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 I'm not actually mad at you, I just want you to care ● Bex

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MessageSujet: I'm not actually mad at you, I just want you to care ● Bex    I'm not actually mad at you, I just want you to care ● Bex  EmptyMar 30 Juin - 22:22




I'm not actually mad at you, I just want you to care.

You know at the end of the day, when you close the door and you're all alone... And you strip off your armor and lower your guard and peel away the mask... When there's nobody watching and nothing to hide... And you no longer need to be strong or clever or pretty or brave... There's just you. That's it. That's the soul.


Ses yeux allaient et venaient sur les images du livre ouvert devant elle depuis des heures maintenant. Pour la énième fois, le clown au sourire sanglant s'adressait à la petite blonde déguiser en Harlequin comme si elle était une créature insignifiante, comme si elle n'avait pas de cerveau ou qu'elle était incapable de s'en servir. Le personnage féminin, terrifié, posa cette question, cette question que postant de femme à leur mari. Combien de fois Shanleigh avait vu sa mère la poser à son père? Et chaque fois, elle observait son époux comme s’il mentait, comme si sa réponse ne servait qu'à la rassurer. « Est-ce que tu me trouves belle?» L'adolescente se demandait en quoi cela pouvait importer. On ne tombait amoureux du physique de quelqu'un, n'est-ce pas? Une enveloppe charnelle n'était pas si importante que cela, si? Pourtant, le nez dans sa bande dessinée, les yeux rivés sur cette scène effrayante, elle réalisait qu'en fait, cela avait de l'importance. Plus qu'elle ne l'aurait jamais cru. « When did I ever say I found you beautiful? » La cruauté de ce personnage lui faisait froid dans le dos. Elle savait que cette relation n'était qu'une question de pouvoir, de manipulation. Mieux, elle savait que ce n'était que de la fiction. Jamais le Joker pourrait se ballade dans les rues de New York City à faire des crimes pour attirer l'attention d'un millionnaire déguisé en chauve-souris.  Comme elle savait que sa sœur allait sans doute lui faire la peau pour être encore à l'extérieur à une heure pareille. Heureusement pour la petite blonde, Rebekah n'avait rien d'un superhéros avec une superforce qui pourrait lui casser le nez d'une simple pichenotte. Et puis, que pouvait-elle bien dire? Sa sœur n'avait jamais fait attention à elle, elle n'avait jamais fait, comme si elle était un être vivant d'aussi loin elle se souvenait. Alors, Bex pouvait hurler si elle le désirait, le truc était qu'elle n'avait pas le droit de le faire. Pas alors qu'elles faisaient à peine partie de la même famille. Par sa faute à elle.

Shanleigh avait également conscience qu'elle lui cherchait un peu des poux en étant dehors aussi tard. Surtout dans un pays aussi instable que celui-ci. La petite blonde était installée dans ce coin reculé du Centre depuis des heures. Elle avait passé sa journée à vagabonder d'un côté et de l'autre sans but précis. Elle avait observé les oiseaux pendant des heures, puis elle avait bouquiné un peu près de la clinique vétérinaire. Jamais elle n'aurait eu ce genre de liberté en Irlande. Ses parents étaient toujours sur son dos, observant chacun de ses mouvements comme s'ils avaient peur qu'elle ne saute en bas d'un immeuble ou qu'elle s'ouvre les veines avec un couteau de cuisine. Si sa mère était ici, Shay savait qu'elle l'aurait suivi toute la journée en lui rabâtant les oreilles avec le fait qu'elle n'avait pas touchées à son violon depuis au moins quarante-huit heures et qu'elle n'avait pas fait de pointe depuis qu'elle était descendue de l'avion. Elle entendait encore sa voix perçante lui dire à quel point elle perdait son temps. Sa mère lui aurait probablement arraché sa console portative des mains en disant que Zelda pouvait bien sauver sa princesse toute seule. C'était toujours ainsi. Au point que l'adolescente avait abandonner l'idée de lui faire comprendre que Zelda était la princesse, pas le héro, mais qu'importait. Aoife avait toujours eu cette vision agaçante de sa fille. Cette vision où elle était la parfaite petite poupée, celle si parfaite qu'elle se demandait si elle avait le droit d'avoir le moindre défaut. Shanleigh avait eu beau dire qu'elle avait besoin de temps pour elle, de solitude, jamais cela n'était arrivé. C'était drôle, d'ailleurs. Toute son enfance, elle avait été toute seule. Elle avait été l'enfant que les autres ne voyaient pas. Même sa fratrie refusait de lui accorder une minute, pour une raison qui lui avait longtemps échappé. Et maintenant, tout ce qu'elle voulait, c'était de retrouver cette solitude qui lui avait jadis tant pesé.

La petite blonde ferma les yeux un moment alors qu'un frisson la transperçait de part en part. Ça l'étonnait encore comment, la température était étonnante ici. La chaleur était étouffante lorsque le soleil brillait et puis tout devenait si froid dès que la nuit tombait. Elle n'était pas vraiment vêtue pour le froid qui s'abattait sur elle. Avec un soupir résigné, elle ferma sa bande dessinée qu'elle remit dans son sac avant de se remettre sur pieds. Shay balança son sac sur son épaule, traînant les pieds vers les longes des bénévoles. L'endroit où elle vivait depuis plusieurs semaines maintenant, bien qu'elle n'était pas certaine d'apprécier cette idée. Elle ne se sentait pas encore chez elle. Elle avait encore du mal avec l'idée de vivre avec sa sœur. Surtout qu'avec les années, elle avait un peu de mal à la considéré comme telle. Après tout, Rebekah ne l'avait jamais aimée. Elle lui en avait toujours voulu pour avoir ce qu'elle n'avait pas. Qu'importait si Aoife n'était pas la mère parfaite. Loin de là, même. Il lui fallut plusieurs minutes pour regagner la petite demeure en bois qui était sa nouvelle maison. Elle observa la porte d'entrée pendant un moment, sans avoir particulièrement envie de la franchir. La lumière qui filtrait par la fenêtre lui disait que sa sœur ne dormait pas. Ce fut un énième frisson qui la fit bouger de là et la jeune fille finit par pousser la porte. Rebekah était là, tournant la tête dès qu'elle entendit le cliquetis du verrou. Elle n'avait pas l'air particulièrement heureux, mais Shanleigh ne s'en soucia pas. Elle se contenta de retirer ses chaussures et de se diriger vers la cuisine pour attraper une bouteille d'eau et une poptarts. Ce qui servirait de repas avant d'aller s'enfermer dans sa chambre, comme elle le faisait chaque soir. Shay sentait le regard de sa sœur dans son dos, elle savait qu'elle ne s'en sortirait pas si bien que ça. Elle se contenta de mordre dans sa poptart sans broncher.


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MessageSujet: Re: I'm not actually mad at you, I just want you to care ● Bex    I'm not actually mad at you, I just want you to care ● Bex  EmptyMar 14 Juil - 20:44



Shanleigh & Rebekah

« Erase myself and let go, start it over again in Mexico. I don't care what you think, as long as it's about me the best of us can find happiness, in misery »


La journée avait été longue et chacun des muscles de la jeune femme était endoloris. Tout avait mal commencé dès ce matin. Elle avait ouvert les yeux sur un réveil qui sonnait depuis longtemps mais qui ne l’avait pas réveillée pour autant. Le temps de prendre sa douche et de se préparer, elle avait été obligée de sauter le petit déjeuner pour se rendre au centre à l’heure. Elle détestait être en retard et depuis bien longtemps elle avait pris l’habitude d’être en avance à chacun de ses rendez-vous. Aujourd’hui, c’était raté. Et sa journée au centre ne l’avait pas rendu de meilleure humeur. Bien au contraire. Rien n’était allé comme elle le voulait. Et elle en connaissait la raison. Ce n’était pas tant le retard, le réveil qui n’avait pas sonné, l’absence de petit-déjeuner ou ses rendez-vous de la journée qui la mettaient de mauvaise humeur. La vérité, c’était qu’elle n’arrivait pas à oublier sa dernière conversation avec Andrew. Elle avait été tellement heureuse de le voir, de le retrouver qu’elle c’était laissée emporter par sa joie et par sa bonne humeur. Pour la première fois depuis qu’elle avait appris que son frère avait disparu, elle s’était sentie revivre. Son cœur s’était remis à battre dans sa poitrine et son sourire n’avait pu se faner sur son visage. Mais désormais, c’était de la douleur qu’elle ressentait quand elle pensait à son ami. Leurs retrouvailles s’étaient terminées en dispute et il était parti fâché contre elle, sans qu’elle ne puisse comprendre réellement pourquoi. Andrew n’avait jamais été fâché contre elle et elle devait bien avouer qu’elle été plus que surprise de le savoir en colère contre elle. Mais surtout, jamais ils ne s’étaient disputés et jamais ils ne s’étaient retrouvés plusieurs jours sans se parler parce qu’il était en colère contre elle et elle était blessée à l’idée qu’il puisse lui faire la tête pour une raison qui lui échappait. Désormais, elle se sentait encore plus seule que le jour où elle avait pris l’avion pour l’Afrique du Sud, laissant tout le monde derrière elle sans un mot. Elle avait dû apprendre à se débrouiller sans la moindre connaissance autour d’elle en dehors de sa sœur qui lui causait plus de soucis qu’autre chose. Désormais, elle se sentait vide et son cœur souffrait de savoir Andrew si proche d’elle et pourtant trop en colère contre elle pour passer son temps en sa compagnie. Il avait même préféré passer sa nuit à l’hôtel plutôt que de rester dormir chez elle, ce qui avait achevé de briser son cœur. La jeune femme souffrait et elle ne pouvait rien faire pour changer cela. Si encore elle savait pourquoi Andrew lui en voulait … Mais elle l’ignorait. Elle savait bien qu’il lui en voulait d’avoir gardé le secret sur certains détails de sa nouvelle vie au centre Giving for Africa, mais elle doutait qu’il puisse tant lui en vouloir parce qu’elle n’avait pas voulu lui révéler ces aspects de sa vie dans un mail froid et impersonnel. Elle savait qu’il y avait autre chose, elle connaissait bien Andrew mais elle avait également comprit qu’il ne lui dirait rien et cela la blessait bien plus qu’elle ne l’aurait jamais avoué. L’idée de ne pas savoir ce qu’elle pouvait faire pour arranger la situation la mettait de très mauvaise humeur. Frustrée, attristée, elle devait prendre sur elle pour ne pas passer ses nerfs sur les personnes avec qui elle travaillait. Lorsqu’elle vit l’heure qu’il était, elle jugea bon d’arrêter là pour aujourd’hui avant que sa mauvaise humeur ne vienne à perturber ses performances professionnelles. Elle n’avait pas la moindre envie de regretter des erreurs d’un point de vue professionnel et s’efforçait de mettre du cœur à l’ouvrage. Mais aujourd’hui elle n’y parvenait définitivement pas et préféra retourner chez elle. Lorsqu’elle entra cependant, poussant la porte en bois, ce fut pour constater que Shanleigh n’était pas encore rentrée et elle fronça les sourcils. Vu l’heure qu’il était, cela ne lui plaisait pas vraiment qu’elle soit encore dehors, mais elle tenta de se rassurer en  se disant qu’elle ne devait pas être loin et qu’elle ne tarderait pas trop. S’afférant à la préparation du dîner pour s’occuper, elle y passa un bon moment, mais se retrouva à manger seule, puisque sa sœur n’était toujours pas rentrée. Elle n’était pas du genre à s’inquiéter facilement, surtout pas lorsqu’il s’agissait de Shay. Elle avait toujours eu une relation pour le moins particulière et complexe avec sa sœur depuis qu’elle était plus jeune, mais elle devait bien avouer que même si elle ne se préoccupait pas beaucoup d’elle, elle était plutôt inquiète à l’idée qu’elle ne soit toujours pas rentrée et elle sentit son cœur s’accélérer. Elle avait la responsabilité de sa jeune sœur depuis qu’elle avait accepté qu’elle vienne se perdre à l’autre bout du monde avec elle et l’idée de ne pas savoir où elle était la mettait hors d’elle et l’effrayait un peu, elle était forcée de l’avouer. Pour se changer les idées, la jeune femme fit la vaisselle et rangea toute la cuisine. Mais puisque sa sœur n’était toujours pas rentrée et malgré la fatigue, elle s’installa sur une chaise de la cuisine, en attendant qu’elle ne se décide à revenir à la maison, l’angoisse commençant à s’emparer d’elle. Il se passa bien une demi-heure de plus avant que la jeune femme ne pousse enfin la porte. Se tournant vers l’endroit où la jeune femme venait d’apparaître, elle l’observa avec une froideur chargée de colère. Maintenant qu’elle la voyait, la crainte laissait place à la colère et à la rancœur. Elle était furieuse qu’elle n’ait pas pris la peine de la prévenir et qu’elle se pointe sans rien dire, comme si de rien était. Rebekah la regardait évoluer dans leur bungalow, se dirigeant dans la cuisine pour se servir quelque chose à boire et à grignoter en l’ignorant totalement. Fronçant les sourcils et pinçant les lèvres si bien qu’elles ne formaient plus qu’une fine ligne laissant transparaître sa colère. Perdant patience, la jolie rousse laissa exploser sa colère. « Tu as vu l’heure qu’il est ? Je peux savoir où tu étais ? », siffla-t-elle entre ses dents, furieuse. Elle ne voulait pas lui laisser croire qu’elle c’était inquiétée pour elle. Elle préférait lui laisser voir qu’elle était en colère, qu’elle était agacée par son comportement plutôt que de lui laisser voir qu’elle se souciait d’elle. Elle avait conscience que ce n’était pas vraiment la bonne façon de se comporter avec elle, mais elle était incapable de lui laisser voir ses faiblesses. « Je te parle Shanleigh ! J’attends des explications ! », s’écria-t-elle face à l’indifférence et au mutisme de sa petite sœur.
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MessageSujet: Re: I'm not actually mad at you, I just want you to care ● Bex    I'm not actually mad at you, I just want you to care ● Bex  EmptyMer 22 Juil - 4:30




I'm not actually mad at you, I just want you to care.

You know at the end of the day, when you close the door and you're all alone... And you strip off your armor and lower your guard and peel away the mask... When there's nobody watching and nothing to hide... And you no longer need to be strong or clever or pretty or brave... There's just you. That's it. That's the soul.


À plusieurs niveaux, Rebekah et Declan étaient des inconnus à ses yeux. Elle ne les connaissait pas. Elle ne se souvenait même pas de la dernière fois où elle avait eu une vraie conversation avec l'un d'entre eux. C'était probablement à l'époque où elle avait du mal à aligner cinq mots consécutifs, la même époque où elle inversait les «K » et les «D ». Sa mère lui avait dit qu'à une époque, elles étaient inséparables. Une époque dont Shanleigh ne se souvenait aucunement. Peut-être était-ce un mensonge. Aoife avait ce don de mentir à sa fille pour la protéger, un don qui venait sans doute avec le rôle de mère, mais qui l'agaçait plus qu'elle ne l'avouerait jamais. Shay n'avait pas grandi avec la mère parfaite, elle n'avait pas eu cette maman protectrice et câline, elle n'avait pas non plus eu la maman cool et ouverte. Elle avait eu Aoife. Et Aoife avait voulu une poupée, non un bébé. Elle avait poussé sa fille à faire du ballet, même si celle-ci était incapable de faire deux pas sans trébucher. Elle l'avait poussé à faire du violon, du piano, à participé à des concours de beauté, alors que la jeune fille ne se considérait pas comme une beauté. Elle se contentait d'être invisible. Elle était la violoniste silencieuse, celle qui passait l'heure de la récréation à lire des bandes dessinées ou à dessiner des personnages dans un coin de son cahier de maths. Elle était la nerd de service. Celle qui aime les maths et les sciences, celle qui aimerait un jour trouver la formule magique pour créer son propre Jurassic Park, même si elle savait qu'elle n'en sortirait pas vivante. Elle était la gamine qui attendait encore sa lettre pour Poudlard même si elle n'avait plus onze ans depuis une baille. Shanleigh avait cependant compris que ce qu'elle était, ça importait peu aux autres. Ses parents se fichaient de savoir qu'elle détestait la danser, ils ne voulaient pas savoir qu'elle n'avait pas envie d'être danseuse étoile ou médaillé olympique. Elle avait juste besoin d'être jolie et de sourire sur les photos de famille. Des photos de famille qui n'en était plus vraiment depuis que le reste de sa famille vivait à l'autre bout du monde. Et si à bien des égards elle était soulagée d'être en Afrique du Sud avec Rebekah, elle n'en était pas moins agacée par le comportement de sa sœur. Elle n'était pas sa mère, elle ne la connaissait pas. Bekah était juste la porte de sortie idéale. Ou presque. Même si elle ne l'avouait pas, même si elle ne voulait pas l'avouer, Shay éprouvait un amour teinté d'admiration pour son aînée.

Jamais elle n'aurait imaginé Rebekah la chaperonné, cependant. Elle avait vécu avec le regard haineux de sa sœur dans son dos, elle s'attendait un peu à la même chose une fois en Afrique. À ce qu'elle savait, elle pouvait avoir accepté de l'emmener avec elle par pitié, parce qu'elle n'avait pas envie de se battre avec une gamine alors que leur frère manquait à l'appel. L'adolescente s'était attendue à des disputes, à ce que les choses n'aient pas aussi bien qu'elle l'avait imaginé. C'était le cas. Enfin, en partie. La plupart du temps, elle ne répondait pas aux propos de sa sœur, elle ne faisait que l'ignorer, comme si elle ne l'entendait pas. Lui servant la même médecine que ses aînés lui avait servi des années plutôt. Shanleigh savait que ça la mettait en rogne, que sa sœur fulminait à chaque fois, mais tant pis. Entre elles deux, c'était elle qui avait le droit d'être fâchée. Elle qui avait tous les droits d'agir comme l'adolescente boudeuse qui faisait de la vie des autres un enfer. En poussant la porte du petit bungalow qu'elles partageaient depuis leur arrivée ici, la petite blonde s'attendait à des remontrances. À des paroles dignes d'une mère ne sachant quoi faire avec sa gamine en pleine crise d'adolescence. Ou mieux. À rien du tout. Juste un silence rageur. La jeune fille tâcha d'ignorer du mieux qu'elle le pouvait la présence de sa sœur, se contentant de se diriger vers la cuisinette pour grignoter quelque chose. Quelque chose que ses parents ne lui laisseraient jamais ingurgité pour tout l'or du monde, mais donc Rebekah ne semblait pas se soucier. Comme bien d'autre chose. Parfois, elle se demandait si Aoife téléphonait à sa sœur, juste pour s'assurer que son petit bébé ne s'était pas fait kidnapper par des bandits ou retrouvé mort dans une ruelle sombre avec des organes en moins. Et elle se demandait si Rebekah n'était pas tenté de lui dire que malheureusement, elle avait été revendue à des trafiquants. Ce qui, sérieusement, pourrait être drôle.

L'adolescente releva les yeux vers la rouquine, un bout de pâtisserie dans la bouche. Pendant un long moment, elle ne répondit pas, se contenta d'appuyer ses reins contre le plan de travail, l'observant silencieusement. Shanleigh n'avait jamais été de ceux qui se perdent dans un flot de mots inutiles. Elle parlait très peu, préférant passer inaperçue plutôt qu'être le centre de l'attention. Elle n'était pas stupide pour autant. Elle savait que dans cette situation-ci, elle n'avait aucune chance de s'en sortir en restant silencieuse. Cela ne ferait qu'aggraver son cas. Elle ne savait juste pas comment réagir, quoi dire. Jamais elle n'aurait cru que sa sœur réagirait ainsi. Rebekah était en colère et Shay était suffisamment intelligente pour savoir que cela rimait souvent avec inquiétude. Elle l'avait appris à ses dépens. Sa mère était particulièrement douée pour lui hurler dessus pour un tout ou pour un rien. Avalant sa bouchée, elle attendit que Rebekah ait terminé de hurler pour incliner doucement la tête, haussant les épaules dans un geste provocateur. « Non, désolée, je suis trop bête pour lire l'heure. » Son ton enfantin et doux tranchait avec la réplique piquant. Elle dévisagea la rouquine pendant un moment, se demandant si elle préférait continuer à l'agacer ou simplement lui dire qu'elle était désolée. C'était un dilemme difficile, elle devait l'avouer, surtout pour quelqu'un d'aussi doux et tempéré qu'elle. « J'étais avec Anil. » Oui, parce que lui dire qu'elle avait passé la soirée avec un garçon était sans doute la meilleure des idées. Et puis, que pouvait-elle dire exactement? Au même âge, Rebekah avait sans doute déjà sauté le pas, alors qu'elle, elle restait la petite fille chaste et innocente. « Et pour quelqu'un qui déteste Aoife, tu lui ressembles vachement. » Lança-t-elle avant de mordre de nouveau dans sa poptart.  


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MessageSujet: Re: I'm not actually mad at you, I just want you to care ● Bex    I'm not actually mad at you, I just want you to care ● Bex  EmptySam 8 Aoû - 16:16



Shanleigh & Rebekah

« Erase myself and let go, start it over again in Mexico. I don't care what you think, as long as it's about me the best of us can find happiness, in misery »


Il y avait des années déjà que les deux filles de la famille Ó Briàn ne s’entendaient plus. Contrairement à la jeune Shanleigh, Rebekah n’avait pas oublié les premières années de la cohabitation. Elle avait d’abord été pour le moins inquiète de voir une autre fille arriver dans la famille. Elle n’avait pas été réellement ravie de la voir arriver. Craintive à l’idée de ne plus être la petite fille à papa, elle n’avait pas voulu voir cette gamine arriver, ce nouveau bébé arriver dans sa maison. Mais lorsqu’elle avait ce petit être aux joues rougies, elle avait fondu devant l’innocence et la beauté qu’elle dégageait. Et pendant des années, elle avait été la parfaite grande sœur, s’occupant de la petite comme d’une jolie poupée. Mais cela n’avait pas duré bien longtemps. Rebekah avait fini par voir en sa sœur la gamine qui avait une mère. Elle, elle n’en avait pas. Elle l’avait perdu il y avait déjà des années de cela. Et plus les années passaient, plus Shanleigh grandissait, plus Rebekah voyait en elle la copie conforme de sa garce de mère. La vie était injuste. La mère de Rebekah était une femme exceptionnelle, le genre de femme que tout le monde voudrait connaître. Elle était gentille et généreuse, elle passait son temps à venir en aide aux autres. La mère de Rebekah était un ange qu’on avait rappelé au ciel bien trop tôt. Et il y avait eu Aoife. Cette femme était tout ce qu’elle détestait. Grande, blonde, superficielle, elle ressemblait à une poupée Barbie. Et au bras de son père, elle avait surtout l’air d’une gamine de dix ans de moins, elle n’avait l’air que d’un accessoire à la mode que l’homme pouvait exhiber à volonté pour paraître cool. Elle avait toujours détesté leur couple. Et ce n’était pas seulement parce qu’elle détestait Aoife et qu’elle ne supportait pas qu’elle tente d’être sa mère. Alors avec le temps, elle avait fini par détester sa sœur autant qu’elle détestait la mère de cette dernière. Elles se ressemblaient en tout point, du moins aux yeux de la jeune irlandaise. Sa sœur l’avait souvent insupportée. Elle avait tellement essayé d’être proche d’elle que plus elle essayait, plus elles s’éloignaient. Au point qu’aujourd’hui, les deux sœurs ne se connaissaient plus, qu’elles ne savaient plus rien l’une de l’autre. Rebekah ne pouvait pas prétendre qu’elle comprenait cette créature étrange qu’était sa sœur. Elle ne comprenait rien, la concernant. Elle ne comprenait pas pourquoi après toutes ces années, elle continuait à s’obstiner, pourquoi elle prétendait aimer ce frère qui toute sa vie l’avait rejetée. Elle ne comprenait pas sa façon d’être, sa façon de faire. Sa personnalité, son comportement. Aoife en avait fait une petite fille parfaite, bien sous tous les angles et absolument insupportable. En tout cas, aux yeux de Rebekah, elle était insupportable. Elle représentait tout ce qu’elle ne serait jamais. Elle, elle n’avait pas été élevée par un père célibataire. Non, elle avait été élevée par une famille. Une famille complète. Fronçant les sourcils, Rebekah faisait face à sa jeune sœur. L’inquiétude c’était envolée, ne laissant désormais place qu’à la colère. Elle était pourtant trop têtue, trop obstinée, trop fière et orgueilleuse pour lui avouer qu’elle avait été inquiète pour elle. Elle refusait d’avouer qu’elle avait senti son cœur s’affoler à mesure qu’elle constatait que l’heure avançait. Elle ne savait pourtant pas si c’était à Shanleigh qu’elle ne voulait pas l’avouer ou plutôt à elle-même. Elle avait toujours prétendu qu’elle s’en fichait totalement, de cette jolie blonde qui partageait à moitié son sang. Mais elle était mise devant le fait accompli. Malgré sa volonté de considérer sa sœur comme une chose insignifiante dans sa vie, elle était forcée de constater que maintenant qu’elles vivaient à nouveau ensemble, elle s’en souciait beaucoup plus qu’elle n’aurait bien voulu. La remarque de l’adolescente fut accueillie par un regard assassin et son ainée ne prit pas la peine de répondre à son adolescente de sœur en crise. Son impertinence l’agaçait. Mais elle savait bien que lui répondre lui ferait trop plaisir, aussi se contenta-t-elle d’un regard assassin et d’un silence glacial. Mais son explication lui fit perdre des couleurs. Elle se sentit blanchir. Elle la voyait toujours comme une petite fille. Elle avait quoi ? Quatorze ans ? Elle était bien trop jeune pour se laisser approcher par un garçon. A son âge, Rebekah avait été trahie et elle avait terriblement souffert. Elle ne voulait pas que sa sœur subisse la même chose. Quand bien même elle affirmait qu’elle aurait préféré qu’elle ne voie jamais le jour. Elle était obligée de s’inquiéter pour elle. C’était plus fort qu’elle. « Tu … tu étais avec un garçon ? », demanda-t-elle en haussant les sourcils, légèrement perdue. Elle avait toujours vu sa sœur comme une petite fille parfaite et bien éduquée. Sans amis aussi. Mais jamais elle n’aurait imaginé qu’elle était du genre à traîner avec un garçon. Et elle n’était pas sûre d’être d’accord avec cela. Car sa sœur demeurait sous sa responsabilité. Elle allait en entendre parler jusqu’à la fin de sa vie – ou plutôt jusqu’à ce que le ciel se rende compte de l’existence de la diabolique Aoife et se décide à la reprendre – si sa sœur devenait une dépravée pendant son séjour en Afrique. Probablement s’inquiétait-elle pour rien. Mais tandis que dans sa tête, elle tentait de penser à ce qu’elle aurait voulu que sa mère lui dise quant aux précautions indispensables quand on devenait sexuellement actifs, la remarque de sa sœur eu le don de la mettre hors d’elle. Son inquiétude et son désir de la materner s’évaporèrent aussi rapidement qu’ils étaient apparus. Furieuse, elle lui lança un regard plus glacial que jamais. « Ne me compare plus jamais à ta garce de mère », s’écria-t-elle en frappant le comptoir de la cuisine du plat de la main. Elle sentait son sang battre violemment contre ses tempes, affluer dans ses veines, bouillir à l’intérieur de son organisme. Hors d’elle, elle sentit sa respiration s’accélérer et elle peinait à rester calme. « Je ne suis pas ta mère. Mais tu es ici sous ma responsabilité et il est hors de question que ta perfection de mère ait quoi que ce soit à me reprocher concernant les actions de sa perfection de fille pendant son séjour ici. Tu veux vraiment que je ressemble à ta mère ? Très bien. Depuis notre arrivée ici, je t’ai laissé faire ce que tu voulais. J’ai fermé les yeux pour ne pas être sans arrêt sur ton dos. Mais je suis responsable de toi, alors les choses vont changer. Tu vas me montrer un minimum de respect jeune fille. Je veux que tu sois rentrée à vingt heures au plus tard, que tu préviennes quand tu es en retard. Oh et on a une table et des chaises. Si ça ne te plait pas, tu ne pourras t’en prendre qu’à toi-même. Et si tu n’es pas contente, tu peux prendre le premier avion pour retrouver ta chère mère », répliqua-t-elle d’un ton plus que glacial. Elle avait conscience de se montrer dure et de dépasser les bornes. Elle n’avait nullement l’intention de se montrer si dure avec elle, d’empirer d’avantage leur relation déjà tendue. Mais elle ne serait jamais Aoife. Jamais de toute sa vie. Elle se le promettait.
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MessageSujet: Re: I'm not actually mad at you, I just want you to care ● Bex    I'm not actually mad at you, I just want you to care ● Bex  EmptyMer 9 Sep - 4:53




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You know at the end of the day, when you close the door and you're all alone... And you strip off your armor and lower your guard and peel away the mask... When there's nobody watching and nothing to hide... And you no longer need to be strong or clever or pretty or brave... There's just you. That's it. That's the soul.


Rebekah était tout ce qu'elle ne serait jamais, c'était un fait aussi clair que de l'eau de roche. Un fait qu'elle ne pouvait pas oublier. Tout chez son aînée le lui rappelait, encore et encore. Derrière son visage angélique, son aînée était une femme forte, de celles que l'on rêve de devenir en grandissant, celles qui peuplent la littérature. Ça avait peut-être quelque chose à voir avec l'éducation qu'elle avait reçue. Pour une raison ou pour une autre, Shanleigh imaginait la mère de ses aînés comme étant une vraie femme. Une femme solide qui n'avait pas peur de s'affirmer, qui ne se cachait pas derrière son mari, une femme avait le coeur sur la main et pourtant, qui savait ce qu'elle voulait. Tout le contraire de sa mère à elle. Aoife n'était pas le diable en personne. Pas exactement. Elle était plutôt le stéréotype de la femme qui n'a jamais connu la misère dans sa vie, qui n'a jamais eu à prendre de décision par elle-même ou pour elle-même. Shay savait que sa mère avait fait des études parce son son grand-père l'avait voulu, elle savait qu'elle n'avait pas choisi l'école ou la matière, elle s'était contenté de se présenter aux cours. Non qu'elle était bête. Étrangement, Aoife était doté d'un cerveau fonctionnel. Elle savait comment obtenir ce qu'elle voulait, elle était douée pour réussir dans la vie, même dans les domaines où on l'aurait imaginé échouer. Ce n'était pourtant pas le genre de personne que la petite blonde désirait devenir. En même temps, que voulait-elle devenir? Elle ne le savait même pas. Tout ce qu'elle savait, c'était qu'elle ne désirait pas devenir cette petite poupée de porcelaine au bras d'un homme trop vieux, comme un trophée que l'on balade autour de la ville. Plus jeune, elle n'avait pas compris ce que Rebekah reprochait à la nouvelle femme de son père, à cette femme qui se plaisait à jouer les mamans parfaites. Maintenant, elle comprenait. En quelque sorte. Elle y voyait plus clair, bien que sa vision était encore teintée par cet amour que l'on éprouve pour nos parents. Aoife n'était pas la mère parfaite, elle ne faisait que jouer le jeu, sa vie entière n'était qu'un jeu. Par moment, Shanleigh avait l'impression que sa famille était une bande de gamins jouant à faire semblant. Ils mimaient la joie, la réussite, le bonheur, sans réaliser que leur vie était bien loin de tout cela. Ses propres parents ne la connaissaient même pas. Combien de fois avaient-ils lancé avec une fierté ridicule qu'elle voulait devenir avocate au premier venu alors que ce n'était pas le cas? Savaient-ils qu'elle n'avait pas d'amis, qu'elle passait ses journées toute seule à l'école? Bien sûr que non. Ce serait comme si avouer que leur vie n'était pas parfait.

Grignotant son repas de fortune, les reins bien appuyés contre le plan de travail, l'adolescente observait le visage de la sage femme devenir livide. Lui dire qu'elle avait passé la soirée avec un garçon n'était visiblement pas une bonne idée et pendant quelques secondes, elle se demanda ce qui pouvait bien se passer dans la jolie tête de Rebekah. «Oui, Anil est un garçon. Enfin, je présume, j'ai pas été vérifier.»   Elle n'avait pas vraiment l'intention de le faire non plus. Anil était sympa, il était charmant et la faisait rire, certes, mais elle n'avait pas envie que ça aille plus loin que cela. Pas maintenant. Il était le premier ami qu'elle avait depuis... aussi longtemps qu'elle pouvait s'en souvenir. Elle ne voulait pas le perdre, surtout pas pour quelque chose d'aussi idiot que l'amour. Des TUC qui n'était qu'intéressants que dans les bouquins, qui était complètement obsolètes. Pour elle, une femme qui rêve du grand amour doit obligatoirement vivre à l'époque de Jane Austen. Et encore, Elizabeth n'était pas si nunuche que ça quand on y pensait et elle ne croyait pas avoir le tempérament agaçant de Lydia. Ce fut le son perçant de la voix de sa soeur qui la fit revenir à la réalité. Ses yeux azur se posèrent sur son visage harmonieux avec un mélange de stupeur et d'embrassement. Ses joues prirent une teinte pourpre, sans qu'elle sache si la raison était la gêne ou la frustration. Sous l'impact des mots de Rebekah, la petite blonde se laissa tomber sur l'une des chaises, comme l'aurait fait une petite fille ayant l'habitude d'obéir au doigt et à l'oeil. Un geste empreint d'une soumission presque pitoyable. Quand la rousse eut terminé son petit discours, elle releva doucement la tête, son visage exprime un mélange de sentiments contradictoires. «Tu refuses d'être comparé à elle et pourtant tu agis exactement comme elle. Tu ne sais pas ce que c'est de vivre seul avec eux. Je ne suis pas parfaite, je leur laisse croire, c'est tout, ça évite bien des crises et pleurs, je t'assure.»   Un soupir passa la barrière de ses lèvres et elle cligna des yeux pour y chasser les larmes qui menaçaient de pointer le bout de leur nez. «Tu veux que je te respecte, que je me plis à tes règles? Bien. Mais tu devrais commencer à me percevoir comme un être humain et non comme le boulet attaché à ta cheville. »   Parce que c'était ce qu'elle avait l'impression d'être; un boulet attaché à la cheville de Rebekah, un truc lourd et encombrant qu'elle traînait avec elle en espérant de s'en débarrasser rapidement et c'était tout sauf plaisant.


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MessageSujet: Re: I'm not actually mad at you, I just want you to care ● Bex    I'm not actually mad at you, I just want you to care ● Bex  EmptyJeu 10 Sep - 19:21



Shanleigh & Rebekah

« Erase myself and let go, start it over again in Mexico. I don't care what you think, as long as it's about me the best of us can find happiness, in misery »


Des conflits. Encore et toujours des conflits. C’était sur les conflits que la relation familiale des Ó Briàn était construite. Lorsque Rebekah vivait encore à Galway avec sa famille, il ne se passait pas un seul jour sans qu’un conflit n’éclate et c’était cette raison qui l’avait poussée à fuir à l’autre bout du pays pour ne plus avoir à voir tous ces gens. Pourtant, sa relation avec Shanleigh avait toujours été particulière. Dans sa famille, elle plaçait les gens dans deux catégories. Il y avait sa mère disparue et son frère adoré, qu’elle avait toujours placé dans la case des gens qu’elle aimait plus que tout au monde. Il y avait son père qu’elle avait retiré de cette case pour le mettre dans la catégorie de ces gens qu’elle détestait en compagnie de sa nouvelle abominable épouse, Aoife. Et il y avait Shanleigh qui, toute sa vie, avait oscillé entre les deux cases, sans qu’elle ne sache exactement dans qu’elle case elle devait rester, à la fin. Quand on lui avait appris qu’elle allait avoir une sœur, Rebekah avait été ivre de bonheur. Elle allait enfin avoir une petite fille, comme elle, pour jouer avec elle. Et les premières années, les deux sœurs avaient été inséparables, Rebekah s’occupant de la nouvelle arrivante comme d’un trésor précieux. Aujourd’hui, tout avait changé et Aoife en était la principale cause. En voulant forcer tout le monde à l’aimer, elle avait brisé cette famille. Et avec le temps, elle n’avait plus su dans quelle catégorie ranger sa sœur. Cela ne signifiait pas pour autant qu’elle ne se souciait pas d’elle, qu’elle ne s’inquiétait pas pour elle. C’était même tout le contraire. Et l’idée qu’elle ait passé toute la soirée en présence d’un garçon ne lui plaisait pas. Elle savait à quoi pouvaient penser les garçons de son âge et elle ne lui souhaitait pas d’être dupée comme elle l’avait été, plus jeune. « Et … est-ce que tu comptes aller vérifier ? », s’enquit-elle, soupçonneuse. Elle espérait bien que non. Ou dans le pire des cas, elle espérait que sa mère parfaite avait eu la présence d’esprit de lui faire un discours sur l’obligation de se protéger, quand on avait des rapports physiques. Elle n’avait aucune envie d’être celle qui devrait lui faire ce discours, elle n’était certainement pas la mieux placer pour lui faire cette leçon. Elle, elle avait été vue en petite tenue par toute son école, parce qu’elle avait fait confiance à la mauvaise personne.

Mais l’heure de parler des relations intimes n’était probablement pas encore arrivée. Car la conversation prenait une tournure pour le moins déplaisante pour l’ainée. Elle n’aimait pas avoir de conversations trop sérieuses au sujet de sa famille et encore moins quand elle devait avoir cette conversation avec sa jeune sœur. Pourtant, il semblait devenir plus que nécessaire de lui parler. Car la cadette semblait croire que la vie avait été facile pour ses deux ainés. Et Rebekah n’était pas du tout d’accord à ce sujet. « Tu crois que je ne sais pas ce que c’est que de vivre avec eux ? Réveilles-toi princesse, pourquoi crois-tu que Declan et moi, nous avons saisi la première occasion pour disparaître à l’autre bout du pays ? Ta mère a tenté de faire de moi une petite fille modèle et probablement que si je l’avais laissé faire, elle aurait réussi. Quant à notre père, il nous a remplacés par toi aussi sûrement qu’il a remplacé notre mère par la tienne. Tu t’imagines probablement que Declan et moi avons eu plus de chance que tu n’en as eu, mais tu te trompes », répondit-elle en tentant de garder son calme. Et pourtant, quiconque connaissait la jeune femme savait qu’il était délicat pour elle de rester calme quand de tels sujets étaient abordés. Elle voulait cependant faire un effort pour essayer de faire comprendre à la jeune femme pour quelle raison elles en étaient arrivées là. Quand bien même elle souffrait à l’idée d’évoquer les relations familiales conflictuelles qu’ils entretenaient tous, elle tentait de faire un effort pour sa cadette. Mais c'était plus compliqué qu’elle ne le pensait et sa patience était mise à rudes épreuves. « Peut-être que si tu ne te comportais pas comme tel, je ne te verrais pas comme un boulet à ma cheville », s’emporta-t-elle. Inspirant profondément, elle regretta immédiatement les paroles qu’elle venait de prononcer. « Désolé », se rattrapa-t-elle avant de s’assoir face à sa jeune sœur. Elle l’observa un long moment en silence. Il y avait un peu de leur père dans ses traits, surtout dans son regard. Mais c’était surtout sa mère qu’elle voyait dans son visage et c’était la principale raison pour laquelle elle avait toujours eu du mal à la regarder. Mais ce n’était pas la seule raison. La vérité, c’était qu’elle voyait en Shanleigh tout ce qu’elle n’aurait jamais. Elle avait récolté l’amour d’un père qui n’aimait plus ses ainés depuis qu’il avait eu sa cadette. Elle était le joyau précieux de sa mère alors qu’elle-même n’en avait plus. Elle avait tout pour elle, elle était belle et intelligente et elle irait probablement loin dans la vie. C’était pour toutes ces raisons que Rebekah avait toujours été jalouse d’elle. Mais elle n’était pas encore prête à lui expliquer cela à voix haute, bien loin de là. « Ecoute, je conçois que les choses soient difficiles pour toi. Je ne prétends pas que tout va redevenir normal. Mais aussi difficile à croire que cela puisse te sembler, je m’inquiète pour toi. Or, je n’ai pas envie de m’inquiéter pour toi. Je voudrais être sûre que tu es en sécurité. Nous sommes ici pour une raison précise, Shanleigh. C’est pour Declan qu’on est là. Et je ne voudrais pas devoir partir à la recherche de ma sœur disparue en plus de mon frère, tu peux comprendre ça ? », expliqua-t-elle en faisant preuve de plus de gentillesse en cinq minutes qu’elle n’en avait probablement fait preuve en dix ans.
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