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 Bring me back to life ∞ Riley Steyn & Jaden S. Hale

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Letizia Pastore
Letizia Pastore
Surfer Rider


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MessageSujet: Bring me back to life ∞ Riley Steyn & Jaden S. Hale   Bring me back to life ∞ Riley Steyn & Jaden S. Hale EmptyLun 11 Jan - 0:10

Bring me back to life
I'm breathing in and breaking down. I feel my time is running out, the fire in my heart will burn me to the ground. I did my part, I tried my best, the things I'm fighting to protect always shatter into pieces in the end… I'm broken and I'm barely breathing, I'm falling 'cause my heart stopped beating… If this is how it all goes down tonight… This is what it's like when we collide if this is how you bring me back to life. I'm up in blood, I'm runnin' dry. My heart's been beating overtime to help this broken body live another night. Battle cries, the damage done. Who has lost and who has won ? Who will be there when my life support is gone ?
Depuis quelques semaines, Lip nageait dans le bonheur. Déjà depuis la discussion entre elle et Jaden fin août, rien ne semblait plus vouloir se mettre en travers de leur chemin, comme si avoir la confirmation qu’ils marchaient main dans la main dans la même direction suffisait à éloigner tous les nuages de leur avenir. Mais en plus, mi-décembre, la jeune femme avait appris une nouvelle qui l’avait emplie de joie, s’il avait été difficile de garder le secret envers tout son entourage, elle s’était refusé à apprendre la nouvelle à quiconque avant que Jaden ne soit au courant. Comme il ne rentrerait que quelques jours avant Noël, la dernière épreuve se terminant le 20 décembre et qu’il y avait ensuite la cérémonie, la vétérinaire avait choisi une manière particulière de lui révéler ce qu’elle cachait à tous. Pour Noël elle lui avait acheté deux sac à dos à imprimé kangourou, comme une promesse de bientôt partir à l’aventure avec lui, si ce cadeau n’avait pas changé elle était retourné acheter un troisième sac à dos, plus petit… La jeune femme souriait encore en repensant à la tête qu’avait fait l’australien en comprenant le sous-entendu derrière ces trois sacs. Si aucun d’eux ne s’était attendu à ce que cela arrive aussi vite, ils ne le regrettaient nullement. Même si Jaden était devenu encore plus hyperactif qu’à son habitude, voulant déjà se mettre à tout préparer –et n’ayant absolument pas oublié son idée de bus à deux étages… Cependant Lip avait fini par lui faire entendre raison, elle n’était même pas à deux mois de grossesse et ce genre de préparations à l’avance avaient tendance à porter malheur. Elle lui avait même fait promettre de ne rien dire à personne, préférant attendre la première échographie avant de l’annoncer à leur famille et leurs proches. Ce qui fut assez compliqué au final notamment avec cette période de fête…
Bizarrement la personne à qui il fut le plus dur de cacher ça fut Riley, il remarqua tout de suite lorsqu’elle vint apporter les « cadeaux pour Tiana que le père Noël avait, par mégarde, déposé chez elle » que la vétérinaire avait quelque chose de changer, sans cependant réussir à mettre le doigt dessus. Il avait bien tenté de la faire parler, mais elle avait distraitement répondu que c’était l’effet des fêtes et de la très bonne place de Jaden qui avait terminé à la 4ème place au classement final, une de ses meilleures performances. Si le constructeur n’avait pas été dupe, il n’avait cependant pas insisté, préférant tourner son attention sur sa fille découvrant les cadeaux que sa « tante d’adoption » lui avait offerts. Son australien de petit ami n’appréciant que très moyennement Riley –et l’inverse étant réciproque– Lip y était allée seule mais avait néanmoins suggéré au surfer de se rendre sur la côte pour ne pas l’attendre à ne rien faire chez eux, de crainte surtout qu’il ne finisse par se décider à débuter les réaménagements malgré tout…

Pendant les fêtes la clinique tournait au ralentis, ouverte seulement quelques heures par jour et avec seulement un ou deux vétérinaires présents quand il leur arrivait parfois d’être là tous les cinq en temps normal. Aujourd’hui, 28 décembre, était l’anniversaire de la jeune femme, elle n’était officiellement pas de garde, mais elle avait décidé de venir faire l’inventaire et du tri dans les papiers. En grande partie parce que sa mère avait exigé qu’elle lève le camp de chez elle parce qu’Evy avait décidé d’organiser une grande fête pour les 30 ans de sa fille, car « ça ne vous arrive qu’une fois dans une vie ». Trente ans, déjà… « Lip ? l’interpella un de ses collègues alors qu’elle avait le nez dans les factures. Il est 18h, birthday girl ! Je vais rentrer, tu veux que je te dépose en chemin ? » s’enquit-il avec un sourire avenant. « Non merci, tu es un ange, mais ma mère est en train de tout préparer, je suppose qu’elle enverra quelqu’un me chercher quand tout sera prêt. » lui répondit-elle lui rendant son sourire. Elle n’était pas sûre cependant de qui Evy enverrait, en toute logique on serait en droit de penser à Jaden, mais connaissant sa mère et le fait qu’elle estimait toujours que Riley était un meilleur parti c’était sans doute lui qui viendrait frapper à la porte de la clinique.

Absorbée par les papiers de la clinique, entre les commandes, les rendez-vous et autres, la jeune femme perd peu à peu le fil du temps jusqu’à ce qu’elle entende du bruit provenant de l’arrière. Sans bruit, elle se lève de son bureau pour se diriger vers la source du bruit. « Eh oh ? Y a quelqu’un ? » appelle-t-elle en se rapprochant. Il lui semble entendre des voix alors qu’elle se trouve vers la salle des stocks. « Jaden ? C’est toi ? Riley ? » appelle-t-elle à nouveau en entrant, se trouvant nez à nez avec trois inconnus. Ils sont jeunes, dont deux probablement en crise de manque note-t-elle en remarquant leurs mains trembler. Elle ne manque pas non plus de voir que tous le trois sont armés même si deux d’entre eux ont les mains occupées à récupérer des médicaments. « T’es qui ? » s’enquit celui qui semble le moins hagard en brandissant son arme vers elle. Instinctivement la jeune femme lève les mains en l’air avant de répondre. « Je travaille ici, prenez ce que vous voulez ! ». Elle tâche de paraitre le plus inoffensif que possible tout en faisant en sorte de les regarder le moins possible. Il ne faut pas longtemps pour que les trois hommes se disputent, la présence de la jeune femme semble les avoir grandement perturbés. Elle essaye de sortir le plus discrètement possible en bougeant le plus doucement pour qu’ils continuent à ne plus prêter attention à elle, mais c’est peine perdu. Celui qui semble allé le moins bien la remarque et c’est là que les choses dégénèrent. La vétérinaire entend plusieurs coups de feu presque simultanément et c’est la brûlure au niveau de l’estomac, portant les mains à son ventre elle sent un liquide chaud et poisseux, baissant les yeux c’est là qu’elle voit ses mains rougies de sang. C’est à peine si elle remarque les trois jeunes s’enfuir en courant par la porte arrière, laissant des traces écarlates sur le sol après avoir marché sur le sang qui s’écoule de ses plaies. Tout ce à quoi elle peut penser c’est qu’elle doit stopper l’hémorragie, elle sait qu’elle a laissé son portable sur son bureau et que la salle des stocks n’a pas de téléphone. Vu l’heure, quelqu’un ne va pas tarde à venir la chercher pour sa fête, elle compte là-dessus, en fait elle mise sa vie dessus. L’italo-suédoise sent déjà les vertiges lui monter à la tête, elle se cramponne d’une main aux meubles tout en attrapant ce qui peut lui servir de l’autre. Les secondes s’écoulent trop vite et trop lentement à la fois, le temps s’étire et elle finit par perdre l’équilibre, c’est au sol qu’elle tente d’appliquer les compresses qu’elle a récupéré, mais il y a trop de sang, elle ne sait même pas vraiment d’où il vient. Sa vision commence à se troubler et les sons lui parviennent au travers d’un filtre ouaté. Elle aperçoit une ombre et il lui semble entendre son prénom. « Jay’… » murmure-t-elle avant de perdre connaissance.
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Riley Steyn
Riley Steyn
LE SUPER PAPA


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MessageSujet: Re: Bring me back to life ∞ Riley Steyn & Jaden S. Hale   Bring me back to life ∞ Riley Steyn & Jaden S. Hale EmptyLun 22 Fév - 23:21


« Garde tes pieds sur le sol, c'est dangereux. » Riley attrapa la jambe qui s'était levée pour la rabaisser. La petite tête brune fit entendre son mécontentement. |« T'es pas drôle, Papa. » Le trentenaire leva les yeux au ciel en soupirant. Il n'aimait pas quand sa fille lui parlait ainsi et il lui faisait sentir en lui jetant un rapide coup d'oeil désapprobateur. Il sentit la fillette s'enfoncer dans son siège, comme si elle avait compris son erreur et cherchait à se faire oublier. Riley finit par soupirer à nouveau et reprendre la parole. « Je fais ça pour ton bien, Princesse. » Il avait repris sa voix douce de Papa gentil. Il avait entendu parler de cette mode de mettre ses pieds sur le tableau de bord pour être plus confortable. Malheureusement, au moindre choc, ces mêmes jambes pouvaient être gravement endommagées, au point de provoquer une paralysie, voire pire, une amputation. En père protecteur, le constructeur refusait tout bonnement qu'une telle chose puisse arriver à sa fille, d'où son comportement.

Il l'avait récupérée au centre, comme la plupart des soirs. Tiana était encore en train de jouer au football avec des garçons de son âge. Dans son for intérieur, Riley râlait. Il aurait préféré qu'elle joue à autre chose, des jeux de « filles ». Ou au  moins au rugby, s'il fallait vraiment qu'elle choisisse un sport. Et puis des images de blessures de joueurs internationaux de plus de 2 mètres et largement plus de 100 kilogs lui revinrent en mémoire, et il trouva finalement que le football, ce n'était pas si mal. Il s'engagea sur le parking de leur immeuble. Ils montèrent ensemble dans leur appartement et foncèrent chacun de leur côté pour se préparer. Riley avait été le premier à lancer la course et ne comptait pas perdre. Ce fut avec quelques secondes d'avance qu'il avait surgi, le sourire vainqueur aux lèvres, dans le hall d'entrée, prêt à partir. Il consulta sa montre. Il aurait voulu aider aux préparatifs, mais son travail avait été une nouvelle fois trop prenant pour qu'il puisse participer. Evy ne lui en avait pas voulu, mais pour compenser, il s'était proposé pour aller la chercher. Père et fille sortirent de l'appartement et prirent la voiture pour se diriger vers le centre-ville.

Il faisait déjà bien nuit lorsque nos deux compères arrivèrent devant la clinique vétérinaire. Riley se gara sur le parking et ils avancèrent ensemble vers l'établissement. Et puis le trentenaire fronça les sourcils et s'arrêta, attrapant le bras de sa fille pour la retenir. « Qu'est-ce que… » Il plissa les yeux et remarqua que la porte d'entrée n'était pas fermée comme à l'ordinaire. Son sang ne fit qu'un tour et il commença à sentir son coeur accélérer. Il tira sur le bras de Tiana pour la faire reculer et son regard se durcit. « Retourne dans la voiture, j'y vais tout seul. » Sa voix était neutre, blanche. La jeune fille le regarda, interloquée. Elle n'avait pas vu et c'était peut-être mieux ainsi. Évidemment, son esprit de défi reprit le dessus. « Mais Papa... », se plaignit-elle. Le constructeur prit une profonde inspiration. Il tentait de se calmer pour ne pas exploser. Il ne voulait pas s'en prendre injustement à sa fille, lui qui commençait à sentir l'inquiétude et la peur s'insinuer en lui. Il prit le temps de se placer en face de Tiana et de se pencher pour la regarder dans les yeux. « J'ai dit retourne dans la voiture, Tiana, c'est compris ? » Sa voix était devenue plus autoritaire, mais contrôlée. Dans son regard, on pouvait voir qu'il s'agissait d'un ordre, mais on pouvait aussi percevoir une pointe d'inquiétude. La petite hésita un instant avant de baisser les armes. Elle voyait bien que son père ne changerait pas d'avis, quoi qu'il arrive. « D'accord... » Riley déposa un baiser sur son front et la serra dans ses bras en soufflant un « Merci ». Il ne voulait pas qu'elle croit qu'il la mettait sur le côté parce qu'il en avait envie, mais qu'il avait bien une très bonne raison à cela. La métisse repartit vers la voiture et son père attendit qu'elle ait refermé la porte pour verrouiller le véhicule, lui confirmant qu'il ne refusait qu'elle en sorte.

Riley soupira et fit face à la porte. Il regrettait presque de ne pas avoir pris l'arme qu'il gardait toujours dans sa voiture – une arme qui ne lui avait jamais servi, mais qui était de rigueur quand on travaillait dans certains coins de Johannesbourg. Il poussa la porte vitrée de l'entrée avec précaution. Il se faisait le plus discret possible, des fois que ce qu'il craignait soit encore à l'intérieur. Dans son for intérieur, il priait pour qu'un des collègues de la jeune femme soit tête en l'air et ait oublié de refermer la porte en débauchant. Il avançait à tâtons dans la clinique presque noire. Il pouvait voir dans le fond la lumière de ce qu'il avait supposé être le bureau de Letizia et se dirigeait en conséquence. Et puis, il les remarqua. Ses traces de pas sur le sol, en direction de la porte arrière. Son sang se glaça instantanément. Les traces étaient rouges. Rouge sang. « Bernie ? » Il ne prenait plus aucun précaution. Des milliers de questions se bousculèrent dans son esprit, tandis qu'il accéléra le pas pour remonter la piste. « Letizia ? » Toujours aucune réponse. Pourquoi elle ne répondait pas ? Est-ce qu'elle avait fui ? Les traces de pas étaient-elles les siennes ? Il déglutit avec difficulté au fur et à mesure que les traces devenaient de plus en plus rouges. Il approchait du but.

Et puis, il la vit. Allongée sur le sol. Baignant dans un liquide foncé et duquel s'échappaient des empreintes. « Bordel de merde, Bernie !!! » Il se précipita vers elle. Il ne se souciait même pas de savoir si un agresseur pouvait attendre, tapi dans l'ombre. Il ne pensait qu'à une chose : Letizia Pastore. Il tomba à genoux à ses côtés et secoua la tête. Il fallait qu'il retrouve son calme pour agir comme il le devait. Il avait pris des cours de secourisme, à la naissance de Tiana, et, même s'il n'avait jamais eu à les pratiquer dans une situation réelle, il se remémorait chaque geste comme s'il les exécutait tous les jours. Il vérifia si elle était consciente et se rendit compte avec douleur que ce n'était pas le cas. Il sortit son téléphone et composa le tristement célèbre 999. Il cala l'appareil contre son oreille avec son épaule tandis que ses doigts fébriles se posèrent sur le cou de la jolie blonde. Il poussa un soupir sonore en sentant un pouls sur sa pulpe, au moment-même où un opérateur prenait son appel. « Une ambulance, clinique vétérinaire de Letizia Pastore. Blessure au niveau de l'abdomen... Elle a perdu beaucoup de sang... S'il vous plaît... » Il communiqua l'adresse de la clinique à son correspondant et laissa son portable tomber en guise de raccrochage. Immédiatement, il retira sa veste pour s'en servir pour appuyer sur le ventre de son amie. Il fallait stopper l'hémorragie avant tout. « Reste avec moi, Bernie. Reste avec moi... », marmonna Riley. Il observa la jeune femme, dévasté. Elle avait les yeux fermés et ne semblait pas vouloir se réveiller. Sa poitrine se soulevait avec difficulté, faiblit de plus en plus et finit par s'arrêter. « Hey ! Non, non, non, non, non ! » Il posa une main au-dessus de son nez. Aucun souffle. Il lâcha sa veste et se déplaça vers sa tête. Il releva son menton pour lui mettre la tête en arrière et lui ferma le nez avec deux doigts. Il n'hésita pas et couvrit sa bouche de la sienne et commença à insuffler de l'air. Lentement, en totale contradiction avec son état actuel. Il releva la tête pour reprendre son souffle et replongea. Il répéta l'opération cinq fois avant de se sentir l'air reprendre sa place dans les poumons de Letizia. Il laissa exprimer son soulagement avant de retourner à son abdomen. Il essuya les gouttes de sueur qui perlaient son front. Il n'était plus du tout présentable pour une soirée d'anniversaire. Et il n'en avait rien à foutre. Il ne pensait plus à ça. Il ne voyait que sa meilleure amie, se vidant de son sang le jour qui célébrait sa naissance. Il étouffa un juron et porta son regard sur le visage de la jeune femme qui avait perdu de ses couleurs. « Tu peux pas nous laisser.... T'as pas le droit... » Sa gorge se serrait en même temps que son coeur. Son sang tambourinait dans ses tempes et, l'espace d'un instant, il espérait que tout ceci ne soit qu'un rêve. Et pourtant, c'était bien la réalité.

Soudain, une sirène étouffée se rapprochant. La libération en entendant les portes de la clinique s'ouvrir avec force. Le constructeur reprit ses esprits un instant, le temps de crier. « Ici, vite !! » Il ne fallut pas longtemps pour qu'il voit enfin le blouson caractéristique  de secours. Les deux ambulanciers arrivèrent en courant et prirent le relais. Riley recula un peu. Sa respiration saccadée, il les regarda faire. Il écoutait, mais ne comprenait pas grand-chose. On lui posa des questions auxquelles il tenta de répondre du mieux possible. Non, pas d'allergie connue. Non, il ne savait pas exactement ce qu'il s'était passé. Finalement, on plaça Letizia sur le brancard et on la roula jusqu'à l'extérieur. Le constructeur fermait la marche, titubant. On lui demanda s'il allait bien. Il répondit oui. On lui demanda s'il voulait monter dans l'ambulance avec elle pour l'accompagner. Il refusa. Il avait sa fille qui l'attendait dans la voiture. On lui indiqua le nom de l'hôpital juste avant de claquer la portière et de démarrer en trombe, sirènes hurlantes. Riley voulut porter sa main sur son visage. Il s'interrompit lorsqu'il remarqua le liquide poisseux sur ses paumes, sur le dos et sous ses ongles. Il les frotta frénétiquement contre son pantalon pour tenter de les nettoyer, en vain. Il avait repris son téléphone avant de sortir. Il se sortit de sa poche pour composer un nouveau numéro. « Evy, c'est Riley… Il est… C'est Letizia… Elle… Elle s'est fait agresser, ils l'emmènent au South Rand Hospital… »

Il raccrocha rapidement, passa un autre coup de téléphone rapide avant de grimper dans la voiture. Côté passager, Tiana le regardait avec des grands yeux interrogateurs. Elle ouvrit la bouche, horrifiée du sang qu'elle voyait sur les mains de son père. Ce dernier ne lui laissa pas le temps de sortir un mot et s'exprima en zoulou. « Thando a eu un souci, mais ça va aller, ils l'emmènent à l'hôpital pour la soigner. Je vais y aller et toi, tu iras chez U-anti. N'essaie même pas te discuter, ma décision est prise. Elle viendra te chercher à l'hôpital et tu pourras revenir voir Thando plus tard, c'est compris ? » Tiana hésita un instant. Elle avait plongé son regard dans celui de son père, comme pour essayer de voir si elle pouvait négocier, comme il lui arrivait parfois de le faire. Elle se rendit compte, dans l'éclat de ses iris, qu'il y avait de la tristesse, mais surtout beaucoup d'inquiétude. Et, plus de tout, il était sérieux et ne reviendrait pas sur sa décision. Alors, elle hocha simplement la tête avant de porter son attention sur l'horizon. Riley, quant à lui, laissa échapper un soupir. Il n'aurait pas besoin de hausser le ton. Il démarra en trombe et roula à grande vitesse, sans vraiment se préoccuper des règles basiques du code de la route. Il faisait attention, néanmoins. Une personne sur un brancard lui suffisait. Il arriva sur le parking de l'hôpital où il se gara. Avec sa fille, ils rentrèrent dans la salle des urgences. On leur dit que la jeune femme avait été emmenée directement au bloc opératoire et qu'on ne savait pas combien de temps cela prendrait. Il fallait s'asseoir et attendre.

Quelques minutes plus tard, Britney débarqua, accompagnée d'Ashley. Ensemble, elles prirent Tiana en charge. Riley remercia sa sœur. Il ne voulait pas que sa fille voit cela. Il ne la prit pas dans ses bras. L'état de sa chemise et de ses bras ne lui permettaient pas. Les trois filles quittèrent les urgences, laissant le constructeur tout seul. Il posa ses coudes sur ses cuisses et prit sa tête entre ses mains. Enfin, il pouvait souffler. Il pouvait se laisser aller. L'adrénaline qui, jusqu'alors, l'avait maintenu dans un état plutôt acceptable, était retombé. Il se mordit la lèvre avec violence pour ne pas laisser échapper une larme. C'était trop, beaucoup trop. Il attendait, inquiet, qu'un médecin vienne lui dire que c'était bon. Tout allait bien. Elle allait s'en sortir. Ce n'était pas grand-chose finalement. Et puis des images de la scène vinrent lui briser son espoir. Non, ça n'allait pas. Elle n'était pas sûre de s'en sortir. C'était quelque chose. Il resta la tête baissée et ne vit donc pas l'arrivée du bataillon.
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Jaden S. Hale
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MessageSujet: Re: Bring me back to life ∞ Riley Steyn & Jaden S. Hale   Bring me back to life ∞ Riley Steyn & Jaden S. Hale EmptyMer 27 Juil - 19:54

Bring me back to life
 
Ouch. Jaden grimaça imperceptiblement et releva aussitôt son index devant son visage, louchant sur la goutte de sang qui formait peu à peu une perle d’un rouge sombre sur sa peau écorchée. Machinalement,  il ramena son doigt jusqu’à ses lèvres en étouffant un juron, et laissa le goût métallique envahir sa bouche le temps d’une fraction de seconde. Il n’y arriverait probablement jamais. Il risquait plus sûrement de perdre un doigt que d’obtenir le résultat qu’il espérait. N’est pas artiste qui veut. Le jeune surfeur jeta un coup d’œil inquisiteur à son ouvrage, jaugeant l’œuvre d’art avec un regain de suspicion. L’œuvre d’art en question ressemblait assez bien à un mini-requin taillé maladroitement dans un morceau de bois clair strié de rainures douces grisâtres, et qui reposait calmement dans la paume de sa main ouverte. Dans l’autre, Jaden tenait un couteau suisse qu’il faisait pivoter machinalement autour de son index pendant l’examen de sa création.

Le jeune homme poussa un grognement d’insatisfaction. Son requin ressemblait davantage à Némo sous amphétamine qu’à un vénérable carnassier des océans, si on lui demandait son avis. La symétrie n’avait jamais été son fort, et les à-coups du couteau contre le bois pourtant tendre rendaient le tout irrégulier et amateur.

- T’en penses quoi ? demanda-t-il soudain, a priori au vide autour de lui.

Il leva des yeux interrogateurs en direction du ciel, comme sil avait voulu demander conseil aux oisillons du soir qui piaillaient gaiement au-dessus de sa tête. Un léger couinement approbateur lui répondit, accompagné d’un léger chatouillis au niveau de sa nuque, tandis que son véritable interlocuteur escaladait rapidement la montagne que le surfeur représentait pour lui, pour se jucher fièrement sur son cuire chevelu en tapotant doucement sur son crâne avec enthousiasme.

- Oui, je sais bien qu’il y a un progrès par rapport au précédent, répliqua Jaden comme s’il avait effectivement décodé les étranges bruits du chipmunk sur sa tête comme étant partie prenante de leur conversation. Il n’empêche que…

Sky l’interrompit en descendant rapidement le long de son épaule dans un éclair de fourrure dorée, pour réapparaître aussi soudainement, juché dans la paume de la main du jeune homme, à la place de la miniature du requin qu’il tenait entre ses petites pattes, l’observant sous tous les angles. Il devait très probablement se demander si la chose en question était comestible. Jaden lui tira la langue.

- C’est pas la peine de faire le malin, j’aimerais bien te voir en faire autant, répliqua-t-il tandis que le chipmunk, qui devait avoir passablement l’habitude, embarquait la pièce en bois pour la poser docilement aux côtés de ses congénères.

Au total, une dizaine de requins en bois plus ou moins malformés exposaient leurs défauts à la file indienne sur la branche la plus large de l’arbre du jardin, où Jaden s’était juché, assis en équilibre précaire, les jambes pendant dans le vide. Moui. C’était pas bien convainquant, tout ça. Le jeune homme poussa un soupir. Malgré sa frustration, il ne pouvait pas plus chasser les papillons dans son estomac qu’il ne l’avait pu les semaines qui avaient précédées. Au contraire. Ces pauvres morceaux de bois qu’il avait torturés incessamment ces derniers jours avaient eu l’effet inverse. Jaden n’avait jamais été aussi impatient et comblé de sa vie. C’était une sensation étrange, mêlée de plénitude béate et de bouillonnement enthousiaste qui lui donnait à la fois envie de sourire comme un imbécile heureux et d’entamer un tour de chant digne de Broadway au moment le plus inopportun possible.

Il opta pour la première option et laissa ses pensées s’égarer quelques millièmes de secondes et s’enfuir dans la nuit environnante. Il songea à ce petit sac, modèle réduit, qui trônait encore dans leur chambre. Un frisson de bonheur simple lui remonta le long du dos. Jaden n’avait pas compris jusqu’alors qu’il lui manquait quelque chose. Ou plutôt… peut-être l’avait-il compris, au fond, puisqu’il vadrouillait à travers le monde à la poursuite d’il-ne-savait-trop-quoi. Mais ce n’était pas au sommet de l’Himalaya ou au fin fond de l’Amazonie qu’il l’avait trouvée, cette sensation d’appartenir enfin à quelque chose d’important. De construire quelque chose de vital. Quelque chose qui ait un sens. Etait-il possible d’aimer quelqu’un aussi fort ? Quelqu’un que l’on n’a jamais vu ? Quelqu’un qui n’existe pas encore ?

Jaden reprit machinalement le requin miniature et le fit tourner entre ses doigts, tandis que Sky se lovait sur ses genoux, sensible au sentiment de béatitude que dégageait son compagnon. Il avait encore le temps, bien sûr. Le temps d’améliorer ses compétences de débutant en sculpture sur bois avant de le lui offrir, à ce petit bout de vie que Lip portait en elle… Mais l’impatience faisait trembler ses doigts, et le bonheur son cœur. Il sourit doucement à la nuit… et des bruits de voix en approche l’arrachèrent brusquement à sa rêverie.

Le jeune surfeur passa subitement en niveau d’alerte maximum, Sky avec lui. Ce dernier sursauta, planta ses mini-griffes dans la peau de son compagnon et retourna aussi sec se jucher sur sa tête, comme si prendre de la hauteur avait pu le préserver de tout.

- Damned, murmura Jaden à l’attention de son ami, je crois bien que revoilà belle-maman.

Il se mordit la lèvre et entreprit habilement de se mettre debout sur la branche. L’équilibre ne lui avait jamais posé problème. Le problème actuel était plutôt d’ordre politico-familial. La belle-maman susnommée, si aimable soit-elle, n’avait jamais tout à fait réussi à lui cacher son entière désapprobation quant à la façon dont il traitait sa fille. En soi, il ne pouvait décemment pas lui en vouloir. C’était de bonne guerre. Jaden prenait la distance d’Evy avec philosophie et ne cherchait que rarement les conflits.

La preuve : il s’était plié, avec une politesse qui force le respect, à toutes les tâches secondaires qu’elle lui avait attribuées pour aider à la préparation de la soirée surprise d’anniversaire de Lip. C’était pour Lip, après tout. On lui aurait demandé de traverser pied nu du verre pilé ou de faire de la chute libre sans parachute, il n’aurait pas réfléchi un millième de seconde avant d’accepter. Il n’empêche qu’il n’était pas non plus complètement stupide. Il avait très vite compris qu’Evy (consciemment ou non, d’ailleurs) lui attribuait les tâches les moins sexy qui soient.

En contrepartie, le jeune homme s’amusait à lui répondre systématiquement « Oui, Marâtre » d’un air faussement contrit qui (du moins à ce qu’il supposait) commençait à taper sur les nerfs de belle-maman. Ceci étant dit, s’il gonflait un seul ballon de plus, Jaden avait la nette sensation qu’il allait lui-même se transformer en ballon de baudruche et s’envoler rejoindre Carl Fredricksen aux Chutes du Paradis. Anyway, s’il savait pertinemment que tout était désormais prêt pour l’arrivée de la Belle du Bal (et qu’il n’avait donc pas volé son auto-proclamation de pause syndicale), il sentait bien que la pause en question touchait à sa fin. Avec un soupir héroïque, Jaden sauta de son perchoir et atterrit souplement aux pieds des deux personnes qui conversaient visiblement autour d’un débat hautement polémique concernant la qualité des petits fours commandés au traiteur.

Il y eut un cri de surprise de la part d’une inconnue (probablement une collègue d’Evy ou en tout cas quelqu’un d’important, Jaden avait du mal à suivre, avec tous ces visages inconnus qui le dévisageaient comme s’il était l’enfant sauvage recueilli par charité chrétienne au sein de la famille Pastore), et un soupir agacé de la part de belle-maman elle-même, qui s’était depuis le temps habituée à la tendance casse-cou du surfeur. Jaden lui adressa un clin d’œil malicieux, Sky juché sur son épaule, la tête penchée sur le côté comme s’il découvrait la fameuse marâtre pour la première fois. Cette dernière jaugea son futur gendre d’un air inquisiteur, des pieds à la tête. Jaden se retint à grande peine de rouler des yeux au ciel. Il savait déjà ce qu’elle allait dire. Il n’était pas habillé pour la soirée.

Enfin. Il n’était pas non plus en tenue d’Adam, auquel cas le regard de belle-maman n’aurait pas été aussi long et inquisiteur (du moins l’espérait-il). Bref, trêve de digression. Jaden n’avait pas encore pris la peine de se changer, et arborait comme à son habitude un jean un peu usé, un t-shirt bleu-ciel qui faisait ressortir celui de ses yeux et sur lequel on vantait les mérites douteux de Venice Beach et surtout une chevelure en pleine imitation de Civil War. Face à Evy dans toute la gloire de sa tenue de soirée, il ressemblait à s’y méprendre à un figurant de Hair.

Par simple esprit de contradiction, et parce qu’il avait toujours eu l’impression de jouer dans une très mauvaise adaptation de La Marche de l’Empereur lorsqu’il était en costard, il avait décidé qu’il n’était pas question de se transformer en pingouin pour accueillir la belle de son cœur… qui savait parfaitement comment apprécier son style au quotidien, même si belle-maman ne comprenait pas par quel miracle la chose était possible. Aussi décida-t-il de couper court à la remarque qui germait déjà sur les lèvres de belle-maman.

- Aurais-je oublié de sortir les poubelles, belle-maman ? lança-t-il en esquissant un léger mouvement de tête poli en direction de la personne qui accompagnait ladite belle-maman.

Avant qu’Evy n’ait le temps de répondre, Toby surgit de nulle part en aboyant gaiment, les yeux rivés sur un Sky surexcité de pouvoir s’amuser avec son compagnon de jeu favori. S’ensuivit un moment de pure confusion durant lequel on n’apercevait rien d’autre qu’un nuage de fourrure rousse, parfois dorée, agrémentée par instant des cheveux blonds de Jaden, d’un bras ou d’une jambe tentant de s’extirper de la tornade de bonne humeur que représentaient les deux animaux. Le jeune homme éclata de rire, à demi étalé sur le sol, des brins d’herbes coincés dans les cheveux, Toby étalé sur son ventre et Sky qui sautillaient un peu trop gaiement sur un aspect de son anatomie qu’il aurait préféré garder intact.

Et le téléphone sonna.

Pour une raison qu’il ne comprit pas, Jaden cessa de sourire. Evy saisit son portable avec l’aisance de l’habitude. Elle était au téléphone à peu près toutes les trois minutes depuis les débuts des préparatifs. Alors pourquoi ce frisson glacé ? Les deux animaux s’étaient figés. Sky tremblait. Toby émettait un léger grognement, les oreilles baissées. Quelque chose se passait. Une sorte de communion, entre le chien et le chipmunk. Il y avait une tension presque palpable dans l’atmosphère autour d’eux, qui frappa le jeune homme de plein fouet. Quelque chose n’allait pas. Quelque chose de grave. Jaden cessa de respirer. Toujours assis par terre, il riva son regard sur les traits du visage d’Evy, avec l’étrange impression que sa vie en dépendait.

Par la suite, il fut incapable de se remémorer très exactement ce qu’il se passa, encore moins dans quel ordre les évènements se déroulèrent. Le bruit, les voix, les mouvements, les odeurs… Tout se mélangea en un capharnaüm assourdissant qui lui donna l’impression douloureusement nette que le monde était devenu fou. Ses doigts s’accrochèrent par instinct à la fourrure hérissée mais rassurante de Toby. Il sentait l’animal trembler tout contre lui. Lorsqu’Evy raccrocha avec une lenteur terriblement maîtrisée, son visage s’était métamorphosé. Elle se tourna doucement vers lui, et Jaden eut l’étrange sensation de la rencontrer pour la toute première fois. Il crut lire dans ses yeux une terreur qui n’avait pas de nom. Evy Pastore… Terrifiée ? Cette simple constatation lui donna envie de hurler d’effroi. Ce fut au moment où elle ouvrait la bouche qu’il réalisa qu’il était incapable d’émettre le moindre son. Immobile, tétanisé, le regard rivé sur sa belle-mère comme à la dernière chose qui avait encore un sens, il l’écouta, assis par terre, blotti contre un chien et un chipmunk comme aux derniers piliers de l’univers. C’était étrange… Ses paroles avaient un sens, et pourtant, il ne les comprenait pas. Ses mots voulaient dire quelque chose, mais il avait oublié quoi. Les yeux de Jaden vadrouillaient sur le visage d’Evy, à la recherche d’une faille. D’un indice qui lui confirme ce qu’il savait déjà : ce n’était rien de plus qu’une plaisanterie.


La perspective de ce qu’elle essayait de lui expliquer n’avait absolument aucun sens. Le cerveau du jeune homme semblait avoir cessé de fonctionner, et n’était plus en mesure que de répéter un seul mot, immédiat, simple et catégorique : NON. Non, ça n’était pas en train d’arriver. NON. Comme si une pensée, si simple soit-elle, avait pu remettre les choses à leur place. Jaden se sentit flotter. A moins que ce ne soit le sol qui se mit à se mouvoir sous lui… Il n’en était plus tout à fait sûr. Au fur et à mesure que les paroles insensées d’Evy rebondissaient en écho contre ses tempes, le monde s’éloignait de lui à une vitesse vertigineuse. La maison et ses guirlandes lumineuses lui semblaient à des kilomètres à présent, l’arbre juste à sa droite n’était désormais plus qu’une miniature au loin. Il était seul, au milieu d’une pelouse qui se transformait en sable mouvant. Jaden percevait avec une angoisse grandissante un bruit répétitif, comme une respiration sifflante et saccadée juste derrière son oreille… Puis il réalisa qu’il s’agissait de la sienne.

Autour de lui, du mouvement. Des cris, peut-être. Un brouhaha, un mélange de corps et de membres enchevêtrés en panique, façon Picasso. Evy semblait s’être évaporée, tel un oiseau de mauvais augure une fois la sentence prononcée. La chaleur du corps de Toby et les tremblements de Sky étaient les seules choses qui lui assuraient que le monde n’avait pas entièrement disparu. Le corps du jeune homme n’était plus qu’un poids mort. Jaden regarda tour à tour ses bras puis ses jambes dont il avait perdu le contrôle. Puis il sentit une douleur. Vive, piquante. Réelle. Si réelle qu’il en retrouva sa voix, le temps d’une exclamation presque soulagée. Sky l’avait mordu, comme si le petit écureuil avait compris comment mettre un terme à l’état d’apathie qui avait manqué d’engloutir son compagnon humain.

Avec une vivacité étourdissante, Jaden reprit véritablement conscience. Et presque tout aussi rapidement, autre chose se produisit. Après la défaite première de son corps, son cerveau cru bon de prendre immédiatement le relai et de relever les défenses, barricadant et protégeant coûte que coûte son esprit sain. Le jeune homme eut l’impression soudaine et déroutante de s’observer lui-même. Comme si ses pensées avaient été dotées du plus puissant des antivirus, il eut la sensation de voir, de sentir, de comprendre tout avec une clarté et une efficacité surprenante. Ce fut comme un électrochoc. En plein état dissociatif, Jaden se releva d’un bon, Toby et Sky sur ses talons. Il rejoignit aussitôt Evy à l’intérieur, qui donnait des ordres au reste des invités et hurlait qu’on lui trouve immédiatement une voiture pour se rendre à l’hôpital.

Son cerveau, qui avait décidé de le protéger en recouvrant d’un voile opaque la réalité de ce qu’il venait de se produire, lui dictait pragmatiquement la démarche à suivre. Etant donné le nombre d’invités garés de part et d’autre de l’allée et jusque devant le garage, sans compter les déboires bien connus de la circulation à Johannesburg, l’option de la voiture était une perte de temps considérable. Le taxi, pour la même raison, était inenvisageable. Le jeune homme avait l’intense conviction qu’il fallait qu’il rejoigne l’hôpital au plus vite. Sa vie en dépendait. Jaden eut la grande surprise d’entendre sa voix s’élever soudain, avec un calme et une maîtrise stupéfiante :

- Je prends la moto, annonça-t-il d’une traite en jouant des coudes à travers un brouillard de gens amassés autour de lui. Evy, montez derrière-moi si vous y tenez, ou rejoignez-nous en taxi avec Guiseppe. Je ne peux pas les laisser seuls plus longtemps.

Les ? Jaden ne se posa pas plus de questions. Lip et le bébé avaient besoin de lui. C’était tout ce que son cerveau avait bien voulu lui faire comprendre pour éviter de le laisser s’effondrer. Il ne sut pas comment il se retrouva avec un casque sur la tête et le moteur vrombissant à ses oreilles alors qu’il filait à travers les rues de Johannesburg à une vitesse vertigineuse. C’était étrange, ce sentiment de tout maîtriser alors même que tout lui échappait. Son cœur, il ne le sentait plus. Avait-il cessé de battre depuis l’annonce qu’on lui avait faite ?  Autour de lui, les lumières de la ville ressemblaient à des étoiles filantes, les bruits épars à des échos perçus sous l’océan. Rien d’autre n’importait que l’hôpital,  et ce qu’il gardait précieusement.

Combien de minutes, combien d’heures, combien d’années s’écoulèrent avant qu’il ne sente les marches de l’entrée sous ses pieds ? Il n’en avait pas la moindre idée. Cent ans pesaient sur ses épaules à mesure qu’il avançait en courant, le casque dans une main, le cœur dans une autre. Il courut encore, même lorsque l’odeur antiseptique et désagréable des couloirs de l’hôpital le prit à la gorge. Quelqu’un l’arrêta. Il stoppa net, ne s’entendit pas vraiment expliquer ce qu’il faisait là, mais quelqu’un d’autre surgit à sa gauche, une jeune fille de l’accueil dont la voix douce lui annonça qu’elle était en soins intensifs. Son état dissociatif persistant lui sauva de nouveau la vie et lui évita de se briser en deux à cette annonce. A la place, il demanda calmement qu’on lui indique l’endroit en question. Il s’y rua littéralement… Et s’arrêta net en manquant de se prendre les pieds dans les jambes d’un inconnu prostré sur une chaise non loin de l’endroit où l’on sauvait Lip.

Inconnu que Jaden mis quelques secondes avant de reconnaître, au milieu de la nuée de pensées désordonnées qui peuplait son état de choc.

- Riley… s’entendit-il lâcher soudainement, avec dans la voix une sorte de soulagement qu’il ne compris pas bien lui-même.

Il comprit encore moins bien ce qu’il se passa ensuite. Jaden croisa le regard de celui qu’il savait être la raison pour laquelle Lip était encore en vie, lorsque Riley releva la tête jusqu’à lui… Puis il sentit son corps esquisser un mouvement dans la direction du jeune homme. Avant d’avoir réalisé ce qu’il était en train de se passer, l’Australien se retrouva à moitié à genoux en face de Riley… qu’il serrait littéralement contre lui avec la force du désespoir. Lorsqu’il s’éloigna finalement, le regard de Jaden semblait hurler un « merci » silencieux.

Il se releva ensuite d’un bond, son état dissociatif jumelé avec une hyperactivité dangereuse compte tenu de la situation actuelle de son système nerveux. Un flot de paroles se déversa alors de ses lèvres, sans qu’il sache véritablement lui-même à qui il les adressait : à Riley ? A lui-même ? A l’infirmière qui passait ? Aux médecins à l’intérieur, qui ne pouvaient pas l’entendre ? A Lip ?

- Evy et Guiseppe ne devraient pas tarder. J’ai pris la moto. Plus rapide. Comment va-t-elle ? Son état est stable ? Catelyn m’a toujours dit que c’était bon signes, quand les médecins disaient ça. Qu’ont-ils dit ? Oh, il faut que je prévienne mes mères. Il faut que… Que s’est-il passé exactement ? Ils ont coincé les agresseurs ? Est-ce qu’elle était consciente ? Elle a dit quelque chose ? J’aurais dû rester avec elle plutôt que d’accrocher des guirlandes. Comment va le bébé ?

Une décharge électrique lui remonta le long du dos à ces derniers mots, et il s’appuya contre un mur pour éviter de s’effondrer. Une odeur métallique lui remonta jusqu’aux narines. Un frisson de terreur lui glaça les sangs lorsqu’il en comprit la provenance. Les mains et les vêtements de Riley en étaient couverts. De même que son t-shirt, à lui, au moment où il avait serré Riley contre lui. C’était l’odeur du sang de Lip qui tâchait le bleu de son t-shirt, et celui de ses yeux.



crackle bones
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