’amour qu’elle lui avait porté à l’époque n’était pas quelque chose d’autorisé pour elle, pour lui, pour leur entourage commun. Elle ne s’était jamais autorisé à l’avouer, préférant se voiler la face, se cacher derrière des explications scientifiques. Tout aurait été différent s’il n’avait été qu’un ami, un voisin, n’importe qui temps qu’il n’était pas ce Cameron qui l’avait vu grandir comme elle l’avait vu grandir lui-même. Ses poumons se montraient péniblement lourd et plus la chinoise repliait ses genoux contre sa poitrine, plus elle se forçait à ne pas succomber, à ne pas se laisser submerger par les iris océans de son frère. Le soupire de l’africain fut le détonateur qui combla un silence gênant, il attrapa la main de Leïla et au contact de cette peau chaleureuse elle sentait de longues larmes se loger sous ses paupières épuisées. « C'est important pour moi. » D’un air interrogateur la jeune chirurgienne tressaillit, interrogeant du regard son interlocuteur. « Pourquoi Cameron ? » Soufflait-elle aussi fébrilement comme l’avait fait Cameron. Elle sonda son regard en y cherchant une réponse quelconque à cette soudaine curiosité. Bien qu’en réalité tout était plus compliqué, plus subtile que tout ce qu’elle voulait bien lui montrer à cet instant. Ses doigts s’enroulèrent dans ceux de son frère.

« Je… je sais pas, si j'avais su les choses auraient peut-être été différentes… » Les pupilles de la chinoise s’étaient ouvertes de telles façon qu’elle avait l’impression d’être sous l’emprise d’une quelconque substance illicite. Elle garda néanmoins sa main dans celle de son frère, s’exclament simplement d’une voix aigu : « Hein, comment ça différents ? » Tout en le toisant d’un regard innocent, à l’image d’un chiot complètement perdu au beau milieu d’une forêt. Elle attendait patiemment, caressant du bout des doigts cette main chaude qui lui procurait plus de bonheur qu’elle n’aurait su désirer. Néanmoins, son dos se cogna contre le dossier du canapé usé. « Tu sais, si je sortais avec plein de filles à l'époque, c'était pas seulement pour faire comme les autres… Je… je voulais aussi me convaincre que j'étais capable de penser à quelqu'un d'autre, de… d'aimer quelqu'un d'autre que toi. Je veux dire… pas comme une sœur ! J'avais l'impression de ne pas t'aimer comme j'aurai du… tu vois ? » Leïla entrouvrit ses lèvres rosies et fines, laissant échapper un gémissement étonnée. Une sorte de fébrile « oh » presque silencieux. Elle avait du mal à saisir toute la proportion de ce que disais Cameron. Etait-il en train de lui faire comprendre qu’il fut un temps où il l’aimait d’un amour plus que fraternel ? Etait-il en train de lui expliquer que si elle s’était confessée à lui tout aurait pu être différent. Sans doute n’aurait-elle pas épousé Cooper, sans doute n’aurait-elle pas eu son fils et ainsi elle se serait épargné bien des souffrances. Sa main se détacha de celle du chirurgien, elle la posa contre sa poitrine afin d’apaiser ses pensées tourmentées. Des pensées qu’elle trouvait injuste envers Cooper et envers son défunt fils.

Elle vit Cameron secouer son visage, déterminé à abandonner cette conversation. « Mais tu as raison c'est du passé maintenant… » Immédiatement Leïla attrapa l’avant-bras de son frère, essayant de sa petite force de mouche de le forcer à la regarder. A observer ses yeux pleins de larmes qui dévalaient son visage comme le ferait un vélo du haut d’une colline. « Attends ! Juste attends… » Murmurait-elle, chassant les larmes d’un revers de main. « Ce n’est rien vraiment, juste que j’ai du mal à réaliser ce que tu me dis. » Elle souffla du bout des lèvres, détachant sa main du bras du chirurgien, elle posa cette dernière sur son propre visage. « Mais alors pourquoi t’es sortie avec Maxyne ? » Demandait-elle en le toisant de ses grands yeux innocents, des yeux de petites filles à l’esprit embrumé. « Je veux dire c’était ma meilleure amie… » Ses joues pâles prenaient la couleur des roses et alors les larmes revenaient de plus belles, plus fortes, plus intensives. Un chagrin d’enfant. «Je comprends pas Cameron… » Avait-elle prononcé entre deux hoquets larmoyant, les bras entourant sa propre silhouette. « Je comprends pas. » Non. Elle n’arrivait plus à le comprendre, à se comprendre elle-même.
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MessageSujet: Re: Sometimes my heart crying for you - Cameron   Sometimes my heart crying for you - Cameron EmptyJeu 2 Juil - 17:19

Oui, tout cela était important pour lui. Il était important pour lui de savoir, de connaître toutes les raisons et tous les détails de cet aveu que Leïla venait de lui faire et qui réveillait en lui bien trop d'émotions et de sentiments qu'il avait toujours cherché à refouler. Sa sœur le sondait littéralement du regard, lui réclamant des explications qu'il était tout simplement incapable de lui donner. Pourtant, poussé par il ne savait quelle force intérieure insoupçonnée, le jeune homme tenta de se lancer dans quelques bribes d'explication que lui-même ne comprenait pas. A vrai dire, les choses étaient bien trop embrouillées dans son propre esprit pour que quelque chose d'assez clair puisse passer la barrière de ses lèvres. Il se sentait honteux et effrayé à la fois, n'éprouvant étrangement pas le moindre soulagement alors qu'il venait tout de même d'avouer à demi-mot ses sentiments envers sa sœur. Conscient qu'il ne faisait qu'empirer les choses et qu'il les rendait encore plus compliquées, Cameron abandonna finalement l'idée de tenir cette conversation et alors que son regard se détachait de sa sœur, à l'image de la main de cette dernière qui quittait la sienne, le jeune homme s'apprêta à s'éloigner. A cet instant précis, il avait juste besoin d'une bonne douche froide histoire de remettre ses idées en place, et de retrouver un peu de dignité ainsi que cette capacité qu'il avait toujours eue à masquer ses sentiments devant Leïla. Bien sûr, il se doutait aussi qu'il était allé trop loin, qu'il en avait trop dit, mais espérait secrètement que sa sœur baisse à son tour les bras pour le laisser partir sans plus d'explications. Cependant, c'était bien mal connaître la chirurgienne qui s'empressa de lui agripper le bras en voyant son frère se redresser. Bien malgré lui, Cameron fut alors contraint de lever les yeux vers elle et sa gorge se noua de nouveau dès l'instant où il aperçut les joues inondées de larmes de Leïla. Même si le début de leur conversation avait été toute autre, l'africain se tenait à présent pour responsable des larmes que sa sœur versait et cette idée lui était tout bonnement insupportable. Comment avait-il pu être aussi stupide pour tout lui avouer comme ça ? Comment avait-il pu se laisser désarçonner par l'aveu de Leïla alors qu'il luttait avec succès depuis des années pour ne rien laisser paraitre de ses sentiments pour elle ? Peut-être avait-il entrevu l'espoir de changer les choses l'espace d'un instant… mais comme l'avait spécifié la chirurgienne, tout cela appartenait désormais au passé. Elle n'était "que" sa sœur, et Cameron devait se contenter de la protéger comme un aîné sans rien espérer de plus.

Tout à coup, Leïla paraissait aussi perdue que lui et son regard de petite fille qui faisait fondre l'africain à chaque fois était bien là pour en témoigner. Sans le réaliser, Cameron avait semé le trouble et craignait à présent de s'en mordre les doigts à tout jamais. Après tout, comment la relation qu'il entretenait avec sa sœur pourrait rester la même après ça ? Comment allait-elle le voir, l'appréhender, maintenant qu'elle savait ou plutôt qu'elle commençait à entrevoir la vérité ? Le jeune homme ne vivait malheureusement pas dans un conte de fées, et savait au fond de lui que ce moment marquerait un tournant dans son existence, tournant qu'il n'imaginait pas spécialement heureux. « Ce n’est rien vraiment, juste que j’ai du mal à réaliser ce que tu me dis. » reprit alors la jeune femme d'une voix si faible qu'elle ne fit qu'accentuer le pincement au cœur qui tiraillait Cameron depuis quelques instants déjà. Une fois de plus, il ne put que baisser les yeux avec une sorte de résignation, jusqu'à ce que sa sœur ne reprenne la parole pour évoquer sa courte histoire avec Maxyne. Certes, il s'agissait là de la meilleure amie de Leïla, avec laquelle il était brièvement sorti durant leur adolescence alors même qu'il tentait en vain de se faire une raison et d'effacer le visage de la métisse qui hantait toutes ses pensées. Mais au moment des faits, Cameron n'avait eu aucune idée des sentiments que pouvaient éprouver sa sœur à son égard. Il s'était persuadé être le seul à ressentir ces choses interdites et avait simplement cherché à se rassurer, à se prouver qu'il était bel et bien un être normal et que son amour pour Leïla n'était qu'une vue de son esprit inexpérimenté d'adolescent. Et pour cela, il s'était tourné vers la fille en qui il avait le plus confiance hormis sa sœur : Max. « Leïla…  » souffla Cameron sans trouver le courage d'aller plus loin, alors qu'une nouvelle vague de larmes submergeait le visage de sa sœur qui tentait de lui exprimer son incompréhension entre deux sanglots. Attristé par cette vision, le chirurgien resta silencieux quelques instants de plus, hésitant à rejoindre la jeune femme sur le canapé pour la prendre dans ses bras. Mais même s'il en crevait d'envie, une sorte de crainte et de timidité soudaine l'en dissuada. Désormais, il avait l'impression que chaque geste, chaque mot de plus pourrait empirer les choses et blesser davantage sa petite sœur, chose qu'il voulait à tout prix éviter quitte à réprimer ses propres besoins. « Je ne savais pas que tu… que tu me considérais autrement à l'époque… » reprit l'africain avec quelques difficultés. « Je ne pensai pas que ça te ferait du mal à ce point Leï… j'ai jamais voulu te faire de mal. » Cameron devait lutter avec lui-même pour soutenir le regard de Leïla, alors que ce contact lui était pourtant d'ordinaire si agréable et instinctif. Mais à ce moment précis, le jeune homme ne se sentait plus le courage de l'affronter, craignant de ne plus y déceler la même lueur, la même étincelle qui l'avait fasciné depuis toujours. « Si ça n'a as duré avec Max, c'est parce que je n'étais pas vraiment sincère avec elle. On ne pouvait pas continuer alors que je ne pensai qu'à toi, je… je pouvais pas faire ça. » avoua soudain l'africain, en songeant que le cas de figure n'était pas valable uniquement pour Maxyne, mais bel et bien pour la totalité des petites amies ou pseudo-petites amies qu'il avait eu l'occasion de côtoyer jusqu'ici. Puis, se dérobant une nouvelle fois devant l'importance et les enjeux de cette conversation, Cameron renchérit : « Je suis désolé. Vraiment, j'aurai jamais du t'en parler… C'était il y a longtemps, ça ne vaut plus le coup de pleurer, hm ? » se hasarda-t-il en tentant d'ancrer dans sa mémoire le fait que Leïla considérait tout cela comme appartenant à une autre époque, une époque révolue sur laquelle ni l'un ni l'autre n'avait le pouvoir de revenir.

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MessageSujet: Re: Sometimes my heart crying for you - Cameron   Sometimes my heart crying for you - Cameron EmptyJeu 23 Juil - 17:40

Sometimes my heart crying for you
“J'ai envie de lui dire mon amour et ma reconnaissance, beaucoup de mots se bousculent sur ma langue, mais ils refusent de franchir le seuil de mes lèvres. Il me reste mes bras, alors je tente de faire passer ce message en la serrant contre moi de toutes mes forces. ”


Leïla ne connaissait de l’amour que les vestiges que ce dernier avait laissé derrière lui. Cette relation avec Cooper, son ex-mari à devenir, qui l’avait ravagé, la mort de son fils et le deuil qui s’en suivi. Trop de douleur pour qu’elle ne puisse rêver à un havre de paix. Son âme toute entière la poussait dans les abysses du regret, des remords et des reproches qui noyaient ses songes les plus beaux dans un amas de larmes. Comme à cet instant, sous les lueurs faibles des quelques rayons du soleil qui éclairaient sa peau laiteuse, elle réalisait que l’amour qu’elle portait à Cameron n’était plus du passé, que tout n’avait été que de simples excuses sans grandes convictions. Avait-elle réellement aimé Cooper ? Avait-elle réellement désiré son mariage ? Elle l’ignorait, d’autant plus depuis la mort du jeune garçon à qui elle avait donné la vie. La mort de son fils était-elle une simple punition divine ? Avoir aimé son frère, un être à la fois génétiquement différent qui portait pourtant le même nom de famille qu’elle ? Et si tout avait été différent, si ses parents l’avaient laissé à la dérive dans cet orphelinat où en serait-elle ? Tant de questions sans réponses et cette jalousie maladive qu’elle ressentait à l’idée qu’il puisse aimer une femme était d’un égoïsme qu’elle jugeait indécent.

La chinoise chassa quelques larmes d’un revers de main, étouffant un hoquet émotionnel semblable à celui d’une petite fille apeurée par le monstre qui rampait sous son lit. Cette image la ramenait aux nombreuses nuits orageuses qui la conduisaient dans la chambre de l’africain, elle avait cette fâcheuse habitude de se glisser sous les draps de ce dernier, nichant son visage contre le cou brûlant et rassurant de celui qui partageait son quotidien. A l’époque ses mots d’enfants semblaient innocents, aujourd’hui, elle se sentait simplement sale, bizarre, peut-être même un peu anormal. Et c’était certainement ce sentiment qui lui faisait si mal, bien plus que le fait que Cameron ait eu une histoire d’amour avec sa meilleure amie. « Leïla… » Cette façon bien à lui qu’il avait de prononcer son prénom lui donnait le vertige et cette voix rauque avait le pouvoir de sortir la brune de ses démons. Elle releva son visage inondé de larmes grosses comme une main qui roulaient le long de ses joues. Ses pupilles cherchaient celles de son frère adoptif. « Je ne savais pas que tu… que tu me considérais autrement à l'époque… » Instinctivement la jeune chirurgienne se mordillait la lèvre inférieure, elle savait qu’il avait raison. Qu’au fond ce n’était pas lui le fautif, qu’il n’aurait jamais pu deviner les sentiments étranges qui grouillaient à l’intérieur de son cœur à son égard. Après tout, elle-même avait été aveugle à l’époque. « Je ne pensai pas que ça te ferait du mal à ce point Leï… j'ai jamais voulu te faire de mal. » Enchainait-il, ne laissant pas le temps à la chinoise de rétorquer quoi fusse ce qu’elle avait à dire. Elle sécha les quelques larmes furtivement, les joues pâles rougissaient à vue d’œil.

Après quelques secondes de silence, elle inspira profondément, chassant la douleur que lui procurait ce simple mécanisme naturel, ses poumons se consumaient lentement au rythme des battements de son cœur. Etait-ce cela l’amour ? Le véritable ? Cet amour qui était décrit dans de nombreux ouvrages littéraires ? Celui où un seul mot de l’être aimé pouvait vous faire sourire, calmer les plus grandes tempêtes émotionnels ? Elle y songeait, intérieurement, tandis que le jeune Cameron, tentait de lui expliquer ce qu’avait été sa relation avec la jolie Maxyne. . « Si ça n'a as duré avec Max, c'est parce que je n'étais pas vraiment sincère avec elle. On ne pouvait pas continuer alors que je ne pensai qu'à toi, je… je pouvais pas faire ça. » Et le cœur de la chinoise bondissait à l’intérieur de sa poitrine. Incapable de prononcer un mot, elle se sentait étrangement heureuse d’apprendre cela, un sentiment qu’elle ne souhaitait pas ressentir, un sentiment qu’elle n’avait pas le droit de ressentir. La jeune chinoise secoua son visage, étouffant quelques larmes de désespoir en mordillant sa joue. « Je suis désolé. Vraiment, j'aurai jamais du t'en parler… C'était il y a longtemps, ça ne vaut plus le coup de pleurer, hm ? » Enfin, le coup fatal s’abattait sur son âme. Et si tout cela n’était pas avant ? Et si aujourd’hui, elle se sentait mal à l’idée de le voir parcourir les couloirs du dispensaire avec la jolie Lauren ? Et si, elle se doutait qu’il pouvait aimer une autre femme et la laisser derrière lui ? Et si elle lui avouait qu’au fond elle n’était plus certaine de ce qu’elle ressentait actuellement ? Est-ce qu’il finirait par la regarder avec des yeux méprisants ?

La chinoise laissa tomber ses pieds nues sur le parquet, elle offrit un fébrile sourire à l’africain, ses doigts tremblants se posèrent sur la joue du jeune homme, du bout des doigts elle se délectait de ce simple contact qui représentait bien plus à ses yeux. « Je suis désolée, je n’aurai pas dû te reprocher tout ça. Je me suis laissée emportée par mes émotions et puis le retour de Cooper m’a perturbée, j’ai l’impression que d’un moment à l’autre tu finiras par me tourner le dos, à cause de mon état psychologique. Je t’en demande beaucoup. » Ses paupières chassaient les souvenirs douloureux dans plusieurs clignements hystériques et enfin elle plongeant ses iris troublées dans celles azurs de son frère. « C’est juste un peu surprenant d’apprendre que tu ressentais de l’amour pour moi, plus que fraternel, je me sens un peu idiote de te reprocher ta relation avec Max’ alors que je me suis moi-même mariée et que tu ne m’as jamais rien reproché. Je suis une sœur indigne… » Soulignait-elle en riant nerveusement, laissant retomber sa main le long de son corps, elle se leva. Surplombant l’Africain de sa fine ossature féminine. « Et si j’allais nous chercher quelque chose à manger hum ? Tu as eu une journée difficile et je n’arrange rien, je vais me faire pardonner ! » Elle tentait de gagner un peu d’aplomb, néanmoins, ce pincement qui lui déchirait le cœur ne souhaitait pas disparaitre, car elle savait que les non-dits étaient trop nombreux et que cette conversation désastreuse ne serait pas la dernière. Ces silences finiraient par les tuer, ou du moins, par la tuer.
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MessageSujet: Re: Sometimes my heart crying for you - Cameron   Sometimes my heart crying for you - Cameron EmptyVen 7 Aoû - 18:39

Malgré le choc, malgré l'état dans lequel il se trouvait, tout ce qui préoccupait Cameron à cet instant précis, c'était le flot de larmes qui roulait sur les joues de sa sœur. Depuis leur plus jeune âge, l'africain n'avait jamais toléré cette vision et aujourd'hui, il se considérait lui-même comme responsable de ces pleurs. Alors, il essaya par tous les moyens de s'expliquer, de rassurer Leïla mais les circonstances ne jouaient clairement pas en sa faveur. Quoi qu'il dise, le chirurgien craignait d'aggraver la situation, de blesser davantage cette sœur qui n'avait clairement pas besoin de ça. Et pour ce qui était de sa propre détresse, Cameron préférait la reléguer au second plan. Comme d'habitude, il avait à cœur de faire passer le bonheur de Leïla avant le sien et même dans une situation comme celle qu'ils vivaient actuellement, il n'avait pas l'intention de changer. Après d'être excusé une énième fois, Cameron préféra donc couper court à cette conversation bien trop douloureuse pour les deux partis, prétextant que tout cela n'appartenait qu'au passé et qu'il ne servait à rien de s'apitoyer sur ce qui n'avait plus cours. En réalité, son cœur lui criait précisément l'inverse mais Cameron décida de l'ignorer en se concentrant sur ce que Leïla avait déclaré un peu plus tôt. En effet, ses sentiments d'adolescente semblait l'avoir totalement abandonnée et même s'il aurait voulu garder un infime espoir, l'africain n'avait d'autre choix que de se rendre à l'évidence.

Alors que le contact des doigts de sa sœur contre sa joue le ramenait à la réalité, Cameron répondit tout aussi fébrilement qu'elle à son sourire. Mais en l'entendant s'excuser, et lui avouer qu'elle craignait de le voir partir d'un moment à l'autre, il ne put s'empêcher de froncer les sourcils. « Ne dis pas n'importe quoi Leï…. Je ne te tournerai jamais le dos ! Tu le sais n'est-ce pas ? Je serai toujours là. » affirma-t-il sans ciller, comme pour ancrer un peu mieux cet état de faits dans l'esprit de sa sœur. Car quoi qu'il arrive, et quels que soient les sentiments qu'il éprouvait pour elle, Cameron s'était promis de ne jamais la lâcher. Dès l'instant où elle était entrée dans sa vie, il s'était donné pour mission de la protéger, et vivait d'ailleurs le comportement de Cooper à son égard comme un échec cuisant. Pour une fois, il n'avait pas su être là alors qu'elle en avait besoin, il avait failli à son rôle de frère protecteur en toutes circonstances, et s'en voulait encore énormément pour cela. Aussi, lorsqu'elle se qualifia de sœur indigne, Cameron afficha un mince sourire amer en secouant la tête. « Non, tu n'as rien d'une sœur indigne… » souffla-t-il en songeant que ce qualificatif était en réalité beaucoup plus adapté pour lui. Et alors que Leïla quittait le canapé, elle tenta de retrouver une ambiance un peu moins pesante, un peu plus habituelle en proposant d'aller chercher quelque chose à manger. Selon elle, son discours n'avait fait qu'empirer la journée déjà chargée de son frère et elle se devait donc de se faire pardonner. Mais, ne l'entendant pas de cette oreille, l'africain se leva à son tour. S'efforçant de ne pas relancer le débat en lui assurant qu'elle ne devait pas se sentir coupable, il s'exclama : « J'ai une meilleure idée. » avec un petit sourire un peu plus naturel que le précédent. « On va aller manger en ville tous les deux, ça nous fera du bien de prendre l'air. Je t'invite… » Puis, sans attendre la moindre bribe de réponse, Cameron fila récupérer les clés de sa voiture posées dans l'entrée avant de faire signe à sa sœur de le suivre, et de quitter les lieux au plus vite comme pour oublier cette discussion hors du temps qu'ils venaient d'avoir.

FIN
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