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 Tell me, how can I dream again ? | Felicity

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A. Declan Wolf
A. Declan Wolf
l'aventurier


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MessageSujet: Tell me, how can I dream again ? | Felicity    Tell me, how can I dream again ? | Felicity  EmptyDim 10 Mai - 1:58

PS : gif non contractuel mais ça viendra What a Face

Tell me, how can I dream again?

When the birds fall from your sky, and life is clipping your wings and steals a glint from your eye; you're afraid of what you might see and you're searching around for your dreams and you think you'll never fly again.
Well try hoping, try believing, try giving or maybe try receiving. Try letting go of the things you lost, the lines you crossed; we don't know till we try, my friend

Δ Declan ft. Felicity

Une fois n’est pas coutume, Declan était dans l’enceinte du centre Giving For Africa. En effet, dernièrement il n’avait pas pu s’y rendre sur un laps de temps assez conséquent, de par son nouvel emploi qui le gardait très occupé, et surtout obligatoirement trop méfiant : son infiltration dans les réseaux illégaux d’Afrique du Sud – de braconnage principalement mais qui n’avaient aucun scrupule à tremper dans d’autres trafics. Par conséquent, ces dernières semaines – mois – avaient été lents et usants pour Declan. Cette mission n’était pas une mince affaire. Contrairement à toutes celles qu’il avait pu faire avant, dans l’armée, elle était sur le bien plus long-terme, et plus complexe. Et les enjeux, pour lui en tout cas, était plus importants. Et, enfin, cette mission était surtout secrète. Alors, oui, c’est vrai, Declan avait toujours été un solitaire. Mais depuis qu’il était entré dans l’armée à ses dix-huit ans, il s’était habitué à côtoyer d’autres soldats, mine de rien. Se retrouver seul à devoir jouer un rôle continuellement c’était difficile pour lui. Enfin, la véritable et plus importante ombre au tableau, c’était qu’il n’avait pas pu se rendre à Giving For Africa pendant des semaines, pour préserver sa couverture. Bien sûr, il s’était monté une couverture d’un mec qui avait quelques connaissances liées au centre (parce que cela intéressait les trafiquants) mais il ne pouvait décemment par se rendre au centre régulièrement comme il le faisait auparavant. Et c’était ça qui lui avait manqué. Cette ambiance de paix et de sécurité qu’il avait ressenti quand il y était entré pour la première fois alors qu’il n’était qu’un adolescent perdu. C’est là qu’il avait passé des heures dans la réserve des chimpanzés ; et aussi à observer les éléphants. C’est parmi les animaux qu’il se sentait le plus calme, le plus serein. Les animaux ne pouvaient pas mentir. Ils n’étaient pas vils, ni cruels, et Declan s’était attaché à eux.

Heureusement, sa patience et sa détermination finirent par payer, puisqu’il avait réussi à gagner une confiance relative (avec ses scélérats ce n’était jamais absolu) de la part des braconniers. Et de plus, un rhinocéros avait été massacré. A cette nouvelle, Declan avait dû user de tout son self-control pour ne pas griller sa couverture et descendre toute la vermine qu’il avait pu rencontrer. Cela l’avait mis dans une colère noire, d’autant plus qu’il n’avait eu que de vagues informations comme quoi une opération allait être lancée sans en savoir plus – et malgré les avertissements qu’il avait lancé à ses vrais supérieurs, tout cela n’avait servi à rien. Il s’était senti incroyablement inutile. Bien sûr, ce n’était que le début de sa mission. Mais Declan n’aimait pas les échecs.

Mais comme dans chaque malheur se trouve quelque part quelque chose de positif, ce rhinocéros sauvagement assassiné était en partie la raison pour laquelle Declan était présent au centre ce jour-là. Cela lui donnait un prétexte, comme par exemple imaginer qu’il était allé se renseigner sur la réaction du centre et des équipes de sécurité en place par rapport à l’œuvre des braconniers. Ça, et le fait que les dits braconniers semblaient avoir un minimum confiance en lui pour ne pas le surveiller H24. (Declan était très observateur, et même si ces types étaient doués, il savait reconnaitre lorsqu’il était justement observé. Ou suivi. Cela ne semblait pas être le cas ces jours-ci.). Aussi avait-il pu profiter de quelques heures d’accalmie dans sa vie trop rapide, trop intense et trop violente, pour venir se ressourcer ici. Il était allé faire un tour chez les chimpanzés (il y avait de nombreux nouveaux bénévoles qu’il ne connaissait pas, mais aussi un certain nombre qui avaient l’habitude de le voir). Il avait revu son vieil ami Spooky, a qui il avait semblait-il bien manqué puisque le primate s’accrocha à lui avec force et élan. Declan éclata de rire. Spooky commençait à se faire vieux, et l’homme craignait le jour où l’animal décéderait. Il faut dire que Spooky était le premier chimpanzé avec lequel il avait eu un contact, il y a des années lorsqu’il n’était que cet adolescent délinquant qui n’avait aucun sens à son existence. Avec Cap’ et Wookie, ses deux chiens qui n’étaient déjà plus de ce monde, Spooky était un de ses plus vieux et chers amis. Avec lui – et ses congénères  - Declan n’avait pas à prétendre être quelqu’un qu’il n’était pas. Et il pouvait, l’espace d’un instant, souffler sa colère et se sentir un tant soi peu en paix avec lui-même.

Mais toutes les bonnes choses ont une fin, et le soldat fut bien obligé de quitter son ami pour se diriger vers la sortie, et reprendre sa vie chaotique. Sur sa route cependant il croisa un gamin noir mal habillé qui semblait être terrifié, et complètement perdu. Il était haut comme trois pommes et devait être vraiment très jeune. Tenté pendant une seconde de poursuivre sa route sans y faire attention – ce n’était pas de son ressort, et les enfants lui fichaient la frousse, quelque part – il ne put s’y résoudre devant le visage abattu du petit garçon. Soupirant, il fit aussitôt volte face et s’approcha de l’enfant. « Hé ! T’as quoi ? t’es perdu ? » Sa grosse voix et son ton sans doute trop direct ne firent qu’effrayer un peu plus le gamin qui recula de quelques pas, les yeux rivés sur le sol. Declan soupira en grimaçant, passant une main sur son visage. C’était bien sa journée. Il lança un coup d’œil autour de lui –il se faisait tard et il ne voyait personne qui travaillait ici. Génial.  Tentant d’être plus délicat et d’adoucir ses traits, il s’accroupit pour faire au gamin. « Hey… tout va bien, je vais pas te faire de mal. Tu as perdu tes parents ? » Le garçon restait obstinément silencieux. Declan soupira légèrement avant de sourire et de lui tendre la main. « Tu viens avec moi ? je vais te raccompagner et on va retrouver tes parents » Le gamin ne voulait pas bouger.  Declan finit par mettre sa main dans sa poche et en ressortir quelques bonbons à la menthe qu’il présenta à l’enfant. « Tu en veux ? » Une lueur s’était allumée dans le regard du garçon qui hésita quelques secondes avant de rafler les trois bonbons présents dans la main de Declan avant de les mettre dans sa poche tout aussi vite. Declan pouffa doucement avant de tendre de nouveau la main à l’enfant. « Tu viens ? » Et lorsque le gamin accepta de prendre sa main dans la sienne, il fut soulagé. C’est qu’il n’avait pas l’habitude de venir en aide à des mioches ! C’étaient compliqué comme énergumènes !

Le trajet fut silencieux jusqu’aux salles de classe. Il espérait en effet que quelques professeurs volontaires seraient encore présents malgré l’heure, et il fut rassuré – mais aussi surpris – sur ce point. Rassuré, parce qu’il ne voyait pas ce qu’il aurait pu faire du gamin autrement, mais surpris parce qu’il venait de se retrouver face à face avec une jolie jeune femme qu’il avait déjà vu auparavant. Il ne connaissait d’ailleurs même pas son prénom. Il avait essayé de flirter avec elle il y avait de cela quelques semaines, et pour tout dire il s’était plutôt fait joliment rembarré – pas violemment ni méchamment parce que la britannique ne semblait pas être capable de cela, mais en tout cas il avait bien compris qu’elle n’était pas le moins du monde intéressée. Et comme Declan savait s’arrêter quand on lui disait non parce qu’il respectait les femmes malgré ce que tout le monde pouvait dire – il avait laissé tomber. «Je vous ramène un bambin… Je sais pas ce qu’il foutait, il était tout seul de l’autre côté du centre …. Et il n’est pas très causant.… J’ai pensé que quelqu’un serait peut être encore présent ici » Ce qui voulait dire, en traduit –pitié délaissez moi de ce truc c’est flippant. Il lâcha la main du garçon en lui adressant un sourire, et crut voir une ombre de réponse à ce sourire sur les lèvres dudit garçon.

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Felicity Sparrow
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LA VEUVE EPLOREE
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MessageSujet: Re: Tell me, how can I dream again ? | Felicity    Tell me, how can I dream again ? | Felicity  EmptyLun 18 Mai - 19:29




Tell me, how can I dream again ?

“Sometimes, you read a book and it fills you with this weird evangelical zeal, and you become convinced that the shattered world will never be put back together unless and until all living humans read the book.” .


Felicity était installée depuis quelques mois seulement à Giving for Africa, et pourtant elle avait l'impression d'y être depuis des années. Bien qu'elle continue de s'égarer parfois dans les dédales du centre (et alors elle regrettait de ne pas croiser un certain guide pour lui indiquer son chemin, juste avant de chasser cette pensée saugrenue de son esprit), ou encore qu'elle n'avait rencontré que quelques personnes, il lui arrivait souvent de se sentir chez elle. Bien plus que lorsqu'elle se retrouva seule dans sa maison en Angleterre, pour la première fois depuis la mort de son mari. La solitude l'avait frappée et l'avait enchaînée, jusqu'à ce qu'une amie ne l'oblige à sortir. Mais il avait été difficile de reprendre goût à la vie : trop de choses lui rappelaient Matthew.

Partir, prendre un nouveau départ était ce qu'il lui avait fallu. Bien sûr, il lui était impossible de tirer un trait sur son passé, il pouvait être douloureux d'y repenser pour le moment mais elle savait que dans quelques années les souvenirs avec son premier et unique amour retrouveraient une douce saveur. Mais elle ne regrettait pas d'avoir écouté cette amie et d'avoir pris la décision hâtive de se lancer dans l'éducation à Giving for Africa. Ici, elle se sentait utile et tout le travail qu'elle fournissait lui changer les idées. Mais le mieux restait les enfants à qui elle apprenait à lire et à écrire, leurs sourires et leur enthousiasme lui confirmait tous les jours qu'elle avait fait le bon choix. Et les autres rencontres, volontaires ou habitants de Johannesburg, étaient un vrai vent frais dans sa vie qui était devenue bien trop monotone, trop triste. Elle découvrait une nouvelle culture, s'enrichissait de coutumes qui lui étaient jusque là inconnues. Felicity appréciait sa nouvelle vie, et c'était bien ce qui la faisait culpabiliser. Elle avait le sentiment de trahir Matthew comme ça, et encore plus lorsqu'elle faisait une petite entorse à sa règle et qu'elle laissait ses yeux suivre Leon lorsqu'elle l'apercevait. Alors que depuis qu'elle était devenue veuve, elle avait toujours pris soin de repousser n'importe quel homme qui pourrait lui faire des avances. Mais pour le moment, elle préférait se concentrer sur son travail et sa salle de classe.

Elle venait juste de terminer de ranger tous les livres éparpillés dans la salle, ceux que ses jeunes élèves avaient tenté de déchiffrer et qu'elle avait écouté avec patience. Il s’agissait de littérature pour jeunesse, des livres pour petits, parfois des romans un peu plus compliqués pour des gamins de moins de 10 ans. Il n'y avait que des livres uniques, dont il était difficile de tous les faire lire le même ouvrage. Mais c'était mieux que rien. Elle les empila sur son bureau et elle balaya du regard la salle, vérifiant qu'elle n'ait rien oublié. Elle remarqua une veste et un petit sac près d'un des petits bureaux. Elle fronça les sourcils, puis sa bouche s'ouvrit légèrement un o : elle n'avait pas remarqué qu'Amadi n'était pas revenu récupérer ce qu'il lui appartenait après avoir été aux toilettes. Elle regarda sa montre, jugeant que cela faisait bien quinze minutes qu'il s'était éclipsé de la salle, juste avant que la leçon ne se termine. Il avait pu se perdre – encore – ou peut-être lui était-il arrivé quelque chose ? Inquiète, elle allait sortir de la salle lorsqu'elle tomba nez avec un homme, qui ne lui était pas inconnu ou presque, et lorsqu'il s'adressa à elle, elle baissa les yeux et remarqua en effet l'enfant disparu à ces côtés. Elle soupira, rassurée de voir qu'il allait bien.

Elle s'accroupit pour se mettre à la hauteur du petit garçon, deux mains sur ses genoux. « Amadi, tu t'es encore perdu ? » demanda-t-elle, légèrement amusée par ce petit garçon qui ne cessait de se perdre. Se relevant, elle attrapa les affaires du petit garçon et lui tendit, il les prit en la remerciant poliment. « J'allais finir par te cherche moi-même, mais heureusement quelqu'un est venu à ta rescousse avant moi. » Son regard se posa sur Declan, alors qu'un sourire bienveillant ne quittait pas ses lèvres. Elle aida le garçon à enfiler sa veste usée, elle déplorait à chaque fois de voir certains de ses élèves vêtus ainsi. Certains de leurs habits devaient avoir été portés par une dizaine de personnes différentes auparavant. Mais il y avait bien de choses qui montraient la misère dans laquelle ces enfants vivaient, et lors de sa première visite à Soweto, elle avait été plus choquée, plus triste qu'elle ne l'aurait cru. Mais c'est toute cette pauvreté dont ils souffraient, et ne s'en plaignaient pas, qui lui donnait envie de rester ici et de faire tout son possible pour leur permettre une éducation, leur donner la chance de faire des études par la suite et de mieux vivre. Et si elle le pouvait, elle participerait à tout ce qui était possible pour leur offrir une meilleure vie dès maintenant. Elle l'accompagna jusqu'à la porte de la classe. « Tu vas réussir à retrouver le chemin pour rentrer chez toi ? » l'interrogea-t-elle avec un léger froncement de sourcil. Amadi fit la moue, puis son visage s'éclaira d'un sourire. « Oui, c'est bon, je me souviens du chemin ! » L'institutrice rigola et ferma la porte.

Elle en avait presque oublié l'homme qui l'avait accompagné, elle fut d'ailleurs surprise de toujours le voir dans la salle de classe. Elle se frotta le bout du nez, et lui sourit. « Merci encore de l'avoir ramené, j'allais justement aller le chercher lorsque vous êtes arrivés... » se justifia-t-elle. Elle se tourna et attrapa une pile de livres, bien trop haute et dont l'équilibre était précaire. Elle se mordit la lèvre et se tourna vers lui. « Est-ce que pendant que vous êtes encore là vous pourriez m'aider à ranger ces livres ? » Légèrement gênée d'abuser du temps de celui qui avait tenté de la séduire un soir, surtout qu'elle lui avait alors fait comprendre qu'elle n'était pas du tout intéressée, elle se dégagea un bras et montra une étagère : « Ils étaient rangés ici. » Elle reposa les livres sur son vieux bureau. « Enfin, si ça ne vous dérange pas. C'est juste que vous êtes plus grand que moi, » ajouta-t-elle finalement en mimant quelqu'un de plus grand avec sa main.

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A. Declan Wolf
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MessageSujet: Re: Tell me, how can I dream again ? | Felicity    Tell me, how can I dream again ? | Felicity  EmptyLun 15 Juin - 15:57

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Δ Declan ft. Felicity

Declan n’avait jamais été très doué avec les gamins. Ces derniers l’effrayaient. Ils étaient trop petits, trop fragiles, demandaient trop de présence et de soins. Sa crainte la plus forte était en réalité inconsciente. Si les enfants le faisaient autant fuir, c’est qu’il avait peur d’agir de près ou de loin comme son paternel. Et il ne souhaitait ceci à aucun petit garçon, aucune petite fille. Il avait pourtant réussi, il y avait de cela fort longtemps, à s’occuper d’un enfant : Kesi. Mais à l’époque, lui aussi n’était encore qu’un gosse, un adolescent. Et il avait finalement échoué dans sa mission, puisqu’il ne l’avait jamais revu une fois qu’il l’avait quitté pour effectuer son entraînement à l’armée. Entre ses différentes missions, il avait écumé les rues de Johannesburg pour la retrouver. En vain. Souvent, il s’était demandé ce qu’elle était devenue. Est-ce qu’elle avait quitté la ville ? Ou est ce qu’elle avait simplement été victime de la pauvreté et de la violence des rues de Soweto, une de ces victimes dont personne ne parlait, insignifiante et invisible? Cette dernière hypothèse, il essayait si fort de ne pas y penser…. Mais elle restait toujours dans un coin reculé de son esprit. Souvent, il imaginait que tout allait bien pour elle, qu’elle avait fui la ville pour trouver une meilleure vie plus loin, autre part, que le destin avait été clément avec elle. Il essayait d’imaginer comment elle était dorénavant, une jolie jeune femme sans aucun doute. Déjà quand elle était petite elle le faisait continuellement craquer avec ses grands yeux sombres adorables. Sans doute que maintenant parvenait-elle encore à avoir tout ce qu’elle voulait. C’est tout ce qu’il souhaitait. Qu’elle ait une belle vie et qu’elle soit en sécurité.

Son regard retomba sur l’enfant qui remerciait son institutrice avant de filer rapidement. Un semblant de sourire se dessina sur les lèvres de Declan. Il avait eu un peu de scrupules à acheter l’enfant avec des bonbons mais à ce moment là il n’avait pas trouvé de meilleure alternative… et finalement il avait bien fait. Qui sait ce qu’il serait advenu de lui s’il avait arpenté les rues de Johannesburg tout seul la  nuit. Il préférait ne pas y penser. Ce n’était qu’un enfant inoffensif, certes, et peut être même était-il habitué mais Declan avait appris à ne jamais être optimiste.

Aux remerciements de la jeune femme, il haussa les épaules. On ne le remerciait que peu, et il avait un peu de mal avec les politesses, ce n’était pas vraiment quelque chose avec lequel il était à l’aise. Sauf quand, évidemment, c’était hypocrite. « J’allais pas le laisser tout seul. » répondit-il sur un ton un peu nonchalant, un peu bourru. Entre le Declan ordinaire et le Declan en mission séduction, le tempérament changeait du tout au tout. D’un côté, ça lui faisait plaisir de voir la britannique. S’il avait bien compris qu’il était absolument proscrit d’essayer de la séduire une nouvelle fois parce qu’il comprenait quand on lui disait non, la gentillesse qui émanait de cette femme lui faisait du bien. Il n’aurait pas dit qu’il était prêt à s’attacher à elle ou à lui faire confiance, mais c’était agréable d’avoir affaire à quelqu’un d’aussi innocent.

Il s’apprêtait à lui souhaiter une bonne soirée et faire volte face pour quitter le centre quand elle le coupa dans son élan en lui demandant son aide pour ranger des livres. Il haussa les épaules. « ouai bien sûr, pas de problèmes. » Sa gestuelle le fit sourire légèrement. Il se mit ensuite à la tâche, rangeant les livres un par un ou deux par deux sur l’étagère alors qu’un silence s’installait entre eux. Il n’avait pas grand-chose à dire et il avait appris à l’ouvrir que lorsque c’était nécessaire. « Ils auraient dû mettre ça plus bas pour vous » commenta-t-il.

S’occupant machinalement de la tâche à exécuter, ses yeux finirent par tomber sur un vieux livre à la couverture usée, et, réalisant de quel roman il s’agissait, Declan s’immobilisa soudainement, son esprit le ramenant des années et des années plus tôt, alors qu’il n’était encore qu’un enfant, n’ayant alors plus conscience du monde extérieur dans lequel il se trouvait. The Lion, The Witch and the Wardrobe. Dans une boite à chaussure usée se trouvait alors les maigres souvenirs qu’il avait de sa mère – sans la connaître puisqu’elle était morte quelques heures après l’avoir mis au monde. Il y avait là une photo d’elle lorsqu’elle était jeune, une d’elle et de son mari, un bracelet qui lui avait appartenu… et ce livre. En réalité, c’était l’un des seuls livres que Declan n’ait jamais lu dans son intégralité. Celui qu’il avait entre les mains était le même, en presque aussi abîmé, que celui de son enfance. C’était la même couverture. Declan se revit alors passer des heures à lire et relire ce livre, le cachant précautionneusement lorsqu’il sentait que son père était trop ivre et en colère de crainte qu’il ne lui vole. Et, finalement, peu à peu, victime de tant de violence il avait fini par le replacer dans cette boite, la refermer et la placer au fin fond de son placard pour ne plus y toucher. C’était comme si ainsi il protégeait cette petite parcelle de la demeure de la violence et le fléau qui y régnait. A 18 ans, il avait quitté ce lieu maudit et n’y avait pas remis les pieds, laissant derrière lui cette boîte à chaussures il ne savait trop pourquoi. Sans doute parce qu’il craignait le passé et les souvenirs. Inconsciemment, il caressa du bout des doigts la tranche du livre.

Reprenant subitement ses esprits, il porta son regard sur la jeune femme dont les yeux étaient posés sur lui sans doute depuis un moment. Se secouant mentalement pour reprendre le contrôle de lui-même – il détestait se donner en spectacle- Declan finit par se racler la gorge et demander d’une voix farouche mais incertaine. « … J’peux vous l’emprunter ? » Sans trop savoir pourquoi, il avait un peu honte de sa requête et finit par rajouter, surtout qu’il commençait à se dire que c’était idiot de demander ça et qu’il devrait le mettre à sa place et fuir l’endroit pour échapper à ce passé qui l’assaillait, mais c’était plus fort que lui. « J’vous le rendrai rapidement. »

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Felicity Sparrow
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MessageSujet: Re: Tell me, how can I dream again ? | Felicity    Tell me, how can I dream again ? | Felicity  EmptyMar 23 Juin - 17:47




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Felicity ne doutait jamais d'avoir choisi la mauvaise voie ; comme faire des choix qu'elle aurait pu regretter. Elle préférait ne pas y penser, car il y avait bien trop de variables, de variantes, de choses qui pourraient être différentes. Elle n'aimait pas se demander où elle serait à l'instant, si elle n'avait pas travaillé sur un projet avec Matthew. Elle n'aimait pas imaginer une vie sans lui. Bien qu'il ne fut plus là, il lui était impossible de voir un passé dans lequel il n'avait pas sa place. Elle n'était pas du genre à regarder en arrière. Du moins avant. Maintenant, elle se posait des questions sur un choix. Le seul dans sa vie qu'elle pensait avoir mal fait : l'aider à partir. Mourir. Dès qu'elle y pensait, ça lui fendait le cœur. Et en même temps, d'une manière tout à fait étrange, elle savait que ce n'était pas entièrement son choix. Ce fut le sien, celui de son mari, à bout de souffle à cause de sa maladie. Et s'il y avait une décision dont elle était fière, c'était bien celle de rejoindre Giving for Africa. Elle avait l'impression de finalement faire le bien, après avoir aider la Mort à finir son travail. Elle n'était pas certaine d'être complètement altruiste avec ce nouveau travail, mais tout le monde y gagnait : Felicity aidait des enfants à avoir un meilleur avenir, parfois même des adultes, tout en alléchant sa conscience.

Mais pour l'instant, elle avait le sentiment de mal faire son travail. Elle n'aurait pas dû laisser ce petit traîner tout seul dans le centre. Dans son ancienne école, ce comportement aurait été jugé intolérable, bien que les gamins connaissaient le lieu sur le bout des doigts. Mais non, il était une règle d'or qu'ils soient toujours au moins par deux. Peut-être était-ce l'ambiance du centre, ou bien juste le temps, l'odeur du sable et la chaleur qui lui rappelait un peu les vacances, la rendant quelque peu négligente. Elle était reconnaissante qu'Amadi soit tombé sur un adulte. Un homme qu'elle avait déjà rencontré auparavant, et ce dernier semblait bien différent au centre que lors de cette soirée où il l'avait abordée. Lorsqu'elle le remercia, il sembla y attacher peu d'importance et répondit nonchalamment. Bien sûr, il avait raison : c'était la chose à faire que d'aider le petit garçon. D'un sourire, elle éluda la conversation. Le Sud-africain avait fait ce que n'importe qui – ou presque – aurait fait, et elle en était reconnaissante. Felicity ne voyait pas ce qu'elle pouvait dire de plus, surtout pas après lui avoir une fois fait comprendre qu'elle n'était pas intéressée par lui. Il y avait tellement longtemps qu'elle n'avait pas fait attention à ce que les autres hommes pouvaient penser, elle ne savait plus trop comment agir par moments.

Il allait partir, lorsqu'elle le retint. Elle ne voyait pas de mal à lui demander un peu d'aide, bien qu'il eut déjà accordé de son temps en ramenant le petit jusque ici. Mais la pile de livre dans ses bras, mettant quelque peu en péril son équilibre, poussa Felicity à le solliciter pour ranger les bouquins sur l'étagère. Pendant un instant, elle pensa qu'il refuserait, prétextant qu'il avait quelque chose d'important à faire et qu'il était déjà en retard. Mais finalement, il fit un léger demi-tour. Ce fut dans un silence qu'elle le regarda poser les livres en hauteur. Sa main droite frotta son bras gauche, elle était gênée qu'il n'y ait aucun bruit. Rien à dire. Il fut un temps, où elle avait toujours une phrase, même juste un truc à sortir. Elle avait toujours été connue pour trop parler. Enfant, elle n'avait pas peur de se faire de nouveaux amis, d'aller vers des inconnus – ce qui lui avait fallu de nombreuses réprimandes de la part de ses parents – mais c'était avant. Avec Matthew, elle avait trouvé une certaine stabilité, il l'avait assagie : elle ne ressentait plus le besoin de tout dire, de parler de tout et de rien avec tout le monde. Elle l'avait lui, pour discuter et pour rire. Et maintenant, elle n'avait plus personne. C'est comme si elle avait été brisée. Ou bien était-ce l'homme avec elle, qui visiblement avait un tempérament beaucoup plus discret, solitaire, qui ne l'incitait pas à entamer la conversation. Peut-être était-elle tout simplement intimidée ?

Elle eut un léger sursaut lorsqu'elle l'entendit pour la première fois depuis quelques secondes. Sa remarque la fit rire légèrement, tout en haussant les épaules. Elle n'était pourtant pas petite avec son mètre soixante-dix, mais ces étagère étaient étonnamment hautes. « Peut-être que l'ancienne institutrice qui utilisait cette salle était une joueuse de basket-ball, » répondit-elle, sans se rendre compte qu'il ne l'écoutait pas. Elle bougea légèrement la tête pour voir ce qui occupait son attention. Elle arqua un sourcil en reconnaissant la couverture du second tome des Chroniques de Narnia. Elle aimait voir des gens s'intéresser à des romans qui avaient pu bercer son enfance, qui lui avait fait aimer lire plus qu'autre chose. Le livre était abîmé, elle ne l'avait pas vraiment feuilleté, mais tous les livres qu'elle avait à sa disposition était ancien et usé. Il n'y avait même qu'un seul exemplaire de chaque, ce dont elle n'était pas habituée. Elle avait remarqué aussi que certains manquaient quelques pages, ou que d'autres étaient parfois annotés. Tous les livres étaient de seconde main, et elle aimait bien pouvoir leur redonner une seconde vie. Sauf qu'il n'était pas facile de faire lire des enfants ces romans.

Le silence fut brisé de nouveau par l'homme, et Felicity cligna des yeux plusieurs fois, surprise par sa question. Elle n'était pas du genre à avoir des préjugés, mais elle ne l'imaginait pas lire de la littérature pour enfant. Elle le voyait plus tôt du genre à traîner dans un bar, tentant de séduire quelques femmes isolées. « Oh, » fut tout ce qu'elle put dire, ne sachant pas trop comment réagir. Il enchaîna en promettant de le rendre rapidement. Elle balaya le vide devant son visage d'un geste, comme pour dire qu'il n'y avait pas de problèmes. Et finalement, elle réussit à lui répondre avec des vrais mots : « Oui, bien sûr !  Vous pouvez le garder le temps que voudrez, je pense que la plupart des enfants ici sont encore trop jeunes pour le lire. » Elle sourit doucement, alors qu'elle se revoyait plus jeune découvrir ce livre écrit par C.S. Lewis. Et elle retrouvait aussi cet entrain d'autrefois, celui de discuter de livres, de ce qu'elle aimait. Et cela même si elle ne connaissait rien de lui. « Je pense que c'est l'un de mes favoris. Vous l'avez déjà lu ? » Son sourire s'élargit un peu plus.  

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MessageSujet: Re: Tell me, how can I dream again ? | Felicity    Tell me, how can I dream again ? | Felicity  EmptyMar 21 Juil - 22:30

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A peine avait-il posé la question qu’il la regrettait déjà. Depuis quand était-il aussi sentimental ? Depuis quand s’autorisait-il à être rattrapé par le passé ? Cela ne lui ressemblait pas. Son passé, son enfance, il les avait enterré le jour où il avait quitté son domicile familial sans un seul regard en arrière. Avait-il seulement eu une véritable enfance ? Oui, pendant quelques années, jusqu’à ce qu’on lui arrache brutalement, le jour où son père avait cruellement assassiné sa nounou. Son enfance et son adolescence, surtout, avait été gorgées de souffrance, de peur, d’angoisses. Declan ne connaissait pas autre chose, ou du moins, s’il l’avait connu l’espace de quelques années, il l’avait oublié… car les regrets étaient la pire émotion qui soient. Avec des regrets, on ne faisait que regarder en arrière, en oubliant l’instant présent, et futur. Mais le passé était trop douloureux pour le sud-africain. L’avenir…il le craignait beaucoup trop. Il n’y avait que cet état présent, pathétique et misérable, dans lequel Declan survivait il ne savait trop comment depuis qu’il n’avait plus ses chiens Cap’ ou Wookie, ni surtout pourquoi. Il n’avait aucun but dans son existence, aucune perspective autre que celle de protéger les animaux du centre Giving For Africa qui lui avaient tant apporté. Plus il y pensait, plus il savait que c’étaient les bêtes qui l’avaient sauvé. Pas les hommes. Certainement pas les hommes. A l’exception, peut-être, de Kesi. Mais elle aussi n’était plus là désormais. La vie le punissait sans doute pour ses actes passées. Ce n’était que justice.

Et maintenant, il croyait quoi ? Qu’il allait pouvoir se racheter une conduite en lisant un satané bouquin ? Qu’il pouvait prétendre, devant cette femme clairement plus intelligente et intellectuelle que lui, avoir reçu une éducation qui lui permettait de comprendre et d’analyser des romans ?  Bon sang, il savait à peine lire correctement, son manque de vocabulaire était inquiétant, quant à son écriture…! Qui espérait-il tromper ? Lui-même ? Ce n’était plus possible. Il avait perdu foi en sa propre personne depuis bien longtemps. Lorsque la jeune femme lui répondit, il se rappela soudain pourquoi il parlait que lorsque c’était nécessaire et surtout pas pour une raison aussi futile que celle qui l’avait forcé à ouvrir la bouche quelques secondes plus tôt. Elle le regardait avec son grand sourire et ses yeux brillants, et Declan savait qu’il aurait dû s’abstenir de toute demande. Pensait-elle sérieusement qu’elle allait pouvoir avoir une conversation intéressante sur un sujet qui lui tenait à cœur, qui la passionnait, avec quelqu’un comme lui ? Il avait presque honte. Et il était en colère.

Pendant quelques instants, il fut sur le point de repartir sur le champ sans demander son reste. Mais un regard sur le livre et il se ravisa. C’était plus fort que lui. Ce livre avait tellement d’importance pour lui, il ne pouvait pas l’ignorer. Il mourrait d’envie de l’ouvrir et le feuilleter. Bien sûr, il ne serait pas comme le sien, il n’y aurait pas les mêmes annotations ou les mêmes gribouillis dans la marge des pages. Mais c’était mieux que rien. Il fronça les sourcils de contrariété et leva les yeux vers la britannique.

Il y avait quelque chose dans son regard et sa posture qui l’incitait à parler davantage, à se confier peut être d’une façon infime : c’était une profonde gentillesse. D’ordinaire, Declan n’aimait pas les gens trop gentils. Selon lui, cela cachait toujours quelque chose. Ou alors, ils étaient ennuyeux. Mais la jeune anglaise n’était pas comme cela. Il ne semblait pas y avoir une once de malveillance dans sa personne. Il hocha finalement la tête pour répondre à sa question. « Oui, et pas qu'une fois. » Il marqua une pause en rangeant les derniers livres sur l’étagère qui leur était destinée avant de reporter son attention sur son interlocutrice. « j’vous avoue que c’est ptêtre le seul livre que j’ai jamais lu … ou presque. »

L’envie était trop forte : il s’assit sur l’un des tabourets bancals pour les élèves, et ouvrit l’ouvrage pour en lire silencieusement les premières mots, la première ligne, difficilement, car devant une femme instruite comme celle qu’il avait devant lui, il ne pouvait pas mettre son doigt sur la page pour suivre les mots de la phrase au fur et à mesure qu’il la lisait : mais en vérité, il n’avait pas besoin de les lire, ces premières phrases, il les connaissait par cœur. ONCE there were four children whose names were Peter, Susan, Edmund and Lucy. This story is about something that happened to them when they were sent away from London during the war because of the air-raids.

Un sourire se dessina sur ses lèvres, mais il se reprit bien vite et referma rapidement le bouquin. Cela devenait ridicule. « j’aimais beaucoup cette histoire » rajouta-t-il pour s’expliquer, se donner contenance peut être ? il ne savait pas. Ce n’était vraiment pas son domaine tout ça. « vous avez sûrement beaucoup de livres favoris vous, non ? » Et voilà qu’il reprenait le mot qu’elle avait utilisé auparavant. Comme si lui allait un jour se servir du mot «favori » naturellement. Cela ne lui viendrait même pas à l’esprit. Ce n’était de toute façon pas un mot auquel il penserait instinctivement.

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MessageSujet: Re: Tell me, how can I dream again ? | Felicity    Tell me, how can I dream again ? | Felicity  EmptyLun 10 Aoû - 20:48




Tell me, how can I dream again ?

“Sometimes, you read a book and it fills you with this weird evangelical zeal, and you become convinced that the shattered world will never be put back together unless and until all living humans read the book.” .


Il lui semblait avoir toujours aimé les livres, depuis aussi longtemps qu'elle pouvait s'en souvenir. Elle aurait été aujourd'hui incapable de dire avec quels bouquins on lui avait appris à déchiffrer les mots, ou encore lequel l'avait fait tomber amoureuse des phrases et de leurs pouvoirs. Felicity aimait tellement lire, enfant, qu'elle en oubliait parfois des repas : ses parents étaient obligés de lui arracher l'objet des mains pour qu'elle redescende sur terre et vienne s'installer à table. Elle passait d'un univers à un autre, elle rencontrait des personnages extraordinaires avec des pouvoirs ou des personnes aussi banales qu'elle qui pouvaient vivre des choses folles. De combien d'héros était-elle tombée amoureuse au cours de sa jeunesse, rien que par la magie des mots ? Sûrement trop. Cet amour pour la fiction s'était accrue lors de son adolescence, les romans étaient devenus son havre de paix, là où rien ne pouvait l'atteindre. Et elle aimait écrire. Ce fut pour cette raison qu'elle avait pris à cœur le programme de correspondance de son lycée, mais c'était il y avait longtemps maintenant...

Elle aimait toujours autant les livres, et encore plus de partager cette passion avec d'autres personnes. Mais elle avait moins le temps de lire. Elle était passée de cinq livres par mois à un an. Son goût pour la lecture c'était quelque peu engourdi avec la disparition de Matthew. Car sans lui, avec qui pouvait-elle discuter des romans ? Car sans lui, qui pourrait lui conseiller de nouveaux romans qui pourraient lui plaire ? Il la connaissait si bien, et pourtant il avait toujours réussi la surprendre avec des ouvrages dont elle n'avait parfois jamais entendu parler. Elle essayait bien de partager cette passion avec ses élèves, adultes ou enfants, mais ce n'était pas la même chose. Elle était là pour tout d'abord leur apprendre à lire et à écrire, il aurait été stupide de les pousser à lire des romans qu'ils ne pourraient pleinement savourer. Voilà pourquoi la question de l'homme face à elle l'avait ravie, bien que surprise tout d'abord.

Son choix de livre était des plus surprenants, avec cette couverture cornée sur laquelle une vieille représentation d'un lion monté par deux fillettes. Lucy et Susan Pevensie sur le dos d'Aslan avait longtemps fait rêver Felicity de faire de même, mais elle n'était plus une enfant maintenant. Et s'il aurait pu relire ce roman de bon cœur, juste par nostalgie, elle visualisait très mal ce grand homme s'asseoir dans un coin et feuilleter ce livre. Elle fut donc obligée, sa bonne humeur et son intérêt pour la littérature revenant comme par magie, de l'interroger sur son histoire avec ce tome de Les Chroniques de Narnia. Elle ne pouvait non plus s'empêcher de sourire, il s'agissait après tout d'un de ses romans favoris. Et ce fut ensuite un froncement de sourcil qu'elle ne put réprimer, quelque peu choquée qu'il lui avoue que le livre qu'il tenait dans ses mains fut l'un des seuls qu'il ait pu lire. Beaucoup de personnes ne s'intéressaient guère à la lecture – un pêché pour elle, mais soit – et qu'ils ne lisaient presque jamais, et cela n'empêchait pas Felicity de se sentir triste pour eux, à la fois ces personnes et les livres. « Juste celui-ci, même pas les autres tomes ? » demanda-t-elle timidement, ne voulant donner l'impression de le juger. Ce qu'il la surprenait était qu'on puisse lire un des tomes de Narnia et s'arrêter là : le contenu des tomes étaient tous des plus intéressants. Elle le se souvenait encore avoir lu Le Neveu du Magicien, puis quelques minutes après avoir lu le dernier mot, elle était allée supplier ses parents de lui acheter la suite. Elle les avait tous lus en quelques jours durant des vacances scolaires.

Lorsqu'elle sortit de ses pensées, elle chercha du regard l'homme auparavant face à elle. Elle dût baisser les yeux pour le voir installé sur l'un des petits sièges pour enfants. S'il n'avait pas eu l'air si sérieux, plongé dans la lecture de la première page du livre, la scène aurait presque pu en être ridicule. Elle ignorait comment il pouvait tenir sur ce tabouret à l'équilibre quelque peu branlant, mais elle se tut. La lecture était quelque chose de sacré pour elle, et elle aurait détesté être interrompue si elle était à sa place. Elle l'observa donc en silence captivé par le livre durant quelques secondes, et lorsqu'il sourit elle mima son expression. Et le silence fut interrompu par le bruit d'un livre qui se ferme brusquement.

Elle continua de sourire quand il lui dit qu'il aimait beaucoup cette histoire. Il en était de même pour elle, et cela faisait longtemps qu'elle n'avait pu discuter avec quelqu'un qui ressentait plus ou moins la chose pour un livre pour enfants. « Je peux comprendre, j'étais pareille petite. Entre Narnia et le Pays des Merveilles, je n'avais jamais vraiment les pieds sur terre. » Elle avait dit cela sur un ton mutin, comme une gosse âgée de dix ans. C'était comme si elle n'avait jamais vraiment quitté ces mondes imaginaires, qu'une part d'elle était restée là-bas et qu'elle n'avait pas vraiment grandi. Cela la fit penser à Peter Pan, elle avait d'ailleurs toujours aimé le Pays Imaginaire. « Euh, oui, sûrement. Je pense que j'en aime trop pour vraiment choisir des favoris... Mais certains livres peuvent changer une vie, » dit-elle ensuite, un rictus gêné sur les lèvres. Elle avait toujours eu du mal à choisir un roman préféré. Aujourd'hui, elle répondait toujours qu'il s'agissait de Tess d'Uberville. Mais depuis qu'elle était ici, ce choix ne lui semblait plus si vrai. Elle aimait profondément ce livre, pur des centaines de raison... Mais quelque chose avait changé. « Vous savez, je suis sûre que vous aimeriez tout autant les autres Narnia, » ajouta-t-elle finalement, voilant à peine la proposition qu'elle était sur le point de lui faire.  

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MessageSujet: Re: Tell me, how can I dream again ? | Felicity    Tell me, how can I dream again ? | Felicity  EmptySam 12 Sep - 12:03

Tell me, how can I dream again?

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Declan ne se sentait pas à sa place, dans cette salle de classe, avec ces livres usées, et cette professeure bien trop intelligente pour qu’il puisse entretenir une conversation digne de son intérêt. C’était complètement ridicule. Cela ne lui ressemblait pas. Et pourtant…. Pourtant, le livre qu’il tenait entre ses mains le clouait sur place, comme si les réminiscences de ses jeunes années l’adoucissaient, et freinaient ses envies de fuite. Le livre avait déclenché quelque chose dans sa mémoire, et des souvenirs affluaient en grand nombre dans son esprit. Des souvenirs poussiéreux et inutiles qu’il avait fermé à double tour en perdant volontairement la clef de leur emplacement. Il se souvenait qu’à l’école aussi, alors qu’il était encore tout gamin et qu’il y allait encore, il y avait des livres. Et à l’époque, contrairement à ce que l’on pouvait penser en voyant l’homme dorénavant, Declan était un enfant réservé et un peu craintif. Il n’aimait pas trop se mélanger aux autres enfants et restait dans son coin à dessiner. Mais il n’avait aucun souvenir des albums qu’il avait peut-être pu lire là-bas. Le seul livre dont il se souvenait avec exactitude c’était celui-ci. Celui de sa mère, qu’il cachait résolument dans sa chambre, qu’il protégeait tous les soirs d’un père violent qui n’avait jamais vu l’intérêt de la lecture, ou du moins c’est ce qu’il donnait à penser.

Et puis il y avait eu son absentéisme grandissant à l’école, la mort de sa nounou, le procès, et sa descente aux enfers. Le livre était passé aux oubliettes, la petite boîte où il se trouvait prenant la poussière au fin fond de son placard. Et quand il avait quitté la maison et les ténèbres qu’elle représentait, il avait tout laissé, tous les maigres biens qu’il possédait. Dont ce livre. Un instant, il se demanda s’il était toujours là où il l’avait laissé. Si son père n’avait pas détruit toute sa chambre de rage en remarquant que son souffre douleur avait quitté le domicile définitivement. C’était bien possible. Et en fait, il n’avait même pas envie de savoir. Même aujourd’hui encore, penser à son paternel lui donnait des frissons glaciales dans le dos. Même encore, il le craignait. Alors qu’il sentait le nœud dans son estomac se serrer davantage et lui donner envie de vomir, la jeune femme le sortit de ses sombres pensées et de son mutisme . Declan chassa brusquement la désagréable sensation qui l’avait envahi, et leva son regard vers la jeune institutrice. Dans ses yeux, une lueur de surprise. Il glissa une main sur sa nuque un peu nerveusement. Il avait un peu l’impression d’être couillon assis sur un tabouret branlant. Il n’était pas à sa place. Mais il y avait une gentillesse qui émanait de la jeune femme qui le poussait à rester, en plus du livre. Il baissa les yeux sur celui-ci un moment. « Je savais même pas qu’il y avait une suite. » expliqua-t-il sur un ton un peu brut de décoffrage. En même temps, ce n’est pas comme s’il aurait eu la possibilité de la lire, cette suite.

Il fut ensuite poussé à lire le début du roman avant de se reprendre rapidement pour ne pas trop se donner en spectacle, il n’appréciait pas du tout cela, surtout devant quelqu’un qui semblait avoir autant d’esprit. Il préféra essayer d’étouffer le sujet et de tourner ce dernier sur la jeune femme et plus sur lui. Il ne parlait que rarement de lui, puisque si déjà lui n’aimait pas ce qu’il entendait, comment cela pourrait-il être le cas pour qui que ce soit d’autre ?

Quand elle se compara à lui étant jeune, Declan eut une brusque envie de rire. Il réfléchit un moment, imaginant la jeunesse de la britannique. Il la voyait bien dans une chambre chaleureuse avec des bouquin dans tous les coins, ses parents venant l’embrasser pour lui dire bonne nuit et lui dire d’éteindre la lumière, et la gamine glissant sous ses draps pour défier ses parents en allumant une lampe de poche et continuer à lire ses histoires préférées.
Ce qui le fit réellement tiquer, en revanche, fut sa remarque. Un livre, changer une vie ? « désolé mais j’pense pas que du papier puisse faire grand-chose » Clairement, il n’était pas convaincu. Ce n’était que des mots, que des histoires, cela n’effaçait ni la douleur, ni la réalité, ni la faim. C’était bien inutile, en soit. Lui, cela ne l’avait pas aidé pendant toutes ces années.

A sa proposition subtile, Declan fut sur le point de se lever et de s’en aller, cela devenait parfaitement absurde comme situation (d’ailleurs il se leva, secouant la tête dans la direction de la jeune femme). Que ferait-il avec des bouquins maintenant ? Il n’en voyait pas l’intérêt. Mais ses épaules s’affaissèrent alors que son regard se posait de nouveau sur le livre entre ses mains. Une infime partie de son esprit faisait de la résistance. Qu’était-il donc arrivé à Lucy, Edmond, Susan, et Peter ? Il pouvait prétendre le contraire, mais au fond de lui il avait envie de savoir. Sa mère le savait-elle ? Avait-elle été au courant qu’il y avait une suite, elle ? « J’imagine, oui… » Il ne savait pas trop comment lui répondre. « Mais vous savez j’ai pas vraiment le temps de lire. » Ce qui n’était pas faux, et il se savait aussi surtout très rouillé, et donc très lent. Et il avait toujours eu honte de cela. « De toute façon vous ne les avez pas là si ? » Soudain, il sembla prendre conscience de quelque chose et c’était également un moyen d’arrêter les frais et de se ridiculiser. « J’suis désolé je vous tiens occupé vous devez avoir envie de rentrer chez vous. »


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MessageSujet: Re: Tell me, how can I dream again ? | Felicity    Tell me, how can I dream again ? | Felicity  EmptyDim 4 Oct - 18:36




Tell me, how can I dream again ?

“Sometimes, you read a book and it fills you with this weird evangelical zeal, and you become convinced that the shattered world will never be put back together unless and until all living humans read the book.” .


Il n'avait pas l'air à son aise, comme un poisson hors de l'eau. Elle fut quelque peu amusée de le voir ainsi, car il était si différent que lors de leur première rencontre. Il avait ouvertement flirté avec elle, et dans ce bar, il était plein d'assurance. Mais elle l'avait gentiment repoussé et les présentations en étaient restées là. Dans sa petite classe, avec des étagères trop hautes pour elle et des tabourets bien trop minuscules pour lui, il n'était pas du tout le même. Et cela en avait presque quelque chose de touchant. Et elle appréciait qu'il montrât autant d'intérêt à un livre. Felicity avait compris depuis qu'il avait pris ce livre entre ses mains que des souvenirs s'étaient éveillés en lui. Et pour elle, c'était ça : la magie des livres. Bien sûr, elle aurait été incapable de savoir quels genres de souvenirs lui rappelaient le second tome des Chroniques de Narnia. Le grand blond face à elle restait pour ça : un livre fermé. Et ce n'était pas grave, elle-même était bien placée pour savoir que chacun avait ses secrets, pas toujours faits pour être partagés. Ce fut pour cette raison qu'elle ne lui posa pas de questions plus personnelles, et se contenta juste de discuter du livre et des autres tomes.

Elle ne fut pas surprise de l'entendre dire qu'il en ignorait l'existence, il n'avait pas l'air d'être quelqu'un passionné par la littérature ; mais comme toujours ça la peina. Elle prenait bien trop à cœur les livres, et elle était toujours triste d'apprendre que certains étaient oubliés ou inconnus des gens. Pour elle, chaque livre méritait d'avoir une place dans une bibliothèque. Elle lui sourit, à la fois touchée par sa sincérité – beaucoup aurait pu faire semblant de les connaître – et aussi amusée par sa posture sur le tabouret. « Maintenant, vous le savez ! » s'exclama-t-elle, avec un brin trop d'enthousiasme. Elle avait toujours été comme ça lorsqu'on lui parlait de bouquins, et cela même si la personne face à elle semblait dubitative.

Elle le remarqua un peu plus, ce manque de conviction face à la magie qu'un roman pouvait opérer, lorsqu'elle lui avoua son sentiment sur la littérature. Elle était sûrement naïve lorsqu'elle disait cela, mais elle le pensait réellement. C'était tout ce qu'elle avait lu qui l'avait aidé à grandir, à devenir la femme qu'elle était aujourd'hui. Elle avait tant appris grâce aux romans qu'on lui avait fait lire, ou que parfois elle trouvait toute seule. Bien sûr, certains romans lui déplaisaient, trop inintéressant ou aux messages qui ne lui plaisaient pas, mais elle les oubliait et passer à autre chose. La littérature anglaise était bien sûr sa préférée, et elle en avait fait sa matière principale à l'université. Mais elle s'éparpillait dans ses pensées, elle remontait trop loin, vers une époque où elle était heureuse et insouciante. Elle répondit finalement d'une petite voix : « Ce n'est pas le papier qui change quelque chose, ce sont les mots... Ce qu'ils signifient. Et puis un livre peut rapprocher des gens. » Les mots s'étaient échappés de sa bouche dans un presque murmure. Il était encore parfois difficile pour elle d'accepter que sa plus belle rencontre ait disparu.

Elle fut contente de l'entendre reprendre la parole, l'éloignant un peu plus de ses souvenirs qui l'auraient sans aucun doute tirés vers une mélancolie dont il était parfois difficile de s'extraire. Mais elle fronça les sourcils, parce qu'il lui sembla qu'il disait n'importe quoi. Il y avait toujours dans une journée un peu de temps pour lire. « Oh ? Même pas le soir après une longue journée de travail ? » demanda-t-elle, bien qu'elle fut certaine de savoir ce qu'ils faisaient de ses soirées. Il se rendait sûrement là où ils s'étaient rencontrés. Il est vrai que là-bas, il est difficile de pouvoir se concentrer sur un roman. Le bruit, l'alcool, la musique... Des choses qu'elle appréciait mais incompatibles avec un livre. Pour Felicity, son moment de prédilection pour se plonger dans une nouvelle histoire était après une longue journée, emmitouflée dans un plaid, une tasse de thé fumant à côté d'elle et aucun son. Et elle pouvait partir loin de ce monde et faire la découverte de nouveaux personnages, d'une autre époque, d'un autre monde. Et ça apaisait. Et sans vraiment savoir pourquoi, car après tout, elle ne connaissait rien de cet homme, elle aurait aimé qu'il puisse découvrir ce sentiment. « Si ! J'imagine que quelqu'un a offert l'intégrale au centre. Ils ne sont pas en train bon état, mais ils sont lisibles. » Elle se dirigea même vers l'étagère et se mit sur la pointe des pieds, étira son cou, pour jeter un coup d’œil aux dos des livres pour y lire leurs noms. Certains étaient bien là, elle se retourna vers lui souriante. « Il en manque deux, mais je suis sûre de pouvoir les trouver. » Elle en aurait de toute façon besoin pour ses petits élèves.

Elle hocha de la tête pour dire le rassurer. « Non, non, vous ne me dérangez pas. C'est même agréable de parler à quelqu'un qui a plus de 8 ans. » Mais elle sentait qu'il voulait s’échapper de cette salle, et sûrement d'elle-même... Peut-être l'effrayait-elle à vouloir le faire lire, lui un homme adulte et responsable ? « Vous savez quoi ? Prenez déjà celui-ci, et après je pourrai toujours vous passer les autres livres. Vous me direz ce que vous en pensez comme ça, tout en buvant un café. » Tout en disant cela, elle montra le livre qu'il tenait dans ses mains, et elle se sentit rougir un peu de sa proposition. Il n'y avait rien d'ambiguë dans tout ça, mais il était si rare qu'elle invite des inconnus à boire un café. « Enfin, si vous voulez les lire. Je suis un peu trop enthousiaste quand on me parle de romans, désolée, » ajouta-t-elle poliment, d'une voix plus posée. Puis elle rigola nerveusement, et dit : « Je suis sûre que c'est moi qui vous embête maintenant. » 

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MessageSujet: Re: Tell me, how can I dream again ? | Felicity    Tell me, how can I dream again ? | Felicity  EmptyMer 21 Oct - 17:40

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Δ Declan ft. Felicity

En effet, Declan n’était pas à l’aise. Tout dans cette salle de classe miteuse lui donnait envie de fuir. C’était un environnement qu’il ne connaissait pas et surtout, qui ne lui ressemblait aucunement. Il ne savait pas pourquoi il restait. A cause du livre, bien sûr, mais aussi surtout et sans doute parce qu’il y avait quelque chose de rassurant qui émanait de la jeune femme. Declan ne faisait confiance à personne, ou presque, et ce depuis longtemps, depuis qu’il avait compris que l’on était jamais mieux servi que par soi-même. Jamais ô grand jamais il n’aurait fait confiance à un inconnu ou quelqu’un qu’il connaissait à peine. Et pourtant, alors qu’il l’écoutait parler et qu’il la regardait, il avait bien envie de pouvoir lui faire confiance, à la jeune britannique. Et s’il ne le pouvait pas à cause de toute cette méfiance qu’il avait accumulé au fil des années, les agissements de la jeune femme le poussaient à au moins le souhaiter. Parce que si elle avait clairement pu comprendre que ce livre remuait des souvenirs pas forcément la bienvenue chez lui, elle n’avait fait aucun commentaire et surtout n’essayait pas d’en savoir plus que ce que Declan montrait déjà un peu contre son gré. Il n’était donc pas très à l’aise, mais le fait qu’elle respecte de ne pas empiéter dans sa zone de confort psychologique le rassurait et c’est ce qui faisait qu’il n’avait pas encore quitté la pièce sans demander son reste. Bien sûr, il y avait toujours cette peur panique qui l’étreignait à cet instant, celle de se montrer tel qu’il était vraiment au fond de lui et non pas tel que tout le monde le voyait – tel que lui-même voulait se voir, se voyait, finalement. Il perdait totalement sa crédibilité de gars sombre violent et séducteur auprès d’elle mais puisqu’elle lui avait déjà clairement fait comprendre que c’était même pas la peine d’essayer, ce n’était sans doute pas si grave…

Il l’observait sans un mot alors qu’elle se confiait sur cette croyance qu’elle avait, celle qu’un livre pouvait changer une vie. Et il devinait que c’était du vécu. Il n’en était pas certain bien sûr mais il en avait bien l’impression - il aimait se dire qu’il était plutôt bon à lire les gens quand bien même parfois il faisait des interprétations complètement à côté de la plaque ou bien trop exagéré. Mais la façon dont elle en parlait… il y avait une histoire sérieuse là-dessus, il aurait pu en mettre sa main à couper. Pour autant, il ne voulait pas acquiescer à son histoire de pouvoir des mots. Si les mots avaient un pouvoir, c’était celui de détruire et de blesser, pas de soulager ou de sauver, loin de là. Il en savait quelque chose. Et pourtant, pourtant, il aurait bien voulu croire tout ce qu’elle lui disait. Malheureusement ils venaient de deux mondes bien trop différents l’un de l’autre et sans doute que leur vision ne pourrait jamais être la même. « Je pense personnellement que les mots sont plus dangereux qu’autre chose pour être honnête avec vous.» Il esquissa un sourire navré de ne pas partager son avis, et la conversation dévia une nouvelle fois sur le livre qu’il avait entre ces mains et dont il n’était pas certain de vouloir lire encore tant bien même il le lui avait demandé. Ce n’était pas une explication pour ne pas pouvoir le lire qu’était ses occupations qui le prenaient trop de temps, mais bien un prétexte. La vérité, c’est qu’il craignait que se replonger dans le bouquin ne le fasse trop souffrir. Il hocha la tête alors qu’elle lui confirmait que l’intégrale se trouvait au centre : Declan se retrouvait quelque part pris à son propre piège.

Et alors qu’il allait refuser, l’enthousiasme dont la jeune femme fit preuve le découragea de la décevoir – depuis combien de temps faisait-il attention à ne pas décevoir des gens, il ne le savait pas mais c’était ce qui était en train de se passer. Et peut-être que ce fut la perspective de la revoir qui le poussa à accepter. Il n’y avait plus aucun intérêt de séduction désormais, la vérité c’est juste… que sa présence lui faisait du bien, quelque part, même s’il était incapable de le reconnaître. Il hocha la tête en gardant le livre entre ses mains. « Ok, merci. » Un sourire plus authentique que les autres éclaira son visage alors qu’elle craignait en avoir trop fait, qu’elle craignait l’agacer avec tout ça. Si Declan n’était pas parfaitement à l’aise, il n’était pas pour autant vraiment énervé. « si vous m’agaciez je serais déjà parti depuis longtemps, mais c’est vrai qu’il faut que je parte » expliqua-t-il simplement. Il garda le livre sous le bras. « d’accord pour un café. Je repasserai par ici quand j’aurai fini ça’ - il désigna le livre – ‘et on verra » . Il marqua une pause et se dirigea vers la sortie. Au moment de sortir de la pièce il s’arrêta brusquement et se retourna. « Oh et vous inquiétez pas je n’essaierai pas de vous inviter dans mon lit encore une fois. » Il sourit et fit volte face, quittant la pièce.



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