♣ Parles nous un peu de toi ? Moi ? Je n'aime pas parler de moi. C'est assez amusant d'ailleurs parce que j'adore philosopher sur tout et rien pendant des heures, mais je déteste parler de moi. Hm, je suppose que si l'on veut me connaître un peu, il faut tout d'abord savoir que je ne vis pas. C'est stupide de dire ça comme ça, je sais. Et non, je ne suis pas non plus un mort-vivant revenu de sa tombe, merci bien. Mais... Je me contente simplement d'exister. C'est plus simple. Tu as moins d'attaches, tu ne t'exaltes pas pour rien, tu … Ne vis pas, quoi. Je ne saurais pas trop vous l'expliquer.
Je suis un peu comme un fantôme. Je erre sans trop savoir où aller, ni quoi faire. La différence entre le fantôme et moi est que je ne traverse pas les murs et que je ne me lamente pas sur mon sort. J'ai décidé d'être comme ça et cette condition me va très bien. Plutôt que de m'intéresser à moi, à ma vie, je m'intéresse au monde et à la Vie. Vous voyez la nuance ? Bien sûr je pourrais faire les deux, mais c'est beaucoup trop fatiguant.
Ah oui, je suis un flemmard. Pas dans le sens physique du terme – je peux courir partout pendant une journée sans que cela ne me dérange. Mais je suis un flemmard psychologique. Le problème est que je m'épuise à trop penser, alors je finis par ne plus penser du tout. Et là je dois vraiment vous paumer, excusez-moi. En résumé, je peux partir d'un oiseau pour atterrir sur un clown unijambiste, ce qui me fait terminer sur ma lassitude et ma fatigue de moi-même. Vous voyez le genre ? Ouais, je suis ennuyeux. Tout ça est ennuyeux. C'est pour ça que je ne m'embête pas à vivre.

C'est chiant, de vivre. C'est bien plus simple d'exister.

♣ Pourquoi avoir posé tes valises en Afrique du Sud ? Dans la version officielle, je voulais « découvrir la planète », « visiter d'autres horizons », « respirer un autre air ». Dans la version officielle mes parents ont cru que je commençais à vivre pleinement ma vie.

En vérité, je voulais juste fuir. Quelque part. Loin, très loin de l'Angleterre. Johannesburg m'a parue être une bonne ville pour ça, à l'autre bout de la planète et avec un beau soleil. C'est cool quoi, je peux bronzer. Et puis aussi, peut-être, pour apprendre le véritable sens de ce qu'on appelle « La Vie ». Avec tous ces animaux exotiques et la différence de culture, il y a de quoi faire, vous ne trouvez pas ?

♣ Pourquoi avoir choisi Giving For Africa pour faire ton bénévolat ? La condition humaine. La condition humaine est un vrai mystère car la condition humaine renferme des milliers d'autres sujets plus précis ; la condition humaine est vague et j'adore l'étudier. Aider les gens, c'est pour moi un moyen d'étudier les différences de la vie des autres, leurs espoirs, leurs cultures ; aider les gens, c'est découvrir la vie sous un autre angle alors j'ai voulu essayer et pour l'instant, ça me plaît bien. Pour ce qui est d'avoir choisi Giving For Africa plus particulièrement, c'est juste qu'elle est proche de l'université alors c'est plus simple pour moi d'alterner cours et bénévolat.

♣ Quelles ont été tes premières impressions en arrivant sur place ? J'ai été vraiment surpris. Surpris par la beauté de la nature – c'est pas parce que je ne vis pas que je ne peux pas apprécier certaines choses, après tout - , surpris du bruit, des gens, de la vie en général. Et je crois que pour la première fois depuis longtemps, je me suis sentis bien. J'ai hâte de commencer mon bénévolats et mes études ici.

♣ Comptes-tu prolonger ton séjour parmi nous ? Je ne sais pas. Je Lui ai promis de revenir un jour, et je tiens mes promesses, mais je compte au moins finir mes études. Après, je verrais si je suis prêt à tout reprendre ou non. Si je suis prêt à revenir à ma vie d'avant.