Parles nous un peu de toi ? Il y a quelque temps, j'aurais sans nul doute pu me décrire sans l'ombre d'une hésitation. Maintenant, je dois bien avouer que je ne sais plus vraiment qui je suis. Par contre, j'ai la chance de me souvenir de qui j'étais et de qui je voulais être. La vie vous réserve souvent pas mal de surprises et malgré vous cela vous change. Cependant, j'aime croire que certaines choses vous définissent qu'importe l'impact du temps. J'ai toujours été une personne extrêmement rêveuse, la tête dans les nuages. Perdue dans une imagination débordante sans fin, si ce n'est les limites de mon esprit. Le monde, je l'ai toujours vu en grand, beau, magnifique, énigmatique, trouvant dans chaque petit moment de vie des choses que certaines personnes n'arrivent jamais à voir. Heureuse de vivre je l'ai été pendant de longues années avant d'être rattraper par la vie elle-même, mais au fond de moi, j'espère qu'un jour je retrouverai un peu de cette naïveté, de cette candeur qui me collait si bien à la peau. Malgré mon petit côté vivant, je n'ai jamais été quelqu'un de particulièrement sociable. Sûrement quelque chose que m’a légué mon père. J'apprécie l'humanité, mais j'ai toujours appris à m'en méfier. Si avant, la plupart des personnes me considéraient comme étant : ouverte d'esprit, sympathique, joyeuse, aimable, douce et même romantique. On me perçoit désormais comme l'archétype de la bimbo idiote qui ne sait rien faire de ses dix doigts. Pourtant dans le fond, je n'ai jamais vraiment changé, je suis toujours la même Lily qu'à l'époque ou je libérais les souris du lycée avec ma sœur pour les relâcher dans notre ferme. Disons que j'ai pris une mauvaise route, mais la vie me l'a rappelé et je crois que d'une certaine façon j'ai compris la leçon. Certaines choses n'ont pas changé cependant, je suis toujours aussi entêtée et malgré ma silhouette de fille sans défense, je sais me battre pour mes idées et mes principes. Renoncer ? C'est un mot que je refuse de prononcer. J'aime croire qu'on a chacun en nous la force de nous relever, qu'importe à quel point l'on nous a piétiner, la seule façon de se redresser, c'est de le vouloir au plus profond de nous. Pourquoi avoir posé tes valises en Afrique du Sud ?Ah ah la question qui tue. Celle à laquelle je n'ai aucune envie de répondre. Après tout, c'est personnel… Bon bha vu que je n’ai pas le choix. On va dire que ça s’est passé comme ça. Je suis tombée amoureuse, un homme « parfait » , riche, intelligent  et surtout infidèle. Mon mariage, ma plus belle réussite ( surtout la plus grande erreur de ma vie  ) , c'est soldé par un échec des plus cuisant. Je me suis retrouvée projetée dans un monde qui n'avait jamais été le mien. J'ai pu vivre pendant quelque temps, mais sans livre à vendre, sans éditeur, les choses ont commencé à devenir compliquées. J'ai fini par me retrouver à l’hôpital. Je vous rassure aucune tentative de suicide, je tiens trop à la vie pour ça, mais un véritable burn out ! J'ai fait le point sur ma vie et j'ai compris que j'avais perdu presque 5 ans à vivre une vie qui n'aurait jamais dû être la mienne pour quelqu'un que je croyais aimer. Alors, j'ai pris mon téléphone et j'ai fait ce que je fais toujours dans mes grands moments de déprime, j'ai appelé ma petite sœur (parce que je suis née la dernière et que c'est moi l'aînée !) et c'est là qu'elle m'a dit «  Tu devrais venir ici, ça pourrait te faire du bien. Tu sais aider les gens, sauver le monde, éviter de te faire manger tes jolies fesses par un lion, si ça se trouve tu retrouveras même l'inspiration, sans parler des militaires aussi canon les uns que les autres ». En fait, je crois que ma sœur essayait plus de plaisanter qu'autre chose, elle tentait à sa manière de me changer les idées, elle a changé ma vie. Enfin, je crois, parce que pour le moment je viens juste de débarquer et je commence à me demander ce qui m'est passé par la tête…
Moi, bénévole… La vie est vraiment pleine de surprises. Est-ce, quelqu'un sait, où on peut trouver une esthéticienne dans le coin ? Pourquoi avoir choisi Giving For Africa pour faire ton bénévolat ? Le choix s'est imposé à moi. J'ai tout simplement pris la réserve où travaille ma sœur. Neela est naturaliste comme mon père. Depuis gamine, elle a toujours voué sa vie aux animaux. La retrouver en Afrique, ça n'a rien de vraiment surprenant, elle a toujours voulu faire ça et désormais elle touche son rêve. À vrai dire, je ne me suis jamais vraiment intéressée à son travail, encore moins à la réserve jusqu'à ce qu'elle me parle de venir y vivre. Tout ce que je sais de la réserve, c'est d’elle que je l'ai appris. La réserve finalement ce n'était pas ce qui importait, la chose la plus importante pour moi, c'était finalement de retrouver ma sœur, la seule personne capable de m'aider à me reconstruire et elle vit ici. Quelles ont été tes premières impressions en arrivant sur place ?Si on enlève le côté aride ? Désertique ? Pauvre et militarisé ? Vous avez déjà essayé de marcher sur un sol comme celui de la réserve avec des talons à aiguille ? Un vrai miracle que je ne me sois pas tordu la cheville et c'est pas l'autre abruti qui aurait levé un petit doigt pour aider une pauvre femme en détresse. Pour le moment, je ne vois pas beaucoup de points positifs, mais je viens tout simplement de débarquer et je crois que je mérite un  bain moussant suivi d'un bon sommeil réparateur. Bon je l'avoue, il y a quelque chose qui s'échappe de ces lieux, je n'arrive pas vraiment à le définir, mais je sais que d'une manière ou d'une, une fois qu'on a mis les pieds dans cette réserve on ne peut l'oublier. Il y a quelque chose de fascinant ici, un petit truc qui me donne envie de rester même si tout en moi aspire à repartir à Londres. Comptes-tu prolonger ton séjour parmi nous ?Une question à laquelle je n'ai pas de réponse. Pour le moment je suis tout simplement en attente... La suite je la découvrirai en même temps que vous.