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 the place i call home ♣ maxyne

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Noah L. Mansfield
Noah L. Mansfield
LE PETIT CON
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♣ messages : 3987
♣ where are you : south africa
♣ métier/études : employé à plein temps à GFA, il fait tout sur le centre: la gestion des bénévoles mais aussi de l'aide à l'enseignement, au dispensaire, l'organisation de galas.


MessageSujet: the place i call home ♣ maxyne   the place i call home ♣  maxyne EmptyMer 8 Avr - 22:24





the place i call home


I found my time because there is no place like home. Yeah, there is no place like home when i am there. So everytime, I tap my red shoes, one two one two to bring me backt there. To bring me home.



En voyant les deux personnes rentrer dans le bureau, Noah lança un sourire franc à l'homme. Cet australien qui depuis quelques temps déjà avait rejoint Giving for Africa. Il devait bien reconnaître que le bénévole était dévoué à cette noble cause et qu'à chaque fois, qu'il le pouvait, il faisait son possible pour donner tout son temps et son énergie pour aider ceux dans le besoin. Les plus démunis. Le jeune anglais se souvenait parfaitement de cette fois où ils s'étaient retrouvés ensemble sur un chantier de construction et où ils avaient été les derniers à en partir. Les derniers à rester jusqu'à ce que la nuit devienne trop profonde pour leur permettre d'être éclairés. La lumière de la lune n'était alors plus suffisante pour les laisser continuer les travaux et c'était avec regret, qu'ils avaient dû arrêter. C'était ce que Noah aimait dans cette nouvelle vie. Tout donner jour après jour sans jamais songer au reste. Sans jamais penser à la fatigue éprouvée, aux cernes violacés sous les yeux et aux muscles endoloris par les heures passées à les malmener. Parfois, il réalisait à quel point il pouvait être satisfait de découvrir qu'il n'était pas le seul à avoir cette philosophie. Une philosophie qui lui était venue sur le tard mais qui depuis ne l'avait plus jamais quitté. Elle s'était infiltrée au plus profond de lui-même, dans tous les pores de sa peau, dans chaque cellule de son être et il n'était pas le seul. Chaque âme présente ici vibrait avec le même désir. La même envie de faire le bien dans un univers si absurde rempli d'ouragans d'injustice, de vague de violence sordide.  Cet élan de solidarité parmi tous les bénévoles du centre était une satisfaction. Une récompense. Chaque fois qu'il en voyait un nouveau franchir le seuil de sa porte, il faisait son possible pour le pousser à rester le plus longtemps possible. Pour le convaincre qu'il avait fait le bon choix. Vendre la société aux inconnus n'était pas une tâche difficile. Avec son sourire charmeur et sa facilité à parler, Noah était très certainement le plus doué. En quelques minutes, il parvenait toujours à trouver les bonnes paroles pour réussir son défi. C'était lui même qui s'était occupé de l'australien plusieurs mois plus tôt. Alors lorsqu'il le vit rentrer dans son bureau accompagné d'une jeune brune, dont le visage ne lui était pas familier, il ne put s'empêcher de ressentir une forme de fierté dans son coeur. Le flambeau était en train de se passer de main en main, tel un héritage à conserver, à ne jamais voir disparaître et cela suffisait à remplir son esprit de joie. A lui donner envie de continuer sans songer à s'arrêter un minuscule instant. L'homme s'approcha doucement du blond pour lui serrer la main. Instinctivement, celui-ci se leva de sa chaise et il arbora un grand sourire pour illuminer son visage. « Salut ! Tu n'es pas tout seul aujourd'hui on dirait » dit-il avec un petit air malicieux aux lèvres. Il jeta un regard à la femme brune qui se tenait en retrait au fond du bureau et qui n'osait pas encore s'approcher, comme intimidée par l'inconnu que pouvait représenter Noah. « Elle était intéressée par le centre alors je me suis dit que tu étais le mieux placé pour lui expliquer le fonctionnement. Je dois me sauver en plus » répondit l'australien avec une étincelle dans ses yeux clairs. L'adulte comprenait parfaitement comment l'inconnue avait pu se laisser convaincre de venir jusqu'ici. Avec sa voix chaude, son accent chantonnant et sa peau bronzée par les nombreuses heures passées au soleil, le grand australien inspirait la confiance. Il y avait cette chaleur et cette sympathie se dégageant de son attitude. « Tu as bien fait. Bonne journée » lança-t-il à la cantonade en faisant un signe de main à son camarade qui déjà marchait en direction de l'extérieur. « Bonjour mademoiselle. Vous pouvez vous asseoir si vous voulez. Vous désirez quelque chose à boire ? », s'exclama Noah en la fixant chaleureusement et en désignant la chaise située de l'autre côté de son bureau. Quelques secondes durant, le silence s'abattit dans la pièce où la chaleur de l'après-midi africaine se faisait ressentir. Il en profita alors pour attraper deux verres et la carafe contenant de la citronnade bien fraîche. Les années avaient beau passer, il ne s'était toujours pas entièrement adapté au climat de l'Afrique du Sud. Même avec son simple tee shirt, les températures chaudes continuaient de le déranger légèrement. Il n'avait pas oublié la première année où il avait dû supporter les canicules estivales. Chaque jour, il avait eu la sensation de se déshydrater et il avait même fini par croire qu'il ne serait pas en mesure de survivre. Pourtant plus de cinq ans plus tard, il était toujours là, son corps avait fini par s'habituer et par porter les traces des heures passées à l'extérieur. Après avoir servi les boissons fraîches, il se réinstalla sur son siège de bureau. « Je vais commencer par les banalités. Je m'appelle Noah, je suis là depuis six ans environ et je m'occupe principalement des bénévoles ou des futurs bénévoles. Mais il ne faut pas croire, je mets aussi la main à la pâte et je viens aider autant que possible. Je ne suis pas non plus le patron qui donne des ordres, je veille surtout à ce qu'il n'y ait pas de cafouillage dans l'organisation. On ne sait jamais, un vétérinaire pourrait se retrouver à s'occuper d'enfants et ce serait le carnage il risquerait de les endormir pour les soigner. » narra-t-il en émettant un petit rire sonore. Dans ce genre de situation, l'humour et la bonne humeur étaient ses plus grandes armes. Les manières qu'il trouvait pour parvenir à ses fins de façon naturelle. « Tu désires savoir quelque chose en particulier ou peut-être me parler un peu de toi si tu le souhaites ?  » l'interrogea-t-il en la regardant avec attention. « Je suis désolé pour ma familiarité mais je déteste vouvoyer les personnes présentes ici, on travaille tous dans la bonne humeur comme une grande famille alors j'ai pris l'habitude maintenant. » avoua-t-il avec un sourire en coin. Au tout début, il avait détesté cette position de supériorité, qu'il occupait. Il avait eu la sensation de n'être que l'homme actionnant le bâton en cas de mauvaises actions. Alors il avait trouvé ce moyen pour se situer au même niveau. Pour être vu tel qu'il était et non comme un prétentieux restant derrière son bureau continuellement.




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MessageSujet: Re: the place i call home ♣ maxyne   the place i call home ♣  maxyne EmptyMer 15 Avr - 2:07

The place I call home
“I have learned that if you must leave a place that you have lived in and loved and where all your yesteryears are buried deep, leave it any way except a slow way, leave it the fastest way you can. Never turn back and never believe that an hour you remember is a better hour because it is dead. Passed years seem safe ones, vanquished ones, while the future lives in a cloud, formidable from a distance.”  
Elle écoutait distraitement l’homme parler alors qu’elle essayait d’enregistrer le chemin que parcourait le Jeep. Elle avait besoin de points de repère, d’un moyen de retourner à l’aéroport si les choses ne tournaient pas comme elle l’entendait. C’était une erreur de suivre un étranger dans un pays que l’on ne connaît pas. Elle le savait. Elle avait vu suffisamment de films d’horreur pour le savoir. Chaque fois, cela se terminait avec la victime retrouvée avec des organes en moins dans le milieu du désert ou en jeunes filles vendues pour prostitution quelque part. C’était réjouissant. Bon côté de la médaille, la jeune femme ne pensait pas avoir le physique de l’emploi pour devenir prostituée, après tout, elle n’était pas blonde, n’avait pas des formes à faire bavé les plus riches des hommes et elle était beaucoup trop maladroite pour être sexy. Bon point pour elle! Il ne restait plus que la vente d’organe. Merveilleux. Elle reporta distraitement attention sur le conducteur du véhicule, l’homme parlant avec émerveillement de Giving for Africa, son accent adorable caressant les oreilles de la brune qui se demandait soudainement quel genre de trafiquant ce donnait tant de mal pour inventé une histoire afin d’attirer les touristes dans leurs pièges. « Et vous avez l’habitude d’attendre vos futurs bénévoles devant l’aéroport et de les séduire avec votre accent? C’est comme ça que fonctionne le recrutement? » Elle arqua un sourcil, intriguée, bien que nerveuse. L’Australien ne fit que rire en secouant la tête, lui rétorquant que c’était le hasard dans son cas. Le hasard? Elle ne croyait pas vraiment au hasard, mais tant pis. Le Jeep s’arrêta finalement devant un grillage, le conducteur échangea quelques mots dans une langue étrangère avec ce qui semblait être un garde, puis, une fois la barrière ouverte, le véhicule fit un bond en avant, s’enfonçant dans les installations de ce qui semblait être… enfin, ce qui ne semblait pas être un endroit de trafic d’êtres humains.

Un peu hésitante, Maxyne finit par suivre le blond à l’intérieur de l’un des bâtiments. Ce fut d’abord la différence d’éclairage qui la frappa et elle dut attendre quelques secondes pour que ses yeux se fassent à la noirceur. Elle observa le bureau avec attention, détaillant le visage du jeune homme alors que la voix de l’Australien s’élevait de nouveau, charmante et chantante. « Elle était intéressée par le centre alors je me suis dit que tu étais le mieux placé pour lui expliquer le fonctionnement. Je dois me sauver en plus » elle les observa un moment, toujours dans son coin, ne sachant si elle devait prononcer un mot ou non. Elle finit par croiser les bras sur sa poitrine, son regard allant de l’un des hommes à l’autre. «Intéressée, ça dépend. Je vais sortir d’ici vivante ou je vais me réveiller dans un bain de glace avec un rein en moins? Non que je juge, hein, j’essaie juste d’analyser la situation. » Demanda-t-elle d’un ton qui se voulait amusée, malgré la tension dans sa voix, dardant ses prunelles claires dans celles du jeune homme derrière son bureau, alors que l’Australien pouffait légèrement de rire devant sa réplique. Maxyne n’avait jamais eu foi en l’humanité, elle savait ce que l’homme pouvait faire pour son propre plaisir. Elle avait vu les horreurs que l’on peut commettre par envie, par pulsion. Ce ne devait pas être bien différent à l’autre bout du monde, dans un endroit où l’égalité n’est qu’une notion vague. Elle avait encore un plus gros souci avec les hommes, plus gros qu’elle ne l’aurait jamais avoué. Elle ne faisait pas confiance en la gent masculine, elle n’y arrivait simplement pas. Chaque fois qu’elle se trouvait dans une situation où l’homme avait le contrôle, elle se sentait menacée, vulnérable. Merci papa. Elle se mâchouilla la lèvre inférieure alors que l’homme qui l’avait conduite ici faisait ses aux revoirs, claquant la porte dans son dos, la laissant seule avec l’inconnu. L’assistante sociale haussa vaguement les épaules devant l’offre de son hôte, toujours pas certaine de vouloir se trouver là. Elle consentit néanmoins à déposer son sac sur le sol et à prendre place sur la chaise devant elle.

La chaleur était étouffante et le verre de liquide froid que lui tendit l’Anglais était des plus appréciés, mais elle ne le porta tout de même pas à ses lèvres. On n’est jamais trop prudent. Elle passa ses doigts dans ses boucles brunes, les chassant de son visage d’un geste nerveux, réalisant à quel point ils pouvaient coller à sa peau. Il fallait également dire qu’elle n’était pas vraiment vêtue pour la température d’Afrique, elle qui débarquait tout juste d’un pays croulant sous la neige et le verglas. D’autant plus qu’elle songeait partir pour le Canada ou la Norvège plutôt que pour l’Afrique, mais bref, ce n’était qu’un détail parmi tant d’autres. L’homme finit par reprendre la parole, parlant de lui, de son travail ici, de ce qui faisait de cet endroit ce qu’il était. Max écouta, sans prononcer un mot jusqu’à la toute fin. « Alors…. Il ne s’agit vraiment pas de trafic humain ou de revente d’organes? » marmonna-t-elle entre le sérieux et la plaisanterie. C’était une bonne nouvelle. Maintenant, il ne lui restait plus qu’à savoir si elle avait vraiment envie de passer les prochains mois à aider les plus démunis, à mettre sa vie entre parenthèses. Non que la petite brune était quelqu’un d’égoïste et d’égocentrique, loin de là. Elle avait choisi sa carrière en fonction du nombre de personnes qu’elle pouvait aider, mais jusque-là, c’était plus flop qu’autre chose. Elle se souvenait surtout du regard de dégoût de ses supérieurs lorsqu’elle se trouvait devant eux, essayant d’expliquer un cas particulier. Elle se souvenait des rires dédaigneux quand quelqu’un lui faisait une remarque déplacée sur son attirance pour la douleur, la souffrance. Maxyne releva doucement la tête vers le dénommé Noah, un peu hésitante, un peu réticente, aussi, alors qu’il lui demandait de parler d’elle-même. Elle n’avait jamais été douée pour cela, préférant de loin rester la fille invisible. « Il n’y a pas grand-chose à dire, vraiment. » Rétorqua-t-elle avec un haussement d’épaules.

La jeune femme avait l’impression qu’il la transperçait de part en part avec ses yeux, qu’il essayait de lire son esprit à travers son propre regard. Ce n’était pas une sensation agréable. Elle finit par soupire doucement, s’avouant vaincue. Noah avait été si accueillant, si ouvert avec elle en quelques minutes qu’elle se sentait coupable d’être aussi renfermée sur elle-même, aussi secrète. Elle l’avait toujours été, par nécessité, pour se protéger de ce que les journalistes pourraient utiliser contre elle si jamais ils n’avaient rien de plus croustillant à se mettre sous la dent. Cependant, Noah n’était pas journaliste, il n’avait aucun intérêt à faire de sa vie un enfer. Du moins, le croyait-elle. Elle porta finalement le verre qu’il lui avait servi à ses lèvres, laissant le liquide la désaltérer avant de reprendre la parole. « Max. Enfin, Maxyne, pour être plus exacte. En dehors de ça, je ne vois pas vraiment ce qui pourrait être intéressant à raconter. Je suis assistante sociale, j’imagine que ça peut toujours vous être utile, pour les adoptions et tout. » Elle inclina légèrement la tête, se demandant vraiment ce qu’elle pourrait dire. Sa vie n’était pas la plus intéressante qui soi, elle n’avait pas fait de truc extraordinaire et elle n’avait pas envie de se pencher sur son passé trop longtemps. C’était un sujet qu’elle n’explorait même pas avec sa sœur ou sa meilleure amie, quelque chose qu’elle préférait de loin garder pour elle. C’était cette mentalité enfantine du monstre sous le lit. Si personne n’en parlait, il finirait par disparaître. Elle savait pourtant que c’était faux, que jamais elle ne pourrait regarder derrière son épaule sans avoir l’impression d’étouffer.

crackle bones
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Noah L. Mansfield
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LE PETIT CON
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MessageSujet: Re: the place i call home ♣ maxyne   the place i call home ♣  maxyne EmptyVen 17 Avr - 21:51





the place i call home


I found my time because there is no place like home. Yeah, there is no place like home when i am there. So everytime, I tap my red shoes, one two one two to bring me backt there. To bring me home.

Noah était habitué à avoir des bénévoles faisant leur entrée dans son bureau. Il y avait les heureux, ceux dont la joie pouvait se lire sur le visage, impatient de s'investir pour une cause leur étant chère. Il y avait les timides, ceux dont il était plus difficile d'obtenir quelques confessions et qui malgré leur envie de bien faire se trouvaient un peu perdus dans cet univers inconnu. Puis il y avait les derniers, ceux qui n'avaient pas choisi de venir ici, envoyés pour retrouver le chemin de la bonne conduite par des parents désirant voir leur enfant évoluer. Au tout début, le jeune homme s'était énormément retrouvé dans les insolents, dans cette façon qu'ils avaient de se comporter, de regarder les autres avec dédain. Il était alors aisé pour lui de trouver les bons mots pour les convaincre que le centre n'avait aucune ressemblance avec l'enfer.  Auparavant, il avait été l'un d'entre eux, observant presque avec dégoût ses parents lorsqu'ils venaient à prononcer le simple mot "humanitaire". Depuis son enfance, il avait été amené à vivre avec le centre, avec la philanthropie grandissante de sa mère, de ce désir qu'elle avait de toujours organiser des galas, d'investir son argent dans des associations. Pourtant, il ne s'y était jamais réellement habitué. Il n'avait rien du fils prodige, souhaitant suivre les pas tracés par les deux personnes qui lui avaient donné la vie. Il avait fallu attendre l'arrivée du pire dans son existence pour qu'enfin il comprenne. Pour qu'enfin la graine finisse par germer dans son esprit. Pour qu'enfin il réalise l'utilité des actions de ses parents et à quel point ils avaient pu avoir raison durant toutes ces années. C'était ce qu'il avait la volonté de faire comprendre à tous ces jeunes pénétrant dans son bureau presque à reculons et cherchant par tous les moyens à prendre la fuite. Il voulait leur faire réaliser à quel point le bénévolat pouvait faire la différence et apporter beaucoup aux populations dans le besoin. Avec le temps, il avait trouvé un moyen efficace de le faire, les bons mots à prononcer. Avec son sourire chaleureux et l'investissement que l'on pouvait percevoir au simple son de sa voix, il y parvenait très souvent. Sauf lorsqu'il était amené à se trouver face à un cas compliqué. Plus coriace que les autres, comme cela avait pu lui arriver par le passé. En voyant la brune devant lui, il la regarda un moment pour savoir dans quelle catégorie elle pouvait se trouver. Il ne lui fallut que quelques secondes avant de trouver, elle était une indécise désirant être rassurée, presque convaincue mais ayant encore besoin de quelques arguments pour être certaine de son choix. La tension était perceptible sur les traits de son visage, elle semblait comme perdue dans cette pièce, ne sachant guère quoi dire ou quoi faire. Néanmoins, un son finit par sortir de sa bouche et Noah ne put s'empêcher d'émettre un petit rire amusé. Elle paraissait avoir de l'humour et cela lui plaisait, préférant la décontraction à un sérieux trop guindé. Il était d'ailleurs toujours le premier à faire des blagues, parfois réussies, parfois douteuses. L'humour était sa manière à lui de combattre toute l'absurdité présente dans ce monde. Après la perte de ses parents,  il avait dissimulé tout son chagrin derrière une carapace indestructible, laissant apparaître une image d'homme heureux. Derrière ses grands sourires, derrière ses rires expressifs, c'était la douleur qui s'était invitée dans son âme. Une douleur dissimulée profondément dans les méandres les plus obscurs de son être. Des méandres que personne ne pouvait atteindre. Tous les jours, il masquait sa faiblesse derrière cette aura lumineuse,  comme il pouvait le faire actuellement. Amusé, il regarda la jeune femme et maintint le suspense quelques secondes avant de donner une réponse à son interrogation. « Ah ça, ça dépend de vous,  on a arrêté les reins en ce moment on préfère les foies, ça se revend plus cher. » s'exclama-t-il avec assurance, presque sincèrement. Un sourire en coin vint se dessiner sur ses lèvres, comme pour montrer qu'il ne s'agissait là que d'une plaisanterie et non de la réalité. Il avait simplement l'envie subite de rentrer dans son jeu pour continuer à se divertir avant de retourner à des affaires bien plus sérieuses.

L'australien finit par rebrousser chemin pour retourner vaquer à ses occupations habituelles et le silence emplit alors la pièce. Un silence qui venait manifester toute la tension présente chez la brune, qui ne parvenait pas prête à se détendre, paraissant sur ses gardes et prête à prendre la fuite au moindre faux-pas. Noah la laissa finir le questionnement introspectif, qui semblait se dérouler dans son esprit, tandis qu'elle continuait de l'observer comme pour chercher à savoir si elle avait devant lui un psychopathe en devenir ou un innocent pouvant prétendre au paradis. Il n'était ni l'un ni l'autre, mais le visage angélique de l'anglais inspirait souvent la confiance.  Pourtant, il savait à quel point l'inconnu pouvait être effrayant. Pouvait déstabiliser tous les individus. Enfant, il avait connu ce sentiment et il lui avait fallu bien des mois avant qu'il ne se sente à l'aise dans un endroit. Alors il comprenait l'inconnue et il n'avait aucune volonté de la brusquer. De lui faire peur en se montrant trop pressé. Il ne s'agissait pas d'un recrutement ou de l'endoctriner dans une secte tel un grand gourou. Ici tout était bien différent. Il y avait une cause à défendre et des valeurs à respecter. « On a arrêté le trafic d'être humains et d'organes, on trouvait que c'était trop salissant, ça laissait pleins de traces de sang partout alors on s'est dit que ce n'était plus la peine. Maintenant on coupe les cheveux de toutes les bénévoles et on les revend après, » répondit-il en riant légèrement. Dans d'autres situations bien divergentes, il ne se serait sûrement pas permis de faire des blagues si poussées, pouvant parfois être prises au sérieux, mais il avait cette impression qu'avec la brune à l'accent américain il pouvait le faire sans risque. Sans savoir pour quelle raison, il était certain de trouver en elle un public capable de comprendre son humour parfois incompris et cela lui plaisait. Il avait besoin de cela, de personnes comme elle capables d'amener un peu de rire lors de situations compliquées. Capables de détendre l'atmosphère lorsque celle-ci venait à être trop oppressante.

A chaque fois que l'homme se trouvait devant un nouveau bénévole, il avait pris cette habitude de se présenter avant de lui poser quelques questions pour en savoir plus. Il était important pour lui de les connaître afin de les pouvoir les aider en cas de besoin. C'était toujours le même schéma, comme un disque rayé répétant en boucle la même mélodie. C'était la suite du discours qui évoluait en fonction des personnalités et des personnes lui faisant face. La brune paraissait hésiter, comme apeurée à l'idée de trop en dire sur elle-même ou de ne pas être intéressante. Il était pourtant certain qu'elle n'était pas une coquille vide et que derrière ce joli visage se cachait une personnalité tout aussi attrayante. « Je suis sûr du contraire. Ce sont souvent ceux qui ne se trouvent pas intéressants qui au final le sont le plus. » avoua-t-il sincèrement. Avec les années, il avait pu le constater bien souvent. Les plus bavards au premier abord s'avéraient presque à chaque fois être soporifiques et il était alors difficile pour lui de ne pas laisser apparaître son ennui. Heureusement ils étaient rares. Secrète, la dénommée Maxyne finit pourtant par dévoiler quelques éléments de sa personne, presque à demi-mots, espérant peut-être qu'aucun oreille extérieure ne pouvait les entendre. « Enchanté Max. Tu peux me raconter tout ce qui te passe par la tête, d'où tu viens, ce que tu aimes, qui tu es. Me parler de ton premier animal de compagnie, de ton dessin animé préféré. Peu importe c'est juste pour apprendre à se connaître un peu. Je trouve ça important d'en savoir un peu plus sur les personnes avec qui on va passer beaucoup de temps, on ne sait jamais si un serial killer venait à se cacher parmi les bénévoles, je préférerais être prévenu avant. » déclara-t-il en mimant un rictus sur sa bouche. L'humour paraissait fonctionner sur Maxyne alors il était bien décidé à en abuser pour parvenir à dissiper ses angoisses. Les assistantes sociales étaient rares au centre, la jeune femme pouvait s'avérer être une aide précieuse si elle de décidait à rester et c'était sa tâche de la convaincre. De trouver un moyen pour qu'elle reste plusieurs mois durant. « On est en contact avec un orphelinat, les enfants viennent prendre des cours ici avec nos bénévoles et sont soignés gratuitement par le centre mais on évite de se mêler des affaires d'adoption. On peut mettre en lien des familles et l'orphelinat mais ensuite on les laisse voir tout ça ensemble. On préfère éviter car ça apporte souvent quelques problèmes malheureusement. » souffla-t-il presque désolé par sa propre confession. La cause des enfants démunis, se retrouvant sans aucune attache familiale lui avait toujours tenu à coeur et il n'était pas rare qu'il donne de son temps libre pour se rendre à l'orphelinat afin de passer quelques heures avec eux. Mais il avait toujours ce pincement dans la poitrine lui laissant penser que ce n'était pas suffisant. Qu'il pouvait faire bien plus pour les sortir de l'horreur et leur faire découvrir le bonheur dans un monde meilleur. C'était pour eux qu'il se battait autant. Pour eux qu'il était prêt à donner toute son énergie parce que depuis six ans il était l'un d'entre eux. Un orphelin.  



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MessageSujet: Re: the place i call home ♣ maxyne   the place i call home ♣  maxyne EmptyMar 21 Avr - 20:09

The place I call home
“I have learned that if you must leave a place that you have lived in and loved and where all your yesteryears are buried deep, leave it any way except a slow way, leave it the fastest way you can. Never turn back and never believe that an hour you remember is a better hour because it is dead. Passed years seem safe ones, vanquished ones, while the future lives in a cloud, formidable from a distance.”  
L’Américaine avait toujours été trop optimiste, idéaliste, dans tous les aspects de sa vie. Elle aurait aimé changer le monde, être ce superhéros avec sa cape rouge vif qui sauve les victimes des méchants. Elle aurait voulu faire de cette terre un endroit sans guerre ou sans douleur, mais elle savait que ce n’était pas possible. Elle n’avait pas ce pouvoir. Elle n’avait pas ce don. Elle n’était rien d’autre qu’une humaine qui devait affronter ses propres démons avant même de songer au fait d’aider les autres. Elle avait essayé, pourtant. Elle était devenue assistante sociale dans le but d’aider ces gens qui en ont vraiment besoin. Elle avait mis la main à la pâte, elle avait écouté ces gens parler de leur douleur, elle les avait conseillés elle avait essuyé leur larmes en essayant d’être ce qu’elle désirait être, sans se soucier de la douleur qui pouvait la brûler chaque fois qu’on lui parlait d’une relation père-enfant, chaque fois qu’on lui parlait de déception parentale. Quand elle avait pris la décision de devenir assistante sociale, ce n’avait été qu’un coup de tête comme tant d’autres, une idée farfelue qui lui avait traversé l’esprit en réalisant qu’elle ne pourrait ne jamais sauver une ville complète comme le ferait Wonder Woman. Elle n’était pas forte. Elle n’était pas indestructible. Elle n’avait rien d’un superhéros. Certes, sa carrière avait été un coup de tête, le tout décider à la va-vite, mais elle ne l’avait jamais regretté. Elle ne s’était jamais demandé si elle avait fait le bon choix. Elle espérait que c’était la même chose pour l’Afrique. Qu’elle ne regretterait pas sa présence ici dans deux jours, lorsque ses soucis ne seraient que des vieux souvenirs, des fantômes flous. Elle espérait qu’elle ne souhaiterait pas retourner en Amérique le lendemain matin, réalisant que tout cela n’était qu’une erreur de plus à ajouter à la liste interminable de celles qu’elle avait déjà faites dans sa vie.

La jeune femme tiqua légèrement devant la plaisanterie de jeune homme, essayant de lire entre les lignes. Un sourire finit par étirer ses lèvres, légèrement amusées alors qu’elle haussait les épaules. « Je n’ai jamais été aussi heureuse d’être alcoolique, alors.» Elle avait prononcé ces paroles d’un ton qui signifiait que ça n’avait rien de sérieux. Max faisait partie des gens qui n’arrivent pas à tenir l’alcool. Après un seul verre, elle se mettait à dire n’importe quoi. Vraiment n’importe quoi. Il y avait donc bien longtemps qu’elle avait cessé de boire. Elle déclinait les offres, se contentant d’eau pétillante ou de bière sans alcool. Elle offrit un léger sourire de remerciement à l’Australien lorsque celui-ci sortit de la pièce, se demandant où elle serait présentement s’il ne l’avait pas trouvé en premier. Sans doute dans un motel miteux à essayer de trouver quelqu’un parlant sa langue dans l’espoir de pouvoir s’orienter. Alors oui, malgré l’anxiété qu’elle ressentait, elle était tout de même soulagée de se retrouver ici. La brunette était toujours anxieuse pour n’importe quoi, de toute façon. Toutes questions, même les plus banales, devenaient une source de stress sans qu’elle ne sache pourquoi. C’était sans doute dans sa nature, quelque chose qu’elle ne pouvait pas s’expliquer, c’était comme cela, un point c’est tout. Son regard s’encra dans celui de l’anglais qui lui faisait face, l’homme faisant une dernière plaisanterie sur le sujet de la vente d’organe. Elle arqua doucement un sourcil, perplexe. « Vous revendez les cheveux ou les gens? Parce que j’ai bien peur que dans le deuxième cas, vous vous donniez bien du mal pour rien, en ce qui me concerne.» Sérieusement, Maxyne savait être tellement agaçante par moment qu’elle imaginait bien ses tortionnaires demander un remboursement en moins de vingt-quatre heures. Ce ne serait pas étonnant. Elle était tout bonnement incapable de rester immobile plus de cinq minutes, incapable de prendre le temps de respirer avant de se remettre à s’agiter comme si elle était une espèce de puce mutante.

Elle resta assise là pendant un moment, jouant avec ses doigts comme une gamine qui venait de se faire disputer par ses parents. Elle détestait parler d’elle-même, c’était quelque chose qu’on lui reprochait souvent, surtout lors de relation amoureuse. Elle ne laissait filtrer que quelques bribes sur sa personne, n’aimant pas parler de ses goûts, de son passé, de ce qu’elle cachait derrière un sourire trop éclatant. Pourtant, elle avait l’impression que c’était ce que voulait le jeune homme en face d’elle. Max inclina doucement la tête, réfléchissant à ce qu’il essayait de lui faire comprendre. Elle savait qu’il avait raison, que bien souvent, les gens les plus bavards n’ont rien d’intéressant à dire, qu’ils ne parlent que pour attirer l’attention sur eux. Au contraire, en tant qu’assistante sociale, elle avait rapidement compris que c’était ceux qui s’installait devant elle sans dire un mot qu’il fallait écouter avec le plus d’attention. Ceux qui la regardaient comme si elle était une menace quelconque. Elle comprenait soudainement ces gens, maintenant qu’elle se retrouvait à leur place. Toutes couleurs furent drainées de son joli minois lorsque le dénommé Noah plaisanta sur les Serial Killer. Elle sentit un poids familier s’installer au creux de son estomac, une sensation de malaise si familière qu’elle n’en était même pas surprise. « Je n’en suis pas un. Un Serial Killer, je veux dire. » Les mots avaient glissé hors de ses lèvres si vite qu’elle n’eut pas le temps de les rattraper. Elle passa une main dans ses boucles brunes, réfléchissant un moment à la façon de se rattraper, à la façon dont elle ne passerait pas justement pour quelqu’un de déranger qui découpait les gens en petits morceaux en guise de hobbies. « Mon père en était un…promis, ce n’est pas un truc héréditaire ou quoi que ce soit. Je ne mange même pas de viande parce que je suis incapable de me regarder dans le miroir par la suite donc… bref.» Elle baissa les yeux sur ses pieds pendant quelques secondes avant de relever les yeux vers lui, observant sa réaction tout en se mâchouillant la lèvre inférieure. La jeune femme avait fait des choix pour ne pas ressembler à son père, pour faire le moins de dommage possible autour d’elle. Toute sa vie avait été bâtie sur ce but précis.

Bien entendu, Noah n’avait aucun moyen de le savoir, elle n’était que l’étrangère qui venait de dire dévoilé un truc beaucoup trop lourd pour être digéré facilement. Elle avait toujours eu ce don pour se mettre les pieds dans les plats. Avec une petite grimace, elle se décida à continuer de parler de chose moins lourde de sens, de truc plus banal. «Je suis née à Tacoma, mon premier animal de compagnie a été une perruche avec laquelle la relation a toujours été houleuse. J’ai longtemps voulu être chirurgienne, jusqu’à ce que je me rende compte que j’ai une peur bleue du sang. Pendant des vacances au Mexique, petite, je me suis fait mordre par un singe et j’ai cru pendant des semaines que j’allais devenir un superhéros, mais au finale, j’ai juste eu des envies de bananes pendant quelque temps. » Elle termina sa tirade, ses prunelles toujours encrées dans celle du jeune homme, sachant que tout cela n’était rien de bien consistant après l’histoire de père assassin, mais quand même, c’était mieux que rien. La jeune femme se mâchouilla l’intérieure de la joue pendant quelques secondes alors qu’il reprenait la parole, annonçant que le Centre ne prenait aucun cas d’adoption à cause de soucis légaux et autres avec l’état. Elle hocha doucement la tête, annonçant par là qu’elle comprenait la problématique. « Et bien, peut-être pourrais-je travailler en collaboration avec cet orphelinat, trouver des familles pour ces enfants outremers, voir avec des collègues là-bas. Puis, l’orphelinat n’aura qu’à boucler la boucle. Sinon, il y a toujours d’autres cas. L’abus conjugal, les enfants à problèmes, tout ça.» Elle en avait déjà vu de toutes les couleurs, elle savait que ce ne serait pas plus rose ici qu’en Amérique, ce serait probablement pire en réalité.

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MessageSujet: Re: the place i call home ♣ maxyne   the place i call home ♣  maxyne EmptyJeu 23 Avr - 23:28





the place i call home


I found my time because there is no place like home. Yeah, there is no place like home when i am there. So everytime, I tap my red shoes, one two one two to bring me backt there. To bring me home.

L'humour particulier de Noah avait ses fidèles et ses détracteurs. Des détracteurs comprenant que trop rarement les blagues faites par le blond. Des détracteurs ne voyant que trop tardivement le second degré des phrases qu'il pouvait prononcer. Ils étaient nombreux mais avec le temps, il avait cessé d'y prêter attention et de changer pour eux. Rire était nécessaire à sa survie, il en avait besoin au quotidien pour ne pas s'écrouler, pour ne pas se laisser emporter par toutes les vagues menaçant de l'emporter dans les limbes.  Si souvent, il s'était rapproché du précipice, vacillant près du bord avant de retrouver son équilibre. Un équilibre gagné grâce à sa carapace de bonne humeur. Parler en toute liberté et plaisanter avec la jeune femme face à lui était alors plus qu'agréable. Un sourire se dessina sur ses lèvres, tandis qu'elle avouait un alcoolisme, très certainement inexistant. La qualité de sa répartie lui plaisait. « Ton alcoolisme sera très utile pour une fois. Par contre faut faire attention avec ça, j'aimerais éviter que tu te fasses manger par un lion ou une panthère. » répliqua-t-il sur un ton amusé. Il se doutait qu'il n'avait rien à craindre de ce point de vue, mais il souhaitait continuer à la taquiner. Il savait que plus il se montrait sympathique à son égard, plus il réussissait à faire disparaître son angoisse, plus elle était susceptible de rester au centre. Il n'avait guère envie de passer à côté de cette opportunité. Peut-être que dans l'amusement, il risquait d'aller trop loin, mais il ne s'en préoccupait pas. Pour le moment, la jolie brune était réceptive et c'était suffisant pour lui. « Ca dépend des cas, pour les femmes on vend surtout vos cheveux et pour les hommes on peut les vendre s'ils sont bien portants. On suit simplement le marché et ce qui peut se vendre.  » répondit-il avec le plus de sérieux dont il pouvait faire preuve. Le silence emplit la pièce durant un long moment avant qu'un rire sonore vienne le briser une première fois.

Noah fut sorti de sa torpeur par un aveu surprenant. Une confession qu'il n'avait pas vu arriver et qui le happa en plein visage. Un instant, il hésita. Disait-elle vrai ? Ou s'agissait-il là d'une énième plaisanterie ? Ses yeux se plantèrent dans les iris de la jeune femme. Il n'y avait nul soupçon de blague. Il n'y avait pas de mensonge dans cette déclaration. Elle disait la vérité. Il en eut presque le souffle coupé et son coeur finit par rater un battement. « Ca ne devait pas être évident à indiquer comme profession sur les fiches à l'école et au collège  » tenta-t-il de dire avec humour totalement maladroit. C'était la première fois qu'il faisait face à une situation de la sorte. Une situation si délicate. Aucun son ne voulut sortir de sa bouche durant plusieurs secondes. Les mots restèrent bloqués au fond de sa gorge et nerveux, il ne put s'empêcher de jouer avec ses mains, comme pour calmer son esprit qui déjà irradiait. Les phrases venaient à lui manquer, ne sachant guère quoi dire, quoi répondre, de peur de trop en dire ou d'être déplacé dans ses propos. Anxieux, il inspira profondément avant d'émettre le moindre son.  « Plus sérieusement je te remercie pour ton honnêteté même si je n'avais pas besoin de le savoir, j'apprécie et promis je n'en parlerai à personne si tu préfères que ça reste secret. Je m'y connais en faits embarrassants qu'on préférerait ne pas voir dévoilés. » avoua-t-il faiblement. Il y avait bien des choses qui avaient été dites à voix haute alors qu'elles étaient supposées n'être que mystères et silence. La mort de ses parents avaient été sur toutes les lèvres des semaines durant. Chaque personne y allant de sa propre théorie, lançant des rumeurs infondées sans rien savoir. Sans rien connaître du drame qui avait brisé une famille entière. Qui avait causé le désespoir et le chaos dans la vie d'un jeune homme. Ce n'était pas une simple mort, c'était tellement plus. Un meurtre sans âme fait de sang et de violence. De la violence incontrôlable de la part des individus les plus sombres de l'humanité. Il n'y avait rien eu de plus absurde que le meurtre de sa mère et de son père. Il en avait entendu des bêtises sans fondement, des choses idiotes racontées sans manifester un soupçon d'intelligence. L'apothéose s'était manifestée lorsque la trahison d'Anna avait été dévoilée aux yeux du monde. Les langues s'étaient déliées pour devenir aussi féroces que la langue des vipères. Le venin de la rumeur s'était répandu partout et il avait été impossible de l'arrêter. De le contenir pour le condamner au silence. Il n'y avait rien eu de pire pour l'anglais que de supporter les visages compatissants des autres à son égard, tandis que c'était le néant qui s'était abattu sur son âme. Son âme qui pour la deuxième fois connaissait la perte et le malheur. Un malheur bien moins important que le précédent mais bien plus violent. C'était sa chair qui avait été touchée dans son centre. Une chair calcinée, brûlée qui n'était pas parvenue à cicatriser. Il avait tenté de la panser avec des baumes apaisants, de réparer son coeur en compagnie d'autres femmes mais en vain. La blessure avait été trop tranchante pour être oubliée. Alors il ne pouvait que comprendre Maxyne si elle désirait garder le secret sur son passé. Un passé qu'elle n'avait pas choisi mais qu'elle devait subir au quotidien, qui continuait de la suivre à la trace quand bien même elle tentait de s'en séparer. Il était gravé en elle et jamais il ne la quitterait. Noah le savait. Il avait essayé d'effacer ses souvenirs, de tout recommencer mais il n'y était guère parvenu. C'était tout simplement impossible.

N'ayant aucune envie de se montrer plus intrusif, le jeune homme baissa le regard, cessant son observation minutieuse de la brune. Son but n'était pas de la déstabiliser et il se doutait bien que cela avait dû être délicat pour elle de venir à parler de son père. C'était à lui d'apaiser sa douleur, de rendre son fardeau plus facile à porter et le silence était encore la meilleure solution. Lorsque la conversation dévia vers un autre sujet, il vit là une porte de sortie, un moyen détourné de détendre l'atmosphère qui inévitablement s'était alourdie. Il ne put s'empêcher d'émettre un léger rire en entendant l'histoire complète de la femme. Derrière son héritage douloureux à subir, il y avait un aspect moins sombre, plus éclatant, qui le faisait sourire. « Une perruche ? Tu as fait dans l'originalité. Même si je dois te battre vu qu'à l'ouverture du centre, je m'étais proclamé propriétaire de l'un des lionceaux de la réserve. Il ne faut pas s'y fier, les singes peuvent être assez agressifs. Enfants, on a tous rêvé d'être un super héros. Je pensais que j'allais finir par me transformer un jour mais je suis resté un simple être humain c'est la plus grande tristesse de mon existence. J'aurais adoré pouvoir voler ou me téléporter n'importe où dans le monde.   » s'exclama-t-il avec une moue enfantine. De nombreuses fois dans son enfance, il avait eu l'espoir infime de devenir un super héros, un méta humain capable de trouver sa place dans cet univers bien trop immense pour le petit être qu'il était. Encore trop timide, son univers de petit garçon s'était développé et dans son esprit, des milliers d'histoires se déroulaient chaque jour. Dans chacune d'entre elles, il avait été le héros. Alors que la réalité était moins ensoleillée. Il avait eu besoin de son imaginaire à cette époque où les autres enfants avaient décidé de le rejeter. C'était sûrement aussi ce qui le poussait à tant donner pour les orphelins. Depuis six ans, il était devenu l'un d'entre eux. L'un de ces enfants sans parent, mais dans son malheur il avait eu la chance infinie de les connaître. De passer vingt ans auprès d'eux. Vingt ans qui s'était interrompue de la façon la plus sanglante qu'il soit. Depuis, il avait toujours eu la volonté d'offrir un avenir plus doux à ces êtres si jeunes mais déjà brisés par le monde. C'était ce qu'il s'évertuait à faire autant que possible et il était plus qu'heureux de savoir que Maxyne partageait sa vision des choses. « Tu pourrais totalement, on ne donne aucun ordre ici. Les bénévoles nous parlent des compétences qu'il ont mais c'est à vous de choisir ce qui vous plairait. Vous êtes tous ici pour défendre une cause, mon oncle n'est pas votre patron et je ne suis pas celui qui vous surveille et qui veille à la bonne qualité de votre travail. Si tu veux t'occuper de tout ça, tu en as le droit et on a toujours besoin de personnes comme toi, car on rencontre des cas très compliqués c'est vrai. » dit-il sincèrement. Son engagement pouvait se lire sur les traits de son visage qui se durcissaient dès qu'il venait à parler du malheur rencontré par ces enfants sans défense. Tant de fois, il s'était emporté pour lutter contre cette injustice bien trop prédominante. Cette injustice presque étouffante contre laquelle le combat était déséquilibré. Il était heureux de savoir qu'à ses côtés, une nouvelle alliée venait d'apparaître.



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MessageSujet: Re: the place i call home ♣ maxyne   the place i call home ♣  maxyne EmptyMar 28 Avr - 19:16

The place I call home
“I have learned that if you must leave a place that you have lived in and loved and where all your yesteryears are buried deep, leave it any way except a slow way, leave it the fastest way you can. Never turn back and never believe that an hour you remember is a better hour because it is dead. Passed years seem safe ones, vanquished ones, while the future lives in a cloud, formidable from a distance.”  
« C’est pour ma propre sécurité ou pour la santé des animaux? » Elle roula des yeux, son ton traînant alors qu’elle croisait les bras sur sa poitrine. Elle n’avait rien d’une alcoolique, bien loin, en réalité. Elle ne se souvenait même pas de la dernière fois qu’elle avait bu. C’était sans doute avec Leïla, son amie avait toujours été douée pour l’entraîner dans le pire des plans et chaque fois, elle se laissait faire. Principalement parce qu’elle se sentait redevable envers son amie, parce que celle-ci avait toujours été là pour elle, parce que pendant des années, elle avait été son pilier contre l’orage qui s’abattait sur elle. Alors oui, la dernière fois qu’elle avait passé la nuit à vomir le contenu de son estomac dû à un empoisonnement à l’alcool, c’était probablement dû à sa meilleure amie. Un petit rire s’échappa de sa gorge devant les plaisanteries du blond qui lui faisait face, incapable de garder son sérieux plus longtemps. «Dommage, je suis franchement moche sans cheveux. Quoi que la dernière fois, ce devait avoir un lien avec le fait que je n’avais plus de sourcil non plus. » Elle prit une moue songeuse, comme si elle réfléchissait ardemment à la question. Bien entendu, elle n’était pas sérieuse. Elle l’était rarement en réalité. Max était doué pour lancer idioties sur idioties, n’aimait pas tomber dans les sujets trop sérieux, n’aimant pas quand les gens s’approchent trop près d’elle. C’était sa façon à elle de se protéger du monde extérieur. De se forgé une carapace contre les attaques extérieures, contre elle-même en quelque sorte. Elle avait compris depuis longtemps qu’elle était sa plus grande ennemi, qu’elle avait peur de ce que cela donnerait si jamais elle arrêtait de prétendre qu’elle allait bien, qu’elle allait plus que bien.

L’humour, c’était quelque chose qu’elle avait développé à un jeune âge, quelque qu’elle avait appris à utiliser pour éviter les questions trop sérieuse, pour répondre aux journalistes qui lui collaient au basque comme si elle était la nouvelle célébrité de l’heure. Elle ne l’avait jamais été. Elle n’avait été que la fille du psychopathe que l’on avait chassé pendant des années. C’était d’ailleurs quelque chose qu’elle n’avait pas songé lancer comme cela au milieu d’une conversation avec un inconnu dans un pays étrangers. Par moment, elle se demandait si elle réfléchissait avant d’ouvrir la bouche. Visiblement non. Elle se mordilla la lèvre inférieure alors qu’elle attendait la réaction du jeune homme qui lui faisait face, qui semblait avoir bien du mal à digérer l’information. C’était possiblement la première fois que quelqu’un lui sortait un truc du genre aussi franchement. En réalité, elle n’en connaissait pas beaucoup, des enfants de tueurs en série. Elle se souvenait de cette période de son adolescence où elle était complètement obsédée par ces psychopathes. Elle avait lu tous les livres possibles sur le sujet, elle avait fait plus de recherche sur le sujet que nécessaire pour réaliser que la plupart de ces hommes n’avaient ni femme, ni enfants. Son père était l’exception à la règle. Il était l’homme avec la carrière brillante, l’homme qui avait une famille qui semblait si parfaite sur les photos de famille. Mais tout cela était faux. Maxyne le savait maintenant. Elle le savait mieux que personne. Elle avait été une partie du plan parfait de son paternel, jusqu’à sa naissance avait été planifié pour que tout semble parfait. Et cela lui donnait la nausée. « Sur les papiers officiels, on se contentait de « Cardiologue » ça évitait quelques soucis, la plupart du temps. » Elle plissa le nez dans une mimique dédaigneuse, n’osant pas s’imaginer comment les professeurs auraient pu agir s’ils avaient su la vérité dès le premier jour. Bien que cela n’était pas bien long avant que l’école entière ne murmure derrière son dos comme si elle était la prochaine menace. Sa mimique se transforma en un sourire de remerciement devant les paroles de Noah. «J’apprécierais. Je n’ai pas envie d’être observé comme si j’allais assassiner le premier venu. » Comme si elle était capable de faire du mal à quelqu’un, comme si elle était capable de commettre un geste aussi violent de sang-froid.

Elle eut l’impression de respirer de nouveau lorsque le sujet changea pour se concentrer sur quelque chose de plus léger. Pour parler d’Arthur la perruche, une petite bête violente et qui n’aimait vraiment pas sa maîtresse. « J’avais demandé un chien. Ma sœur est allergique alors j’ai eu une perruche. Et je suis certaine qu’elle était plus agressive que ton lionceau. J’ai des cicatrices qui le prouvent! » Et ce n’était pas une plaisanterie. Elle en avait bien une le long de son majeur gauche, causé par une morsure violente du petit oiseau qui s’était fini avec une infection relativement douloureuse. Elle avait cru que c’était suffisant pour se débarrasser de l’animal, mais ce n’avait pas été le cas. Son père lui avait dit que c’était sa responsabilité jusqu’à la mort de l’animal. Animal qui avait fini par camper dans la chambre de sa sœur, puisque Maxyne s’est développé une peur bleue des oiseaux après l’incident. « Personnellement, je voulais juste vivre dans la jungle et grimper aux arbres. » Ce n’était pas aussi merveilleux qu’être Wonder Woman, mais elle n’avait jamais voulu être une amazone non plus. Elle n’avait jamais été très confortable en tenues légères. Elle préférait être couverte de la tête aux pieds plutôt que de devoir se balader en bikini pour le plaisir de le faire. Disons qu’elle n’aurait jamais échangé sa place contre celle d’un ange de Victoria’s secret. Toute trace d’amusement disparu de son visage lorsque le sujet se reporta sur le travail. Un travail qu’elle connaissait sur le bout des doigts maintenant, bien qu’elle se doutait que ce ne serait pas pareil ici. Qu’ici, les drames qu’elle allait rencontrer n’avait rien de ceux qu’elle avait croisé aux États-Unis. Silencieuse, sérieuse, elle écouta le jeune homme parler, il semblait si sincère, si vendu à sa propre cause que c’était touchant. «J’aimerais travailler avec les enfants. Leur donner une chance d’être heureux, d’avoir une belle vie. C’est injuste tout ça. Toute la douleur qui peut peser sur les épaules d’un si petit être qui n’a rien demandé. » Ses prunelles s’encrèrent dans ceux du jeune homme, sachant qu’il devait ressentir la même chose qu’elle sur le sujet. Et pour la première fois depuis des mois, elle eut l’impression que ce n’était pas elle contre le monde, qu’ici, elle pouvait s’appuyer sur des gens qui avait un but semblable au sien.

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MessageSujet: Re: the place i call home ♣ maxyne   the place i call home ♣  maxyne EmptyVen 15 Mai - 13:16





the place i call home


I found my time because there is no place like home. Yeah, there is no place like home when i am there. So everytime, I tap my red shoes, one two one two to bring me backt there. To bring me home.

Noah aimait passer du temps en compagnie de Maxyne. Avec son humour, la jeune femme apportait de la bonne humeur. Il se sentait bien à discuter avec elle, à rire de tout même des sujets difficiles. Il avait toujours été ainsi. A une époque révolue lorsque des ailes continuaient de pousser dans son dos, son rire était synonyme de moquerie, il l'utilisait avec arrogance sans se soucier du mal qu'il pouvait provoquer. Il était ainsi. Avec son égoïsme grandissant, le bonheur des autres ne comptait pas pour sa personne. Mais à présent, tout avait tant changé. Il n'y avait plus rien de méchant dans son humour, c'était son remède pour camoufler son chagrin. Il était heureux de pouvoir l'utiliser avec la brune sans que celle-ci ne vienne à s'offusquer. A être blessée par ses remarques.  « Je pense toujours aux animaux en premier. » Quelques secondes il garda un air sérieux, tentant ainsi de montrer une sincérité inexistante mais il en était incapable. C'était comme si la simple présence de Maxyne réveillait tous ses instincts de clown, il s'allégeait d'un poids, devenant plus léger et prêt à affronter tous les obstacles trônant devant lui. Après la phrase de son interlocutrice, il tenta d'imaginer son joli visage sans sa chevelure brune. L'image qui se dessina dans son esprit était drôle. Il aimait l'embêter avec quelques plaisanteries, c'était la manière qu'il avait trouvé pour rendre l'humanitaire moins dramatique. Moins larmoyant. Parfois, il arrivait qu'on le regarde avec stupeur, surpris par le ton désinvolte qu'il était capable de prendre, mais c'était l'unique moyen de ne pas se laisser inonder par toutes les peines se trouvant à proximité.  « Si tu es  vraiment moche sans cheveux, on te  trouvera une perruque rose ou jaune pour éviter d'effrayer les enfants et les animaux. Mais c'est sûr que sans sourcil et sans cheveux ça ne devait pas aider. » Un rire profond s'échappa de sa gorge. L'un comme l'autre, ils étaient doués pour rire de tout. Pour blaguer sur les sujets les plus graves, les plus atroces. Dans son cas, Noah savait que c'était une carapace pour ne pas dévoiler sa peine. Il était certain que pour Maxyne, la réalité n'était pas différente, il le sentait quand elle parlait de son père. Jamais, le sud africain aurait songé à parler de serial killer au beau milieu d'un entretien. Il ne put s'empêcher de sentir quelques frissons parcourir son échine, ce n'était pas habituel comme conversation mais dans le regard de l'américaine, il comprit que les choses n'étaient pas faciles pour elle. Il se devait donc de l'aider et de ne pas se montrer désagréable. D'une certaine façon, elle lui accordait sa confiance, il se devait de la mériter. De ne pas la bafouer. « D'une certaine façon cardiologue ça pouvait se ressembler un peu. Il s'occupait toujours du coeur des autres mais peut-être pas de la bonne façon. Par contre, c'est vrai que "serial killer" sur les papiers ça n'aurait pas été génial. » Il ne pouvait guère imaginer ce qu'elle avait été amenée à vivre durant son enfance. Ce qu'elle avait ressenti lorsque la vérité avait éclaté aux yeux du monde. Il n'avait pas été à sa place, il n'avait pas été la progéniture d'un meurtrier mais il comprenait son envie de garder le silence. Elle voulait être jugée pour sa personnalité et non pour les crimes commis par son paternel. Il se devait de lui offrir ce présent.   « Les gens ont toujours tendance à poser trop de questions alors il ne faut pas s'inquiéter je ne dirai rien. Je sais ce que c'est de ne pas vouloir parler de certains sujets. » C'était malheureusement bien trop réel. Il n'avait jamais aimé parler de ses parents et encore moins d'Anna alors à chaque fois il trouvait des pirouettes pour éviter les questions. Pour ne pas répondre, préférant changer l'orientation de la discussion à chaque interrogation trop déplacée.  Il savait qu'en prenant la peine de répondre, il risquait de montrer sa peine et les fêlures de son coeur. Dès lors que le prénom de son ex petite-amie venait heurter ses oreilles, c'était son souffle qui venait à être coupé. Son muscle cardiaque qui venait tambouriner fortement dans sa poitrine. Oui, lui aussi vivait avec des secrets bien obscurs, destinés à demeurer cachés.

Heureusement, Maxyne commença à lui parler de son premier animal de compagnie et ses traits se détendirent. Il tentait de visualiser la violence d'une perruche mais il fut pris d'un rire sonore.  « Une perruche capable d'être plus violente qu'un lion ? Ca devait être une perruche mutante ou gigantesque alors. Je veux bien voir ces cicatrices en tout cas.  » Il eut un sourire en coin, tantôt charmeur, tantôt amical. C'était dans sa nature de tenter de séduire un auditoire, il le faisait si souvent qu'il avait fini par ne plus s'en rendre compte. Par ne pas réaliser lorsqu'il venait à dépasser certaines limites. Autrefois, cette habitude lui avait causé quelques torts mais il se doutait qu'avec Maxyne, ce ne serait pas le cas, et qu'elle comprendrait la subtilité dans ses paroles. Il l'espérait en tout cas. Enfant, les supers héros étaient ses modèles, ces hommes sans faiblesse qu'il voulait lui aussi être en grandissant.  Il était naïf, il le savait mais il avait mis bien des années avant de cesser de se perdre dans ses rêves . « Tu voulais être comme Jane dans Tarzan. Une véritable femme de la jungle.  Je me serais bien vu en Tarzan aussi à une époque. » Surtout lorsqu'il était en vacances en Afrique du Sud et qu'il jouait dans la savane avec Joos. Ils étaient ces deux têtes blondes courant dans l'herbe et tentant de grimper dans les arbres malgré leur petite taille. Il fut pris de nostalgie en songeant à sa relation avec son cousin. Tout était différent maintenant.

Heureusement malgré le froid existant entre Joos et lui, il n'était pas seul en Afrique du Sud et parler de l'orphelinat lui fit immédiatement penser à son amie Penelope. C'était l'un des nombreux points en commun existant entre eux. La française travaillant quotidiennement auprès des enfants. D'ailleurs, il n'était pas rare que Noah vienne lui rendre visite pour passer quelques heures avec ces bambins dans le besoin.  « Tu vas pouvoir travailler avec eux et tu ne seras pas toute seule. Mais je te comprends, je passe aussi beaucoup de temps à l'orphelinat. On peut avoir de l'argent, mais si on ne l'utilise pas pour rendre des gens heureux c'est inutile. Je pense que pour changer les choses, il faut commencer par s'occuper des enfants. Ca ne suffira pas à stopper la violence, à arrêter les guerres mais offrir un peu de bonheur à ceux qui n'ont rien demandé c'est déjà un pas en avant.... » Un pas qui n'était pas facile à faire. D'une certaine façon, il faisait partie de ces orphelins victimes des massacres perpétués par la guerre, mais dans son malheur il n'était pas le plus malheureux. Il était même l'un des plus chanceux, il ne s'était pas retrouvé seul dans un établissement à son jeune âge sans aucun membre de sa famille pour le réconforter. Lors de la mort de ses parents, il était suffisamment vieux pour avancer, pour comprendre ce qui avait pu se produire, quelle perte venait de se produire dans son existence. Lorsqu'il se rendait à l'orphelinat et que ses yeux se posaient dans les prunelles de celles des petits êtres, il découvrait la même lueur que la sienne dans leurs iris. Cette lueur de douleur comme si leurs vies s'étaient écroulées aussi rapidement qu'un château de cartes. Comme si les nuages gris avaient envahi le ciel pour faire venir la nuit. Dans cette insoutenable vérité, Noah était l'un des leurs. Maxyne ne le savait pas, mais il voyait sur son visage qu'elle était aussi concernée que lui. Que dans ce combat contre l'absurdité, elle était à ses côtés et un grand sourire sincère vint naître sur ses lèvres. Il ne connaissait que très peu la jeune femme mais il était heureux de savoir que pour lutter contre l'injustice, il n'était pas seul. Que quelque part dans cet univers hostile, il y avait des âmes pures prêtes à tout pour faire revenir l'équilibre.



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MessageSujet: Re: the place i call home ♣ maxyne   the place i call home ♣  maxyne EmptyMar 26 Mai - 18:51

The place I call home
“I have learned that if you must leave a place that you have lived in and loved and where all your yesteryears are buried deep, leave it any way except a slow way, leave it the fastest way you can. Never turn back and never believe that an hour you remember is a better hour because it is dead. Passed years seem safe ones, vanquished ones, while the future lives in a cloud, formidable from a distance.”  
Pour une raison ou pour une autre, Maxyne n'aurait jamais cru que les gens pouvaient avoir de l'humour dans un endroit comme celui-là. C'était sans doute la faute de la télévision et de ces images désolantes. Elle s'était imaginé l'Afrique comme un endroit plein de misère et sans trace de lumière, principalement parce qu'en dehors de ses cours d'histoire et ces images avec lesquels la télévision voulait pollué son esprit. Disons que la chose la plus joyeuse qu'elle eût vu sur l'Afrique, c'était le Roi Lion et encore, Mufassa finissait par mourir de façon tragique. Elle se souvenait sans mal de son enfance, quand elle regardait ce film avec sa sœur et qu'elle refusait catégoriquement de regarder l'écran lorsque le roi tombait dans le vide. Elle avait longtemps attendu son père lui dire qu'elle devait s'endurcir. Elle ne l'avait jamais fait. Elle n'avait jamais été capable de regarder la violence dans les yeux, ni dans un film, ni dans la vraie vie. Chassant ses idées sombres, elle laissa un air mutin se dessiner sur ses traits alors qu'elle haussait un sourcil.   « C'est bien de connaître les priorités des gens. » Maxyne avait toujours été de ces gens qui prennent les choses avec un grain de sel. Qui prend rarement les choses au sérieux. Parce que prendre les choses au sérieux, cela voulait dire qu'elle allait éventuellement les laisser la blesser. Un léger rire passait ses lèvres devant l'idée de devoir se balader avec une perruque rose ou jaune parce qu'on lui avait rasé la tête pour une raison encore obscure. Elle se contenta de secouer la tête de gauche à droite, ne trouvant rien de brillant à répondre au jeune homme. Son air jovial disparu avec la conversation légère. Parler de son père n'avait jamais été quelque chose qui lui plaisait. La plupart du temps, elle évitait le sujet comme la peste. Elle préférait de loin ne pas y songer. Elle préférait de loin oublier qu'elle était la fille d'un criminel. Pendant des années, c'était tout ce qu'elle avait été, c'était ce que murmurait derrière son dos. Elle avait vu des parents éloigner leurs enfants d'elle, comme si c'était elle la tueuse en série, comme si elle voulait suivre les traces de son paternel. Il n'y avait que Leïla et Cameron qui étaient restés près d'elle. Deux piliers contre lesquels elle pouvait se reposer quand les choses devenaient trop difficiles à supporter.  Les propos de Noah la firent grincer des dents pour une raison encore inconnue. Il n'avait pas tort, mais le simple fait d'imaginer son père arracher le cœur d'une gamine lui donnait envie de vomir. Elle qui n'avait jamais supporté le vu du sang, elle qui se sentait nauséeuse en lisant un livre possédant trop de détails, elle arrivait mal à imaginer la scène sans avoir ce goût désagréable dans la bouche. «Les gens ont également tendance à vous regarder comme si vous alliez devenir le prochain tueur en série du siècle. » Rétorqua-t-elle avec un haussement d'épaules.

Elle lui fut reconnaissante de changer de sujet, de s'amuser de la perruche plus que violente qu'elle avait eue comme animal de compagnie. Elle plissa le nez un moment, tout en essayant de se remémorer l'animal qu'elle avait détesté et qui avait fait naître en elle une peur bleue des oiseaux en tous genres. « Pas mutante, non. Mais elle avait probablement la rage. » Malgré tout, elle leva la main gauche pour lui montrer la cicatrice luisante qui barrait son pouce ou celle près de la deuxième jointure de son index. « Tu vois? Elle était monstrueuse, cette perruche!» Une moue boudeuse brouilla ses traits pendant un moment avant de retirer sa main et de la replacer sur son genou. L'assistante sociale avait toujours été un peu plus enfant que femme, même aujourd'hui alors qu'elle approchait dangereusement la trentaine. Elle avait l'impression d'être la petite fille terroriser par sa perruche encore aujourd'hui, bien qu'elle n'avait plus la même silhouette ronde qu'avant. Même si son corps avait refusé de rester celui d'une gamine. « C'est   un peu ça. Quoique je me vois mal m'enticher d'un type qui a été élevé par des gorilles. » Elle lui offrit un sourire malicieux. La réalité était que jamais elle n'aurait fait une bonne Jane. Elle est beaucoup trop maladroite pour cela, incapable de placer un pied devant l'autre sans tomber, incapable de couper des carottes sans se couper un doigt. Alors vivre dans la jungle n'était pas l'option idéale pour elle. Puis, si on était réaliste, elle serait sans doute morte dévorée par des hyènes si elle avait vécu dans la jungle. Avant d'être recraché, parce qu'elle était persuadée de ne pas avoir bon goût. La brunette chassa toute trace de malice ou de plaisanterie de ses traits lorsque le sujet redevint sérieux, lorsque l'on parla de ses enfants qui avaient que trop peu de chance de s'en sortir dans la vie. Ces enfants qu'elle voulait aider plus que tout, bien qu'elle savait qu'elle ne pourrait pas changer la face du monde aussi facilement. Il ne suffisait pas de trouver un ou deux familles prêtes à adopter pour rendre le monde meilleur. Elle le savait. C'était tout de même plaisant de savoir qu'elle n'était pas la seule à croire que l'on devrait commencer par l'enfant afin de construire quelque chose de plus solide. S'ils étaient capables de sortir une majorité de ces enfants des rues, du malheur, ce serait des jeunes adultes turbulents de moins qui feraient des dégâts dans la société. «Je suis bien d'accord. De plus, au nombre de couple qui essaie d'avoir des enfants en Occident et qui se trouve incapable d'en avoir, on devrait être en mesure de trouver chaussure à son pied. » Elle savait que sa vision du monde n'était pas des plus réalistes qu'elle idéalisait un peu les choses, mais elle ne pouvait s'en empêcher. C'était plus facile ainsi. Si elle fermait les yeux sur les problèmes majeurs, sur les difficultés, alors c'était comme s'ils n'existaient pas. C'était un peu enfantin comme façon de fonctionner, elle le savait, mais elle préférait cela au fait de se laisser abattre par ces mêmes difficultés.

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Noah L. Mansfield
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MessageSujet: Re: the place i call home ♣ maxyne   the place i call home ♣  maxyne EmptyDim 5 Juil - 20:14





the place i call home


I found my time because there is no place like home. Yeah, there is no place like home when i am there. So everytime, I tap my red shoes, one two one two to bring me backt there. To bring me home.

Avec le temps, Noah s'était habitué à ce qu'on porte un regard étrange sur lui. A ce que des inconnus le jugent pour sa parenté avec Frans, qui venait le montrer comme un privilégié, comme un nanti. Parfois certains indésirables venaient même à dénigrer son travail à cause de ses origines, pensant qu'il n'avait aucun mérite, qu'il était simplement là à cause de son oncle. D'une certaine façon peut-être n'avaient-ils pas tort. Au tout début, en tout cas la place occupée par le frère de sa mère était la seule raison de sa présence au centre. Celui-ci lui avait offert un fauteuil sans lui poser la moindre question, c'était comme une évidence. Mais au fur et à mesure des mois s'écoulant, il avait prouvé qu'il n'était pas simplement ce jeune homme pourri gâté par la nature, c'était une véritable motivation qu'il avait montré. Une envie de tout donner pour ce centre sans jamais reculer ni s'arrêter. Il avait cessé de compter les heures passées sur ce fauteuil et dans cette pièce ridicule face à l'étendue de savane se trouvant si près de lui. Cela n'avait pas suffi à faire taire les remarques, dans l'attitude de l'anglais ou dans son comportement, il y avait toujours quelque chose à redire. Toujours une chose provoquant des paroles négatives. Son humour pour commencer. Sa façon d'être si sarcastique au quotidien et de rire de tout. Son côté séducteur. Avec le temps, il devait avouer qu'il s'était habitué à entendre des réflexions, il avait même cessé de s'en préoccuper ou d'être touché mais il savourait les moments où il se trouvait en compagnie de personnes lui ressemblant étrangement. Pour une fois, c'était comme si enfin il pouvait parler librement sans avoir peur de recevoir une remontrance. Il pouvait tout simplement être lui-même. Pourtant, il savait parfaitement que si un jour son oncle venait à se plaindre, il ferait des efforts pour ne pas le décevoir. Pour se montrer moins entier. Mais pour le moment, il n'avait reçu aucune remontrance, Frans sachant parfaitement que malgré son comportement désinvolte, il pouvait avoir une confiance absolue en Noah. Il pouvait lui confier le centre les yeux fermés, le bien-être des bénévoles faisait partie de sa priorité. Malgré les blagues, qu'il pouvait raconter à Maxyne, il n'y avait aucun sérieux dans toute cette discussion. C'était sa façon à lui de faire les présentations. Il ne se formalisait pas d'un questionnaire rempli de convenance, à chaque bénévole l'entretien était amené à changer. Il avait appris à s'adapter, il était là son point fort.  « C'est mon travail, on ne dirait pas comme ça mais je suis aux services de tous les bénévoles en cas de besoin. Un peu comme un esclave, enfin "un peu", tout est dans la nuance évidemment » répondit-il avec un sourire malicieux, riant lui-même de la formulation de sa phrase qui était bien étrange. Après tout la réalité n'était pas si éloignée que ça, au quotidien c'était lui qui veillait sur les bénévoles. Quelques fois par le passé, lorsqu'il avait fait face à des volontaires un peu capricieux, il avait trouvé cette tâche légèrement ingrate mais dans la majorité des cas, il appréciait les nouvelles personnalités pénétrant dans son bureau. Et c'était le cas avec Maxyne, même lorsque celle-ci lui confia l'histoire sordide se cachant derrière son père. Il réalisait bien à quel point le fardeau devait être dur à porter, à quel point son existence avait dû devenir aussi violent que l'enfer lorsque la vérité avait éclaté et il admirait le courage dont elle semblait faire preuve. Il n'y avait rien de plus difficile que de vivre avec un secret si douloureux et si sombre. Le simple fait d'imaginer l'enfance et l'adolescence de la jeune femme, il en fut submergé. Comment avait-elle réussi à grandir avec ce fantôme planant au dessus de sa tête ? Il n'en savait rien mais sa présence ici était le reflet de sa réussite. Il se sentit bête, presque incapable de lui répondre et perdant toute sa volonté de rire.  « Les étiquettes qu'on nous colle sont parfois dures à enlever » se contenta-t-il d'ajouter, presque honteux. Il savait de quoi il parlait mais dans son cas les choses étaient bien différentes. Légèrement moins obscures et morbides.

Heureusement la conversation dévia sur des sujets moins profonds, comme pour ménager son esprit, qui déjà errait dans les méandres de son âme. En quelques secondes seulement, il retomba en enfance à cette époque où les blessures étaient régulières et où ses nombreuses chutes lui avaient valu quelques cicatrices.  « On aurait presque dû t'amputer le doigt je crois en fait !» s'exclama-t-il en faisant semblant de mimer un sentiment d'effroi à la vue de l'index de Maxyne. Il ne put garder son sérieux plus longtemps et un rire s'échappa de sa gorge. Doucement il remonta la manche de sa chemise pour montrer l'entaille sur son avant bras. Il savait qu'en recevant un coup de patte il avait eu de la chance de s'en sortir avec seulement une marque de dix centimètres mais ce jour-là c'était de la peur qu'il avait lu dans le regard de ses parents. Eux, qui avaient toujours tout fait pour le protéger et qui malheureusement s'était blessé à cause de son côté trop téméraire.   « Heureusement que ce n'était qu'un bébé » lança-t-il en émettant un rire un peu jaune. A une époque lointaine, il avait été un enfant insouciant, capable de tout escalader, de courir sans faire attention. Jamais, il ne s'était préoccupé du danger. Les moments passés au centre étaient ses journées préférées, des instants de plénitude où il pouvait se libérer de ses chaînes enfantines et où enfin il pouvait agir selon ses envies. Il s'était souvent pris à rêver de vivre dans la savane ou dans la forêt parmi les animaux avant de revenir à la réalité.   « Ca peut être séduisant un homme élevé par des gorilles, on ne sait jamais. Ca dépend sur lequel tu tombes. » rétorqua-t-il avec assurance. Lui-même il n'y croyait pas et rapidement il réalisa que sa phrase pouvait apparaître comme une tentative de séduction alors il chassa son sourire en coin pour redevenir plus formel. Parler des enfants lui faisait le plus grand bien. Souvent, il lui était arrivé d'être lassé de n'être qu'un bureaucrate et c'était en partie grâce à ses visites à l'orphelinat qu'il se sentait de nouveau en vie. Dans leurs yeux remplis d'innocence, il retrouvait la motivation dont il avait besoin pour se battre. C'était pour eux qu'il luttait au quotidien, qu'il trouvait l'énergie de déplacer des montagnes. Uniquement pour eux.   « Malheureusement les procédures sont souvent très longues et beaucoup d'occidentaux ont encore du mal à adopter un enfant qui peut avoir des croyances ou une couleur différente de la leur » avoua-t-il, sa voix se voulant beaucoup moins enjouée. Sa vision du monde n'avait rien d'idéal, ne ressemblant en rien à un rêve mais elle était le reflet de son quotidien. Des choses qu'il avait pu vivre ou entendre. Dans l'absurde vérité, il était forcé de reconnaître que l'humanité n'avait rien de parfaite.



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MessageSujet: Re: the place i call home ♣ maxyne   the place i call home ♣  maxyne EmptyJeu 16 Juil - 18:22

The place I call home
“I have learned that if you must leave a place that you have lived in and loved and where all your yesteryears are buried deep, leave it any way except a slow way, leave it the fastest way you can. Never turn back and never believe that an hour you remember is a better hour because it is dead. Passed years seem safe ones, vanquished ones, while the future lives in a cloud, formidable from a distance.”  
Il avait été difficile pour elle de comprendre pourquoi tant de gens allaient à l'autre bout du monde pour aider alors que leur aide pourrait être aussi utile dans leur propre pays. Les États-Unis n'étaient pas un endroit tout rose, elle était bien placée pour le savoir. Il y avait plus de sans-abri que de maisons vides et pourtant, personne ne bougeait le petit doigt. C'était leur faute s'ils étaient à la rue. C'était de leur faute si l'économie était si basse qu'ils ne trouvaient pas d'emploi. C'était de leur faute si l'usine dans laquelle ils travaillaient jadis avait fermé ses portes pour se réaliser en Asie, mettant des huit milles personne dehors, sans perspective d'emploi. Elle l'avait eu, ce discours agaçant. Celui qu'on lui sert quand on la sent trop idéaliste. L'Afrique, c'était une autre histoire, elle le savait, pourtant, ce n'était pas bien différent de ce qui se passait chez elle. La seule différence, c'était la distance qu'elle avait pu mettre entre son ancienne vie et elle. Il y avait des milliers de kilomètres qui la protégeaient de cette vie qu'elle avait menée depuis son enfance, une vie qui n'en était pas une. Maxyne n'avait pas vécu, elle avait survécu. Comme le ferait la victime d'un mauvais film d'horreur. À l'exception que cette fois-ci, le tueur en série n'était pas un inconnu ayant une fixation malsaine. C'était son père. Papa avait pété un plomb et avait décidé de découper des gamines en morceaux. Même Stephen King n'avait pas les idées aussi tordues. Ou si en fait. Il suffisait de lire Carrie pour réaliser que l'homme était un sadique, mais quand même. Sa présence en Afrique ne se résumait pas à être honorable ou vouloir changer le monde. Non. Ça, elle aurait pu le faire en travaillant à la SPCA. Son but était beaucoup plus égoïste. Elle voulait mettre la plus grande distance possible entre Seattle et elle. La petite brune n'avait pas envie d'être un héros, elle n'avait pas la carrure de Superman ni la force de Wonder Woman. Elle avait juste envie de faire ce qu'elle faisait chez elle tout en étant loin de chez elle. Et puis, il ne fallait surtout pas oublier que sa présence en Afrique du Sud était avant tout un coup de tête irréfléchie. Si le premier avion disponible avait été pour la Syrie, elle aurait probablement sauté dedans quand même.

Noah était loin de cette image qu'elle s'était faite des bénévoles. Pour une raison obscure, elle les avait imaginé moins accueillants, moins sympathiques. Comme des gens ayant trop vu de misère dans ce monde et qui en avait assez de voir des petits nouveaux trop enthousiasme se pointé, avec leur naïveté assommante. Le jeune homme était amusant, enjoué, s'amusant à ses dépens, plaisantant avec elle comme s'ils étaient des amis de longue datte. Ce qu'ils n'étaient pas. Honnêtement, Max ne se souvenait même pas de son nom de famille. Lui avait-il même dit? Elle ne savait plus. Elle mettait cela sur le compte du stress et du décalage horaire. Bien qu'elle soit consciente qu'elle n'a jamais été douée pour retenir les noms de qui que ce soit. Elle avait déjà oublié celui de l'Australien qui l'avait traîné jusqu'ici. Elle était encore dépaysée, ne sachant pas trop quoi faire ou comment se comporter dans un tel endroit. Elle savait également que ce serait pire demain, quand elle devrait apprendre à travailler avec ces gens qu'elle ne connaissait pas, quand elle devrait retrouver son chemin du mieux qu'elle le pouvait.   « Je ne te voyais pas comme un esclave. T'es un peu trop propre, un peu trop blond aussi. C'est pas trop crédible. » Elle souriait. Parce que Maxyne avait du mal à ne pas sourire. C'était plus fort qu'elle. C'était également ce qui faisait d'elle une si mauvaise joueuse de Poker, quand on y pensait. Elle était pourtant certaine que le jeune homme n'allait pas s'offusquer de ses plaisanteries ou ses moqueries, plus à ce stade où ils avaient dit tellement de sottises qu'ils auraient pu se faire un gala d'humour avec tout ça. Elle l'aimait bien, ce Noah. D'autant plus que sa réaction face à cette histoire sordide avec son père ne semblait pas avoir changé sa perspective des choses. Elle ne s'attendait pas à un réaction joviale de sa part, elle comprenait que ça mettait les gens mal à l'aise, elle le savait, tout au fond d'elle, qu'elle était de ces cas complexes qu'elle voyait à son bureau certains jours. Elle avait l'habitude des regards lourds de sens, des chuchotis dans son dos, ceux qu'elle pouvait entendre malgré tout. La brune aurait aimé trouver un point positif à tout cela. Ce n'était malheureusement pas le cas. En réalité, elle cherchait encore.   « Il faut voir le bon côté des choses, à l'école, quand un gamin me cassait les pieds, je lui disais que j'allais lui envoyer mon père pour lui régler son compte. » Il y avait quelque chose dans sa voix et dans ses yeux qui annonçaient clairement que c'était un mensonge. Elle aurait effectivement pu utiliser ce genre de menace, mais elle n'avait pas pu, parce qu'elle était trop gentille, honteuse.

Maxyne passait de la jeune femme blessée par monde qui l'entourait à la gamine innocente d'avant tout ça, montrant une cicatrice ridiculement petite sur son doigt. C'était plaisant, de pouvoir être à nouveau cette gamine hyperactive qui ressentait toutes les émotions au centuple sans être jugée, sans être regardée de haut.   « Tu m'étonnes! Les oiseaux, c'est des suppôts de Satan ou un truc comme ça! » Elle éclata de rire à son tour, sachant que la situation n'avait rien de sérieux, que tout cela n'était que taquineries et enfantillages. Mais cela faisait du bien d'avoir quelqu'un qui pouvait se comporter comme un gamin avec vous. À une époque, Leïla était toujours la première à la suivre dans ses délires, mais depuis un certain temps, les choses avaient changé. Principalement parce que leurs vies étaient bien différentes l'une de l'autre. Et puis, la perte d'un enfant fait des ravages sur l'âme des gens, elle l'avait rapidement compris. Ses prunelles claires se posèrent sur la cicatrice de Noah et elle mina un dégoût profond.   « Non, mais tu es totalement défiguré, mon pauvre! J'imagine que tu as fait une croix sur l'amour et tout ce qui va avec. Personne ne voudra de toi avec une plaie pareille! » L'assistante sociale tâcha de garder son sérieux le plus longtemps possible avant de s'esclaffer. Noah était tout sauf dénué de charisme et de charmes. Elle devait l'avouer, il était plutôt attirant avec son humour tranchant et ses yeux pétillants. Elle inclina la tête sur le côté avec un sourire amusée avant de déclarer d'une voix moqueuse.   « Quoi? Tu as été élevé par des gorilles et tu te considères séduisant, c'est ça? » S'il essayait de la séduire, elle ne le remarqua pas. Max avait toujours été aveugle face à ce genre de chose, un peu trop naïf pour croire qu'on pouvait réellement s'intéresser à elle de cette façon. Son sourire s'effaça néanmoins quand le sujet revint vers les enfants et l'adoption. Chose qui la touchait particulièrement. Elle avait dû mal à croire que certaines personnes refusaient de prendre un enfant noir parce qu'il y avait une trop grande différence entre eux. Mais le monde était ce qu'il était, et elle ne pouvait rien faire pour le changer. Du moins, jamais aussi radicalement.   « Les gens ont du mal à adapter un enfant âgé de plus de deux ans, en général. Un bébé est plus résiliant, j'imagine. C'est ce qu'on nous enseigne du moins. Et puis, quand on pense à l'adoption, la majorité des gens songe à la Chine en premier, avant même de penser à leur propre pays, ce qui est un peu étrange quand on y pense. » Ça l'étonnerait toujours, l'idiotie de l'être humain. Cette manie de croire que parce qu'on adopte une petite Chinoise, on est mieux que notre voisin qui est famille d'acceuil depuis plus de six ans.

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MessageSujet: Re: the place i call home ♣ maxyne   the place i call home ♣  maxyne EmptySam 25 Juil - 20:12





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Noah se souvenait parfaitement du premier bénévole qu'il avait accueilli dans ce bureau. De la maladresse dont il avait fait preuve en lui parlant. A l'époque, il se sentait mal à l'aise, bien trop inexpérimenté pour réussir à les aider ou à les conseiller. Puis au fur et à mesure des personnes s'asseyant sur cette chaise, les choses avaient commencé à changer. Il avait changé. Il avait compris qu'il ne devait pas être un bureaucrate, ou agir comme tel. C'était autre chose que tous les esprits venus dans cette contrée lointaine attendait. Il voulait du nouveau, quelque chose capable de changer le cours de leur vie, de la rendre plus riche. C'était avec son coeur qu'il devait leur parler et non comme un robot récitant son discours sans émotion. Petit à petit, il avait réalisé que son côté détendu et naturel fonctionnait. Avec son sourire perpétuel, il aimait les guider, répondre à leurs questions, apprendre à les connaître. Il créait ce lien indispensable entre eux et toutes les âmes faisant vivre Giving for Africa. C'était grâce à eux qu'il était encore là. Grâce à toutes ces personnes que les choses pouvaient évoluer pour devenir plus lumineuses. Alors il était prêt à tout leur donner, à leur offrir tout ce qu'ils pouvaient désirer. C'était ce qu'il faisait quotidiennement, même si Maxyne semblait avoir du mal à le croire. Il fronça des sourcils, pour marquer un semblant d'offuscation qui n'existait pas.   « C'est la preuve que les apparences sont trompeuses. Je ne fais pas partie de ceux qui font les corvées, je suis un autre genre. De ceux qui accourent si vous avez besoin, qui veillent sur tout le monde. C'est pour ça que je suis propre. Par contre je ne savais pas que pour être un esclave, il ne fallait pas être blond. » répondit-il avec une certaine surprise. Il savait qu'elle ne disait pas cela pour le blesser, le grand sourire se dessinant sur ses lèvres était la preuve de la bonté de son coeur. A mesure qu'il l'observait, il remarquait à quel point son visage pouvait être expressif, comme le reflet de son âme. Sur chacun de ses traits, il y avait une émotion, qu'elle soit négative ou positive. Il le voyait lorsqu'elle parlait de son père et tout ce qu'elle avait pu vivre dans son enfance. Elle se forçait à sourire légèrement, mais ses yeux indiquaient le contraire. Ils montraient à quel point elle avait pu souffrir de toute cette histoire. Elle le prenait avec humour, mais c'était des larmes invisibles qui s'écoulaient dans ses iris.   « T'étais violente comme petite fille, je n'aurais pas voulu être à l'école avec toi. J'aurais eu peur de toi je crois. » avoua-t-il avec un air enfantin. Tout en la fixant, il fit un signe de tête affirmatif. A huit ans, il était si timide. A chaque danger se dressant devant lui, il fuyait. Dans la cour de l'école, il était toujours celui en retrait, n'osant pas aller vers les autres de peur de les embêter ou de se faire rejeter. Heureusement, Magdalena était arrivée et elle avait tout changé. Auprès d'elle, il avait réussi à s'affirmer, elle était devenue sa plus grande alliée. Celle l'aidant à faire tomber chacune de ses barrières de protection. C'était grâce à elle que toutes ses peurs s'étaient envolées, que toutes ses angoisses avaient disparu. Grâce à elle qu'il avait réussi à trouver sa place parmi les autres enfants.

Les traits de Maxyne se détendirent lorsqu'ils changèrent de sujet de discussion. A présent, ils étaient de nouveau ces deux clowns cherchant par tous les moyens à faire rire l'autre. A raconter des bêtises sans penser au reste.   « Je n'ai jamais aimé les oiseaux, ils font trop de bruit je trouve. J'ai jamais compris ceux qui en élèvent. A la réserve, j'évite toujours l'observatoire aux oiseaux. » avoua-t-il avant de rire joyeusement. Il n'avait jamais vraiment su pour quelles raisons il n'aimait pas les volatiles. Il y avait quelque chose dans leur façon d'être qu'il l'effrayait lorsqu'il était enfant et qui encore l'empêchait de les apprécier. Pourtant, ils étaient bien moins dangereux que les lions mais il avait toujours préféré la grâce du roi de la savane.   « Tu as vu ça ? Comment je pourrais séduire une femme avec une blessure aussi grande ? C'est dramatique pour un homme jeune comme moi. Je suis condamné à être célibataire toute ma vie. » dit-il avant de laisser échapper un soupir triste. Il avait beau rigoler devant Maxyne, il y avait du vrai dans ses paroles. On ne l'avait pas obligé à rester seul. Il avait choisi cette solitude, se condamnant lui-même à une existence sans amour mais la situation était similaire. Evidemment, il n'avait aucun mal à séduire des femmes, à les charmer pour quelques heures mais il ne voulait plus aimer. Plus depuis qu'il avait découvert la souffrance d'un coeur brisé. Cette douleur il ne pouvait pas l'oublier. Son muscle cardiaque s'était déchiqueté dans sa poitrine, il avait continué de battre mais il était mort. Mort d'un chagrin d'amour, aussi pathétique que cela pouvait l'être. Il préférait ne pas y songer. Ne plus y penser. Un sourire forcé aux lèvres, il l'observa se moquer de lui.  « Je n'ai pas été élevé par des gorilles, j'aurais aimé c'est différent. Et merci d'insinuer que je suis moche, j'apprécie le compliment. » s'exclama-t-il avant de s'esclaffer joyeusement. Depuis longtemps, il avait cette habitude de jouer sur les mots, de séduire sans réellement le vouloir. Il savait que parfois son comportement pouvait porter à confusion, mais avec Maxyne ses intentons étaient nobles. Elle était séduisante avec ses yeux pétillants, son regard malicieux, mais il ne désirait rien d'autre. Il appréciait trop sa compagnie pour essayer de la charmer. Pourtant, il y avait des compagnes de quelques nuits qui avaient fini par devenir importantes pour lui. Avec lesquelles, il était resté proche. Penelope en était l'exemple parfait et parler des enfants lui faisait penser à elle. Au début c'était pour elle qu'il avait pris l'habitude de se rendre à l'orphelinat puis progressivement tout avait changé. Il avait compris pourquoi elle aimait tant l'endroit. Pourquoi cette cause lui tenait tant à coeur. Depuis les enfants étaient devenus l'une de ses priorités.  « Souvent les gens pensent qu'avec un bébé le changement sera moins difficile. C'est pas toujours le cas d'ailleurs. Tous ces enfants méritent de trouver des familles pour les accueillir. Ceux de l'orphelinat sont vraiment ... exceptionnels » dit-il avec un sourire ému sur le visage. Il le pensait. Ces petits êtres dont l'innocence s'était envolée à cause de l'absurdité de l'humanité, il les aimait. Autant qu'il pouvait aimer tous ses proches. D'une certaine façon, ils faisaient partie de sa famille. Celle du coeur, encore plus forte que celle du sang. Souvent, il aimait aller passer quelques heures avec eux, jouer en leur compagnie, les faire rire avec quelques grimaces amusantes. A chaque fois que l'espoir s'envolait, qu'il cessait de croire en la bonté de l'homme c'était vers eux qu'il se tournait. Vers eux qu'il trouvait la foi pour continuer de se battre. Il n'y avait qu'eux pour le toucher à ce point, pour tant l'émouvoir. Assis à leurs côtés, il n'avait plus rien d'un jeune homme parfois arrogant, parfois détestable, il était ce coeur tendre prêt à tout pour combattre la misère et l'injustice. Prêt à tout pour qu'enfin la joie revienne sur les visages enfantins. Il voulait y croire, il en avait besoin pour sa propre survie.



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MessageSujet: Re: the place i call home ♣ maxyne   the place i call home ♣  maxyne EmptyJeu 6 Aoû - 5:11

The place I call home
“I have learned that if you must leave a place that you have lived in and loved and where all your yesteryears are buried deep, leave it any way except a slow way, leave it the fastest way you can. Never turn back and never believe that an hour you remember is a better hour because it is dead. Passed years seem safe ones, vanquished ones, while the future lives in a cloud, formidable from a distance.”  
Pour une raison ou une autre, Maxyne n'avait jamais compris pourquoi les gens la regardaient avec cette lueur de peur dans les yeux. Plus jeune, elle avait eu la drôle d'impression qu'elle deviendrait la même psychopathe que son père était aujourd'hui, celle qui n'a que faire de la vie humaine. C'était principalement pour cela qu'elle avait quitté les États-Unis, sur un coup de tête, dans le but de repartir à neuf. Elle n'avait pas eu l'intention de tout déballer au premier venu, même si celui-ci lui semblait plus que sympathique. Elle s'était attendue à une réaction plus forte chez son interlocuteur et pourtant, Noah était là, plaisantant avec elle comme si elle venait de lui annoncer que la Tour Effeil était à Paris. C'était étrange en quelque sorte. Il n'y avait personne qui réagissait ainsi, en dehors de sa famille et des Warren. Cette famille qui avait grandi près de la sienne, qui était devenue un peu la sienne avec les années. C'était parfois bizarre, quand on y pensait. Ils étaient tellement différents les uns des autres. Jamais ses propres parents auraient été aussi extravagants que ceux de Cameron et de Leila et pourtant, elle les aimait pratiquement autant. Peut-être même plus depuis cette fameuse nuit. Attentive, la jeune femme observait les traits de l'Anglais, certaine que bientôt une lueur d'inquiétude naîtrait dans son regard. Mais rien. Il se contenta de mimer une mine offusquée devant ses paroles avant de meubler le silence à son tour. Elle plissa doucement le nez avant de hausser les épaules, comme une gamine qui n'a pas la science infuse.  “ Tu sais, dans les films, c’est toujours des gens noirs qui jouent les esclaves. Hollywood est pas très inventif en réalité.” Petite, elle se demandait souvent pourquoi c'était ainsi. Pourquoi est-ce que ça ne pouvait pas être le contraire? Puis, elle avait réalisé que c'était une part de l'histoire. Une partie horrifiante et dégoûtante qui n'était pas si éloignée que cela. Comme la Deuxième Guerre mondiale. Comme le génocide rwandais. Elle avait existé, cette persécution, en Amérique, mais aussi ici, dans ce pays. Elle existait encore. Combien de fois avait-elle vu cette lueur de dégoût dans le regard de certains de ses camarades de classe lorsqu'elle bondissait dans les bras de Cameron? Elle les avait longtemps ignorés. Comme elle avait ignoré les regards sur sa propre personne. Un petit sourire étira ses lèvres devant les propos de son interlocuteur. Son visage s'anima d'une mimique enfantine, quelque chose de presque mutin avant de lui offrir un sourire exagérément éclatant.  “ Oh allez. Ils le méritaient. Et je n'étais pas si terrible. Je ne faisais pas de mauvaises plaisanteries sur l'allée de la mort, moi, ou sur le fait que le père d'un tel se tapait sa secrétaire. Principalement parce que j'ignorais encore ce que ça voulait dire, se taper sa secrétaire.” Elle inclina doucement la tête sur le côté, lui offrant un sourire tout innocent.

 “En somme, les oiseaux, c'est le mal. C'est tout. Ça fait du bruit et ça te vole tes frittes si tu fais pas attention.” Elle avait dit ça d'un ton convaincu, comme un catholique parlant de son Bon Dieu. Il y avait deux choses qu'elle détestait dans ce monde. Les oiseaux et les bananes. Pour elle, c'était la même vermine à exterminer. Et puis, si on touchait à ses frittes, on méritait pas d'être aimé, c'était tout. Les frittes, c'était sacré.  “ Tu as songé à la chirurgie plastique? Histoire d'être moins affreux, tu sais? Et puis, tu pourrais leur demander de te refaire les fesses en même temps!” Elle n'avait aucune idée si les fesses de Noah avaient besoin de chirurgie plastique en fait, elle ne les avait pas vraiment regarder, honte à elle. Qui sait, peut-être le petit popotin de l'anglais était à tomber! Un sourire joueur vint éclairer les traits de la jeune femme.  “ Moche? Mais non. Je disais simplement que tu avais des allures de chimpanzé. C'est mignon, les chimpanzés, non?” Ce n'était pas du flirte. Elle ne flirtait pas, jamais, avec personne, du moins jamais sérieusement. Elle ne savait pas ce qu'était une relation sérieuse et elle n'avait pas envie de mettre son patron dans son lit, loin de là. Et comme ça, passant de la conversation ridicule, on sauta à celle beaucoup plus sérieuse. Maxyne n'avait jamais eu beaucoup d'amis, encore aujourd'hui, elle hésitait à laisser les gens entrer dans sa vie, de peur de se voir blessée. C'était une façon enfantine de voir les choses. Elle savait que la solutide faisait aussi mal que ce que les gens pourraient faire ou dire. Elle l'avait vu à de nombreuses reprises chez certaines personnes. Chez ces enfants qui n'arrivent pas à communiquer avec leurs pairs, ceux qui sont trop endommagés pour croire qu'on puisse les aimer. On avait beau essayer de leur montrer qu'être seul n'était pas la meilleure façon de vivre sa vie, on ne pouvait rien pour eux, tant et aussi longtemps qu'on ne pourrait pas leur prouvé qu'ils étaient dîne d'amour. L'assistante sociale l'avait vu chez plusieurs adolescents venant de familles abusives. Ceux qui se sentaient coupables d'avoir été frappés. Ceux pour qui tout cela était de leur faute. Puis, il y avait ceux qui ne trouvaient pas leur place dans ce monde. Ces enfants sans parents qui passaient leur temps dans les orphelinats avant d'être mis à la porte à la majorité. Qui grandissait sans amour.  “ Les gens pensent que ce sera plus facile d'élever le bébé qu'ils ont attendu pendant neuf mois. Ce n'est pas le cas non plus. Un bébé est un bébé. Qu'il soit blanc, noir, jaune ou violet. Ça ne change rien. En somme, les gens sont idéalistes. Ils croient que c'est plus facile s'ils ont vu une échographie ou deux.” C'était un truc qu'elle voyait souvent. Des parents qui n'arrivaient pas à se lier à un bébé parce qu'il n'avait pas la même couleur de peau qu'eux. Des parents qui retournaient leur bébé à l'orphelinat parce que la pression sociale était trop élevée. Et on recommençait à la case de départ, ce qui était frustrant.  “ Faut pas dire des trucs comme ça. Les gamins, je les adopterais bien tous, moi.” Et elle deviendrait complètement folle. Elle était elle-même une gamine, c'était tout juste si elle arrivait à s'occuper d'elle-même, alors avoir des gamins...

crackle bones
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Noah L. Mansfield
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LE PETIT CON
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MessageSujet: Re: the place i call home ♣ maxyne   the place i call home ♣  maxyne EmptyDim 23 Aoû - 18:26





the place i call home


I found my time because there is no place like home. Yeah, there is no place like home when i am there. So everytime, I tap my red shoes, one two one two to bring me backt there. To bring me home.

Ecoutant attentivement Maxyne, Noah réalisa qu'elle avait bien raison. Certaines fois l'homme faisait preuve d'un racisme qui lui donnait la nausée. Il le constatait jour après jour en étant ici au centre. Il avait assisté à bien des scènes, entendu de nombreuses paroles qui lui avaient rappelé la violence de l'humanité. Continuellement, il essayait de se dire que tout le monde n'était pas comme ça, que quelque part sur cette planète il y avait des personnes défendant l'égalité et la tolérance. Il savait que ça existait, il les rencontrait au centre, mais il n'oubliait pas toutes ces fois qu'il avait pu voir. Tous ces mots qui avaient serré sa gorge par le passé. « Les clichés ont du mal à partir, ils sont bien ancrés dans les moeurs parfois.  », souffla-t-il en la regardant. L'homme n'étant pas le plus doué pour reconnaître ses propres défauts, il faudrait certainement énormément de temps et de patience, avant que les choses évoluent. Noah n'avait jamais été un idéaliste comme sa mère, il savait que tout n'allait pas devenir parfait grâce à une baguette magique. Il ne rêvait pas. Il espérait seulement. Son visage s'éclaira d'un petit sourire lorsqu'il entendit les propos de Maxyne. Son innocence enfantine le faisait rire, ça l'amusait et ça le changeait des situations dramatiques, beaucoup plus sérieuses. « Au final tu faisais juste la super héroïne qui se défendait contre les autres. J'espère quand même que depuis le temps tu as compris d'où venait l'expression se taper sa secrétaire », déclara-t-il en riant légèrement. Il se doutait que depuis le temps, elle n'était plus cette petite fille ne comprenant pas la signification de cette phrase mais ça lui plaisait de l'embêter avec gentillesse. Ne cherchant aucunement à se montrer désobligeant ou méchant, il faisait ça simplement ça pour rire avec elle. Pour continuer sur leurs lancées car depuis le début de la conversation, ils alternaient entre sérieux et rigolade. Ils paraissaient naviguer sur le même océan rempli d'humour et de bonne humeur.  « Vaut mieux éviter les oiseaux, on sait jamais j'aimerais bien garder mes frites, j'ai pas envie de les partager. », lança-t-il avec une tête enfantine. Il se souvenait parfaitement de cette fois où lorsqu'il était encore un petit garçon timide, un enfant dans la même classe que lui était venu lui piquer son déjeuner. Plusieurs minutes, il était resté là, ne sachant guère comment réagir ou quoi dire. Il avait simplement eu cette impression d'être un idiot et ça avait suffi à peiner son coeur enfantin. A l'époque, il ne fallait pas grand chose pour lui faire du mal alors que maintenant il était souvent insensible aux remarques. Il écoutait les autres sans les laisser le toucher ou le blesser. Bien que sachant que Maxyne plaisantait, il ne put s'empêcher de prendre un air faussement sérieux.  « J'y ai pensé, mais pour le moment j'ai pas encore récupéré suffisamment de cheveux venant des bénévoles pour me payer l'opération. Peut-être que grâce à toi je pourrai. Mes fesses vont très bien je te remercie. C'est d'ailleurs interdit pour les bénévoles de les regarder tu sais. », répondit-il avec un sourire au coin des lèvres. Il était presque impossible pour lui de ne pas sourire ou de ne pas répondre en jouant légèrement de son charme. C'était une mauvaise habitude qu'il avait prise avec le temps, c'était naturel pour lui. Pour beaucoup, il s'agissait de flirt déguisé mais ce n'était pas le cas. Il était juste comme ça. Il était Noah. « Je sais de moins en moins si je dois prendre ça pour un compliment . Je suis pas sûr de vouloir ressembler à un chimpanzé tu sais. Mais si tu trouves ça mignon c'est le principal, ça me rassure un peu. J'étais presque en train de m'imaginer devoir porter un masque toute ma vie pour cacher mon visage. », dit-il en faisant mine d'être soulagé. Vainement, il tenta de s'imaginer comme étant un chimpanzé et cette simple pensée le fit rire. Pourtant il réussit à retrouver son sérieux lorsqu'ils commencèrent tous les deux à évoquer les enfants. Son intérêt pour les petits êtres lui était apparu tardivement, alors qu'il travaillait déjà au centre depuis quelques temps mais depuis ils étaient la cause qu'il défendait le plus. Cette cause pour lequel il avait envie de se battre jour après jour, mois après mois. Beaucoup d'entre eux avaient connu l'horreur, la violence dans un pays meurtri, la tristesse d'être séparés de leurs parents mais pourtant ils continuaient de jouer, de rire et de s'amuser comme si la terre ne s'était pas écroulée à leurs pieds. Ils gardaient la tête haute et Noah les admirait pour ça, lui qui avait connu aussi la perte et la douleur. Maintenant, il n'avait qu'une envie: les voir avec un grand sourire aux lèvres, comme lorsqu'il les accompagnait pour une partie de rugby. Il ne souhaitait que leur bonheur, qu'enfin ils parviennent à trouver une place dans ce monde. Mais il savait que les choses n'étaient pas si faciles.  « Tu peux pas vraiment changer les autres, tu sais, même si tu essaies certaines choses restent ancrées dans les habitudes. Malheureusement. », avoua-t-il d'une voix légèrement triste. Son affection pour les enfants de l'orphelinat n'était pas connue de tous, il en était fier mais il n'avait pas la volonté d'en parler avec tout le monde, il y avait surtout avec Penelope qu'il en parlait librement. Les deux amis se comprenaient parfaitement, ils étaient d'accord sur le sujet et leur amour pour ces gosses les rapprochait.  « Moi aussi mais je suis certainement pas le père idéal pour tous ces enfants.  », annonça-t-il en haussant les épaules. Plusieurs fois, il y avait songé mais il était persuadé de ne pas être la personne idéale pour accueillir l'un de ses petits êtres. Pourtant, il les aimait de tout son coeur, mais au fond de lui il restait lui-même ce grand enfant. Entendant quelqu'un toquer à la porte, il releva la tête pour découvrir l'une des secrétaires qui le regardait. « Frans a besoin de toi  », se contenta-t-elle de dire d'une voix chaude avant de disparaître dans le couloir.



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