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 I'm a wreck | Sandro

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A. Declan Wolf
A. Declan Wolf
l'aventurier


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MessageSujet: I'm a wreck | Sandro   I'm a wreck | Sandro EmptyJeu 14 Mai - 23:21

I'm a wreck

You're the judge, set me free. I know my soul's freezing. Hell's hot for good reason.
Δ Declan ft. Sandro

Le soleil filtrait à travers les interstices des volets, caressant le visage de Declan qui achevait de se réveiller alors qu’un grand vacarme se faisait entendre à l’étage d’en dessous. C’était le problème de crécher dans des appartements miteux du quartier de Soweto dont les murs étaient aussi fins que du carton. La vie privée n’existait pas et on entendait tous les voisins. Ceux du dessus, du dessous et d’à côté. Portant une main à son front, Declan poussa un grognement désapprobateur. Il avait une gueule de bois carabinée et les cris de ses tarées de deux voisines résonnaient dans son crâne douloureusement. Il mit plusieurs minutes à émerger. Il était rare pour lui de finir complètement ivre. Oui, il buvait souvent mais justement, à force, sa résistant à l’alcool était devenue assez exceptionnel et il fallait qu’il boive beaucoup pour être réellement saoul. Là, il peinait à se souvenir de la veille… du moins, pendant quelques minutes avant que tout lui revienne en mémoire brutalement, le rendant de nouveau des plus alertes – et très, très en colère. En repensant à ce qui s’était produit la veille, Declan sentit la bile dans sa bouche et se leva brusquement pour vider son estomac dans ses toilettes. Il manqua de perdre l’équilibre et de s’écrouler à terre, et du se rattraper au mur alors que la brutalité de son geste ne faisait qu’empirer sa migraine.

La veille, il s’était rendu à une « soirée » à laquelle il avait été convié par les braconniers. Cela avait lieu dans un endroit douteux bien sûr, et surtout, la principale distraction pour laquelle tous ces scélérats s’y étaient rendus était le combat de chiens. Fort heureusement, Declan avait été prévenu auparavant, et s’il aurait largement préféré ne jamais y aller, le savoir d’avance lui avait permis de se préparer un tant soi peu psychologiquement, et de passer de longues heures à canaliser sa colère comme on le lui avait appris à l’armée, avant de rejoindre ses contacts. Quand il était rentré dans l’espèce de hangar désaffecté, une clameur folle était parvenue à ses oreilles ainsi que les jappements plaintifs et grognements des chiens. Il avait eu une furieuse envie de tourner les talons et de fuir cette endroit le plus vite possible. Declan n’était pas un lâche, loin de là, mais il y avait des limites à ce qu’il pouvait supporter. La torture de ses amis à quatre pattes n’en faisait pas partie. Et pourtant, pourtant, il n’avait pas le choix. Il savait que s’il manquait ce rendez-vous, ses relations avec les braconniers allaient en pâtir. Il ne serait pas dans leurs bonnes grâces, et ils ne lui feraient pas confiance. Et alors il ne pourrait jamais déjouer de futures opérations de braconnage et toute son infiltration serait un échec. Alors il avait redressé les épaules, inspirer un grand coup et était entré dans l’arène des lions (et en réalité c’était clairement une insulte aux lions que de les comparer à de telles personnes).

Sa nonchalance et neutralité habituelle lui avaient alors permis de ne pas trop se forcer à participer au tapage ambiant se contentant de faire semblant d’observer la scène, sans éveiller les soupçons, aux côtés de ces hors la loi misérables hurlant et crachant, pariant des sommes astronomiques sur l’un ou l’autre des chiens présents dans l’arène, ces deux chiens dont la violence n’était que le reflet que celle qu’ils avaient subi pendant des semaines par des hommes cruels sans une once d’amour pour ces bêtes qu’il maltraitait allègrement, aveuglés par l’argent que ces animaux pouvaient leur rapporter. Brûlant cigarette sur cigarette, Declan n’avait fait que regarder en direction des combats sans vraiment les voir, cherchant à se soustraire de la réalité présente bien douloureuse. Derrière ses yeux grands ouverts, il pouvait en rassemblant ses efforts voir les images de Wookie et Cap’ jappant leur joie de le revoir après seulement quelques heures d’absence. Declan avait l’habitude. Il s’efforçait de ne pas être « là » où son corps physique se trouvait, fuyant une situation qu’il ne pouvait et ne voulait assumer. Des chiens maltraités. Lui-même sous les coups d’un père brutal. Felicia dévalant les escaliers et s’écroulant sur le sol du rez-de-chaussée. La clameur des tribunaux. Le regard dégoûté et profondément triste d’un frère. La fuite psychique était la même à chaque fois.

Et, lorsque tout fut terminé, il avait payé d’un argent sale cet homme sale contre lequel il avait parié pour faire bonne mesure et avait souri, hoché de la tête, acquiescé à n’importe quel des propos absurdes de ces hommes répugnants. Et puis il avait quitté cet endroit. Il avait marché longtemps, sans but. Il avait fini son paquet de cigarettes. Il était entré dans un bar, s’était installé au comptoir. Et il avait bu. Il ne savait pas comment il était rentré chez lui. Il se souvenait d’une de ses dernières pensées alors qu’il s’écroulait sur son lit. Avant de tomber dans le lourd sommeil de l’ivre mort, il avait pensé à Reed. Pourquoi ? Il n’en avait aucune idée et ce n’était pas le jour de se poser ces questions.

Se secouant, Declan prit une douche brûlante pour se laver et se laver de tous ses péchés. Il s’était habillé rapidement, avait enfilé ses lunettes de soleil pour diminuer un minimum la migraine qui lui barrait le front. Il était sorti, avait acheté une grande bouteille d’eau qu’il avait fini en quelques minutes, deux nouveaux paquets de cigarettes : il en avait ouvert un dans la seconde. Ses pas l’avaient mené jusqu’au jardin botanique de la ville, un endroit dans lequel il se rendait souvent ces temps-ci. Ce n’était pas aussi bien que Giving For Africa, mais comme il ne pouvait plus trop s’y rendre dernièrement il avait bien fallu trouver des alternatives. Le jardin s’était imposé de lui-même. Il était grand, et donc calme, si on connaissait les bons endroits. Et, à cet instant, Declan avait besoin de calme, et de silence. Arrivant à sa place de prédilection – dans les profondeurs du Jardin, là jusqu’où peu de personnes ne s’y rendait car très loin et peu de choses à voir, excentré des chemins principaux et à l’ombre des arbres. Il fronça les sourcils en remarquant qu’un homme s’y était déjà installé. Ce n’était clairement pas un jour où il ferait des concessions, tant pis pour lui. S’asseyant non loin de lui, il resta immobile pendant de longues minutes, observant les passants au loin avant de fermer les yeux.

Il ne sut combien de temps il resta ainsi, pensif, cherchant également à se soustraire de son mal de crâne persistant. Un moment, il sentit l’inconnu à ses côtés bouger sensiblement, et, se rappelant sa présence et les traits tirés qu’il avait remarqué sur son visage en arrivant, il lui tendit son paquet de cigarettes ouvert dans une invitation. « Tu sembles en avoir besoin ». Declan était franc, direct, trop souvent.

Pourquoi avait-il entamé la conversation ? Il n’en savait trop rien. Cela ne lui ressemblait pas, lui qui préférait parler que si on le lui demandait. Mais ce jour-là il n’était pas exactement dans son état normal.


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MessageSujet: Re: I'm a wreck | Sandro   I'm a wreck | Sandro EmptyVen 15 Mai - 10:39


I'm a wreck
Declan & Sandro
La journée commençait à peine.
Le soleil se levait péniblement, baignant les jardins de sa douce lueur orangée. Un dégradé de tons chauds illuminait l'astre, lui donnant presque l'air irréel. Le temps était sec, malgré la fraîcheur matinale qui pouvait faire frémir les plus frileux. Il était rare de voir un levé de soleil, les conditions étant difficiles à réunir au moment clé. C'était une occasion à ne pas rater, pour rien au monde. Un instant durant lequel rien ne pouvait déranger la tranquillité enchanteresse des spectateurs. Une seconde qui permettait d'éclaircir son esprit, d'y faire le vide et de tout oublier, durant un court laps de temps. Et souffler. Sentir une légère brise - à moins que ce ne soit un frisson provoqué par la solennité du moment ? -, inspirer lentement, écouter le chant des oiseaux, les battements d'ailes d'un des leurs passant au-dessus de notre tête, le bruissement des feuilles, puis expirer, doucement, sans briser la majesté du lieu et de ses habitants, toujours en écoutant les bruits naturels qui nous entouraient. La faune et la flore coexistaient depuis bien longtemps, personne ne pouvait déroger à leur bien-être. Un écureuil qui passait à quelques pas à peine de nous, fuyant comme s'il avait le diable aux trousses, une noisette déformant sa petite bouche. Un énième oiseau piaillant, ainsi posé sur une branche, deux-trois mètres au-dessus. Puis s'arrêtant brusquement de faire du bruit, tournant la tête de part et d'autre, et prenant soudainement son envol. Tout en lâchant une superbe déjection.
Qui atterrit tout droit sur l'épaule de Sandro. Allongé dans l'herbe fraîche, il profitait allègrement du silence et de la tranquillité incomparables du lieu. Ce n'était pas la première fois qu'il venait, aussi tôt dans la journée, aussi tard dans la nuit, afin de jouir de la quiétude et du répit qu'offrait le naturel des jardins. Presque chaque jour, il avait ce rituel bien à lui, passer une ou deux heures à cet endroit ou un autre, à regarder les animaux chahuter, se pourchasser, avant que la vie humaine ne reprenne le dessus sur sa propre vie, détruisant ce calme auquel il s'était habitué durant un court instant. Tous ses problèmes lui paraissaient alors futiles, comme s'ils n'avaient jamais eu la moindre importance pour lui. Des problèmes de jeunesse. Lointains. Ainsi détendu, il se surprenait à sourire, à rire, se sentant plus léger, comme jamais il ne s'était senti depuis ce terrible jour. C'était un sentiment d'allégresse auquel il n'était plus habitué, et qui était comme une drogue pour lui ; sur le coup, c'était jouissif. Mais après... tout lui revenait, ses souvenirs, sa douleur. Ces choses qui lui étaient devenues comme une partie de lui. Il ne s'imaginait plus vivre sans cette colère, sans cette rage, sans ce besoin de cogner quelque chose pour soulager cet incendie qui le consumait de l'intérieur, brûlant de plus en plus, jusqu'à prendre possession de son esprit, sans que Sandro ne puisse rien y faire. Une telle souffrance, laquelle il essayait en vain d'étouffer. Et ce lieu, si doux, si paisible, lui offrait un répit dont il avait besoin, pour se ressourcer. Faire le vide. Et respirer.
Mais ce jour-là, le miracle avait disparu. L'agitation de Sandro était trop importante pour être effacée aussi facilement, trop puissante. Voilà plusieurs jours qu'il ne dormait plus, incapable de fermer les yeux sans voir cette flamme de rage le consumer. Les nuits sans fin le poussaient à marcher, à courir, à faire n'importe quoi pourvu qu'il ne réfléchisse pas, qu'il ne pense pas. La douleur qui lui comprimait la cage thoracique était redoutable, imbattable. Il ne pouvait pas dire ce qui changeait de d'habitude ; les jours se ressemblaient, une certaine monotonie semblait s'être installée dans sa nouvelle existence. « Ainsi va la vie », aurait dit son oncle s'il avait été là. Il y avait des jours avec, il y avait des jours sans. Même si c'était dur, de se lever chaque matin - enfin, façon de parler - en sachant pertinemment que notre but n'allait pas être atteint faute d'informations précises, il le fallait. Il fallait mettre un pied devant l'autre, encore et encore, avancer jusqu'au-delà de nos limites, les repousser encore et toujours. Un jour ou l'autre, on allait bien finir par réussir. Ne pas baisser les bras, c'était une des choses fondamentales que Sandro avait appris tout petit. Et il ne comptait pas baisser les bras, même si ces derniers temps, il avait de plus en plus de mal à se battre pour ses convictions.
Avec un long soupir traduisant toute sa frustration, sa colère et son désespoir, il sortit lentement un mouchoir de sa poche afin d'essuyer sa veste. L'horrible déjection blanche avait eu le temps de couler tout du long, et il n'eut d'autre choix que d'enlever son vêtement afin d'être sûr de ne pas en louper une seule goutte. Quand les jours "sans" prenaient le dessus, tout pouvait vous arriver. De la plus petite connerie à la plus grosse des crasses, vous passiez par tout. Et cet oiseau y avait contribué. Un coup du sort ? Aucune idée. Celui qui croit à ce genre de chose pourrait très bien vous dire ce que la tache formée voulait dire, le secret caché enfin dévoilé. Sandro n'était pas devin, et ne croyait plus à toutes ces superstitions. Un oiseau lui avait fait dessus ? Au moins, ça lui donnait une bonne raison de la mettre au sale. Il essayait sans cesse de voir le bon côté des choses. Même si ce n'était pas toujours réussi, il était fier de ne pas se laisser abattre pour un rien qui pouvait facilement devenir un tout si on laissait faire. Néanmoins, cette journée allait être particulièrement difficile, si ses malheurs commençaient aussi tôt.
Après avoir roulé sa veste en boule, il se rallongea souplement, oubliant tout de sa mésaventure et se replongeant dans ses pensées. Il ne sut exactement combien de temps il resta ainsi, sans bouger, seul perdu dans ses souvenirs. En temps normal, il se serait déjà levé, reposé, et serait parti en quête d'une quelconque activité. Mais ce jour-là était différent ; il n'arrivait pas à se libérer comme d'habitude. Quelque chose lui disait de rester, d'essayer de comprendre ce qui n'allait pas. Au fil des heures, ses membres s'engourdirent, devinrent lourds et tremblants d'une immobilité aussi rigide. Mais il n'en tint pas compte. La souffrance physique n'était plus rien pour lui ; afin qu'il ressente, il aurait fallu un déséquilibre important, ce qui n'était pas le cas ici. Les yeux fermés, les bras coincés derrière sa tête, il continuait d'écouter, de s'imprégner, de s'immerger. Et ce fut ainsi qu'il entendit des pas sur l'herbe, non loin de lui. Sans ouvrir les yeux, il suivit le parcours de l'intrus - un humain, il était clair qu'un animal n'aurait pas fait autant de bruit au milieu de toute cette verdure -, qui l'amena assez proche de là où il était posé. S'en suivit un silence que Sandro préféra qualifier de "en-attente-de-la-réaction-de-l'autre", qui ne fut troublé que par les piaillements continus de ses amis volants. Il ne fit donc aucun cas de l'intrus, et reprit sa sorte de méditation forcée.
Mais il était clair que la présence d'un autre être humain à ses côtés le gênait plus qu'il ne voulait réellement se l'avouer. Sandro se releva en position assise, le visage tourné vers l'intrus, afin de l'examiner en détails. Son regard fixé sur lui avait dû lui envoyer une sorte de message - on sent toujours quand quelqu'un nous regarde, c'est une réaction instinctive qui nous force à vérifier notre sécurité. L'intrus se tourna vers lui, lui tendant son paquet de cigarettes ouvert dans une invitation explicite à en prendre une. Mais Sandro n'était pas le genre de type à fumer pour se détendre. Il avait prohibé les plaisirs les plus terrestres - drogue, alcool, sexe - pour ne pas devenir ce qu'il détestait le plus au monde. Néanmoins, il se voyait mal dire ce genre de chose à un inconnu ; il le prendrait très certainement soit pour un fou, soit pour un coincé. Et Sandro n'était ni l'un, ni l'autre. « Tu sembles en avoir plus besoin que moi ». Et c'était vrai ; même si Sandro manquait de sommeil, il était clair que l'homme qu'il avait à ses côtés n'allait guère mieux que lui. Même si ses yeux demeuraient cachés par les lunettes de soleil que le blond portait comme un rempart contre le soleil matinal, sa bouche pincée affirmait que cet homme avait vécu un enfer terrestre, et pas uniquement momentané. Sandro savait la plupart du temps quand un homme cachait quelque chose, lui-même ayant enfui profondément la raison de mal-être. Et même si les deux ne se connaissaient pas, et Dieu seul savait à quel point Sandro ne voulait à ce moment qu'être seul, il lui semblait déplacé de ne pas répondre à l'invitation tacite. « Mauvaise nuit ? »


Emi Burton
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MessageSujet: Re: I'm a wreck | Sandro   I'm a wreck | Sandro EmptyMer 27 Mai - 1:34

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Il y avait quelque chose d’étrange dans ce début de conversation. Declan ne parlait pour ainsi dire jamais de son propre chef. Il avait appris à ses dépends et il y avait de cela bien longtemps que les mots étaient aussi dangereux que pouvaient l’être les armes à feu. Parfois même, ils étaient même pire encore. Gare à ceux qui ne sait pas les manier ou qui sous-estime leur puissance. On pouvait détruire avec des mots. Declan en avait fait l’expérience des années plus tôt et en avait souffert le reste de son existence, alors même qu’il avait été l’énonciateur de ces mots, celui qui blessa, celui qui brisa, celui qui tua. Dans le même temps, il avait perdu un ami et un frère. Et pourtant. Et pourtant, il n’était pas la victime dans cette histoire. Il était le bourreau. Un bourreau terrassé par les remords mais restant un bourreau. Il était celui à blâmer, non celui à plaindre. Et pourtant, combien de personnes avait-il rencontré dans sa vie qui l’avaient vu comme une âme en peine cherchant à se soustraire d’un traumatisme trop lourd ? Bien trop. Oui, la majorité des personnes le craignaient. Il y avait de quoi. Il était sombre, taciturne, souvent antipathique, et pouvait se montrer violent. Mais un certain nombre de personnes, qu’il ne supportait d’ailleurs que très peu bien souvent, voyait en lui le mal-aimé, l’incompris, l’homme-martyr. Il n’était rien de tout cela. Il n’avait pas eu la vie la plus tranquille, mais encore une fois il n’était pas le plus à plaindre. Loin de là. Des yeux d’enfant désenchantés, furieux, et profondément tristes le lui rappelaient constamment dans les plus noirs de ses cauchemars. Il avait souvent essayé de se débarrassé de cette vision. Il n’y était jamais parvenu. L’image était ancrée à jamais dans son esprit, il s’était depuis de nombreuses années résigné à vivre avec.

Ce jour-là, alors que son moral était au plus bas et qu’une migraine carabinée lui vrillait la tête douloureusement, les yeux étaient présents devant ses yeux clos, le considérant gravement. Ils apparaissaient toujours lorsque ses remparts tremblaient, que sa détermination vacillait, que la vulnérabilité le submergeait un instant. Il était toujours extrêmement dur de les repousser de façon temporaire. Dans ces moments là, la culpabilité l’étouffait, et le dégoût qu’il éprouvait de lui-même était difficile supportable. Peut-être était-ce pour cette raison qu’il avait tendu la main à l’inconnu, qu’il avait débuté cette conversation. Par besoin de se racheter, quelque part, de se prouver qu’il n’était pas aussi mauvais que ce qu’il croyait, qu’il était capable d’être bon, au moins une fois, par un simple geste. Il n’était pas capable de faire mieux. Sans doute importunait-il même l’inconnu. Auquel cas, sa tentative était bien vaine. Pas qu’il ne s’en soucie. Il avait de toute façon abandonner depuis longtemps l’idée de se refaire une bonne conduite. A quoi bon ? Il n’avait foi en rien, et en personne, ou du moins c’était loin d’être suffisant, c’était loin d’être une véritable foi. Et lorsque l’on a foi en rien, comment avancer, comment prendre sur soi ? C’est impossible.

Il eut un rictus aux propos de l’inconnu. Ressemblait-il à ce point à une loque humaine ? Ce n’était que justice, cependant. Il savait qu’on le pensait souvent plus vieux que ce qu’il était réellement. Le poids des années d’une vie négligente gorgée d’excès avait cet effet là. Ce jour-là, l’impression devait être multipliée par dix compte tenu de la soirée et de la nuit qu’il avait passée. Haussant les épaules comme pour dire « c’est toi qui voit » il s’alluma une deuxième cigarette qu’il porta à ses lèvres avec l’empressement d’un addict désespéré. Fermant de nouveau les paupières en cherchant à porter son attention n’importe où du moment que cela ne soit pas sur son mal de crâne, il glissa ses mains calleuses dans l’herbe généreuse du parc qu’il arracha par poignée presque convulsivement une ou deux fois, expirant de temps à autre la fumée dans l’air ambiant, avant de repositionner ses bras sur ses genoux, attrapant sa cigarette entre le pouce et l’index de sa main droite. Il tourna la tête vers l’inconnu à sa question, le considérant un moment sans un mot. Que lui avait-il donc pris à commencer une discussion ? C’est tout sauf ce dont il avait besoin et envie à cet instant. Il haussa les épaules de nouveau. « On peut dire ça comme ça. » lâcha-t-il nonchalamment en reportant son regard devant lui, tirant une nouvelle bouffée de sa cigarette. Sa réponse ne demandait pas de compassion, ni de compréhension. C’était énoncé comme un simple fait. « Toi ? » Presque aussitôt, Declan se fustigea intérieurement d’avoir eu ce réflexe inutile. Il se pinça l’arrête du nez un moment, cherchant à calmer la colère qui bouillonnait doucement mais sûrement dans ses entrailles. « En fait, on est pas obligé de continuer la discussion pour faire bonne figure. » signala-t-il en se contredisant lui-même. Ce ne serait pas la première fois. « J’aurais du m’installer autre part mais c’est ici que je viens d’habitude. » continua-t-il. Il n’y avait pas une once d’accusation dans sa voix. « Pas envie de chercher autre part. » finit-il d’expliquer en dirigeant son regard vers l’inconnu en lui adressant un signe de tête signifiant il ne savait trop quoi.Il ne savait même pas pourquoi il cherchait à se justifier.



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