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 You should keep your gates closed || Max' ♥

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MessageSujet: You should keep your gates closed || Max' ♥   You should keep your gates closed || Max' ♥ EmptyVen 3 Avr - 23:30


You should keep your gates closed
♫ Song
Je sais pas ce qu’il y a dans tes yeux quand tu me regardes. De la tristesse ? du mépris ? de la pitié ? de l’amour ?... Peut-être seulement de l’indifférence. Je demande pas à avoir toutes les réponses, je demande simplement un signe, n’importe quoi fera l’affaire...



« Sois prudente Euphi’ » La grande rousse s’était arrêtée nettement sous le poids des paroles de son géniteur, sa longue toison de flammes était nouée dans une tresse parfaitement symétrique, elle le toisait avec une certaine tristesse de ses grands yeux azures. Un physique qui le déchiquetait de l’intérieur tant les traits de sa fille aînée se superposaient parfaitement avec l’image de sa défunte épouse. « Promis. » Fébrile murmure qui s’infiltrait de ses lèvres mi- enfant, mi – femme. Et dans la lueur étouffante du soleil africain, elle disparaissait laissant à Logan un sentiment de vide. Chaque jour c’était le même schéma qui se répétait en boucle, d’abord le jeune Priam partait aux aurores, évitant l’homme et sa sœur, puis la petite dernière ; Lyn pleurait, quémandant les bras de son père et enfin Euphémia sortait de sa chambre ravissante et chaleureuse. Chaque matin il répétait la même chose, des mots emplis d’une inquiétude parfois envahissante, ce n’était pas les propos d’un père un peu trop aimant, ses mots étaient ceux d’un homme qui n’avait que trop perdu. Et chaque jour, pendant que la petite Lyn et ses grands yeux le toisaient avec la curiosité innocente d’un bébé il restait silencieux devant cette porte encore ouverte, il attendait patiemment le retour de l’un de ses enfants. Il n’en était rien d’autre qu’un silence lourd et affligeant.

Lyn s’agitait dans ses bras, réclamant son petit déjeuné ; Logan posa ses lèvres rêches et entourées d’une barbe grise sur le front de sa petite dernière. Parfois, lorsqu’il plongeait ses iris dans celles de l’enfant encore trop jeune pour penser ; il enviait sa condition, son ignorance tout autant qu’il redoutait le jour où elle serait assez grande pour poser la question qu’il redoutait par-dessous tout. Où était sa maman. Au ciel, répondrait-il. C’était douloureux. Le père de famille reposa sa fille à l’intérieur de son petit parc pour enfant et il s’attelait comme chaque matin à lui préparer son biberon au lait et au chocolat. Lyn n’était pas une enfant difficile, elle s’acclimatait bien au paysage brûlant, elle aimait beaucoup sa tante et tantôt Logan se disait qu’il avait pris la bonne décision avant de se rendre compte que contrairement à ses deux filles, son Priam, lui, n’était que torture et autodestruction. C’était une dualité constante pour le soldat qui ne faisait que se muer dans un silence douloureux lorsque ses yeux observaient les joues colorées de coups de son fils, lorsque ce dernier s’enfermer dans sa chambre et ne sortait que pour se nourrir  et encore. C’était un cri de détresse silencieux. Logan enviait même l’époque où son garnement l’insultait de tous les maux du monde.

Dans un soupire, il glissa ses doigts dans ses cheveux humides et bouclés, les cernes ne cessaient de se creuser au fil des jours. Tenir les apparences n’était pas une chose facile pour un homme comme lui, parfois il retrouvait le sourire lorsque sa belle – sœur plaisantait avec sa progéniture ; il y avait dans ces rares moments un souvenir chaleureux qui naissait en lui. Souvenir qui s’éclipsait chaque nuit, lorsqu’il se tournait à l’intérieur de son lit. L’avantage de ses nombreuses sorties nocturnes était l’épuisement avec lequel il rentrait, s’affalant sur son canapé, au milieu de la nuit, sa plus grande fille déposait une fine couverture sur son corps de vieux loups. La sonnerie hystérique signifiant que le biberon était enfin prêt le sortit de ses pensées morbides. Lentement il attrapa la petite boule qui lui tendait les bras en souriant, s’installant devant une télévision sur laquelle le noir remplaçait les programmes habituels ; il posa ses yeux ridés sur l’enfant qui se délectait de son repas.   A chaque sourire innocent, ses poumons manquaient d’air, depuis six mois il n’était qu’une ombre qui tenait le coup principalement pour préserver ses enfants du monde qui l’entourait. « Je t’aime ma chérie. » Murmurait-il à l’attention de l’enfant qui lui offrit en retour un sourire qui s’étirait jusqu’à ses grands yeux ronds. De nouveau un baiser se posa sur son front ; Logan appréciait quelque peu ces rares moments silencieux où les gestes étaient plus efficaces que les mots. Après tout, il n’avait jamais été homme doué en parole.  Tout du moins c’était ce que Lyanna ne cessait de lui répéter.

La petite fille repoussa son biberon d’un geste brutale ; le père déposa le réceptacle sur sa table basse ; récemment retaper de ses propres mains ; puis il fit les cents pas. L’enfant se blottissait contre son torse, jouant parfois avec ses boucles comme l’avaient fait auparavant ses deux aînés. Le silence ce faisait lourd, jusqu’à-ce qu’il fut intercepter par les faibles coups contre sa porte d’entrée. Logan glissa sa main sur la couche-culotte de sa petite fille, l’aidant à tenir contre lui. Pendant qu’il traversait le grand salon presque vide, dans lequel quelques cartons étaient encore présents, il sentait son cœur battre si fort qu’il crut que ce dernier allait chuter de sa poitrine. Il était comme ces nombreuses épouses attendant le retour d’un soldat ; enclin aux larmes si jamais on venait lui annoncer que l’un de ses bambins s’était blessé gravement. Toutefois, son visage marqué d’inquiétude avait relativement vite disparu pour laisser place à un certain agacement lorsqu’il vit la petite brune qu’il dépassait de toute sa hauteur qui était plantée sur ses deux jambes face à lui. L’assistance sociale qui ne cessait de lui chercher des poux depuis quelques semaines, depuis que Priam s’était encore battu contre un type de son université ou peut-être était-ce ailleurs ? Il avait abandonné depuis un moment. « Mlle Jacobs ? Que me vaut une visite si matinale ? » Sa carrure imposante s’était décalée légèrement sur la droite, tandis que de ses yeux assombris par les combats et les pertes scrutaient la petite brune. Son épaule s’appuyait contre le cadre de sa porte. Lyn, elle, continuait de jouer avec les longues boucles humides comme si le monde qui l’entourait ne pouvait la toucher tant qu’elle se trouvait dans les bras de son père. «  Est-ce que vous êtes venue vérifier que toutes mes prises électriques sont aux normes ? » Il plaisantait à demi – mot, puisqu’en réalité il connaissait parfaitement la raison de sa présence en ces lieux. Priam. Il soupira, laissant la jeune femme entrer, déposant la petite boule dans son parc il déposa une vieille peluche en forme de lion dans les bras de l’enfant. Sans porter attention visuelle envers l’assistante sociale, il sortit deux tasses de son placard. « Café ou thé ? » Questionnait-il en attendant qu’elle ne daigne annoncer la couleur du problème auquel il devrait faire face. Bien que l’homme qu’il était, faisait preuve d’une assurance presque étouffante il ne pouvait réprimer la boule d’angoisse qui s’était logée en son bas ventre.
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MessageSujet: Re: You should keep your gates closed || Max' ♥   You should keep your gates closed || Max' ♥ EmptyDim 5 Avr - 3:48

You should keep your gates closed
“Pain is a pesky part of being human, I've learned it feels like a stab wound to the heart, something I wish we could all do without, in our lives here. Pain is a sudden hurt that can't be escaped. But then I have also learned that because of pain, I can feel the beauty, tenderness, and freedom of healing. Pain feels like a fast stab wound to the heart. But then healing feels like the wind against your face when you are spreading your wings and flying through the air! We may not have wings growing out of our backs, but healing is the closest thing that will give us that wind against our faces.”
Son regard était rivé sur les mots inscrits à l’encre bleue, mâchouillant le pauvre stylo de plastique de même couleur. Ces mots, elle les connaissait par cœur maintenant. Elle serait capable des récités sur le champ si on lui demandait. Ce qui n’arriverait pas. Elle le savait. Ici, il n’y avait personne pour surveiller chacun de ses faits et gestes, personne lisant le dossier derrière son épaule comme si elle avait besoin de soutien pour lire, pour réfléchir. C’était différent de ce qu’elle connaissait depuis sa sortie de l’université. Un poids avait quitté ses frêles épaules en mettant un pied dans le centre de Giving for Africa. Ici, personne ne s’attendait à ce qu’elle devienne le prochain tueur en série faisant la une des journaux, comme si la folie de son père était quelque chose dont elle avait hérité, quelque chose coulant dans ses veines. C’était un nouveau départ, ici, personne ne savait d’où elle venait, personne ne faisait de recherche sur son passer, sur ce qu’elle avait traversé pour en être arrivé là. Ou du moins, personne ne lui en faisait la remarque. Ce changement, la jeune fille essayait toujours de s’y faire. Regardant les gens qui l’approchait sans chercher le moment où son interlocuteur allait l’attaquer, lui faire une remarque qui enflammerait sa culpabilité une nouvelle fois. Pendant des années, Maxyne avait fait de son mieux pour cacher ce sentiment derrière un air indifférent, essayant de ne pas être touché par les remarques désobligeantes des uns comme par la curiosité des autres. Elle répondait évasivement aux questions, ignorait les commentaires avec brio. Mais derrière ses sourires enfantins et son air enjoué, il y avait encore cette petite fille aux espoirs brisés qui regardait son père être poussé dans une voiture de police. Un soupir passa les lèvres boudeuses de la jeune femme alors qu’elle se calla davantage contre le dossier de sa chaise de métal. Le style retomba sur le bureau alors que ses doigts se perdirent dans ses cheveux.

« Mademoiselle Jacobs? » Son regard se leva pour rencontrer le visage de l’inconnu qui venait de l’interpellé d’une voix timide. Comme s’il avait peur de déranger le grand méchant loup pendant sa sieste. Le visage de la jeune femme s’illumina d’un sourire alors qu’elle nota la présence du jeune homme, l’invitant à entrer d’un mouvement de main, fermant le dossier de l’autre. Le gamin à la peau couleur cacao s’avança, visiblement mal à l’aise. «  Que puis-je? » Décida-t-elle de demander, son ton feutré invitant et doux. Maxyne, c’était ce mélange contradictoire de douceur et d’énergie, déstabilisante autant dans ses propos que dans ses réactions.  Elle n’avait, cependant, pas une once de malice, pas une once de méchanceté. Elle était de ces gens qui e sentiment mal lorsqu’elles doivent tuer une araignée se baladant sur le parquet de la cuisine. Son caractère invitant ne semblait pourtant pas aider le jeune homme à se sentir confortable ou à l’aise. Il se trémoussa sur sa chaise. « Quelques enfants ont démontré l’envie de créer une équipe de foot. Comme y’en a chez vous. Donc, enfin… je me demandais si vous ne connaissiez pas quelqu’un désirant les superviser. Leur apprendre. » Le visage de la petite brune marqua un temps de surprise, ne sachant pas trop quoi dire ou faire. Ce n’était généralement pas vers elle que les gens allaient pour ce genre de requête. Elle s’occupait généralement des adoptions, des cas de violences conjugales, de réhabilitation sociale. Pas d’équipe de sport. Elle toisa l’homme de ses grands yeux clairs, comprenant pourquoi c’était vers elle qu’il s’était tourné. Elle qui se retrouvait si souvent avec ses enfants à chasser un vieux ballon tout cabossé. Elle finit par secouer la tête, déclarant qu’elle allait y réfléchir et qu’ils en parleraient dans la semaine. Sans demander son reste, il la laissa avec ses dossiers, avec une hâte qui lui arracha un sourire. Elle avait encore du mal à se faire à ces discussions, celles remplies d’incertitudes, de malaise à demander. Elle était là pour cela, non?

Il lui fallut moins d’une heure pour se retrouver devant la porte des  Fitzsimons, descendant de la voiture d’un état pitoyable qu’elle avait pu emprunter. La présence de Maxyne dans sur ce porche n’était pas un hasard. Cela avait un lien avec le jeune garçon au regard hanté par de mauvais souvenirs et la visite de l’inconnu dans son bureau le matin même. Priam était un garçon plein de ressources, quelqu’un qui pourrait aller loin dans la vie s’il était bien guidé. C’était également un garçon rempli de démons et de colère qu’il exprimait à l’aide de ses poings plutôt que de façon constructive. Elle avait fait sa rencontre quelques semaines plutôt, peu après son arrivée ici, après que l’adolescent ait mis son poing au visage d’un garçon de son université. La situation était cocasse, elle devait l’avouer, mais quand même inacceptable. Se décidant enfin, elle toqua à la porte, espérant y voir le père de famille, bien qu’elle se doute qu’il n’apprécierait pas nécessairement sa présence chez lui. Tant pis. Max avait l’habitude de ne pas avoir sa place chez les gens, depuis le temps, ça ne la touchait plus. La seule famille qui l’avait toujours accueilli à bras ouverts était celle de sa meilleure amie. Sans doute parce que cette famille était aussi étrange que la sienne, d’une façon bien différente. L’homme apparut dans le cadre de porte, la petite dernière de la famille dans ses bras, la surplombant de toute sa hauteur, visiblement peu ravie de la voir là. « Monsieur Fitzsimons. » salua-t-elle en retour, les mains enfoncées dans les poches de son short en jeans. Son regard tomba sur l’enfant qui l’observait en silence et elle ne put s’empêcher de lui faire une petite grimace amusante pour arracher un sourire à la gamine. Ce qui fonctionna brièvement avant que le bébé ne retourne son attention sur son père. Ce dernier fit une plaisanterie à laquelle elle répondit en haussant un sourcil. « Si j’étais vous, j’éviterais de me faire confiance avec les prises électriques. » Elle était bien capable de se mettre un doigt dans ladite prise sans le vouloir.

Elle finit par suivre Logan à l’intérieur, l’observant interagir avec sa fille sans un mot. Elle était l’observatrice qu’elle avait toujours apprécié être. Regardant les gens dans leurs habitats naturels, observant leurs routines sans intervenir. Ça faisait partie de son métier. Elle observait pour mieux intervenir, pour comprendre ce qui clochait dans le quotidien des gens. Maxyne n’avait pourtant pas besoin de chercher où était le problème dans la famille de Logan. La mort avait frappé. Emmenant avec elle toute la douleur et l’impuissance imaginable. La culpabilité aussi. Elle la connaissait suffisamment, cette vieille amie, pour la reconnaître quand elle la voyait. Logan était un bon père, un homme bon et droit, qui cherchait à faire de son mieux. Il ne savait simplement pas comment gérer trois enfants à lui seul dans une situation aussi délicate. Elle pouvait comprendre. Elle aimerait aider. Cependant, elle n’avait pas la solution magique. Elle ne pouvait rien faire sinon de se montrer présente quand Priam se pointait à son bureau en voulant discuter avec elle. « Qu’importe. » C’était sa façon à elle de lui dire qu’elle prendrait comme lui. Elle alla prendre appui sur l’îlot de la cuisine, observant la pièce du regard en se demandant comment emmener la chose. « Comment allez-vous? J’espère ne pas déranger. » Elle se mordilla nerveusement la lèvre inférieure sans le quitter des yeux. Elle savait que ce n’était peut-être pas le bon moment, que lui aussi avait une vie. Elle aurait peut-être mieux fait de lui téléphoner avant de débarquer comme un cheveu sur la soupe. Réfléchir avant d’agir, ce n’avait jamais été dans sa nature, malheureusement. Elle réfléchissait toujours après coup, ce qui était franchement inutile.
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MessageSujet: Re: You should keep your gates closed || Max' ♥   You should keep your gates closed || Max' ♥ EmptyJeu 9 Avr - 12:40


You should keep your gates closed
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Je sais pas ce qu’il y a dans tes yeux quand tu me regardes. De la tristesse ? du mépris ? de la pitié ? de l’amour ?... Peut-être seulement de l’indifférence. Je demande pas à avoir toutes les réponses, je demande simplement un signe, n’importe quoi fera l’affaire...



Il y a des rencontres qui vous laissent indifférents, d’autres non, par la force des choses et la carrière qu’il avait choisi Logan était habitué aux vas – et – viens des âmes qui foulaient cette planète, il avait encaissé plusieurs pertes, tantôt plus douloureuses, tantôt un peu moins affligeantes. Maxyne était une belle rencontre, au début Logan n’avait été que méfiance envers la brune qui était venu ici, un beau matin, dossier sous le bras, elle venait parler de Priam, des difficultés sociales qu’entretenait l’enfant avec ses camarades. Logan n’était pas dupe, il lisait dans le regard azur de la brune une certaine suspicion quant à  la façon dont il jouait son rôle de père. Avec le temps elle avait réussi à gagner la confiance du soldat mis à genou par la vie, de son côté l’homme était profondément respectueux de tout ce qu’elle fournissait pour aider sa progéniture, loin du professionnalisme trop carré de certaines assistantes sociales, elle n’avait émis aucun jugement vis – à –vis du paternel. Jamais Logan n’avait douté de ses capacités et jamais il ne l’avait jugé sur son passé que trop connu des médias dans son pays natal. Maxyne était un être humain à part entière, une femme qui n’hésitait pas à se faire violence pour le bien des autres, une femme incapable de faire de mal à une mouche, bien loin de l’image répugnante de l’homme qui lui avait donné la vie. Logan ne se souciait guère, aux yeux du soldat elle était une jeune femme de valeur qui lui rappelait parfois la douceur angélique de son épouse. « Monsieur Fitzsimons. » Elle prononçait son prénom avec un certain professionnalisme mêlé à la douceur naturelle, planté devant lui les mains dans les poches, elle n’affichait aucunement un air grave, tout au contraire, son corps respirait la malice ce qui rassurait le père de famille. Persuadé qu’elle n’était ici que pour lui rappeler que son fils était instable et qu’il s’était encore attiré des ennuis. La boule qui s’était logé dans son bas – ventre venait de prendre une forme plus minime, elle restait néanmoins ancré dans ses tripes, comme toujours. Le brun aux cheveux bouclés la fit entrer, laissant la porte entrouverte derrière sa carcasse usé. Il s’était surpris à dire quelques mots sur le ton de la plaisanterie, la joie de vivre de Maxyne était contagieuse, c’était quelque chose qui l’étonnait toujours malgré les nombreuses fois où il avait tendance à l’oublier. « Si j’étais vous, j’éviterais de me faire confiance avec les prises électriques. » Logan esquissa un sourire paternel, imaginant facilement la petite brune se coincer les doigts dans l’une des nombreuses prises défectueuses de son logement, elle était typiquement ce genre de femme un peu trop tête en l’air dans la vie de tous les jours, paradoxalement, elle savait exactement ce qu’elle faisait lorsqu’elle s’occupait des enfants. Il admirait beaucoup la solidité dont elle faisait preuve.

Lyn était encore trop jeune pour comprendre tout ce qui l’entourait, toute l’innocence de l’enfant ne lui avait pas été arrachée pour le moment, ainsi Logan aimait observer la petite fille aux cheveux de nourrissons qui gazouillait et s’extasiait en entourant de ses petits bras la vieille peluche. Une peluche que la belle – sœur de Logan lui avait offerte à la naissance et qui ne quittait plus l’enfant depuis ce jour. Le regard absorbait par ce qu’il faisait, Logan demanda par politesse ce que l’assistante sociale désirait boire. « Qu’importe.[/color] » Il hocha silencieusement son visage, prenant soin de doser correctement les grains de café à l’intérieur du réceptacle. « Je vous préviens, ma femme avait pour habitude de me dire que mon café est certainement le plus infecte qu’elle n’avait jamais bu. » Il souriait tristement, tournant le dos à la petite brune qui s’était installée et avait pris ses aises naturellement habituée à cette bâtisse que Logan retapait lorsqu’il ne travaillait pas, pour garder son esprit loin de celle qui hantait ses songes. Lyanna aimait beaucoup se moquer des talents culinaires de Logan, lui, le soldat habitué aux boites de conserves et à la restauration rapide avait dû apprendre en secret à cuisiner pour impressionner son épouse. Rien n’avait changé, c’était certainement le plus douloureux pour lui, Lyanna n’était plus là, elle ne pouvait plus rires aux éclats lorsqu’ils faisaient cramer les repas de famille et pourtant rien ne changeait en lui. Le père de famille scrutait le paquet de cigarette à côté de la cafetière, il avait arrêté la nicotine à la naissance de sa fille aînée et après une énième dispute avec son fils il en avait racheté un autre. Néanmoins la petite boite contenant des tubes cancérigène restait encore emballée. « Comment allez-vous? J’espère ne pas déranger. »  Logan pivota sur lui – même, appuyé contre sa cuisine, les bras croisés contre son torse. Il observait la jeune femme de la même façon qu’il observait sa fille aînée lorsqu’elle lui posait cette question.

Logan n’allait pas bien, en réalité, il n’irait jamais bien, jamais plus il ne rirait à s’en faire mal à la gorge et au ventre. Il ne faisait que vivre par procuration, néanmoins la douleur, elle, n’était plus aussi tranchante et étouffante qu’à ses débuts, il arrivait à apprécier un matin ensoleillait lorsque tout ne le ramenait pas dans le passé. Il haussa les épaules en silence, en œil attentif à l’enfant qui semblait s’endormir lentement à l’intérieur de son lit pliable. « Je fais aller, mais je dois dire que j’aime beaucoup cet endroit, les gens me paraissent moins hypocrites qu’au pays et puis Arabella m’aide beaucoup avec les enfants. Euphémia adore cet endroit. » Il lui offrit un sourire poli et tristement mélancolique avant d’être perturbé par le hurlement de la cafetière. Logan se retourna, attrapant le petit socle en verre dans lequel gisait un liquide aussi sombre que son cœur, déversant le liquide dans les tasses, il déposa le réceptacle sur le large ilot central. « Et non vous ne me dérangez pas, et vous est-ce que ça va ? Le travail n’est pas trop pénible ? » Questionnait-il tout en tirant un tabouret tout en hauteur, construit de ses mains, il prit place trempant ses lèvres charnus sur le bord de sa tasse. Le café était sa drogue, depuis des années il ne cessait d’enchaîner les tasses pleines aux aurores. Enlaçant le mug de porcelaine entre ses mains recouvertes de plaies. Il questionna la jeune femme du regard pendant de longues secondes. « Est-ce que Priam a encore fait quelque chose de mal dont je ne suis pas au courant ? » Une libération dans un souffle rauque et grave. Ses rides s’approfondissaient chaque fois qu’il pensait retrouver son fils dans des situations qui le dépassaient. Au fond, il n’était qu’un père, un bon père dramatiquement touché par la perte de son pilier irremplaçable qui tentait de tenir du bout des doigts sa famille.
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MessageSujet: Re: You should keep your gates closed || Max' ♥   You should keep your gates closed || Max' ♥ EmptyMar 14 Avr - 3:30

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“Pain is a pesky part of being human, I've learned it feels like a stab wound to the heart, something I wish we could all do without, in our lives here. Pain is a sudden hurt that can't be escaped. But then I have also learned that because of pain, I can feel the beauty, tenderness, and freedom of healing. Pain feels like a fast stab wound to the heart. But then healing feels like the wind against your face when you are spreading your wings and flying through the air! We may not have wings growing out of our backs, but healing is the closest thing that will give us that wind against our faces.”
La première fois qu’elle avait rencontré Logan, elle avait cru avoir affaire à un autre de ces parents négligents, de ces gens qui n’ont que faire du bien-être de leurs enfants aussi longtemps qu’eux-mêmes soit bien dans leur peau. Elle s’était rapidement aperçue que ce n’était pas le cas. Que Logan avait à cœur le bonheur de ses enfants, ce n’était qu’un père dépassé par le drame qui avait frappé sa famille, un homme endeuillé par la perte de sa femme. Il se retrouvait avec une jeune adulte qui essayait d’agir en mère de famille, un adolescent rebelle et rempli de colère et un bébé entièrement dépendant sur les bras. Ce ne devait pas être facile tous les jours, mais il semblait tenir bon. Du moins, du mieux qu’il le pouvait. C’était ce qui avait attiré la sympathie de la petite brune en premier lieu. La façon dont il essayait d’éduquer ses enfants, quittant le monde qu’il connaissait pour venir en Afrique afin d’avoir l’aide nécessaire. L’aide de la seule famille qui sembla lui rester; une rouquine adorable qu’elle avait elle-même croisée une ou deux fois au centre, la tante des enfants. Quelque part, Maxyne l’admirait. Elle aurait aimé avoir la force de qui animait l’homme, celle de continuer même quand on avait envie de rendre les armes et de ne plus se relever. Elle savait que ce n’était pas toujours facile pour lui, que par moment, il avait aussi envie de rendre les armes et de simplement ne plus soulever sa carcasse de son lit. Mais il le faisait. Pour arracher un sourire au visage trop sérieux d’Euphémia, pour essayait de tempéré les colères des Priam, pour veiller aux besoins de la petite Lyn. Malgré tous ses soucis, Logan n’avait pas hésité à l’accueillir chez lui sans le jugement auquel elle s’attendait venant d’un Américain. Il ne l’avait pas regardé avec dégoût lorsqu’elle s’était présentée, tendant la main vers lui. Elle lui était reconnaissante de ne jamais avoir fait de remarque sur sa propre famille.

La demeure des Fitzsimons était bien différente des petites maisons du Centre de Giving for Africa, au contraire, plutôt que de petites maisons identiques et contenant un mobilier loin d’être harmonieuse ou luxueuse, le tout étant fait principalement pour ne pas abîmer la nature entourant le Centre. La maison de Logan était, cependant, de celles de la classe moyenne standard, pas trop luxueuse, mais quand même plus grande que celle de l’assistante sociale. Avec des prises défectueuses, nota-t-elle malgré elle dans un coin de sa tête alors qu’elle suivait l’homme dans la cuisine, non sans un dernier regard au bébé qui avait jeté son dévolu sur sa peluche. Un sourire éclaira le visage de la jeune femme devant les propos du père de famille. « Ne vous en faites pas, il ne peut pas être pire que celui qu’on nous sert au Centre. » répondit-elle d’un ton amusé, se souvenant sans mal de la fois où la personne charger de faire le café avait oublié de mette un filtre dans la cafetière. Ils avaient eu le droit à une bouette ayant la consistance du sable mouillé, ce qui n’était pas très ragoûtant. Maxyne n’était pas non plus de ces gens qui se plaignent pour un tout ou un rien, bien consciente que plus que la moitié de la population avait à peine un repas par jour, sans parler de l’eau potable de plus en plus rare, elle préférait de loin ne pas se plaindre le vendre plain. Elle était choyée, malgré les horreurs qu’elle avait pu vivre ou voir, malgré le fardeau qu’elle portait sur ses épaules, elle préférait donc se concentrer sur des choses beaucoup plus constructives que le goût d’un café ou les douches froides et rationnées. Sa récente rencontre avec Leighton lui rappelait à quel point certaines personnes n’avaient pas les bonnes valeurs, à quel point certains pouvaient être si égoïste qu’ils se souciaient plus de leurs chaussures que du futur de ces enfants pour qui elle-même se démenait comme une furie. C’était plus que frustrant, à la fin.

Logan se retourna vers elle, les reins appuyés contre la surface plane, les bras croisés sur sa poitrine. Il l’observait comme si elle était une enfant qu’il devait protéger. Ce n’était pas le cas. Elle n’était pas sa fille, il n’avait pas besoin de lui mentir, d’enfiler un masque pour lui faire croire que la vie était belle et merveilleuse. Ce n’était pas le cas, elle le savait pertinemment. Elle savait comment l’homme pouvait être blessé par la vie, à quel point cette même vie était injuste et cruelle. Elle le savait. Contrairement à ce qu’il pouvait croire, elle n’était une plus une enfant depuis longtemps. Elle n’avait plus cette innocence caractéristique aux gamins de riche. La réponse de l’ancien militaire n’était pas vraiment surprenante, comme s’il évitait le sujet qui fait mal, comme si ne pas en parler rendait tout plus facile. Max se contenta de hocher la tête un moment, ses doigts venant encercler la porcelaine chaude. « Ça vous manque… les États-Unis, je veux dire. Les souvenirs qui y sont liés, la familiarité qui vient avec?» Sa voix était douce, bien que ses prunelles étaient concentrés sur ses mains, n’osant pas vraiment planter son regard dans celui de l’homme qui lui faisait face. Ce serait mentir de dire qu’elle n’avait pas le mal du pays, juste un peu. Pas suffisant pour retourner dans sa ville natale, dans ce monde qui l’avait détruit à coup de grands titres dans les journaux nationaux. Elle finit par relever le visage vers Logan, ses traits toujours doux se voulant rassurant. « C’est bien, d’avoir de la famille, autant pour vous que pour les enfants, j’imagine. Puis éventuellement, Lyn aura besoin d’une figure maternelle.» Comme elle aurait dû s’y attendre, la question lui revint et elle prit quelques secondes pour rassembler ses idées, essayant de formuler comment elle se sentait vis-à-vis de son nouveau travail. Elle se mordilla légèrement la lèvre inférieure avant de repousser une mèche de cheveux qui lui barrait la vue. « Ça va, mieux que je ne l’aurais imaginé, en réalité. » Elle lui offrit un sourire sincère, l’observant de la tête aux pieds.

Max porta la tasse de porcelaine à ses lèvres pleines, les trempant dans les liquides chauds pour en tester à la fois le goût et la chaleur avant d’en siroter une gorgée. Elle laissa la chaleur l’envahir, comme si la température n’était pas suffisamment élevée comme ça. C’était un peu la preuve que les habitudes ont la vie dure. Elle plissa légèrement le nez en reposant sa tasse sur le plan de travail. « Votre femme ne mentait pas, mais c’est quand même moins terrible que le jus de chaussette dont j’ai l’habitude. » Puis vint la question qui devait brûler les lèvres du père de famille depuis le début, celle concernant son fils rebelle. Elle savait que ce ne devait pas être facile pour lui de devoir gérer une boule de colère pure. Elle avait passé suffisamment de temps avec le gamin pour savoir que ce n’était pas non plus facile pour lui, qu’il était rongé par la culpabilité, par la mort de sa mère, qu’il ne savait comment la gérer. « Non. Du moins, pas à ce que je sache.» Elle se redressa légèrement, posant ses mains à plat sur l’îlot sans quitter Logan des yeux, un petit sourire naissant sur ses lèvres, un sourire qui se voulait rassurant. « Mais c’est bel et bien pour lui que je suis là. Certains enfants du centre ont demander à créer une équipe de foot et on cherche un entraîneur, donc, je me demandais si ça vous dérangerait que je demande à Priam. Ça pourrait lui faire du bien de contrer son énergie sur quelque chose de positif. » Maxyne n’était pas de ceux qui tournent autour du pot, elle préférait le chemin le plus direct. Et puis, le père de famille devait avoir autre chose à faire que supporter sa présence chez lui.

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MessageSujet: Re: You should keep your gates closed || Max' ♥   You should keep your gates closed || Max' ♥ EmptyMar 21 Avr - 22:18




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Je sais pas ce qu’il y a dans tes yeux quand tu me regardes. De la tristesse ? du mépris ? de la pitié ? de l’amour ?... Peut-être seulement de l’indifférence. Je demande pas à avoir toutes les réponses, je demande simplement un signe, n’importe quoi fera l’affaire...



Il y a des portes qu’il vaut mieux garder closes, pour des raisons personnels, sociales, peut-être humaines ? Logan l’avait su dès la première fois où ses pupilles brisées étaient entrées en contact avec celles de l’assistante sociale, si son fardeau n’était qu’un nom, quelque chose qu’elle aurait pu modifier pour son bien-être, quelque chose qu’elle avait gardée peut-être par pure folie ou machisme, ou tout simplement par pure sagesse. Il en ignorait la raison, tout ce dont il savait c’est qu’elle était l’une de ces nombreuses personnes foulant la terre d’Afrique, ayant trouvée refuge ici au pays du soleil aussi sec que le désert qui entourait chaque pas. Elle était l’une de ses semblables, elle était l’esquisse d’une proximité pudique et partiellement rassurante. Maxyne était assise, le regard rivé sur ce qui l’entourait, la maison était à peine habitable, à peine meublée, en son centre s’y noyait un joyeux bordel qui faisait d’elle l’âme de la famille Fitzsimons. Chaque soir, lorsqu’il était trop tôt pour dormir et trop tard pour sortir, le père de famille profitait de quelques heures en compagnie de son aînée, tous deux cherchaient la place parfaite pour un cadre, parfois la grande rousse chantonnait tout en passant la serpillère tandis que le père, lui, bricolait, recollait des choses brisées. A défaut de pouvoir le faire avec son cœur. En tout cas, ces rares moments de repos, ces nombreux sourires dissimulés derrière sa barbe sauvage et grisâtre étaient en quelque sorte sa thérapie personnelle.

Le père ne pouvait ignorer les nombreux regards paternalistes qui s’imposaient à lui lorsqu’il croisait la jeune Maxyne au centre ou bien chez lui. Jamais il ne lui avait fait part de ce sentiment paternel qu’elle faisait naître en lui, peut-être était-ce un symptôme propre à chaque père en ce monde ? Il l’ignorait. Toutefois, malgré l’inquiétude que provoquait Maxyne par sa présence ici, le soldat s’était surpris à plaisanter quelque peu sur la qualité de son café. Ravivant au plus profond de sa chaire le souvenir vif et brulant des paroles mesquines de son épouse décédée. « Ne vous en faites pas, il ne peut pas être pire que celui qu’on nous sert au Centre. » Le ton amusé de la petite brune fit naître un sourire furtif sous la barbe sauvage de l’homme. Il rétorqua tout en haussant les épaules. « Croyez-moi, c’est parce que vous n’avez jamais eu l’occasion et l’honneur de goûter au café d’un Fitzsimons. » Il repensait à son père adoptif, un homme d’une douceur presque contagieuse, mais un piètre cuisinier et certainement le plus nul des préparateurs de café. Et pour sa défense, le vieil homme disait toujours qu’un homme, un vrai, était capable de savourer le plus odieux des cafés sans grimacer. Logan, enfant, n’avait jamais réussi à ne pas grimacer, il tirait souvent la langue au petit matin.


Pendant que la cafetière ne cessait de trembler sous l’ébullition de l’eau, le père de famille s’était adossé calmement à son plan de travail bordélique, le regard posé sur sa petite dernière qui gazouillait dans une lutte pour rester éveillée. « Ça vous manque… les États-Unis, je veux dire. Les souvenirs qui y sont liés, la familiarité qui vient avec?» Logan reporta son attention sur la jeune femme, puis releva son visage légèrement, sa langue claqua contre son palais. Une vague de nombreux souvenirs inondaient son regard d’un voile sombre. Les images ne cessaient de se superposer jusqu’à en arriver au moment où il entendait ses poings qui fracassaient la mâchoire de l’homme qui lui avait volé la chose la plus précieuse au monde. Le goût du sang ne cessait de lui chatouiller les narines comme s’il s’agissait là d’une action qui se déroulait sous ses yeux, à cet instant, dans cette maison. Puis sa tête lourde retomba dans une gestuelle presque automatique. « Je ne sais pas pour être tout à fait honnête avec vous. Peut-être que ma vieille maison me manque, mais le passé c’est le passé, je ne pouvais pas rester dans un endroit qui rappellerait à mes enfants des souvenirs trop douloureux. Je crois que j’avais besoin de m’éloigner de tout ça autant qu’eux. Mais, je ne pourrais jamais oublier. » Jamais. Il ne pourrait nier l’impuissance avec laquelle on lui avait arraché sa femme, ni même oublier son odeur, qu’importe l’endroit où il pourrait se trouver, qu’importe le temps, jamais les souvenirs ne pourraient se dissiper. Peut-être que la douleur s’estomperait avec le temps, mais les souvenirs, eux, resteraient ancrés en lui comme le serait un tatouage raté. « C’est bien, d’avoir de la famille, autant pour vous que pour les enfants, j’imagine. Puis éventuellement, Lyn aura besoin d’une figure maternelle.» Logan reposa son regard sur le petit bébé qui venait de céder à un sommeil de plomb, le regard attendrit face à tant d’innocence. Oui. Maxyne avait raison et le père de famille acquiesça d’un signe de tête, bras toujours croisés contre son torse. « Arry’ est merveilleuse avec les enfants. Elle est un parfait model d’éthique et d’indépendance, ce n’est pas la sœur de Lyanna pour rien après tout. » Un sentiment étrange naquis au fond du cœur du père de famille. Tout d’abord, il regrettait amèrement le fait que sa belle-sœur ne puisse avoir d’enfants, du moins tout ce qu’il en savait ce n’était que les dires de la jeune femme depuis son divorce, un sujet fort douloureux qu’elle évitait soigneusement et il respectait ce silence autant qu’elle respectait la façon dont il évitait de parler de Lyanna devant elle. Logan ne savait comment se comporter face à la grande rousse qui le comblait de bonheur lorsqu’elle souriait avec Lyn entre le creux de ses bras et cette gêne profonde, cette culpabilité dérangeante chaque fois que son cœur avait un battement de trop en sa présence. Le soldat secoua son visage furtivement. « Ça va, mieux que je ne l’aurais imaginé, en réalité. » Il répondit au sourire sincère de la brune par un autre sourire. « Tant mieux alors. » Puis son corps pivota, s’attelant maladroitement à servir le café pour deux adultes blessés par la vie.


Tandis qu’il se délectait d’un café trop fort en essayant de réprimer une grimace, il porta son attention sur la jeune assistante sociale qui semblait succomber à l’horreur préparé par le paternel. « Votre femme ne mentait pas, mais c’est quand même moins terrible que le jus de chaussette dont j’ai l’habitude. » Et cette fois-ci ce fut un rire grave et gras qui sortit du gosier du père de famille. Il déposa sa tasse face à lui. « Vous voyez. Un véritable café d’irlandais. » Répondit-il en riant de bon cœur, tandis que petit-à-petit l’angoisse repris le dessus. La légèreté sur les traits du père de famille venait de se dissiper comme l’ancre le ferait sur une page blanche. Son fils était devenu la cause principale de ses nombreuses angoisses, de ses doutes infondés en tant que père. La façon maladroite avec laquelle il abordait les crises de colères et de violences de son fils en disait long sur le faussé qui s’était creusé entre le père et le fils Fitzsimons. « Non. Du moins, pas à ce que je sache.» Ce qui soulageait quelque peu le père de famille. Il fallait dire qu’il avait du mal à joindre les deux bouts, relier vie professionnel, d’autant plus une vie militaire et celle d’une vie de famille était déjà assez compliqué autant dire que tout était pire et multiplié par cent lorsqu’on savait que la dites famille venait de se remettre d’un drame. « Ça me rassure un peu » avouait-il, tandis qu’il trempa de nouveau ses lèvres entourées de barbe grise sur la tasse, s’abreuvant du liquide sombre comme il le ferait avec une bouteille d’eau. « Mais c’est bel et bien pour lui que je suis là. Certains enfants du centre ont demandé à créer une équipe de foot et on cherche un entraîneur, donc, je me demandais si ça vous dérangerait que je demande à Priam. Ça pourrait lui faire du bien de contrer son énergie sur quelque chose de positif. » Logan prit le temps de bien analyser la requête, bien qu’il savait son fils plus qu’instable, ce dernier se défoulait de temps en temps à sa salle de sport, néanmoins les jours les plus difficiles étaient ceux qui suivaient une dispute familiale, le petit garçon avait tendance à fuir son paternel et Logan se rongeait le sang bien trop souvent à ce sujet. Ignorant les fréquentations déplaisantes de son rejeton.

Le père de famille tira lentement le tabouret haut qui se trouvait face à lui, déposant sa tasse presque vide sous ses yeux, il prit place, ancrant ses iris de vieux loup dans celles de la jolie brune au regard océan. « C’est une très bonne idée, en tout cas si vous êtes ici pour me demander une autorisation, j’approuve, toutefois je ne pense pas être celui qui serait le plus difficile à convaincre, il faudrait voir ça avec Priam. » Machinalement, son coude s’était posé sur l’îlot, retenant dans sa main usé sa tête lourde. Il observa la précieuse Lyn qui gigotait dans son sommeil comme le faisaient si bien ses deux ainés lorsqu’ils étaient enfants. A l’époque tout était si simple, si lipide. « C’est un bon garçon vous savez, seulement, il était présent lorsque Lyanna a été assassiné. Il m’en veut tellement que je ne saurais être celui capable de le convaincre de quoi que ce soit. » Logan reporta son attention sur le liquide couleur ténèbres. « Et puis mon métier ne me permet pas non plus d’être aussi disponible que je le devrais. » La terre n’arrêterait pas de tourner, pourtant Logan l’aurait souhaité, il aurait aimé qu’à la mort de sa femme le monde hurle autant de douleur que lui. Le père de famille racla sa gorge, légèrement gêné il s’excusa d’un regard puis entoura la tasse dans le creux de ses mains. « Je suppose qu’il y a pire, ici. Vous êtes la seule assistante sociale du coin d’ailleurs ? » Logan se rendait compte qu’il ne connaissait pas réellement le métier de Maxyne. Il connaissait les assistantes sociales du pays, des Etats – Unis, très clairement différentes de la jeune femme qui se trouvait en face de lui.
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MessageSujet: Re: You should keep your gates closed || Max' ♥   You should keep your gates closed || Max' ♥ EmptyMar 28 Avr - 2:54

You should keep your gates closed
“Pain is a pesky part of being human, I've learned it feels like a stab wound to the heart, something I wish we could all do without, in our lives here. Pain is a sudden hurt that can't be escaped. But then I have also learned that because of pain, I can feel the beauty, tenderness, and freedom of healing. Pain feels like a fast stab wound to the heart. But then healing feels like the wind against your face when you are spreading your wings and flying through the air! We may not have wings growing out of our backs, but healing is the closest thing that will give us that wind against our faces.”
Maxyne avait toujours été d’une nature optimiste, préférant voir le bon côté des choses que de se laisser abattre par tout ce qu’il y avait de négatif dans sa vie. Ça avait été sa façon à elle de ne pas se faire avaler par le drame qui s’était abattu sur sa famille, c’était sa façon de ne pas se laisser abattre par les paroles que l’on murmurait dans son dos. Elle s’était forgé une carapace, elle s’était bâti une vie sur le fait que son père était l’homme qui avait démoli tant de vie. Elle ignorait encore à quel point les agissements de cet homme allaient avoir des répercussions sur son avenir, elle ignorait encore qu’elle tombait peu à peu amoureuse du frère de l’une des victimes, elle ignorait qu’elle courrait à sa perte aveuglément. Pour le moment, la seule chose qu’elle savait c’était qu’elle n’était pas vraiment heureuse d’être celle qui ne faisait que donner de mauvaises nouvelles à la famille Fitzsimons. Elle avait l’impression que c’était tout ce qu’elle faisait. Que chaque fois que ses jointures heurtaient le bois usé de la porte de cette famille, c’était avec de mauvaises nouvelles sur le bout de ses lèvres. Elle n’aimait pas ce rôle d’oiseau de malheur. Elle aurait aimé venir voir Logan avec un sourire, lui disant que son fils avait eu la meilleure note de la classe, lui disant qu’il avait enfin des amis respectables, que ses professeurs l’appréciaient. Ce n’était pas le cas. Priam était un adolescent brillant, bien que turbulent, troublé par le drame dont il avait été le témoin. Et honnêtement, Max ne savait plus comment aider le jeune homme. Elle était à court d’idées, à court d’inspiration. Elle avait l’impression de tout faire de travers, même lorsque ses intentions étaient pures. Elle se sentait dépasser, ignorant comment aider Logan dans cette situation, n’osant pas imaginer à quel point l’homme pouvait se sentir impuissant devant la détresse de son fils.

Installée dans la cuisine des Fitzsimons, elle observait le père de famille avec un mélange d’espièglerie et de compassion. Elle ne ressentait aucune pitié pour lui, pour la douleur qui accablait sa famille, ce n’était pas dans sa nature. Qui plus est, elle se doutait que ce n’était pas ce dont avait besoin Logan présentement. Silencieuse, elle l’écouta parler de ce qui lui manquait dans son pays natal, essayant d’imaginer à quel point cela pouvait être difficile pour lui. Ici, dans cette maison, il n’y avait pas le fantôme de sa femme, il n’y avait pas son odeur sur l’oreille, il n’y avait pas son restaurant préféré au coin de la rue. Il n’y avait rien pour lui rappeler la femme qu’il avait perdue. Rien sauf peut-être cette belle-sœur qui l’avait attiré ici. Cette femme dont il prononçait le prénom avec affection, comme si elle était un morceau important de sa vie, comme si elle était le roc contre lequel il pouvait se reposer quand il était trop épuisé pour continuer. Ses grands yeux bleus détaillaient Logan alors que ce prénom sortait de nouveau de sa bouche, le détaillant avec minutie, comme pour y décelé quelque chose qu’elle n’arrivait pas à voir à l’œil nu. Son ton semblait plus doux, une lueur passa dans les prunelles de l’homme. Beaucoup trop subtile pour qu’elle puisse en être certaine. Max était beaucoup trop aveugle en ce qui concernait les relations interpersonnelles pour mettre sa main au feu en ce qui concernait Logan. Si cela se trouvait, ce n’était que son imagination trop débordante qui lui jouait encore des tours. Un sourire en coin étira les lèvres de la jeune femme, alors qu’elle jetait un coup d’œil au bébé endormi. «Elle semble être quelqu’un de formidable.» souffla-t-elle du bout des lèvres sans le quitter des yeux.

Une grimace apparut sur les traits de la jeune femme alors qu’elle prenait une seconde gorgée de café, chose qui goûtait affreusement fort, qui faisait en sorte que ses cheveux se hérissaient sur sa tête. Le rire de l’homme se fit entendre, réponse à sa faiblesse devant le breuvage infâme qu’il lui avait servi. Ce n’était pas la fin du monde non plus et elle ne s’en plaindrait pas plus que de besoin. Elle se contenta de le taquiner légèrement, de lui avouer que sa femme n’avait pas tort lorsqu’elle se moquait de ses talents de cuisiner. Puis, la conversation changea, devenant plus sérieuse, alors que le prénom de Priam entrait dans compte. Elle avait soudainement l’impression qu’un poids s’était installé dans sa poitrine, un sentiment de culpabilité qu’elle n’arrivait pas à chasser. Peut-être parce qu’elle se sentait coupable de toujours donner de mauvaises nouvelles à Logan, bien qu’elle n’était pas là pour cela à ce moment précis. Elle n’était pas là pour lui demander de tenir son fils en laisse, pour lui dire que le gamin avait fait une bêtise de plus. Non. Elle avait besoin de son accord pour un truc positif, pour quelque chose qui, elle l’espérait, allait aider Priam. La voix inquiète de l’homme qui lui faisait face lui arrache un sourire compatissant. «Vous voyez, je ne sers pas seulement à vous annoncer de mauvaises nouvelles!» Lança-t-elle avec un enthousiasme exagéré, levant les mains en l’air pour illustrer sa bonne humeur.

Elle plissa le nez par la suite, réalisant que le père de famille avait raison. Ce ne serait pas lui qui serait le plus difficile à convaincre. Elle ne savait pas encore comment elle allait faire pour convaincre l’adolescent, encore moins comment celui-ci allait réagir devant sa demande. Il allait sans doute rire, lui dire qu’elle était idiote avec ses demandes d’adultes qui ne savaient pas ce dont elle parlait. C’était possiblement le cas. Après tout, elle n’avait pas regardé sa propre mère mourir, elle n’avait pas été traumatisée par un hold-up mal orchestré. «Aucun enfant n’est mauvais. Et aucun enfant n’aurait dû vivre ce que Priam a vécu. » Elle attrapa la main du père de famille de l’autre côté de l’îlot. Elle la serra doucement dans la sienne, sans le quitter des yeux. «Et il ne vous en veut pas. Il est en colère, c’est tout. Ça lui passerait. Il finira par faire son deuil, par comprendre que ni vous ni lui n’auriez pu changer quelque chose à ce qui s’est passé. » Elle relâcha la main de Logan, un sourire triste teintant ses traits angéliques pendant quelques alors qu’elle ajoutait d’une voix un peu plus basse. « Je sais ce que c’est, de haïr un parent et ce n’est pas ce que Priam ressent pour vous.» Oui, elle savait. Elle avait passé des années à se convaincre qu’elle n’aimait pas l’homme qui l’avait mise au monde, à le détester comme elle détestait les araignées. Il y avait quelque chose dans la façon dont l’adolescent parlait de son père qui lui disait qu’il ne détestait pas son père. Il était juste furieux contre le monde entier, furieux et désemparé. «Vous avez songé à prendre une sabbatique? Le temps que les choses se calment un peu, que les plaies se cicatrisent. » Ce n’était qu’une proposition, loin des conseils désagréables des gens qui prétendent savoir mieux que vous ce qui est bon pour vous. «Nous ne sommes pas des tas, je dois l’avoué et la plupart des cas sont dignes de films d’horreur. Mais j’ai une stagiaire qui est une aide précieuse. Bien que je plains la pauvre gamine de devoir passer la journée avec moi dans un bureau. » Elle leva les yeux au ciel, dans une mimique amusée. Elle savait pertinemment qu’elle n’était pas la personne la plus facile à gérer. Elle avait trop d’énergie, elle ne pouvait pas faire quelque chose dans la tranquillité. Elle bougeait continuellement, changeait d’idée comme l’on change de chemise, sautillait pour un tout un rien. Ouais. Pauvre Sinead.

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MessageSujet: Re: You should keep your gates closed || Max' ♥   You should keep your gates closed || Max' ♥ EmptyMar 5 Mai - 22:25


You should keep your gates closed
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Je sais pas ce qu’il y a dans tes yeux quand tu me regardes. De la tristesse ? du mépris ? de la pitié ? de l’amour ?... Peut-être seulement de l’indifférence. Je demande pas à avoir toutes les réponses, je demande simplement un signe, n’importe quoi fera l’affaire...



Lyanna lui manquait, c’était un fait indéniable. Chaque matin, c’était sa présence que l’homme ne cessait de chercher du regard et du bout de ses doigts abimés. Dès qu’il avait vu son corps sans vie, dans cet endroit froid et stoïque qu’était la morgue, dès lors que le médecin légiste lui avait posé cette question redoutée une part de son âme s’était déchirée. Accompagnant l’épouse dans l’au-delà. Pourtant, lui, le père de famille n’avait pas cessé de respirer, son cœur continuait de battre comme s’il s’agissait d’un rituel glauque. Après la peine, le soldat avait fait face à une haine profonde, à une colère aussi ravageuse que le serait un tremblement de terre. Cette haine féroce avait fait bouillir chaque organe de son corps et la nuit, lorsqu’il serrait entre ses doigts la couverture trop grande pour une seule personne, il pouvait sentir la colère qui revenait le hanter. Et malheureusement cette colère, celle qui est présente lorsqu’on fait face à la mort d’une personne indispensable à notre bien-être, était contagieuse. En cela, Priam lui était semblable, véritable boule de haine que le père de famille n’arrivait pas à calmer, à adoucir ou même rassuré. Chaque fois qu’il tentait de remédier, de chasser les démons de son jeune garçon, il avait l’impression d’échouer lamentablement, d’être à côté de la plaque. Et, l’arrivée de Maxyne dans la vie de la petite famille avait été quelque chose de bénéfique, à la fois pour son fils, mais aussi pour lui. Il n’aurait su expliquer en quoi, mais Maxyne lui paraissait être une personne qui avait un cœur fait d’or et de joyaux. Elle savait trouver les mots face à Priam, Logan n’en doutait pas, puisque chaque fois qu’il voyait la brune et son fils, il pouvait apercevoir dans les yeux cristallins de son enfant la noirceur qui disparaissait peu à peu.  

Maxyne poussait Logan à croire en l’être humain, sans même à avoir à user d’un stratagème mesquin comme ceux des psychologues. Et le père de famille doutait que la jeune assistante sociale en soit consciente. « Elle semble être quelqu’un de formidable.» Elle l’avait soufflé du bout des lèvres, comme s’il lui était interdit de prononcer le moindre mot concernant cette femme, ce fantôme, cette mère. Logan y était habitué, d’une certaine façon il avait encore beaucoup de mal à parler de Lyanna, car chaque fois qu’il osait s’imaginer la rousse, c’était son corps froid et pâle, c’était ses lèvres bleues qui lui revenaient avant tout autre souvenir. La mémoire humaine était quelque chose d’étrange, Logan avait pourtant passé plus de dix ans en compagnie de son épouse, partageant son quotidien banal, ses crises de rires, ses nombreuses disputes et tout ce que son cerveau gardait en mémoire c’était le souvenir le plus douloureux de tous. Parfois, le père de famille était tenté de penser que l’être humain aime se faire du mal pour mieux se sentir en vie. Malgré le silence pesant, les iris du brun ne quittaient pas ceux de la brune. « Plus que toutes les femmes du monde entier réunies. C'est de famille je crois. » Répondit-il, affichant sur ses traits tirés un sourire nostalgique.

La discussion sur les talents de Logan concernant la préparation du café était plus légère, elle détendait l’atmosphère et par la même occasion tous les muscles du corps du soldat. Logan était un piètre cuisinier, adepte des repas rapides, des boites de conserves, son régime alimentaire était à l’image des aventures dangereuses qu’il avait vécues sur le terrain. Soldat avant d’être homme. Néanmoins, il avait appris, petit à petit, à faire des efforts. Pour le bien-être de ses enfants il s’était plongé dans de nombreux ouvrages de cuisines. Les premiers essais étaient la plupart du temps d’un désastre affligeant, néanmoins, cela avait pour conséquence d’amuser ses deux aînés. C’était dans ces rares moments de complicités entre lui et ses deux enfants que le père de famille se sentait un tant soit peu utile. « Vous voyez, je ne sers pas seulement à vous annoncer de mauvaises nouvelles!» Un rire grisâtre frôlant l’autodérision s’était émancipé de la gorge du soldat. Il glissa machinalement sa main contre sa nuque, geste nerveux dont il avait du mal à se défaire. « En effet, mais je ne vous vois pas comme l’ange de la mort voyons. Plutôt comme une jolie et espiègle jeune fille qui aide les autres à sa manière. Ça change drôlement de ces nombreuses assistantes sociales qui me regardaient de haut en pinçant leur nez lorsque j’avais le malheur de me considérer comme un bon père. Le rêve américain n’est-ce pas ? » Oh, Logan le connaissait bien ce rêve. Cette bonne pensée qu’avait l’état lorsqu’il s’agissait du bien-être des enfants. Une jolie blague révoltante. Son ami de longue date en avait fait les frais, père célibataire comme l’était Logan, on l’avait pointé du doigt dès lors que l’enfant ne se comportait pas comme les autres. Les normes étaient présentes pour l’homogénéité des comportements. Ce qui n’était ni le cas de son ami et certainement pas celui de Logan qui continuait d’adopter la pensée philosophique de son épouse.   Personne n’est parfait. Les parents font toujours comme ils le peuvent et avec les moyens que la vie leur offre. La critique est toujours plus facile pour celui ou celle qui ne le vit pas. Maxyne était différente. Elle l’avait prouvé à Logan.

« Aucun enfant n’est mauvais. Et aucun enfant n’aurait dû vivre ce que Priam a vécu. » La main de la brune s’était posée sur celle du père de famille. Logan ressentit cet élan de tendresse et de compassion en plein visage. Et étonnement, il aimait cela, cette tendresse, cette humanité qui éclairait les pupilles de l’assistante sociale. Et Logan ne put que sourire tristement, les propos de la brune faisaient échos en lui. Priam n’était pas mauvais, il le savait mieux que personne. Il était son fils, ce petit bonhomme qui pleurait dès lors que le méchant gagnait dans une série télévisée ou un dessin animé. Il était ce petit aventurier que Logan avait vu grandir, se développer pour devenir le jeune homme qu’il était aujourd’hui. Un enfant sombre, blessé par la vie, peu préparé à la perte de sa mère. Et pourtant, malgré tout ce savoir, dès lors que le soldat tendant sa main, son fils la repoussait avec une violence que Logan ne connaissait que trop bien. « Je sais… » Avait-il soufflé, l’air de ne rien dire. La chaleur de la peau de la brune tenait éveillé le soldat dont l’esprit s’envoler dans des pensées autodestructrices. « Et il ne vous en veut pas. Il est en colère, c’est tout. Ça lui passerait. Il finira par faire son deuil, par comprendre que ni vous ni lui n’auriez pu changer quelque chose à ce qui s’est passé. » Le regard de Logan s’était posé sur cette main féminine qui s’éloigna de lui. Le père de famille déposa ses doigts sur sa propre peau rocailleuse, frottant cette dernière mollement. Il détendit ses larges épaules cachées par ce-t-shirt qui lui collait la peau. Il secoua son visage tout aussi mollement de droite à gauche, comment pouvait-il être pardonné. Ou tout du moins espérer le pardon de l’un de ses enfants. Lorsque lui-même ne le souhaitait pas. Se dire que rien n’est de n’autre faute chaque matin ne changeait rien aux faits. Logan n’avait pas été présent lors de la mort de Lyanna. Néanmoins, il ne souhaitait pas briser l’espoir qu’avait Maxyne. Un sourire courtois avait suffi à répondre à ce sourire tristement peiné qu’elle lui offrit à son tour.  La brune ajouta quelques mots poignants. «  Je sais ce que c’est, de haïr un parent et ce n’est pas ce que Priam ressent pour vous.» à cet instant, face à l’écho et au poids de ces mots Logan aurait aimé être le genre de personne qui enlace la main d’une autre. Le genre de personne capable de partager une peine, de consoler une âme en perdition. Hélas, Logan n’était rien de tout cela. Tout était à l’intérieur de son corps, bouillonnant comme le ferait une casserole pleine de légume. Il était incapable de partager une peine, incapable de trouver des mots remplis d’espoirs. Il n’était qu’ombre et tristesse. « Désolé. » Fut tout ce que le père de famille avait trouvé à dire, de cette voix rauque, grave. Il posa un regard tout aussi désolé que ses mots sur la jeune femme.

« Vous avez songé à prendre une sabbatique? Le temps que les choses se calment un peu, que les plaies se cicatrisent. » Logan croisa ses bras contre sa poitrine. Oui. Il y avait songé. Avant de se rendre compte qu’il n’était qu’un lion tournant en rond dans une cage lorsque son esprit n’était pas préoccupé par son travail. Il n’était pas de ces hommes qui désiraient s’éloigner de la misère, encore moins de ceux capables de rester les bras croisés. Logan avait toujours voyagé, toujours vécu à cent kilomètre heures. Il n’était pas prêt à devenir fou ici dans cette grande maison. « Oui, mais je ne suis pas fait pour ça. Le travail est ce qui me permet de tenir debout et puis je me sens moins inutile qu’en restant ici à ne rien faire. J’ai réussi à adapter mes heures en fonction des enfants, mais même avec ça, je me rends compte qu’ils grandissent trop vite. Ils n’ont plus vraiment besoin de moi au quotidien pour prendre leur bain. » Alors, Logan trancha le sujet en questionnant la jeune femme sur son travail.

A dire vrai, lorsqu’il veillait sur les habitants de cette ville tout lui paraissait plus que raisonnable. Ce qui n’était pas le cas de certains villages voisins. Toute cette peine l’avait transcendé d’une façon ou d’une autre. « Nous ne sommes pas des tas, je dois l’avoué et la plupart des cas sont dignes de films d’horreur. Mais j’ai une stagiaire qui est une aide précieuse. Bien que je plains la pauvre gamine de devoir passer la journée avec moi dans un bureau. » Logan laissa un soupire joyeux s’échapper de son nez, ce dernier soulevait la poitrine de l’homme. Il passa sa main dans ses longs cheveux humines, replaçant ses derniers à l’arrière. Des horreurs, Logan en avait vu, tantôt dans des familles qu’on qualifierait de normal, tantôt pendant les nombreuses guerres. Les vestiges de la guerre et ce qu’elle laissait derrière elle n’était pas quelque chose de beau à voir. Logan avait été assombri par tout ce qu’il avait vu ou fait lui-même, la guerre laisse des traces palpables sur le corps et sur l’esprit. Avant, il avait Lyanna pour l’épauler, aujourd’hui il n’y avait que lui et lui seul.  «  Oh, je suis certain que vous n’êtes pas si terrible voyons. » à peine sa phrase s’était-elle terminée, que la petite Lyn s’était mise à gémir. Quelques secondes plus tard Logan se tenait debout, dos à l’assistante sociale, l’enfant blotti contre sa poitrine, son bras droit tenait avec fermeté l’enfant, comme si cette dernière était la chose la plus précieuse sur cette planète. Ses lèvres entourées d’une barbe grisâtre s’étaient posées sur le crâne de l’enfant qui dégageait une odeur apaisante. Logan fit volte-face lorsque la petite dernière fut plus sereine. « Est-ce que vous voulez le numéro de Priam afin de le joindre ? À cette heure-là il devrait être en cours ou je ne sais où. » Un fébrile sourire transperça la barbe du père de famille. Son fils avait pris la mauvaise habitude de sécher les cours et lorsque Logan découvrait les mensonges de l’adolescent, la même scène se rejouait en boucle, les mêmes propos fusaient dans la grande maison. Ce qui désolait fortement le père impuissant. «  Vous avez de la famille ici Mlle Jacobs ? » Une question curieuse qui s’était échappée furtivement de ses lèvres. A dire vrai, jamais Logan n’avait tenté une approche personnel envers la jeune femme, toutefois, aujourd’hui il commençait à découvrir la facette humaine. La jeune femme qui cherchait à fuir quelque chose. La fille derrière le masque de l’assistante sociale.  
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MessageSujet: Re: You should keep your gates closed || Max' ♥   You should keep your gates closed || Max' ♥ EmptyJeu 21 Mai - 4:53

You should keep your gates closed
“Pain is a pesky part of being human, I've learned it feels like a stab wound to the heart, something I wish we could all do without, in our lives here. Pain is a sudden hurt that can't be escaped. But then I have also learned that because of pain, I can feel the beauty, tenderness, and freedom of healing. Pain feels like a fast stab wound to the heart. But then healing feels like the wind against your face when you are spreading your wings and flying through the air! We may not have wings growing out of our backs, but healing is the closest thing that will give us that wind against our faces.”
Elle ignorait ce que cela était que de perdre la personne que l'on aime plus que tout. Perdre le centre de son univers sans pouvoir lui dire au revoir. Elle se doutait que ça devait être pénible, mais elle était incapable de dire à quel point cela l'était. Est-ce que c'était une brûlure vive, une blessure béante qui suintait encore ou alors, était-ce simplement comme une vieille blessure qui, élançait encore lorsque le temps devenait mauvais? Elle ne serait le dire et elle n'était pas certaine de vouloir connaître la réponse. Sa curiosité n'était pas si morbide que cela. Qui plus est, qui pourrait-elle perdre pour ressentir cette douleur atroce? C'était une question sans réponse. Jamais la brune ne s'était laissé aller à ressentir ce qu'avait pu ressentir Logan pour sa femme. Ce que Leïla avait ressenti pour Cooper. C'était un mystère à ses yeux. Un mystère qu'elle n'était pas prête à éclaircir. Maxyne savait que c'était ça le souci. Sa peur de s'attacher aux autres, celle de finir blessée comme sa mère l'avait été. Elle ne faisait pas confiance aux hommes, ayant trop peur que ceux-ci dévoilent leurs crocs lorsqu'elle aurait le dos tourné. Elle avait pourtant la certitude que Logan était différent, du moins, elle voulait y croire. Elle le voyait se battre pour ses enfants chaque fois, elle le voyait combattre sa propre douleur avec la force qu'il lui restait encore, avec ce bout de cœur qui n'était pas mort avec cette femme qui n'était qu'un nom prononcé avec douleur aux yeux de l'assistante sociale. Un fin sourire étira les lèvres de la brune devant les parents de son interlocuteur, un sourire fin et empreint de tristesse. Une tristesse sincère, loin de cette compassion feinte qu'elle avait pu voir dans les yeux de tant de personnes. Elle ne jouait pas à ce petit jeu. Le jeu de la fille qui dit qu'elle comprend alors qu'elle ignore tout. Celle qui ment pour alléger la tristesse de l'autre. Après tout, est-ce que cela peut vraiment aider quelqu'un de lui dire que l'on comprend, alors que jamais deux âmes ne vivent le même drame de la même façon. Cette famille en était la preuve.


La première fois qu'elle avait vu Priam, ce petit garçon démoli par la perte de sa mère, ce ne fut pas la compassion qui se présenta à elle en premier. Ce fut un sentiment de culpabilité. Principalement parce qu'elle n'avait jamais ressenti quelque chose d'aussi fort pour qui que ce soit. Lorsque son père avait quitté la maison familiale pour la prison, elle n'avait ressenti qu'une colère sourde pour lui, une haine naissante pour l'homme qui lui avait donné la vie. Elle avait maintes fois souhaité le frapper de ses petits poings, mais jamais elle n'avait pleuré le fait que son paternel ne serait plus jamais dans sa vie comme cela avait été le cas pendant onze années. La détresse que Priam ressentait, Maxyne savait qu'elle ne la ressentirait probablement jamais. Elle avait encaissé la peine de mort que son père avait écopée avec un sentiment de satisfaction qu'elle n'arrivait toujours pas à s'expliquer. L'homme n’avait ce qu'il méritait, qu'importait si c'était son sang qui coulait dans ses veines. L'assistante sociale observa attentivement le soldat face à elle, une petite moue victorieuse sur ses traits lumineux. «Heureuse d'apprendre que je ne suis pas l'image de la vieille bonne femme détestable qui pense avoir la science infuse! Je les ai connus aussi, celles-là. Celles qui pensent savoir élever des enfants alors qu'elles n'en ont jamais eu. Celles qui te disent que tu dois te comporter ainsi ou de sentier d'une telle façon.» Une fine grimace s'afficha sur son visage alors qu'elle se remémorait ces vieilles bonnes femmes qui l'avaient suivi à une époque, lui répétant toujours que c'était normal d'être triste alors qu'elle ne l'était pas. Elle agita la main vaguement après un léger haussement d'épaules. «Puis, ce n’est pas comme si je savais ce que c'était d'être parent, non plus! Je me souviens seulement ce que c'est d'être la gamine rebelle.» Bon, elle n'avait pas été aussi rebelle et tête brûlée que Priam, c'était un fait, mais elle avait fait son quota de bêtises. Des bêtises qui avaient donné des cheveux gris à sa mère assez rapidement d'ailleurs.


La petite brune hyperactive savait que pour que les choses s'améliorent dans la famille Fitzsimons, il fallait d'abord qu'ils acceptent le fait que personne n'était responsable, qu'ils y étaient pour rien. Autant le fils que le père. Que la fille n'avait pas besoin de remplacer sa mère, que ce n'était pas son rôle. Elle savait aussi que c'était plus difficile à faire qu'il n'y paraissait. Il ne suffisait pas de se convaincre, mais de le croire. Tant bien que mal, Maxyne essayait de redonner un peu d'espoir au militaire, d'alléger le poids qu'il portait sur ses épaules. Elle savait qu'elle ne pouvait pas faire de miracle, mais ça valait la peine d'essayer. Elle savait qu'au final, seul le temps pourrait faire son œuvre, créer un peu de paix dans l'esprit de Logan. Ses paroles d'encouragement ne semblaient pourtant pas faire leur œuvre et bientôt, elle plissa le nez devant l'air désolé de son voisin. «Pourquoi? Ce n'est pas vous qui avez découpé ces jeunes filles en petits morceaux avant de les jeter à l'eau.» rétorqua-t-elle d'un ton qui se voulait détaché. Elle n'en parlait pratiquement jamais, elle ne prononçait jamais les atrocités qu'avait pu faire son père. Ici, elle n'y faisait jamais référence, mais elle n'était pas idiote. Par ses origines, Logan en avait obligatoirement entendu parler. La nouvelle avait été partout à l'époque. Désirant changer de sujet, elle lui proposa l'idée de la sabbatique. Les explications du jeune homme lui arrachèrent un sourire à la brune qui secoua doucement la tête. «Je peux comprendre. Et j'espère bien que vous ne leur donnez pas le bain tous les soirs, ce serait un peu... troublant?» C'était le cas de le dire, puisque les deux aînés étaient pratiquement des adultes maintenant, capable de voler de leurs propres ailes.

Elle secoua la tête de gauche à droite devant les paroles de l'homme avant de le suivre du regard alors qu'il allait cueillir la fillette dans ses bras. Les prunelles translucides de la jeune femme se posèren sur le bébé avec un mélange de curiosité et de crainte. Elle n'avait jamais su comment agir avec de si jeunes enfants, elle avait toujours l'impression qu'elle allait les échapper ou de les briser. «C'est que vous n'avez jamais passé une journée entière avec moi. Le mot «hyperactive» semble être ce que Sinead emploie pour parler de moi quand elle croit que je ne l'écoute pas. Elle menace presque de m'attacher à mon bureau par moment. » Et Maxyne pouvait comprendre pourquoi. Elle savait que sa manie à s'agiter continuellement était loin d'être reposante, mais elle ne pouvait s'en empêcher. Ses proches en avaient pris l'habitude maintenant et même s'ils lui ordainaient parfois de respirer un peu afin de la calmer, de prendre trois secondes pour s'asseoir avant de se remettre à sauter comme une petite puce. La brune l'avouait, elle-même s'épuisait par moment. «C'est bon. J'essaierais de croiser Priam au Dispensaire, ce n'est pas non plus une urgence, cette équipe de foot.» Ses yeux allaient et venaient du père au bébé avant de porter sa tasse de liquide maintenant froid à ses lèvres pour terminer son café. Elle ne put retenir une énième grimace. La question du soldat la surprit légèrement. Elle ne s'était pas attendue à une telle question de sa part, il ne s'était jamais montré curieux envers sa vie privée. Elle était simplement l'assistante sociale qui essayait d'aider sa famille, rien de plus. «Non, ma famille est restée aux États-Unis. C'est mieux comme ça. Ma sœur voit un peu l'Afrique comme le moyen le plus rapide de trouver la mort. Elle a toujours été optimiste.» Elle rigola doucement en secouant la tête, se remémotant les propos de sa sœur aînée.
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MessageSujet: Re: You should keep your gates closed || Max' ♥   You should keep your gates closed || Max' ♥ EmptyMar 23 Juin - 12:47


You should keep your gates closed
♫ SongJe sais pas ce qu’il y a dans tes yeux quand tu me regardes. De la tristesse ? du mépris ? de la pitié ? de l’amour ?... Peut-être seulement de l’indifférence. Je demande pas à avoir toutes les réponses, je demande simplement un signe, n’importe quoi fera l’affaire...



Quelques semaines après la mort de Lyanna, le veuf avait vu tout un défilé de jeune femme aux vêtements grisâtres, le chignon tiré aux quatre épingles, les lèvres colorées d’un rouge vif et pincées. Dans un premier temps, du moins les premiers jours où le chagrin était trop profond, le veuf et père de famille essayait de faire confiance en ces jeunes femmes qui semblaient savoir ce qu’elles faisaient. C’était bien avant qu’il ne se rende compte qu’elles n’étaient présentes pour lui dicter un code de bonne conduite, pour écourter ses questions en levant les yeux aux cieux comme s’il n’était qu’un sombre idiot. Ce qui lui semblait être un comble, lorsqu’il voyait dans leurs pupilles l’accusation symbolique d’une femme. A en croire ce que le silence disait, il aurait tout aussi bien pu être celui qui avait appuyé sur la détente et ôté la vie de sa femme. Et Logan fut soulagé de voir que Maxyne n’était pas de cette catégorie de jeune femme, elle ne jugeait pas, elle essayait d’aider Priam comme elle le pouvait et par la même occasion sa simple présence où il n’émanait d’elle aucune forme de jugement rassurait et apaisait le père célibataire. Il y avait Arabella bien sûr, mais avec c’était un tout autre sentiment qui hantait le soldat, entre l’amour profond, la tendresse immaculé et le dégout de son propre reflet, la culpabilité et cette trahison qu’il semblait aggravé chaque jour de plus en plus. Avec Maxyne il se comportait comme il le faisait avec sa propre fille aînée, tendre et attentif. «Heureuse d'apprendre que je ne suis pas l'image de la vieille bonne femme détestable qui pense avoir la science infuse! Je les ai connus aussi, celles-là. Celles qui pensent savoir élever des enfants alors qu'elles n'en ont jamais eu. Celles qui te disent que tu dois te comporter ainsi ou de sentier d'une telle façon.» Logan ne put contenir un rire nerveux, posant furtivement ses pupilles sur le petit bout qui semblait plongé dans un sommeil peu profond, il gratta sa propre nuque nerveusement, une nuque sur laquelle longeaient de longues boucles brunes. «  C’est un peu ça en effet ! Parfois lorsque je les voyais me regarder j’avais l’impression d’être le type qui avait tué ma femme, le père indigne qui battait ses enfants. » Et jamais Logan n’avait levé la main sur l’un de ses bambins. Plutôt mourir, même lorsque son esprit était trop embrumé par le chagrin il n’avait jamais craqué devant eux, même lorsque Priam le brima, l’accula de tous les malheurs du monde il avait su encaisser. Impuissant tout simplement aux douleurs qu’il n’arrivait pas à gérer lui-même. Le veuf posa un regard tendre sur la petite brune qui lui faisait face afin de maintenir ses pieds et son esprit sur terre. Sur cet instant plutôt léger qu’il aimait savourer. «Puis, ce n’est pas comme si je savais ce que c'était d'être parent, non plus! Je me souviens seulement ce que c'est d'être la gamine rebelle.»  Un sourire paternel se dessinait sur le visage du soldat aigris. Il imaginait facilement la petite Maxyne qui donnait des sueurs froides à sa mère, qui devait être le genre de gamine à courir partout, tout comme l’avait été Priam à une époque. Avant que la mort n’embrume son esprit juvénile. Il eut un haut le cœur, se ravivant l’état psychologique de son fils lorsqu’il l’avait trouvé à côté du cadavre de sa mère. Logan posa un regard brillant de douceur sur la petite brune. «  J’imagine bien. Mine de rien Priam était quelque peu hyperactif quand il était plus jeune, avant la mort de Lyanna. » La fin. Il l’avait susurrait comme s’il s’agissait d’un mot tabou, que ce prénom lui brûlait la peau n’était plus une simple idée, mais un fait bien réel. En revanche il ne comprenait toujours pas pourquoi il n’arrivait pas à parler d’elle aux autres, pas même à sa belle-sœur.

Logan s’excusa pour sa maladresse en ce qui concernant le père de Maxyne. En réalité, il ne connaissait de l’affaire que ce qui s’était dit dans la presse écrite. Il se souvenait avoir été quelque peu secoué, soudainement il s’était mis à penser à Euphémia, au fait qu’elle devenait aussi femme que l’avaient été les victimes du tueur en série. Cette affaire lui avait fait réaliser qu’il ne serait jamais à l’abri de rien. Certainement pas depuis qu’il était devenu père. «Pourquoi? Ce n'est pas vous qui avez découpé ces jeunes filles en petits morceaux avant de les jeter à l'eau.» Logan détourna son regard un instant, la paume de sa main s’était posée sur sa barbe grise. Il songeait aux nombreux morts qu’il avait semés sur son passage sur les champs de batails. Le sang que lui-même avait sur les mains. Il ne s’était jamais considéré comme étant un innocent et peu importait ce que Lyanna en pensait, elle l’aimait et donc n’était pas la plus objective des femmes. Elle qui avait haït les guerres, qui avait fait couler l’encre plutôt que le sang était tombée follement amoureuse d’un de ces soldats. Il aurait aimé l’avoir à ses côtés encore aujourd’hui, pour comprendre, pour qu’elle lui explique ce qui le différenciait de ce qu’avait été le père de la jeune assistante sociale. Une boule se forma au fond de sa gorge. Une sensation désagréable, une émotion à fleur de peau. Alors il murmura : « Certes. » Afin de couper court, de ne plus songer à la noirceur de sa propre âme. «Je peux comprendre. Et j'espère bien que vous ne leur donnez pas le bain tous les soirs, ce serait un peu... troublant?» Logan ria nerveusement, un rire qui sonnait faux, lui qui semblait à présent dans une autre dimension n’avait qu’une envie, c’était de sortir de cette maison qui le faisait suffoquer. «  En effet. Ils sont assez grands pour ça, je me demande d’ailleurs si ce genre de cas existe. » Murmurait-il en ayant conscience que sur cette planète tout était possible. Il secoua son visage, attrapant la petite Lyn qui s’était éveillé, il lui prépara un jus de fruit frais qu’il versa dans son biberon et dont l’enfant se délecta joyeusement. Cette fois-ci, Logan souriait, tendrement, sincèrement.  

«C'est que vous n'avez jamais passé une journée entière avec moi. Le mot «hyperactive» semble être ce que Sinead emploie pour parler de moi quand elle croit que je ne l'écoute pas. Elle menace presque de m'attacher à mon bureau par moment. » Logan ria, posant ses lèvres sur le crâne de l’enfant qu’il enlaçait dans le creux de ses bras. Il aimerait connaître Maxyne un peu plus. « Je vois, et bien peut-être que vous devriez songer à écouter un peu plus non ? » Lui lançait-il en prenant un air presque ironique, taquin, un air qui le surprenait lui-même. Priam revenait lentement dans la conversation et Logan déplorait son impuissance face aux crises de son bambin. «C'est bon. J'essaierais de croiser Priam au Dispensaire, ce n'est pas non plus une urgence, cette équipe de foot.» Logan esquissa un sourire approbateur. Il savait que Priam aimait trainer là-bas, sans doute se sentait-il plus proche de sa tante que de son père lui-même. Le soldat détourna son attention sur le petit sac dans lequel il y trônait les affaires nécessaire à la petite Lyn lorsqu’il sortait avec elle. Tout en organisant tout ce dont il avait besoin, il demanda à la jeune Maxyne si elle avait de la famille ici. «Non, ma famille est restée aux États-Unis. C'est mieux comme ça. Ma sœur voit un peu l'Afrique comme le moyen le plus rapide de trouver la mort. Elle a toujours été optimiste.» L’entendre rire de cette façon réchauffait le cœur du veuf. «  Si vous voulez mon avis c’est à peu près ce que pense tout le monde de ce pays. Mais finalement il y a bien plus de richesse ici qu’ailleurs. Enfin j’aime être ici et j’espère que les enfants finiront par apprécier à un moment. » Il fit glisser son sac sur son épaule, serrant la petite contre son torse, il tira la poussette de l’enfant. «  C’est l’heure de sa sortie quotidienne, vous voulez venir ou je vous raccompagne à votre voiture ? » Murmurait-il tout en se dirigeant jusqu’à la porte de sa grande maison, éblouie par les rayons du soleil, il entendit la petite Lyn rire légèrement.
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