♣ Parles nous un peu de toi ? Je...hm...je n'ai pas grand chose à dire sur moi. Je crois que je suis quelqu'un qui aime aider les autres. Tout simplement. En fait...en fait ma mère était serveuse dans un petit bar du Colorado. Elle m'a élevé toute seule et m'a toujours dit que si je le voulais, je pouvais faire de grandes choses. C'était quelqu'un de bien. Elle est morte. Elle m'a tout donné. Tout appris. Son amour pour les gens et pour la justice. C'était quelqu'un de bien...et je crois que je le suis aussi, aujourd'hui. Je me suis battu pour arriver où je suis. J'ai eu des bourses dans les meilleurs université des Etats-Unis pour me retrouver ici. Enfin pas ici, ici. Ici, directeur général d'une entreprise de bâtiment à New York. Ma vie a changé. J'ai décidé de tout plaqué. Je ne suis pas changeant d'habitude. Je suis même un peu trop stable et sérieux. Je ne suis pas quelqu'un d'aventureux ou de...comment dire...genre j'ai du fric et je fais le tour du monde avec...pas vraiment. J'ai plutôt tendance à être conservateur. Ma mère disait de moi que j'étais quelqu'un d'idéaliste. A croire que le monde pouvait changer...c'est sa faute en fait. Parce qu'elle l'était, elle, idéaliste. Avec moi. Elle a cru que je deviendrais quelqu'un de bien. En fait, elle ne m'a pas vu aussi bien qu'elle l'espérait. J'ai trahi sa confiance. Aujourd'hui je voudrais honorer sa mémoire. Je n'étais pas quelqu'un de bien. Mais ça à changer. J'ai changé. ♣ Pourquoi avoir posé tes valises en Afrique du Sud ? Pourquoi l'Afrique du Sud...C'est une excellente question ! Je ne dirais pas que j'ai tourné un globe et posé mon doigt au hasard...mais c'est quand même plus ou moins ça. En fait...Je crois que ce qui m'a poussé ici, c'est un employé de l'entreprise où j'étais. Il venait de Johannesburg. Un jour...un jour on a eu l'occasion de discuter tous les deux. Il m'a parlé de son pays, de la pauvreté qu'il y avait. Il m'a parlé de sa famille qui vivait dans un bidonville. Du fait qu'il envoyait chaque mois une somme d'argent pour les aider à vivre mieux. Il m'a parlé de son frère...tué par un gang. Ce n'est pas très engageant, je l'avoue. Mais dans mon idée, dans mon parcours que je voulais entreprendre...je voulais aider quelque part et c'est ici que j'ai atéri. Ca aurait pu être aussi en Inde, ou je ne sais où. Mais cet homme, cet homme était originaire d'ici. ♣ Pourquoi avoir choisi Giving For Africa pour faire ton bénévolat ? Il n'y a pas de raison particulière. Disons que c'est celle qui brasse le plus de bénévoles. Elle permet de couvrir un nombre important de travaux différents. Elle est reconnu mondialement, ce qui n'est pas sans me déplaire. Ca permet de ne pas partir dans des embrouilles quelconques. Voilà. Il me semble avoir tout dit. ♣ Quelles ont été tes premières impressions en arrivant sur place ? Mes impressions...énormément de travail. Les bénévoles sont tous impliqués et c'est parfois même effrayants. On est tous différents. Mais mon choix d'être ici n'est ni une obligation ni un choix de vie. Je me perds dans ces regards et j'ai l'impression d'être parfois seul au monde, malgré tout ce monde qui grouille. Je crois...je crois préféré le bidonville. Ces enfants qui jouent avec tout et rien et ces regards pleins de...remerciements pour ce que nous faisons pour eux. J'aime cette sensation d'avoir tout fait pour aider une famille à la fin de ma journée. Rentrer à GFA...c'est étrange de savoir que l'on dort dans un confort autrement plus élevé que ces familles que l'on essaie d'aider...j'aimerai pouvoir faire plus encore.  ♣ Comptes-tu prolonger ton séjour parmi nous ? J'en ai l'intention, oui. Si vous voulez bien de moi, évidemment ! Je suis indépendant financièrement et je n'ai pas à m'inquiéter d'une vie ailleurs qu'ici. Rien ne peut me faire partir d'Afrique du Sud.