Afrique du Sud vs France. Que l’affiche est belle ! Deux grandes nations du Rugby qui s’affrontaient ce soir. Magnifique match d’ouverture. C’était avec une grande excitation que Louise s’était préparée chez elle avant de rejoindre ses amis au Golden Lions Pub pour voir la retransmission du match opposant son pays de cœur et son pays d’adoption. Pour rien au monde elle n’aurait raté l’ouverture de la coupe du monde de Rugby. Même si elle était plus foot, on ne rate pas une occasion de défendre les couleurs de son pays ! Son âme de supportrice s’était réveillée et elle arborait avec fierté le maillot du XV de France et trois traits de couleur sur ses deux joues représentant son drapeau. La France lui manquait parfois, beaucoup même. Avec un grand sourire, elle entra dans le pub et joua un peu du coude pour retrouver ses amis du centre. Elle prit une chope de bière que lui tendait un ami et ils trinquèrent tous à la victoire de la France. S’en suivit plusieurs demis. Et enfin, le début. Tous furent agréablement surpris par l’ouverture qui était très belle puis se fut autours des hymnes de deux pays s’affrontant ce soir. Avec fierté, tous les supporters français chantèrent en cœur La Marseillaise. Et le match débuta. Le bar était plein d’encouragement, en français, en anglais et en différents dialectes sud-africains. Un premier presque essais pour la France souleva une clameur dans le pub. Une faute des français non signalé souleva des sifflements de supporter sud-africain. Louise passait un bon moment. Enfin ! Un essai français ! Des hourra d’un côté, des insultes du camp d’en face. La vétérinaire adorait les ambiances de « stade » avec les chants supporters et les insultent comme ça. C’était bon enfant. C’était le charme de ce genre de compétition. Tant de cœur uni sous la même émotion ! Enfant, son père l’avait souvent emmenée voir des matchs de foot à Gerland, ce stade mythique qui avait vu tant de victoire de son équipe de cœur … Louise fut tirée de ses pensées en recevant une bière sur elle. Elle grogna un peu : son beau maillot ! Mais ce n’était pas si grave que ça. D’un coup, un essai sud-africain : les rôles s’inversent : des hourra pour les uns, des insultent pour les autres. Sauf que pour le coup, une insulte n’a pas dû être appréciée car deux hommes s’empoignent au fond du bar. Et là, forcément avec l’alcool et l’ambiance électrique, c’est l’effet boule de neige. Plusieurs personnes commencent à se battre. Louise évita de justesse un coup porté par un homme en le bloquant avec les avant-bras. Elle se mit en position de défense, mettant en pratique les cours d’art martiaux qu’elle prenait depuis qu’elle est ici. On la bouscula par derrière, la française manqua de tomber et se rattrapa de justesse à un homme qui se retourna pour lui porter un coup. Sur le coin de la mâchoire. Elle porta la main à ses lèvres et constata qu’elle saignait. Elle porte alors un cou à l’homme, en colère : elle lança son pied en plein dans son plexus solaire, l’homme recule de quelques pas sous la force du coup. Vexé d’avoir été déstabilisé par une femme, surtout de la carrure de Louise, il la chargea mais avant de la percuter, les responsables du bar sortirent tout le monde du lieu. Louise se retrouva dans la rue, la foule fut vite dispersée. Elle s’assit sur un banc en face. Elle avait été séparé de ses amis et la nuit commençait à tomber : c’était une situation qui pouvait être dangereuse. En plus, sa mâchoire lui faisait mal … Elle chercha son téléphone portable mais il n’était plus dans la poche de son jean. «Et merde … » souffla-t-elle en français …

« Vous saignez un peu de la lèvre … Tenez, pour vous essuyer.»

Louise leva la tête, la voix de l’homme la fit sortir de ses pensées. Elle se mit tout de suite sur ses gardes, après tout, il était peut-être agressif ou dangereux. Au moins, ce n’était pas l’homme avec qui elle s’était battue dans le bar. Elle sourit timidement en prenant le mouchoir « Merci », elle le tamponna sur sa lèvre en grimaçant. « Put*in» laisse-t-elle échapper en français, les injures étaient toujours en français avec elle… Elle n’était pas sortie indemne de l’émeute qui s’était passé dans le pub. « Vous allez bien ? Quelqu'un vient vous chercher ? C'est dangereux pour vous de rester ici .. » Elle se releva, se disant que la position assise était en effet dangereuse et au moins elle était à hauteur de l’homme. « Oui ça va, j’étais au Golden Lion pour voir le match mais une émeute a éclater, je me suis un peu défendu … » expliqua-t-elle en français. Elle sourit en écartant les bras, l’air désolé. Préciser qu’elle était là pour voir le match était un peu inutile sachant qu’elle portait le maillot de l’équipe de France et le drapeau sur la joue … Elle regarda l’homme qui ne semblait pas dangereux. « Je sais que c’est dangereux, j’était avec des amis mais on a été séparé en sortant et … j’ai perdu mon portable dans la bagarre … Pouriez-vous me prêter le votre par hasard ? Comme ça j’appelle un taxi pour renter … »