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 I'm just jealous.

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MessageSujet: I'm just jealous.    I'm just jealous.  EmptyMar 21 Avr - 19:51


Oh I'm jealous. Now you got me yelling that's because I'm jealous. If you keeping your promise, I'm keeping my word. Oh I'm jealous
If you keeping your promise, I'm keeping mine. Oh I'm jealous. And I know that I'm being hateful but that ain't nothing. That ain't nothing. I'm just jealous. I'm just human. Don't judge me




Les journées sont longues quand on s'ennuie. Et je suis bien heureuse de retrouver la maison. Laisser mon sac traîner devant la porte d'entrée. Balancer mes chaussures et les laisser atterrir au milieu du passage. Je me sens mieux. Plus libre. Et je souris comme une idiote en prenant la direction de la salle de bain. Lâcher mes cheveux me fait un bien fou. Je passe un coup d'eau sur le visage. Ce qui vient réveiller mon corps qui s'est oublié durant  cette journée pour laisser place à mon cerveau. J'ai été à deux doigts de me faire coller. Encore une fois. Par chance, mon prof a oublié cette idée stupide. Je crois que papa est un peu à bout de signer les billets de colles. Même si il ne m'a jamais tenu rigueur de mon dit comportement avec mes profs. Je n'aime pas spécialement être collée et avoir à lui montrer ça. L'odeur délicieuse du savon vient évincer ces pensées quand je frotte mes mains. Je suis à la maison et c'est tout ce qui compte à présent.

Je troque la robe pour une tenue de sport. Et je ressors après avoir laissé un mot à papa. Je ne sais pas à quelle heure il rentre aujourd'hui. Je lui précise simplement que je en rentre pas tard. Je vais simplement aller jouer au foot au terrain à côté de chez nous. Il a l'habitude. C'est ce que je fais pratiquement tous les soirs après l'école. J'ai trop besoin de me défouler. Et ça fait du bien de retrouver les garçons.Même s'ils sont un peu con. « Hé Maïtia ! Faut trop que j'te demande un truc. ». Je hausse les sourcils, déjà amusée. Je sens la connerie venir à toute vitesse. « Felicia, elle est trop bonne non ? ». Je lève les yeux au ciel. Ils ne captent toujours pas que je suis une nana. Et que contrairement, je m'en fous du physique des autres filles. Cela dit... je m'en fous aussi du physique des mecs. Pour le moment, je me pose pas trop ce genre de question. « Elle est trop conne ouais. ». C'est vrai, Felicia, c'est la nana qu'ils ont ramené la dernière fois. Elle faisait le pot de fleur à côté du terrain. Inutile. « Ouais mais elle est bonne ! ». Sans doute, puisqu'il le dit. Je m'en contrefous. Et je lève à nouveau les yeux au soleil avant de shooter dans le ballon. « Joue au lieu d'exprimer ta libido débordante ! ». Il éclate de rire avant de reprendre le ballon entre ses pieds et de commencer un jeu bien plus sérieux.

Ce n'est qu'après une bonne partie que je rentre à la maison, pleine de poussière. Je crois que je suis bonne pour la douche tout à l'heure. « Papa ! Je suis rentrée. ». De toute façon, pour ouvrir la porte ainsi, ça ne peut être que moi. Le jour où quelqu'un d'autre que lui ou moi fait cela, je l'accueil à coup de poêle. Mode Raiponce activé. Rien à foutre. Le pire c'est si une femme venait à faire ça un jour. C'est même pas envisageable. Ça ne sera plus le mode Raiponce mais plutôt le mode Saw là. Je le rejoins sans plus tarder dans la cuisine. Je me mets sur la pointe des pieds pour déposer un baiser sur sa joue. Je ne suis pas si petite mais papa est grand. Alors l'un dans l'autre ce n'est pas si facile. « ça a été ta journée ? ». Et tout en lui demandant cela, je prends son portable qui est sur la table. Je m'assois et sans complexe, je regarde les messages. C'est quelque chose que je fais souvent. Et je sais que je ne devrais pas. Mais c'est plus fort que moi. Le portable se met à vibrer alors que j'allais ouvrir le premier message. Je fronce les sourcils. Aliya, c'est qui celle-là ? Mon visage s'assombrit quelque peu. « Papa, c'est qui elle ? ». J'ai très bien retenu le prénom. Mais Dieu sait que ça me brûlerait la gorge de la considérer avec un prénom.
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MessageSujet: Re: I'm just jealous.    I'm just jealous.  EmptyJeu 23 Avr - 18:34


isn't she lovely, isn't she wonderful

Je plongeais ma main dans la boîte aux lettres et en sortais plusieurs enveloppes. Ma cigarette au coin des lèvres, je les regardais les unes après les autres. Je me grattais la nuque lorsque j'aperçus une lettre avec l'adresse de l'école de Maïtia. J'attrapais ma cigarette du bout des doigts et soupirais pour recracher la fumée, mais aussi de désespoir. Pas besoin d'ouvrir la lettre pour savoir ce qu'elle contenait, le tiroir du meuble de l'entrée en est rempli. Encore un billet de colle sûrement. Je refermais la boîte aux lettres avant de retourner à l'intérieur de la maison. La plupart du temps je n'en tenais pas compte, nous étions déjà en conflits sur assez de points à mon goût. Puis, j'aurais beau lui dire tout ce que je voulais et lui faire la morale pendant des heures, ça ne changerait rien, c'est son caractère, elle est comme ça. Et d'un côté, ça me rassurait qu'elle ne soit pas qu'une petite fille douce et obéissante, mais qu'elle soit déterminée, sûre d'elle et qu'elle ne se laisse pas faire. Je jetais le courrier sur le meuble à l'entrée et ne gardait dans les mains que l'enveloppe qui venait du collège. Peut-être fallait-il tout de même que je lui parle ? Depuis que Shay est partie, c'est à dire depuis huit ans, j'étais perdu, je ne savais jamais si mes choix étaient les bons. Et parfois, j'avais le sentiment d'être complètement à côté de la plaque et de totalement me foirer. Les rendez-vous que j'avais avec la professeure de Maïtia me donnaient cette impression, mais quand je regardais ma fille, je me disais que je m'en sortais plutôt bien, malgré tout. Je prenais mes clés de voiture et m'en servais pour ouvrir l'enveloppe. Après avoir lu les premiers mots, je m'arrêtais et posais la feuille sur la table. Je me laissais tomber dans une des chaises en soupirant. Mes yeux se fermaient tout seuls. La journée avait été longue et difficile. Nous avions passer la journée en planque à traquer des braconniers. J'étais épuisé. J'ouvrais brusquement les yeux lorsque j'entendais la porte s'ouvrir. Il n'y avait aucun doute, c'était Maïtia, même mon partenaire n'ouvre pas la porte aussi violemment. Je m'empressais de me lever pour aller éteindre ma cigarette dans le cendrier un peu plus loin, refusant de fumer en présence de ma fille. Mes suppositions furent confirmées lorsqu'elle me criait être rentrée. « Je suis à la cuisine. » répondais-je en passant une main dans mes cheveux. Je me retournais et la voyais entrer dans la cuisine. Elle se mettait sur la pointe des pieds pour déposer un baiser sur ma joue avant que je ne prenne son visage dans mes mains pour embrasser son front. Elle me demandait comme s'était passée ma journée. Je haussais les épaules avant de retourner m'asseoir, mais sur la table cette fois. « On a poursuivi des braconniers toute la journée et on a fini par les avoir. Une bonne journée, et toi ? » demandais-je en posant mon regard sur elle. A en voir son visage plein de poussière et le short qu'elle portait, je devinais qu'elle était allée jouer au football. Un léger sourire étirait mes lèvres à cette pensée.

Je la regardais prendre mon portable qui était posé sur la table puis s'asseoir. Je n'aimais pas vraiment qu'elle fasse ça, après tout, mon portable contenait des éléments de ma vie privée qui ne la regardait pas. Pourtant, elle le faisait souvent, comme pour surveiller mes faits et gestes et connaître -au moins de nom- les gens que je côtoie. « Maïtia, pose mon portable, s'il te plaît.. » soufflais-je sachant d'ores et déjà, bornée comme elle est, qu'elle ne m'écouterait pas. « Regarde plutôt ce qui est arrivé pour toi. » ajoutais-je comme pour attirer son attention. J'attrapais la lettre posée sur le meuble à ma droite puis la lui lançais sur la table. Mes sourcils se fronçaient lorsque le portable se mit à vibrer. Je m'appuyais sur la table tentant de voir de qui venait le message. Maïtia lève les yeux vers moi, les sourcils froncés. Elle tendait le portable vers moi et me demandait de qui il s'agissait. Je lisais le nom d'Aliya. Haussant les sourcils, je lui répondais « C'est écrit. Aliya. C'est une collègue, on travaille ensemble. » Ce n'était pas faux, mais elle n'était pas qu'une simple collègue. J'avais toujours évité de parler d'elle devant Maïtia puisque je savais que j'aurais le droit à une crise de jalousie, comme celle qui allait suivre. C'était la raison pour laquelle je n'aimais pas qu'elle fouille dans mes affaires. D'ailleurs, je me demandais bien pourquoi Aliya m'envoyait un message. Je soutenais le regard de Maïtia qui semblait quelque peu contrariée. A vrai dire, il suffisait qu'une femme me regarde pour qu'elle s'énerve, alors si l'une d'entre elles m'envoyait un message... « Ne change pas de sujet, on finira par parler de cette lettre. Donne-moi mon téléphone. » disais-je en en tendant la main vers elle. Il fallait définitivement que je change le code de mon téléphone.
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MessageSujet: Re: I'm just jealous.    I'm just jealous.  EmptyJeu 23 Avr - 20:07


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Je suis contente de retrouver papa. Il dépose un baiser sur mon front. Je souris un peu plus.  Je ne pourrais jamais me passer des gestes tendres de papa. Ce n'est presque rien mais j'en ai besoin.  Et puis après ça, je m'intéresse à sa journée. « On a poursuivi des braconniers toute la journée et on a fini par les avoir. Une bonne journée, et toi ? ». Je souris de fierté. Mon père est un héros à mes yeux. Son métier fait de lui un héros. Et savoir qu'il y a des braconniers en moins ça me plaît. Quand je serais présidente, je mettrais en place encore plus d'unité anti braconnage. «  ça va ! On a éclaté l'autre équipe au foot ! Mais du coup j'ai trop faim... ». Oui alors les filles qui mangent une salade ce n'était pas pour moi. J'ai tout le temps faim. Si je n'ai pas faim, généralement c'est que ça ne va pas. Et là après le foot, j'ai le ventre qui gargouille comme jamais.

Je prends alors son portable, pour surveiller. Il sait très bien ce que je fais. Et c'est sans doute pour cela que l'entends souffler. « Maïtia, pose mon portable, s'il te plaît.. ». Je le regarde un bref instant avant de reposer mes yeux sur l'écran. Il sait bien que non, je ne le reposerai pas. Pas avant d'avoir tout vérifier. « Quelque chose à cacher ? ». Je sais que d'habitude, c'est les parents qui disent cela. Du moins dans les clichés qui se diffuse à travers les séries et autres. Mais, moi, j'ai un sourire amusé et je continue de fouiller. « Regarde plutôt ce qui est arrivé pour toi. ». Je regarde vaguement ce qu'il balance. Je reconnais directement le logo du collège. Je hausse les épaules. Je n'ai pas besoin de lire, je le sais. Il y en a au moins une toutes les semaines. « Ils sont fans de moi, j'y peux rien. ». J'ai un sourire ironique. Très honnêtement, tout ces arbres abattus pour rien. A ce rythme, le mail serait plus économique. D'autant plus que ça ne me fait plus rien d'être collée. Être exclue serait un peu plus problématique. Mais heureusement, j'en suis pas encore là.

Et puis je m'en moque. Mon attention se reporte sur le portable. D'autant plus qu'il se met à vibrer. Aliya. Je la connais pas. Mais je ne l'aime déjà pas. Et son prénom rentre directement en liste noir. Et il va sans doute y rester. Même si je demande quand même à papa de qui il s'agit. Il hausse les sourcils. Je fronce un peu plus les miens. Je n'aime pas cet air si innocent. « C'est écrit. Aliya. C'est une collègue, on travaille ensemble. ». Rien que de l'entendre prononcer son prénom, ça m'énerve. Je ne peux pas m'empêcher d'avoir un pincement au cœur. Genre, elle peut pas attendre de le voir au travail ? Comme si elle ne le voyait pas assez... elle le voit sans doute déjà bien plus que moi. Peut-être même qu'ils passent des gardes tous les deux. Et elle trouve encore le moyen de lui envoyer un message ? Mon visage se ferme. Ma jalousie maladive refait surface. Je n'aime pas du tout ça. Et je ne m'en cache pas. « Genre, elle peut pas attendre demain pour te parler ? Elle est au courant que j'existe ? ». Parce que je suis persuadée qu'elle le drague. Et j'ouvre le message sans plus attendre. Mon cœur se sert un peu plus. Comment ça, elle a besoin de son aide demain ? Elle peut pas apprendre à se démerder toute seule ! Non mais sérieusement... « Ne change pas de sujet, on finira par parler de cette lettre. Donne-moi mon téléphone. ». Il tend la main pour le récupérer. Mes yeux font la navette entre l'objet et sa main. Je n'ai pas envie de lui rendre. J'ai envie de fouiller plus. Du coup, je le garde bien fermement dans ma main. Et je fais comme si je n'avais pas entendu. « C'est toi qui change de sujet, c'est qu'une lettre de plus. Par contre, elle, tu m'en as jamais parlé... pourtant elle a besoin de ton aide. ». Quand je dis elle, on dirait sans doute un serpent qui siffle. Et je suis amer sur les derniers mots.
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MessageSujet: Re: I'm just jealous.    I'm just jealous.  EmptyLun 27 Avr - 15:13


isn't she lovely, isn't she wonderful


Je prenais le temps de déposer un baiser sur le front de ma fille. Les mots, ce n'était pas mon truc, j'avais du mal à exprimer ce que je ressentais. C'était donc à travers des petits gestes simples que j'arrivais à communiquer ce que je ressentais. Il était important pour moi de montrer à Maïtia que j'étais là pour elle et que je tenais à elle plus que tout. Puis j'en avais besoin aussi. J'avais toujours eu peur de ne pas être à la hauteur avec elle. Je n'avais pas vraiment eu de modèle, mais je m'étais fait la promesse de ne jamais devenir comme mon père. Puis lorsque Shay nous avait abandonné, j'ai douté. Je ne savais plus si je pouvais le faire correctement, elle n'était plus là pour m'aider, pour me guider, et j'avais peur, à chaque fois, de faire un mauvais pas. Avoir un enfant était un engagement et je ne voulais surtout pas me foirer parce que Maïtia avait confiance en moi, et surtout parce que je ne voulais pas être un père pitoyable comme le mien. Donc, je doutais sans cesse, me demandant à chaque moment si j'avais fait le bon geste, si j'avais dit le bon mot. La voix de Maitia me sortait de mes pensées. Elle me demandait alors comment s'était passé ma journée et je lui faisais un bref résumé avant de lui retourner la question. Comme je l'avais deviné, elle avait passé son après-midi à jouer au foot comme à son habitude. Je savais qu'elle avait du mal à s'entendre avec les filles de son âge et qu'elle préférait de loin passer son temps avec des garçons. Cette idée ne m'enchantait pas vraiment, mais je connaissais Maïtia. Je me levais lorsqu'elle disait avoir faim. « Je peux te faire un sandwich si tu veux. » Je haussais les épaules attendant sa réponse. Je me penchais au-dessus de la table et, du revers de la main, enlevais la poussière sur la joue droite de Maïtia. Mes sourcils se fronçaient lorsqu'elle s'emparait de mon téléphone. Un soupir traversait mes lèvres alors que je levais les yeux au ciel. Je lui demandais de le poser en me pinçant le haut du nez et elle me demandait alors si j'avais quelque chose à cacher. Je riais franchement. J'avais la légèrement impression que nos rôles étaient échangés à cet instant. Elle affichait un sourire amusé et continuait de fouiller dans mon téléphone. Je tentais de le prendre de force, mais elle m'avait vu venir et s'était reculée. J'essayais alors d'attirer son attention avec le courrier du collègue qui venait d'arriver pour elle. Sa réflexion me fit sourire. Je me grattais la nuque ne sachant pas quoi répondre.

Mon portable se mettait à vibrer ce qui attirait mon attention. Je fixais Maïtia attendant une réaction de sa part, puis son regard s'assombrit. Elle me montrait l'écran en me demandait de qui il s'agissait. J'essayais de paraître le plus neutre possible, comme si c'était normal que je reçoive un message d'une collègue à cette heure-ci. J'évitais de parler des femmes que je fréquentais, que ce soit au travail ou ailleurs, parce que le sujet était un peu délicat à aborder avec ma fille. L'idée que je puisse être à nouveau avec une femme ne lui plaisait pas réellement, en fait, je pensais que cela l'effrayait. A vrai dire, Maïtia et Aliya ignorait l'existence l'une de l'autre et c'était mieux comme cela pour l'instant. Je lui répondais simplement qu'il s'agissait d'une collègue et que son prénom était celui affiché sur l'écran, Aliya. Elle me demandait pourquoi elle ne pouvait pas attendre demain pour me parler et si elle savait que Maïtia existait. Je toussotais ne voulant pas parler plus longtemps d'Aliya avec ma fille. « Maïtia, ce n'est qu'un message, ce n'est qu'une collègue. Ce qu'elle a à me demander doit être important, c'est tout. » Je marquais une pause, prenant le temps de réfléchir à ce que j'allais dire, avant d'ajouter. « Non, je ne crois pas qu'elle sache que tu existes. Nous sommes collègues, nos conversations ne concernent que le boulot, rien de plus. » Mensonge, j'avais pris soin de ne pas le dire à Aliya en réalité. Je me dirigeais vers la cuisine fuyant le regard plein de jalousie de Maïtia. Je voulais absolument changer de sujet alors je lui demandais de ne pas changer de sujet et lui rappeler la lettre qui était arrivée. Elle ne semblait pas vouloir lâcher le morceau comme j'aurais dû le deviner. Je lui demandais à nouveau de me rendre mon téléphone. Elle sembla hésiter pendant un instant, puis garda l'appareil dans ses mains me demandant à moi de ne pas changer de sujet. Je soupirais. Elle me reprochait de ne jamais lui avoir parlé d'Aliya alors qu'apparemment elle avait besoin de mon aide. J'aurais bien besoin d'une cigarette pour me calmer là tout de suite. Pourquoi fallait-il qu'elle ai hérité de mon sale caractère ? Je croisais les bras sur mon torse soutenant fermement son regard. Un léger silence s'installait entre nous, puis je me décidais à dire quelque chose. « Excuse-moi, la prochaine fois, je te ferais un rapport détaillé de tous mes collègues. » disais-je sur un ton ironique. Certes, je mentais. Aliya n'était pas qu'une simple collègue, mais cela ne concernait que moi et certainement pas ma fille de quatorze ans. « Je ne vois pas pourquoi je t'aurais parlé d'elle, on ne bosse ensemble que de temps en temps. Et en quoi le fait qu'elle ai besoin de mon aide est un problème ? » demandais-je en secouant légèrement la tête. Je gardais mon regard plongé dans celui de Maïtia essayant de lui faire comprendre qu'elle allait peut-être un peu trop loin sur ce coup-là.


Dernière édition par Fitzgerald Foxx le Sam 2 Mai - 14:45, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: I'm just jealous.    I'm just jealous.  EmptyMar 28 Avr - 12:36


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Papa et moi on s'est fait à la vie à deux. On a nos habitudes. On sait vivre avec le caractère de l'autre. J'aime mon père comme personne. Et parfois, j'aimerai être capable de lire dire à quel point il est génial. Mais ce n'est pas quelque chose que je sais faire. Ce n'est pas quelque chose que je dis. Je fais au mieux pour lui montrer. Parfois j'ai peur qu'il doute un peu trop de lui. Pourtant, il est celui qui est resté. Celui qui est toujours là. Qui me surveille un peu trop. Me protège un peu trop. Et m'aime comme je suis. Il n'a aucune raison de douter de lui. « Je peux te faire un sandwich si tu veux. ». Il hausse le épaules alors que je fais un petit signe négatif de la tête. « Y'a des restes d'hier au frigo, ça devrait aller. ». Je ne veux pas l'embêter plus. Il a déjà l'air fatigué de sa journée. Et puis je peux nous faire à manger si je le veux. Ce n'est pas forcément le rôle de papa.

Il se penche vers moi et d'un revers de la main enlève quelque chose sur ma joue. Sans doute une trace de poussière. Dans tous les cas, cela me fait plisser le nez dans un étrange grimace. Rien qui ne m'empêche de prendre son portable cela dit. Je l'ai vu sur la table. Immédiatement l'idée de fouiller à germer. Comme toujours. Même si ça le fait souffler. Lever les yeux ciel. Froncer les sourcils ou je ne sais quoi. Et puis malgré tout ça ne l'empêche pas de rire quand je lui demande s'il a quelque chose à cacher. J'adore entendre le rire de papa. Ça me fait toujours sourire, même quand j'ai envie de pleurer. Sans doute parce que quand Shay est partie, j'ai cru que je ne l'entendrai plus jamais rire. Bon il tente tout de même de le récupérer par la force. Mais c'est un échec. Évidemment que je le surveille du coin de l’œil. Même en étant concentré sur ses messages. Il tente une dernière fois avec une lettre du collège. Bien évidemment, j'esquive le sujet. Parce que j'estime qu'il n'y a rien dire. Et papa n'a rien de plus à dire apparemment. Je crains qu'un jour il en ait assez. Je crains qu'il brise ce silence. Mais je suis soulagée que ce ne soit pas ce soir.

Et puis il y a ce message. Celui de cette Aliya. Et je bouille déjà de jalousie. J'ai déjà envie de lui répondre d'aller se faire foutre. Sans aucun détour. Mais là, papa m'en voudrait trop. Surtout si ce n'est qu'une collègue comme il le prétend. Bien sûr que j'en doute. Mais malgré moi, je ne me permets de répondre à la place de papa. Sauf s'il conduit et qu'il me le demande. « Maïta, ce n'est qu'un message, ce n'est qu'une collègue. Ce qu'elle a à me demander doit être important, c'est tout. ». Important ? Elle ne dit rien de concret sur le message. Ça a plutôt l'air de pouvoir attendre. Seulement elle ne l'a pas fait. Je suis sûre qu'elle a juste cherché un moyen d'engager la conversation. Et bien évidemment, ça me rend amer. « Mouais, je suis pas sûre d'avoir la même notion d'important qu'elle... ». Parce que son « important » c'est de remplir ses besoins primaires. Ce qu'elle veut, c'est mon père. Je ne peux pas retirer cette idée de ma tête. Pourtant, j'aimerai. Mais c'est plus fort que moi. « Non, je ne crois pas qu'elle sache que tu existes. Nous sommes collègues, nos conversations ne concernent que le boulot, rien de plus. ». Je fais la moue alors que papa tourne le dos. Cet argument me persuade encore moins. Parce que justement, entre collègue tout le monde parle de ses enfants. Il suffit d'entendre le prof. Ou même Nathaniel et papa. Et je suis sûre que si elle savait pour moi, elle partirait en courant. Oui j'ai conscience d'être un peu un boulet pour la vie sentimentale de papa. Je veux dire, même si je n'étais pas jalouse. Les femmes veulent beaucoup de choses. Mais certaines pas d'une fille qui n'est pas la leur. « Tu devrais lui dire, tu seras fixé plus vite sur ses intentions. ». Ma voix est blasée. Parce que ça ne me plaît pas. Il y a une certaine colère en moi. Et surtout énormément de peur. Shay est partie et depuis ce jour, j'ai peur que papa en face autant. J'ai peur qu'il parte avec une autre femme. J'ai peur qu'il ait un autre enfant. Une autre vie. Une autre famille. Je sais que mon comportement est égoïste. Mais je ne veux pas perdre mon père. Alors chaque femme qui l'approche me donne envie de déclarer la guerre. Aliya n'échappera pas à la règle.

Papa tente de revenir sur la lettre du collège. Un sujet que je balaye. Je sens bien que mon père est de plus en plus tendu. Il croise les bras sur sa poitrine et on se fixe. Il s'énerve, tout comme moi. Et c'est sans doute pour cela que le silence s'installe un instant. Pour que ni l'un ni l'autre ne laisse sortir quelque chose de trop. Je ne veux pas me disputer avec mon père. Mais je ne peux pas laisser glisser ce sujet. D'autant que je sais déjà que je n'en dormirai pas ce soir. « Excuse-moi, la prochaine fois, je te ferais un rapport détaillé de tous mes collègues. ». Son ton est ironique. Je lève les yeux au ciel. Le problème avec mon père, c'est qu'on se ressemble. Nos deux foutus caractères répondent de la même façon. Je repose délicatement le portable sur la table. Parce que ce que j'ai vu me suffit. Et que de toute façon la conversation est lancée sur la grognasse. « Les collègues masculins, mis à part Nathaniel, pas besoin... après pour ce qui est des femmes, pourquoi pas ? ». Mon ton est rempli de sarcasme, d'une fausse innocente.  La vérité, c'est que oui, je pourrais être jalouse de toutes ses collègues. Même mariées. Même avec des enfants. La vérité c'est que je n'ai aucune confiance en la gente féminine. Et qu'elles ressemblent toutes à des saloperies de sirènes. Pire encore, elles ressemblent toutes à Shay. « Je ne vois pas pourquoi je t'aurais parlé d'elle, on ne bosse ensemble que de temps en temps. Et en quoi le fait qu'elle ai besoin de mon aide est un problème ? ». Il secoue la tête avant de planter son regard dans le mien. Je sais qu'il tente de m'apaiser. Ou à défaut, de me raisonner. Au fond, il doit se douter que c'est peine perdue. Maintenant que j'ai vu son prénom, je ne pourrais pas l'oublier. Ni même oublier de me méfier d'elle. Il y a peu de choses que j'oublie. Et ça n'en fait certainement pas partie. « Parce que si c'est pour descendre la fermeture de sa robe qu'elle a besoin d'aide, c'est un problème. ». Évidemment, je peste. Cette idée m’écœure. Je suis bien heureuse de n'avoir jamais vu papa embrasser une autre femme que Shay. « Elle cherche juste un moyen de débuter la conversation... c'est qu'un prétexte.» Je bouillonne. Elle a de la chance de ne pas être en face de moi.
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MessageSujet: Re: I'm just jealous.    I'm just jealous.  EmptySam 2 Mai - 16:04


isn't she lovely, isn't she wonderful

Je haussais les épaules lorsqu'elle me répondait qu'il y avait des restes du repas d'hier  au frigo. J'avais totalement oublié de cuisiner avant qu'elle ne rentre à la maison. Avant de rencontrer Shay, j'avais toujours vécu seul. Je n'avais de compte à rendre à personne, je ne dépendais de personne. Avec mon caractère, il était difficile pour moi de nouer des liens forts avec les gens et ça l'était toujours d'ailleurs. Je me levais le matin pour travailler et je rentrais le soir pour dormir. Rien de plus, rien de moins. La solitude ne me pesait pas et j'appréciais le fait de me retrouver seul, dans le silence. C'était dans mon caractère, cela faisait partie de moi. A de nombreuses reprises, on m'avait qualifié d'asocial, mais en réalité, c'était plus compliqué. Je ne savais pas comment agir avec les gens et bien souvent, je ne comprenais pas leur comportement. Lorsque j'ai rencontré Shay, tout avait été différent. Je ne pourrais pas dire qu'elle me comprenait, je n'en savais rien, mais elle m'aimait malgré mes failles. Du moins, c'était ce que je pensais avant qu'elle ne parte. Shay était ce qu'on pouvait appeler la mère idéale, elle prenait soin de Maïtia et elle était attentive à ses moindres faits et gestes. J'étais un peu plus à côté de la plaque qu'elle. Puis, il y a huit ans, elle était partie. Elle qui me guidait et qui me confortait dans mes choix nous avait laissé. Moi qui ne savais pas comment m'y prendre avec les autres, j'avais quelqu'un à ma charge seulement qui comptait sur moi. J'étais conscient de ne pas toujours faire les bons choix, mais je faisais de mon mieux pour que Maïtia ne manque de rien. Seulement, j'avais tendance à oublier qu'elle n'avait plus six ans et je lui proposais de lui faire un sandwich comme lorsqu'elle était petite.

Je revenais de la cuisine et reprenais ma place sur une des chaises autour de la table. Je posais mon regard bleu sur Maïtia qui avait mon téléphone dans les mains. D'un geste vif et rapide, je tentais de le récupérer par la force, mais elle avait anticipé mon geste. Je l'observais silencieusement alors qu'elle fouillait l'appareil, ses yeux laissant transparaître sa curiosité sans limites. Puis, le téléphone sonnait, je recevais un message d'Aliya et je voyais la jalousie remplaçait cette curiosité. Je me pinçais le haut du nez sentant la tempête arriver. Mes sourcils se fronçaient lorsque Maïtia disait qu'elle ne devait pas avoir la même notion d'important qu'elle. Je n'avais pas envie d'avoir cette conversation avec ma fille au sujet d'Aliya. Je ne répondais rien. Je me contentais simplement de secouer la tête de gauche à droite pour lui montrer que son comportement m'exaspérait. Cette jalousie en était presque maladive. Je savais que si je lui disais qu'Aliya ne savait pas que j'avais une fille, elle ferait une réflexion. Je ne parlais que très rarement de moi, avec Nathaniel par exemple, mais je le connais depuis plusieurs années et c'était différent. Je ne connaissais Aliya que depuis plusieurs semaines et je ne voulais pas qu'elle connaisse chaque détail de ma vie. D'ailleurs, je ne savais pas grand chose sur elle non plus et cette situation me convenait très bien pour le moment. Je fixais mes mains enlacées alors qu'elle me conseillait de dire à Aliya que j'avais une fille, qu'au moins je serais fixé sur ses intentions. Je me pinçais la lèvre inférieure en gardant mes yeux baissés. Après quelques secondes, je levais les yeux vers elle. Je sentais qu'elle était énervée, contre moi, et contre Ali, même sans la connaître. Nous nous observions pendant un instant en silence. « Arrête, Maïtia. » lui soufflais-je en tendant à nouveau la main pour récupérer mon téléphone, regroupant quelques affaires traînant sur ma droite avec l'autre. Je ne voulais plus parler de ça avec elle. Je ne pouvais pas parler d'Ali à Maïtia.

Je laissais tomber la lettre envoyée du collège, Maïtia n'y accordait aucune importance. Nous aurions l'occasion d'en parler plus tard. Je croisais mes bras sur mon torse la fixant sans dire un mot. Elle comprendrait ce que je pense de cette discussion et se rendrait peut-être compte qu'elle allait trop loin. Je faisais une remarque ironique sur mes collègues et elle répondait avec un certain sarcasme qui me rappelait Shay. Je la regardais poser le téléphone sur la table. « Je ne comprends pas. Pourquoi tu réagis comme ça ? Ce n'est qu'un message, Maïtia, et je pense être assez grand pour gérer mes relations tout seul. Je n'ai pas besoin de l'avis de ma fille de quatorze ans. » Je relevais brusquement la tête alors qu'elle reprenait la parole. « Et bien, si Aliya a besoin d'aide pour descendre la fermeture de sa robe, je me ferais un plaisir de l'aider. Elle est charmante, tu sais. » répondais-je en me laissant tomber contre le dossier de la chaise prenant soin de ne pas croiser son regard. Je rentrais dans son jeu. Je savais que cela n'arrangerait en rien la situation, mais j'étais aussi borné qu'elle. Ma remarque allait l'agacer, le ton allait monter, je le sentais. Je penchais la tête sur le côté alors qu'elle m'expliquait que si Aliya m'avait envoyé un message, ce n'était qu'un prétexte pour commencer à discuter. Je passais une main dans mes cheveux avant de soupirer longuement. Cette conversation m'épuisait. « Et ce serait forcément une mauvaise chose qu'elle essaye d'engager la conversation ? » lui demandais-je sur un ton plus calme tout en m'accoudant sur la table.
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MessageSujet: Re: I'm just jealous.    I'm just jealous.  EmptyDim 3 Mai - 16:35


Oh I'm jealous. Now you got me yelling that's because I'm jealous. If you keeping your promise, I'm keeping my word. Oh I'm jealous
If you keeping your promise, I'm keeping mine. Oh I'm jealous. And I know that I'm being hateful but that ain't nothing. That ain't nothing. I'm just jealous. I'm just human. Don't judge me




Je ne supporte pas que papa reçoive un message de ce type. Et c'est vrai que je ne m'en cache pas. C'est vrai qu'à chaque fois, je m'énerve de la même façon. Je sais aussi qu'il n'y a presque. Mais cette jalousie me dévore. C'est la peur qui me fait  ressentir cela. La peur de le perdre, de le voir partir lui aussi. Et cette femme là, elle ne sait même pas que j'existe. Je ne sais pas si c'est une bonne ou une mauvaise chose. Quelque part, si elle ne sait pas c'est peut-être que papa s'en fiche d'elle ? Mais ce n'est pas une certitude. Et je m'énerve. Et on s'énerve. « Arrête, Maïtia. ». Je hoche la tête négativement. Je ne vais pas arrêter. Je ne peux pas m'arrêter. Je veux que cette femme disparaisse. Je ne peux pas la laisser rentrer. Comme toutes les autres femmes. Et au fond, papa le sait bien que je vais bouillonner un moment. A vrai dire, j'ai déjà oublié que j'ai faim. Je ne suis plus que colère et jalousie.

Je refuse de parler du collège. Je m'en fous. On peut parler plus tard. Je ne veux pas changer de sujet. J'ai besoin qu'il me dise qu'elle va dégager. Même s'il ne le fera pas. Et il croise ses bras sur sa poitrine. Je sais déjà qu'il pense que je vais trop loin. Et peut-être qu'il a raison. Mais je ne peux pas me raisonner. Je ne peux pas supporter cette situation. « Je ne comprends pas. Pourquoi tu réagis comme ça ? Ce n'est qu'un message, Maïtia, et je pense être assez grand pour gérer mes relations tout seul. Je n'ai pas besoin de l'avis de ma fille de quatorze ans. ». Je grince des dents. J'ai horreur qu'on foute mon âge au milieu de ça. Comme si ça avait quelconque importance. Comme si le fait que j'ai six, quatorze ou quarante ans change quoi que ce soit. Et papa le sait que trop bien. « Qu'est-ce que ça change que j'ai quatorze ans ? Toi, tu voudrais savoir si un garçon m'envoyer des messages comme ça, je veux dire, y'a des filles de ma classe ça fait longtemps qu'elles ont enlevé leur culotte et tu veux certainement pas que j'en fasse autant. Bah c'est pareil, je préfère surveiller qui te tourne autour. ». C'est vrai, je suis sûre que papa n'apprécierait pas. Et pourquoi moi je devrais apprécier ? Je ne veux pas de vautour autour de mon père. Je ne veux même pas que ma propre mère revienne. Elle ne touchera plus jamais mon père. Je ne le laisserai pas faire. Je sais que papa est assez grand pour gérer ses relations comme il dit. Mais j'ai besoin de lui dire ce que j'en pense, moi. J'ai besoin et je fais exploser ma jalousie. Parce que je ne sais pas comment lui dire autrement que je veux qu'on reste tous les deux. Je ne sais pas m'y prendre autrement pour lui expliquer que j'ai peur.

Et puis papa en rajoute une couche. Une très mauvaise couche. Celle de trop. Celle que je ne peux pas supporter. « Et bien, si Aliya a besoin d'aide pour descendre la fermeture de sa robe, je me ferais un plaisir de l'aider. Elle est charmante, tu sais. ». Je lui lance un regard des plus noir. Un regard qu'il fuit. Là, je me sens bouillonner. Je n'aime pas du tout cette idée. Ma mâchoire se serre. Mes yeux me brûlent. « Méfie-toi qu'il y ait pas de la cellulite alors sur son gros cul ! ». Je ne la connais pas. Je ne l'ai jamais vu son cul de grosse vache. Je le sais. Mais je ne l'aime pas. Et je m'en fous. J'ai besoin de cracher mon venin. J'ai besoin d'être méchante avec elle. Autrement je pourrais l'être avec mon père. Parce que je suis en colère. Je suis dégoûtée à cette idée. Je ne veux pas que mon père aide quelconque femme avec sa robe. Et le ton monte, la colère monte.

Ce message ne me plaît pas parce que c'est un prétexte de cette femme pour engager la conversation. Mon père souffle. Il se laisse aller dans sa chaise. Mon regard est toujours noir. Ma mâchoire serrée. Ça ne va pas. Pas du tout. « Et ce serait forcément une mauvaise chose qu'elle essaye d'engager la conversation ? ». Le ton de papa est bien plus blasé. Moins dur.  Je sais que cette conversation le pousse à bout. Mais je ne suis pas prête à baisser les armes. Même si moi aussi je souffle. Je ne suis pas prête à accepter qu'il ait quelqu'un. « Oui, ce serait une mauvaise chose... ». Au moins c'est clair. Mais je tiens quand même à lui dire pour quoi. A lui expliquer. « Si elle engage la conversation, il y a trois scénarios possibles... Le premier, elle ne veut que du sexe et à la limite, c'est le moins pire mais je n'aime pas l'idée qu'une femme ne voit en toi rien de plus qu'un corps musclé. ». Je n'aime pas l'idée qu'il soit un bout de steak. Je ne veux pas que mon père soit réduit à ça. Il mérité mieux. « La deuxième option c'est que tu tu veuilles plus et qu'elle n'agisse pas mieux que Shay, je veux plus qu'une femme te fasse du mal. ». Bon et si ma mère m'entend qu'elle se prenne ça dan les dents. Je ne veux pas que papa souffre comme elle l'a fait souffrir. J'ai peur de le voir s'attacher. « Troisième option, elle veut une relation sérieuse et là, je serais l'obstacle. ». Parce qu'il ne lui a pas parlé de moi. Parce qu'aucune femme ne veut les enfants d'une autre. Parce que je serais l'ennemie publique numéro un. Je ne peux pas croire à quelconque happy end. Je ne peux pas croire que l'on sera heureux avec une troisième personne dans notre vie. Je le sais qu'au fond, j'ai un problème avec les femmes. Alors même que je suis du sexe féminin. Mais je vois en elle des Shay potentielles. Il y a quelques exceptions, quelques rares filles avec qui je m'entend bien. Mais ce sont des caractère de feu. Ce sont des filles qui n'ont peur de rien. Ce sont des filles à travers lesquelles je me reconnais. Comme Siobhan. Comme Penelope. Mais, elles sont rares. Les autres sont toutes des dangers potentielles. « Je crois que je préférerai que tu deviennes gay, il y aurait moins de risque et surtout aucune chance que tu me fasses un frère ou une sœur. ». Je tente quand même un sourire. Un brun d'humour. Parce que je n'aime pas qu'on soit fâché l'un contre l'autre.
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MessageSujet: Re: I'm just jealous.    I'm just jealous.  EmptyMer 6 Mai - 22:28


isn't she lovely, isn't she wonderful

Parfois, la vie vous pousse à grandir plus vite, à devenir mature avant l'heure. Lorsque l'on est enfant, on a aucune responsabilité et des gens sont là pour veiller sur nous. Certains événements ne nous laissent pas le choix, ils nous forcent à quitter cette période d'innocence et de pureté. On sait des choses que l'on ne devrait pas, on s'inquiète pour des choses qui ne devraient pas nous inquiéter. On grandit par obligation et non pas par nécessité. La vie nous frappe de plein fouet, on a pas le temps d'être bercé d'illusions. Les parents doivent tout faire pour que leur enfant restent dans cette période le plus longtemps possible. Dans ces moments là, tout va bien, tout est serein. Je n'avais pas réussi à offrir ça à Maïtia. Tout comme moi, elle avait vite compris que tout n'était pas beau, que l'homme était hypocrite, égoïste et que l'on finissait tous par souffrir un jour. Le départ de sa mère l'avait forcée à devenir autonome et parfois, je me sentais coupable pour ça également. Je passais mon temps à travailler, elle avait donc du apprendre à se débrouiller seule lorsque je n'étais pas là. Lorsque Shay est partie, j'ai eu du mal à sortir la tête de l'eau et parfois je me disais que j'avais peut-être trop négligé ma fille. Peut-être n'avais-je pas été assez présent pour elle. A la naissance de Maïtia, je m'étais juré de la tenir loin de tout ça, de ce genre de choses, et parfois j'avais l'impression d'avoir échoué. Elle secouait négativement la tête lorsque je lui demandais d'arrêter ce qui ne m'étonnait guère. Entre sa mère et moi, elle avait de qui prendre. J'avais compris que le départ de sa mère l'avait changée et que depuis, elle ressentait une certaine méfiance à l'égard des femmes. Et d'une certaine façon, j'avais changé dans ce sens aussi. C'était comme si ce que l'on avait vécu avec Shay devait forcément concerner toutes les femmes. Puisqu'elle avait été capable de nous abandonner, toutes les femmes devaient en être capables également. Maïtia devait penser qu'Aliya faisait partie de ces femmes et pour être franc, je n'avais rien à lui dire pour la contredire. Ali ne connaissait presque rien de moi, de cette façon, je me sentais protégé. Je sentais que Maïtia se renfermer et qu'elle bouillonnait intérieurement à l'idée que je puisse avoir une relation avec cette femme. Je fermais les yeux après lui avoir demandé pourquoi elle réagissait de la sorte. J'avais mentionné son âge, disant que du haut de ses quatorze ans, elle n'avait pas à s'occuper de mes relations.Je me frappais intérieurement en me rendant compte de l'erreur que je venais de faire. Lorsqu'un enfant grandit avant l'heure, il déteste qu'on lui rappelle son jeune âge. J'étais passé par là également. On se sent plus grand, plus mature et on déteste alors que l'on nous considère comme ce que l'on est, c'est à dire un enfant. Elle inversait les rôles et me demandait ce que j'en penserais. J'avais vraiment besoin d'une cigarette, la nicotine me calmerait. « Bien sûr que je voudrais savoir parce que c'est mon rôle, tu es ma fille, je dois veiller sur toi. » répondis-je sans hausser le ton. Je chassais rapidement cette idée de mon esprit : celui qui s'approchera de ma fille aura intérêt à être téméraire.

Cette conversation m'épuisait, je décidais alors de rentrer dans son jeu et lui glisser que si Aliya avait besoin de moi pour descendre la fermeture de sa robe, je me ferais un plaisir de l'aider. Maïtia fit une remarque sur Ali qui me fit lever les yeux au ciel. Lorsqu'elle réagissait de la sorte, sous le coup de l'impulsivité, elle me rappeler sa mère. Maïtia devenait méchante, arrogant et vulgaire. « Maïtia.. » soufflais-je. Je regrettais déjà d'avoir laissé traîner mon téléphone sur la table. Cette discussion allait nous donner l'occasion de mettre certaines choses à plat, je lui demandais alors si ce serait réellement mal qu'elle essaye d'engager la conversation. La réponse fut directe puisque d'après ma fille, ce serait une mauvaise chose. Je me levais et me dirigeais vers la fenêtre. Les bras croisés sur mon torse, mon regard vaguait sur l'extérieur. Je comprenais rapidement qu'elle y avait déjà longuement réfléchi. Je plongeais mon regard dans le sien écoutant attentivement chaque mot qu'elle prononçait. Je manquais de m'étouffer lorsqu'elle déclarait préférer me voir devenir gay. Quelques toussotements plus tard, j'attrapais mon paquet de cigarette et en allumais une avant d'ouvrir la fenêtre. La chaleur en était étouffante. Je ne répondais pas tout de suite me laissant le temps de réfléchir à tout ce qu'elle venait de dire. Le silence qui s'installait nous permettait également de souffler et de faire baisser la tension. Je coinçais la cigarette au coin de mes lèvres et sans lâcher l'extérieur du regard, je lui répondais. « Le premier scénario ne regarderait que moi. » Je marquais une pause et crachais la fumée de ma cigarette avant de reprendre. « Le deuxième cas n'arrivera pas tout de suite et tu le sais. » Je n'étais tout simplement pas prêt pour ça. Ce n'était même pas un scénario que j'envisageais pour le moment. Rester seul était le mieux pour moi pour l'instant. Puis je ne l'avouerais pas à Maïtia, mais j'avais peur moi aussi, qu'une femme m'abandonne à nouveau. « Et tu ne seras jamais un obstacle. Tu passes avant tout le reste. » terminais-je en me tournant vers elle pour croiser son regard quelques secondes. Mon ton était neutre ne laissant transparaître aucune émotion, mais Maïtia comprendrait que j'étais sincère. Ce n'était pas dans mes habitudes de dire ce genre de choses, cela me mettait mal à l'aise, mais il s'agissait de ma fille et elle avait besoin de le savoir. Un sourire en coin, tourné vers la fenêtre, j'ajoutais en murmurant « Avoir un deuxième enfant ne fait définitivement pas partie de mes projets.. » Je secouais la tête à moitié amusé à moitié épuisé.
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MessageSujet: Re: I'm just jealous.    I'm just jealous.  EmptyLun 11 Mai - 11:25


Oh I'm jealous. Now you got me yelling that's because I'm jealous. If you keeping your promise, I'm keeping my word. Oh I'm jealous
If you keeping your promise, I'm keeping mine. Oh I'm jealous. And I know that I'm being hateful but that ain't nothing. That ain't nothing. I'm just jealous. I'm just human. Don't judge me




Je n'aime pas que papa me rappelle mon âge. Je n'aime pas qu'on me considère comme une petite fille. Ni même comme une jeune fille. Je suis une personne avec mes opinons et mes ambitions. Et peu importe mon âge, ça se respecte. Je n'aime pas ce chiffre arbitraire soit considéré comme un argument pour me faire taire. Pour autant, je ne tiens pas à devenir une femme. Je n'aime pas voir mon corps changer. Je n'aime pas qu'on s'attendre à ce que je devienne féminine et distinguée. Et je ne veux pas que papa cesse de me voir comme sa fille. Je ne veux pas qu'il voit autre chose en moi que son enfant. Je vais bien tant que je sais qu'il veille sur moi. Et j'ai peur qu'en grandissant, cela ne soit plus le cas. Mais je ne vais jamais dire tout ceci à voix haute. Je ne vais jamais admettre que j'ai peur qu'il me laisse. Je ne vais admettre que malgré tout, je suis encore une enfant. Les enfants sont des fardeaux. Je ne veux pas en être un. « Bien sûr que je voudrais savoir parce que c'est mon rôle, tu es ma fille, je dois veiller sur toi. ». Oui et surtout, il voudrait savoir pour s'en mêler. Je ne vois pas papa laisser un garçon m'approcher avec le sourire. Même pas du tout. Je crois que si un garçon venait à compter pour moi, ça serait compliqué. Je veux dire, je n'oserai pas lui en parler. Mais ce n'est pas le cas pour le moment. Et ce n'est surtout pas le sujet. C'est simplement mon moyen de lui faire comprendre que je ne suis pas folle à lier. « Alors accepte que ce soit pareil pour moi... ». Je veux veiller sur lui. Et je ne tiens pas à l'entendre dire que ce n'est pas mon rôle. Parce que ça l'est. C'est comme ça dans une famille non ? Je veux dire quand on abandonne pas. Je ne vois pas pourquoi je ne devrais pas veiller sur mon père. Il n'est pas à l'abri d'une erreur lui non plus. Il n'est pas à l'abri de souffrir. Et je ne veux pas que ça arrive.

Mais la conversation s'envenime. Mon père savait trop bien usé du sarcasme. Il était capable de rentrer dans mon jeu. Et il était capable de m'énerver encore plus. Comme là. Ce n'était pas les mots que je voulais entendre. Je ne voulais pas qu'il baisse fermeture de al robe de cette greluche. Je voulais au contraire qu'il lui jette un col roulé à la tronche. Je m'énerve. Et je suis méchante avec elle. Et ça ne me fait ni chaud ni froid. Mais papa, lui, il lève les yeux au ciel. Je me doute qu'il ne veut pas entendre ces mots sortir de ma bouche. Mais ça aussi, ça ne me fait ni chaud ni froid. La colère peut m'aveugler très rapidement. Je le sais. « Maïtia.. ». C'est à mon tour de lever les yeux au ciel.

Je suis persuadée que cette femme ne devrait pas engager la conversation. Et j'expose mes théories, mes arguments à papa. Il a les bras croisés mais il me regarde dans les yeux. Il m'écoute attentivement, je le sais. Et d'ailleurs il s'étouffe quand je lui dis que je préférerai qu'il devienne gay. J'imagine que non, ce n'est pas dans ses intentions. D'un côté, c'est quand même une bonne chose. Enfin, quand le silence s'installe, ce n'est que pour mieux reposer nos esprits. Papa s'est décidé à allumer une cigarette. Pourtant, il ne fume pas devant moi. Pas trop. Juste quand c'est trop pour lui. Quand la conversation le pousse à bout. Comme maintenant sans doute. Quelque part, ça me fait culpabiliser. Je ne tiens pas à ce que papa se massacre les poumons à cause de moi. Même si je sais qu'il fumait aussi avant que j'arrive. Cela n'empêche pas. Ce silence e fait du bien. Il m'apaise. Il me permet de faire redescendre la tension avant que papa reprenne. De prendre les choses un peu plus calmement. « Le premier scénario ne regarderait que moi. ». Je ne peux pas lui dire l'inverse. C'est son corps et ses désirs. C'est à lui de voir. Mais ce n'est pas pour autant que je n'ai pas mon mot à dire. Ou du moins que je ne me l'autorise pas. « En effet, n'empêche que tu mérites bien mieux que ça... ». Papa mérite tout l'amour. Il mérite une femme digne de lui. Et je ne crois pas qu'on trouve ça dans les bras d'une femme qu'on n'envisage que comme un corps. « Le deuxième cas n'arrivera pas tout de suite et tu le sais. ». Je fais un signe négatif de la tête. Non je ne le sais pas. Et lui non plus ne le sait pas. C'est pas comme si on choisissait ces trucs là. Il a jamais choisit d'aimer Shay. Et je suis sûre qu'il a pas choisit de l'aimer encore malgré lui. Parce que je crois sincèrement que papa n'a pas tourné la page. Je crois que s'il croisait son fantôme, ça pourrait foutre sa vie en l'air. A nouveau. Je crois que Shay le hante. Mais ce n'est pas parce qu'elle est toujours là quelque part qu'elle ne partira pas un jour. Ce n'est pas pour autant que papa ne va pas tomber amoureux de quelqu'un d'autre. Peut-être qu'il va lutter. Peut-être qu'il ne voudra pas l'accepter. Mais ce n'est pas lui qui choisit. « Je crois pas que ça se décide ces trucs-là... puis la peur n'a jamais empêché le risque. Si tu tombes amoureux... ça arrive peu importe que t'es peur qu'elle fasse comme Shay... ». J'en suis persuadée. Et ça m'inquiète terriblement. Et le fait que je m'inquiète ne changera rien. Les choses pourront toujours arriver. Mais je ne peux pas faire autrement. « Et tu ne seras jamais un obstacle. Tu passes avant tout le reste. ». Je m'approche doucement de papa alors qu'il ne me lâche pas des yeux. Ce n'est pas le genre de papa de parler ainsi. Je ne peux pas remettre sa parole en doute. Parce que je sais que ce n'est pas facile pour lui de prononcer ces mots. Pour moi non plus, parler de sentiments ce n'est pas aisé. Alors même si son ton est neutre ça me touche. Quelque part, papa ne parle pas beaucoup de ses sentiments. Mais il le fait quand il faut. Quand j'en ai le plus besoin. Il ne me laisse jamais douter. « Avoir un deuxième enfant ne fait définitivement pas partie de mes projets.. ». Il a l'air amusé bien que complètement crevé. Quelque part, mon cœur se remplit de joie alors que je le sais depuis longtemps. « Fais gaffe qu'un accident n'arrive pas alors. ». Même si je doute pas que papa fasse attention à ça. Je crois que la femme qui voudra lui faire un enfant devra être très astucieuse.

Je m'approche de mon père de nouveau. Pour venir poser doucement ma tête en appuie sur son bras. Je l'aime mon papa. Il est le meilleur à mes yeux. Et je ne suis pas certaine qu'il s'en rende compte. « Tu sais, je comprends que les femmes tiennent à avoir quelqu'un comme toi dans leur vie mais toi, tu ne mérites pas n'importe qui. Tu mérites le meilleur. Et je crois vraiment que c'est une mauvaise chose qu'elle engage la conversation parce que je crois que si une femme devait vraiment compter pour toi, c'est toi qui engagerait la conversation. ». Et je me dis que si une femme prend de l'importance dans sa vie, il m'en parlera quand même. En attendant, les autres n'ont pas leur place.
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MessageSujet: Re: I'm just jealous.    I'm just jealous.  EmptyVen 22 Mai - 15:40


isn't she lovely, isn't she wonderful

« Alors accepte que ce soit pareil pour moi.. » Je baissais les yeux sur mes mains. Évidemment que je voulais savoir si un garçon tournait autour de Maïtia, mais il me semblait que c'était la même chose pour tous les pères. Cette idée m'effrayait pour être honnête. J'avais peur qu'en grandissant Maïtia s'éloigne de moi, qu'elle n'ai plus besoin de mon aide, qu'elle quitte la maison et que je me retrouve à nouveau seul. Ces pensées pouvaient paraître égoïstes, après tout, les choses se déroulaient comme ça, les enfants grandissaient et finissaient par prendre leur envol après avoir quitté le cocon familial. L'idée que quelqu'un m'attende à la maison le soir me réchauffait le cœur, je m'étais tellement habitué à ce sentiment que j'avais peur que cela cesse lorsqu'elle grandirait. L'abandon faisait partie intégrante de ma vie, je m'étais senti abandonné par ma mère, puis Shay nous avait laissé seuls, mais je ne m'en remettrais pas si Maïtia me laissait seul. La maison me paraîtrait bien trop grande pour moi seul, je ne me nourrirais sûrement plus et je passerais mes journées dans les bars. Ma fille était ce qui me gardait dans le droit chemin, j'en étais conscient. Chaque geste que je faisais, je le faisais en pensant à elle, à ce qu'elle en dirait, à l'image que cela lui renverrait de moi. Si le désir de se reproduire était si fort en nous, c'était parce qu'avoir des enfants, c'était avoir quelqu'un qui vous aime en retour, quelqu'un qui vous prend en modèle. On se dit que lorsque l'on a des enfants, on est jamais seuls, qu'ils nous seront toujours reconnaissants pour tout ce qu'on a fait pour eux parce qu'après tout, nous leur avons donné la vie. Mais en réalité, nous les voyons grandir, changer pour finalement n'être que des fantômes dans leur vie. Je ne voulais pas devenir un fantôme, un passager dans la vie de Maïtia. J'avais peur qu'elle m'oublie, qu'elle passe à autre chose, qu'elle grandisse tout simplement. Je lui adressais un léger sourire. Lorsqu'on est parent, on pense pour deux, on ne pense plus qu'à soi-même et cela me rassurait de savoir qu'elle veillait sur moi également.

Cependant, si elle veillait sur moi, elle surveillait mes fréquentations. Elle s'énerva lorsque je rentrai dans son jeu avec sarcasme. Maïtia était plus qu'impulsive, elle tenait cela de sa mère. Dans la plupart des cas, je savais garder mon sang-froid, ne m'emportant que lorsque le sujet me touche vraiment. De mon point de vue, s'énerver c'était montrer un point faible, et je ne voulais pas paraître faible devant les autres, je ne voulais pas qu'ils pensent avoir trouvé une de mes faiblesses, mais parfois c'était plus fort que moi. Je ne disais rien lorsqu'elle disait que je méritais mieux qu'une relation n'impliquant que du sexe. Tout d'abord, je ne voulais pas aborder ce sujet avec ma fille. De plus, je n'étais pas convaincu. Peut-être que je ne méritais pas une relation stable avec une femme. Après tout, qui voudrait faire sa vie avec un homme aussi pessimiste et particulier que moi ? Les femmes recherchaient avant tout la stabilité et j'étais tout sauf stable. Je n'avais jamais saisis ce qui avait plu à Shay chez moi, mais je m'étais toujours considéré comme chanceux de l'avoir à mes côtés. Peut-être était-elle partie parce qu'elle s'en était rendu compte. Peut-être avait-elle fini par comprendre que je ne changerais pas et qu'elle recherchait plus. Finalement, j'avais peut-être peur que Maïtia parte et me laisse seul parce que les choses ne pouvaient être autrement. Je la voyais secouais la tête négativement lorsque je lui disais que je n'étais pas prêt de m'engager à nouveau. Mes sourcils légèrement froncés, je l'écoutais attentivement me dire qu'on ne décide pas ces choses-là. J'attrapais ma cigarette du bout des doigts avant de recracher la fumée qui avait envahi mes poumons. Elle n'avait pas tort. Je n'avais pas choisi d'aimer Shay, ça m'était arrivé en pleine figure sans que je ne m'en rende compte. Mais je voulais me convaincre du contraire, me dire que je pouvais maîtriser ce que je ressentais.

Je me tournais légèrement vers Maïtia alors que je lui disais qu'elle ne serait jamais un obstacle et qu'elle passerait avant tout le reste. Ma fille était ma priorité, elle passait avant mon bonheur personnel, en supposant que cela existe. Je la voyais se rapprocher. L'idée d'avoir un deuxième enfant ne m'avait jamais effleuré l'esprit, tout comme je n'avais jamais pensé à être père avant que Shay ne me dise être enceinte. Je m'étais toujours dit que je ne ferais pas un bon père étant donné le modèle que j'avais eu. Peut-être avais-je récupéré les gênes ratés de mon paternel et que malgré tous les efforts du monde, j'étais condamné à être un mauvais père. Je n'avais jamais su et je ne savais toujours pas ce qu'était un bon père, mais j'espérais sincèrement être ce qui s'en rapproche le plus. Je la suivais du regard alors qu'elle venait poser sa tête sur mon bras. « Tu sais, je comprends que les femmes tiennent à avoir quelqu'un comme toi dans leur vie mais toi, tu ne mérites pas n'importe qui. Tu mérites le meilleur. Et je crois vraiment que c'est une mauvaise chose qu'elle engage la conversation parce que je crois que si une femme devait vraiment compter pour toi, c'est toi qui engagerait la conversation » Je fixais un point invisible quelques secondes avant de reposer mon regard au loin sur l'extérieur. Ma cigarette au coin des lèvres, je me rendais compte que Maïtia m'idéalisait, trop à mon goût. Je pensais ne rien mériter à vrai dire. Je préférais ne pas penser à Aliya pour le moment. Un soupir traversait mes lèvres alors que je ne trouvais rien à dire, perdu dans mes pensées. Je passais une main sur ses cheveux avant d'y déposer un baiser. Nous étions restés là un long moment sans échanger un mot le regard posé au loin.
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