Parle nous un peu de toi ? Il est nécessaire de s’affirmer – non seulement pour atteindre ses prétentions, mais également pour se défendre face au terrain vaste et inconnu qu’est l’existence. A côté de ça, il y a un certains aspects naturels qu’on ne peut chasser et Mattia en possède une multitude. L’impatience se lit au fond de ses traits, lorsque sa mâchoire se crispe et que son regard change soudainement pour laisser transparaître de l’obscurité mêlée à de l’irritation. Sans doute car lorsqu’il se fixe une mission, il met du cœur à l’ouvrage pour y parvenir dans les meilleurs délais – la minute de plus est logiquement malvenue. On peut aussi faire le lien avec son métier qui nécessite minutie, habilité et finesse tout en respectant une certaine cadence horaire. L’arrogance fait également partie de ces traits qu’on lui reproche, parce qu’il a tendance à remettre les gens à leur place avec un vocabulaire bien taillé – propre à son inspiration – tout se mettant au premier plan. Il a plutôt confiance en lui. Mais lorsqu’il se reprend un revers inattendu, il fera ressortir tout ce qui pourrait le caractériser comme étant imbuvable. C’est exactement cette partie de lui qui lui a coûté certaines de ses relations et bien qu’il en soit conscient, ce n’est pas pour autant qu’il se remet en question. A prendre ou à laisser, c’est ainsi qu’on peut le voir. Les origines ont sans aucun doute une responsabilité illimitée derrière cette facette dite néfaste – c’est bien plus qu’un cliché. Sur un aspect plus sympathique, voire agréable, on pourrait lui diagnostiquer de la générosité qui ressort principalement avec ses proches, mais aussi avec de simples inconnus – un peu comme s’il pouvait ressentir le besoin de filer un coup de mains aux autres. Mais ce n’est pas pour autant que ça fait de lui une bonne poire, il est assez conscient pour fixer des limites lorsqu’on a tendance à vouloir lui bouffer le bras. Il a la blague facile et le sens du partage, ce qu’on apprécie souvent de lui. Il est loin d’être le casanier qui se complait dans sa routine. Au contraire, il est ouvert à l’inconnu et ne demande qu’à mettre les pieds là où il ne les a jamais posés. Côté relation, soit il aime éperdument et se consacre complètement à son couple, soit il se met en relation pour inconsciemment combler le vide et ne rend pas à l’évidence qu’il fonce droit dans le mur – ce qui est typiquement le cas dans sa relation actuelle. C’est ainsi que se présente le condensé de sa personnalité. Pourquoi avoir posé tes valises en Afrique du Sud ? Le déplacement s’est fait il y a plus de deux ans maintenant, par besoin de changement. Il était d’abord question de voyager, de découvrir pour briser la routine. L’italien a exploré la région sans jamais s’en lasser, si bien qu’il fut parcouru d’un sentiment assez étrange et inexplicable – un peu comme si le pays l’appelait à y rester. Le paysage, la population aussi bien aisée que démunie, le train de vie. Un tout. Il avait pourtant tout pour lui aux Etats-Unis où il s’était installé après avoir terminé ses études de médecine dentaire, mais quelque chose de nouveau et d’inattendu venait de s’offrir à lui. Il n’avait pas peur du changement et du dépaysement, au contraire. C’est pourquoi il s’est offert un autre style de vie dans ce pays qui correspond mieux à son aspiration. Pourquoi avoir choisi Giving For Africa pour faire ton bénévolat ? Le bénévolat s’est fait récemment, suite à une scène qui l’a interpellé. Son cabinet dentaire ne manque pas de clients, mais il s’est rendu à l’évidence qu’il consacrait de nombreuses heures à ceux qui n’en ont pas forcément besoin. Une imperfection mineure (blanchiment des dents, détartrage, etc…) pour laquelle les gens sont prêts à débourser de coquettes sommes, alors qu’une jeune femme issue d’un milieu démuni avalait tout rond les aliments bruts, faute d’être en mesure de mâcher la nourriture vu l’état de sa dentition. Certes, il y a des fossés partout entre ces deux populations se trouvant à l’extrémité l’une de l’autre. Mais en octroyant quelques heures de son emploi du temps aux nécessiteux, il y a tout à gagner d’un point de vue personnel. C’est pourquoi les portes de son cabinet sont ouvertes cinq après-midi par semaine à ceux qui ne sont pas en mesure de se payer des soins. Pour l’aider dans cette mission humanitaire, une grosse boîte du domaine médical lui offre gracieusement du matériel de soin – comme par sponsoring. L’expérience est nouvelle mais fortement agréable. Quelles ont été tes premières impressions en arrivant sur place ? C’est assez nouveau – surtout pour quelqu’un qui se lance pour la première fois dans le travail humanitaire. On imagine une ambiance, un rythme jusqu’à ce qu’on fasse partie du mécanisme. C’est loin d’être un boulot à prendre à la légère. Il y a un résultat à fournir avec des normes à respecter, tout en veillant à ce que la prestation soit conforme aux attentes. A côté de ça, il y a la satisfaction personnelle qui efface certains aspects négatifs du bénévolat. Comptes-tu prolonger ton séjour parmi nous ? A l’heure actuelle, il n’y a aucune raison pour Mattia d’arrêter son bénévolat. Cette deuxième facette de son emploi lui a apporté une nouvelle aspiration et lui a surtout ouvert les yeux sur cette partie de la population que le gouvernement et les médias mettent de côté.