Je sens l'eau chaud couler sur ma nuque avant de descendre sur mes reins. Je sifflote en me frictionnant avec mon gel douche préféré à l'odeur de lavande. Ce parfum me renvoie en Provence, là où je suis née. J'ai beau n'avoir aucune envie de retourner en France, il y a certains petits détails du quotidien tel que des goûts, des odeurs, des couleurs qui me rappellent mon enfance dans l'hexagone et je ne peux ignorer une légère nostalgie. Je baisse les yeux alors que je porte le pommeau de douche au niveau du haut de ma tête pour me rincer les cheveux. L'eau est teintée d'une couleur légèrement rosée, mais elle ne tarde pas à redevenir clair, translucide. Je déteste me salir les mains, mais cet homme-là s'est montré particulièrement coriace. J'ai du me battre et lui donner un bon coup de poing pour le sonner un peu avant de pouvoir enfin l'étrangler. Je n'aime pas la vue du sang. J'aime encore moins en garder des traces sur moi. Non seulement ce sont des preuves contre moi, mais c'est aussi une manière de faire que je n'apprécie pas. Il y a un peu de barbarie dans le fait de faire saigner sa victime. Je préfère observer la vie quitter leur yeux, les voir s'endormir pour l'éternité et être bien sûre qu'ils ne feront plus de mal à aucune petite fille.

Je sifflote l'air d'une de mes chansons favorites. Je coupe l'eau et je me faufile hors de la cabine de douche. J'attrape une serviette et je me retrouve face à mon reflet dans le miroir. Je constate un gros bleu sur mon poignet droit. Ce connard m'a serré si fort qu'il y a laissé une marque. Je me dis que je camouflerai ça avec un gros bracelet. Pas question que Noa pose des questions auxquels je répondrais maladroitement. Je quitte la salle de bain, bien décidée à ne pas perdre une minute de plus avec ces idioties. J'enfile une robe noire plutôt simple, mais assez courte, mettant en valeur mes légères courbes. Ce soir, j'ai proposé à la belle italienne de me rejoindre dans l'un de mes bars préférés. Il y a de la bonne musique, de bons cocktails et une atmosphère qui me plait énormément. Je suis à peu près sûre que ça va lui plaire, alors même que je ne la connais pas encore beaucoup. Ça ne fait que quelques fois que l'on discute toutes les deux et pourtant je sens déjà une certaine connexion. Amusante, espiègle et terriblement jolie, Noa m'intrigue et semble éveiller en moi certains traits de ma personnalité que je croyais inexistants.

Après avoir passé dix bonnes minutes à me maquiller correctement, je claque la porte de mon appartement et je pars en direction du lieu de rendez-vous à pied. Etant donné que j'habite en plein centre de Johannesburg, il ne me faut pas plus d'une vingtaine de minutes pour y arriver. J'aime marcher. Je pourrais prendre le bus, mais rien ne vaut pour moi les petites balades nocturnes à l'air frais, à pouvoir observer les lumières de la nuit.
Une fois arrivée à destination, je pénètre dans le bar et je constate que mon amie n'est pas encore là. En fait, je suis même un peu en avance par rapport à l'heure de rendez-vous. C'est d'ailleurs quelque chose qui ne me ressemble pas vraiment, mais il faut croire que Noa a cette bonne influence sur moi. Je m'assieds à ma table fétiche et je fais signe au serveur de m'apporter ma commande habituelle, mais à double. Peu après, je sens une main se poser sur moi et je reconnais le parfum de la jolie blonde. « Salut » dit-elle de sa belle voix douce tout en déposant un baiser sur ma joue. Elle s'installe sur le tabouret qui me fait face. Elle est aussi resplendissante que d'habitude. « Je t'ai déjà commandé le meilleur cocktail du bar » je déclare en pointant du doigt le verre. « Tu vas bien ? » je demande avec un grand sourire. « Je dois dire que.. Sei bellissima stasera ! »

Je suis ravie de retrouver Noa. Je ne peux d'ailleurs cacher mon plaisir. Mon sourire s'étire sur mon visage tout entier et je suis prise d'une énergie positive qui m'est plutôt rare. Ce n'est pas vraiment habituel pour moi d'être aussi à l'aise et épanouie en présence de quelqu'un. Je ne suis pas d'une nature spécialement renfermée, mais pourtant j'ai tout de même un certain mal à faire confiance et à être complètement à l'aise. Noa, elle, est différente. Elle dégage quelque chose de tellement positif, de tellement joyeux. La vie semble simple en sa présence. Simple et heureuse. « Merci, c'est gentil » dit-elle poliment alors que je lui annonce avoir déjà commandé mon coktail préféré. Je lui demande alors comment elle va, plus par politesse parce que je n'ai pas l'impression qu'il puisse y avoir quelque chose qui n'aille pas vu son sourire et son apparente bonne humeur. « Super. J'ai terminé une vidéo aujourd'hui, j'irai la poster demain si tout va bien » Mon sourire s'étire encore un peu plus, j'ignorais que c'était possible. « Oh mais c'est super ! J'espère que j'aurai le temps de la voir dès sa sortie. C'est sur quoi ? Allez, tu vas bien me le dire à moi » J'adopte une moue charmeuse, je bats des cils, j'exagère un peu mais c'est surtout dans le but de la faire rire. « Et toi alors? » Je ricane doucement. Si elle savait... « Aujourd'hui j'ai tué quelqu'un ! » j'annonce sans cacher ma joie. Je ne mens pas, du moins pas tout de suite. De toute façon, je sais qu'elle pensera que je plaisante.

Je la complimente sur sa tenue et je constate pour la première fois qu'elle est un peu gênée. Je ne sais pas vraiment pourquoi, peut-être qu'elle n'a tout simplement pas l'habitude de recevoir des compliments. En tout cas ça ne me perturbe pas plus que ça, au contraire, je trouve ça plutôt mignon. « Mais je dois bien avouer que tu n'es pas mal non plus » dit-elle avec un air malicieux. Pour ma part, j'adopte une moue boudeuse. « Pas mal ? Tu sais que je me suis mise sur mon trente-et-un pour toi ? » Cette fois, je lui lance un clin d'oeil avant de poursuivre : « Deux filles canons comme nous... Je crois qu'on va faire des ravages ce soir. » D'ailleurs, j'en ai déjà vu deux ou trois nous reluquer de manière plutôt insistante depuis notre arrivée. Dommage pour eux, ce soir je ne m'intéresse qu'à la jolie blonde. J'ignore si elle s'intéresse aux femmes, j'ignore si je pourrais lui plaire, mais c'est certain que s'il y a une possibilité je la saisirai. « Je te propose qu'on trinque à la future merveilleuse soirée qu'on va passer. Tu en penses quoi? » Noa interromp le cours de ma pensée. Je lève mon verre à mon tour. « Ça me va. Santé ! » je m'exclame en souriant, en gardant à l'esprit l'idée de ne pas repartir bredouille ce soir.

Noa m'annonce qu'elle s'apprête à sortir une nouvelle vidéo. Ma curiosité est piquée à vif. J'aimerais en savoir plus. Même si la vidéo sera en ligne dès demain, j'aimerais profiter de ma proximité nouvelle d'avec la jeune femme pour en apprendre plus. « C'était du gaming cette fois. J'ai joué à Counter Strike avec un international de football, mais je tairai le nom » Voilà qui a l'air intéressant. « Tu me diras pas le nom ? C'est vrai ? Pas même à moi ? » Je minaude, je bats des cils, je joue de mon charme en espérant naïvement la faire craquer, un peu comme le ferait une enfant. « Allez... C'est un italien ? » Je me dis qu'elle a peut-être enregistré cette vidéo en avance, avant de partir pour l'Afrique du Sud. Après tout ça ne fait pas si longtemps qu'elle est ici et puis je me doute qu'elle doit préparer certaines de ses vidéos en avance.
Elle me demande ensuite à quoi j'ai occupé ma journée et je réponds sans mentir que j'ai tué quelqu'un. Je me doute bien qu'elle ne me croira pas et qu'elle pensera à une blague et c'est bien pour ça que je décide de ne pas mentir. En fait, j'ai envie d'être franche avec Noa et de ne pas jouer un double jeu. Avec elle, je me sens bien et en confiance. J'ai envie d'être moi même. « On a eu à peu près la même occupation alors » J'ai un petit rire. Si elle savait... « C'est exactement ça ! »

Je ne peux m'empêcher de complimenter la jolie blonde. Quant à elle, elle se contente de me répondre un petit "pas mal". Je joue à la fille susceptible pendant quelques instants en lui disant que pourtant je me suis mise sur mon trente-et-un pour elle. « Vraiment? Je suis flattée. Mais tout te va, et tu es toujours resplendissante, alors... » Bon, cette fois, c'est à mon tour d'être flattée. Finalement, il est enfin temps de trinquer. « Je n'ai pas encore goûté les autres cocktails, mais celui a un petit goût de paradis » J'en étais à peu près sûre que Noa allait aimer. Cet endroit est un nid à délice. Tous les cocktails sont plus bons les uns que les autres. « Il y a de la mangue dedans? » Je fais oui de la tête. C'est même l'un des éléments principal. « Tu tiens plutôt bien l'alcool toi ? Parce que les cocktails ici sont assez forts ! » Je suis plutôt curieuse de savoir pour elle pour avoir une idée de la suite de la soirée. « Non parce que moi au bout d'un je suis déjà partie. » Je me mets à rire. D'ailleurs après quelques gorgées, je sens déjà l'alcool qui me monte à la tête. C'est vrai que ça ne me coûte pas très cher pour m'enivrer. Après, le fait que je n'ai pas dîner ce soir aide un peu. « Sinon, petite question indiscrète... Tu as trouvé chaussure à ton pied depuis que tu es ici ? Ou bien tu as quelqu'un qui t'attend en Italie ? »

Malgré les années qui passent, je ne perds pas mon âme d'enfant. Bien au contraire. Je ne cesse jamais d'avoir des attitudes de gamine, que ce soit pour bouder, pour réclamer quelque chose ou pour attendrir quelqu'un. Encore une fois, je le prouve ce soir face à Noa. Impatiente au possible, j'ai envie de savoir qui est ce fameux guest dans sa prochaine vidéo. En réalité, c'est un peu stupide de ma part de la pousser autant pour qu'elle me le dise car la vidéo sera probablement en ligne au moment où je me connecterai sur mon ordinateur, le lendemain. « C'est un international italien, qui joue dans un club italien aussi. Mais j'en dirai pas plus mademoiselle Lenoir » Je décide de ne pas la pousser plus que ça. Après tout, je suis déjà satisfaite de ce que j'ai réussi à lui faire avouer. « Ça me va. J'ai hâte de vous voir à l'oeuvre Signorina Panebianco. » Je lui adresse un clin d'oeil avant de poursuivre sur d'autres sujets, tel que le cocktail que je viens de lui faire découvrir. Je lui avoue sans gêne que je ne tiens pas du tout l'alcool et que je risque d'être très rapidement dans un état d'ébriété avancé. « Non, je ne tiens pas beaucoup l'alcool » Je suis rassurée de constater que je ne suis donc pas la seule. Du coup, j'imagine que l'on va bien s'amuser ce soir. « Alors si je commence à me déshabiller pour danser sur une table, je te serais reconnaissante de me retenir » Je me mets à rire. Je n'ai absolument aucun mal à l'imaginer faire ça. Et je dois dire que je serais même curieuse de le voir. « Ce serait tellement pas marrant si je t'arrêtais. » je réponds pour la taquiner.

Finalement, je m'ose à une question un peu plus personnelle. Je me demande si Noa est célibataire. Après tout, n'est-ce pas le genre de chose dont on doit discuter lors d'une soirée entre filles ? « Non, je n'ai pas trouvé une chaussure à mon pied ici. Et je n'ai personne qui m'attend non plus en Italie, sauf si on met mon chat de côté » Noa est donc une fille à chat. Personnellement, j'ai toujours préféré les chiens. Je trouve les chats hautains et trop sauvages. Je découvre donc le premier défaut de la jolie blonde, si bien sûr on peut appeler ça un défaut. « Et toi alors? Tu as forcément une cour remplie d'admirateurs, non? » La remarque est flatteuse et me fait sourire. « Ou d'admiratrices? » Ce petit ajout m'interpelle pendant quelques instants. Je n'aurais pas pu imaginer qu'elle puisse déceler cette part de ma personnalité. « Bingo ! Je fais effectivement du mâle et de la femelle. » je réponds en riant à moitié, incapable de garder mon sérieux. « Non, en fait pour tout te dire, les hommes je les mets dans mon lit et les femmes c'est plus que ça. » Les femmes, j'en tombe amoureuse. « Mais je suis célibataire. En fait, je l'ai plus ou moins toujours été. Je n'ai pas eu de relation vraiment sérieuse. »

Et puis, la conversation divague encore sur un nouveau sujet. « Et je me demandais... Qu'est-ce qui t'a poussée à venir travailler ici? » Voilà une question à laquelle je ne tiens pas vraiment à répondre. Je n'ai pas envie de mentionner toute l'histoire de notre déménagement à Johannesburg ce soir. « C'est compliqué, pour des raisons familiales pas très amusantes. Du coup ce n'est pas trop dans le thème de la soirée qui est... L'amusement ! Finis ton verre et viens danser avec moi ! » je déclare en espérant avoir définitivement clos le sujet pour cette fois. Je termine moi même mon cocktail et j'attrape la main de la jeune femme pour l'entraîner sur la piste avec moi.

J'apprends que la jolie Noa n'est pas très douée pour résister à l'alcool et cela m'amuse. Je suis d'autant plus amusée lorsqu'elle me prévient qu'elle serait capable de faire n'importe quoi si elle use un peu trop de la boisson. Elle me demande même de la stopper, le cas échéant. Requête que je réfute immédiatement. « Tu feras moins la maline lorsque je te lancerai mon soutien-gorge en plein visage » Je lâche un petit rire. « Qui sait, peut-être que j'aimerais bien ça ? » je réponds en lui lançant un clin d'oeil. En réalité, je n'irais peut-être pas jusque là, après tout je n'aimerais pas que des gens filment la scène et que son nom devienne plus associé à un strip tease qu'à des tests de jeux vidéos. Voyant son visage se crisper légèrement, j'ajoute : « Je plaisante bien sûr. » En fait, je préfère les show privés, mais ça, je me retiens de le dire parce que je n'aimerais pas qu'elle pense que je lui fais des avances alors qu'elle est peut-être bien hétéro et pas du tout intéressée. Sans compter que je suis peut-être trop vieille pour elle.

Finalement, comme par la magie, la discussion dévie précisément sur ce sujet-là et je lui avoue que je suis bisexuelle. Je lui explique néanmoins que je ne considère pas les hommes et les femmes tout à fait sur le même pied d'égalité. « Plus que ça? » Elle n'a pas l'air de comprendre. « T'entends par là des relations sérieuses? » J'acquiesce avant de répondre : « On va dire ça. » Même si au jour d'aujourd'hui, je n'avais eu de relation sérieuse ni avec un homme ni avec une femme. Mais lorsque j'imaginais mon avenir, il n'était pas encré dans la tradition : un mari, une maison, des bébés. Je m'imagine avec une femme, une belle et séduisante femme. Je finis par lui avouer qu'en fait je suis une éternelle célibataire. « Les histoires d'amour sont toujours un peu compliquées » Je ne peux qu'être d'accord avec ça. « Oui... » dis-je, pensive. « Et toi alors ? » La question m'échappe sans que je ne parvienne à le contrôler. Je l'ai déjà sonder toute à l'heure sur son statut et elle m'avait répondu qu'elle était célibataire. Mais je n'ai toujours pas d'information sur ses préférences et le fait que je viens de lui avouer que je suis bisexuelle et que j'aimerais savoir ce qu'il en est pour elle me donner l'impression de jouer un jeu presque trop franc. Je ne veux pas qu'elle se sente mal à l'aise et qu'elle pense que je la drague si elle n'est pas intéressée. Après tout, là n'était pas mon but premier en l'invitant dans ce bar. Mais c'est vrai qu'après un verre ou deux et puis surtout vu comment elle est habillée...

Après que le sujet de conversation ait dérivé une nouvelle fois, je l'entraîne par la main un peu plus loin pour danser. À mesure que je me déhanche, je sens mon esprit et ma vision se brouiller. Ce cocktail est définitivement trop fort. Je fais tourner Noa sur elle même puis je l'attire tout contre moi. Nos corps entrent en collision et ma maladresse nous fait éclater de rire. « Je suis prête à parier que les deux mecs là bas sont en kiff total sur nous. Je parie que si on entre dans un collé/serré, ils vont venir nous aborder. Tu paries ? » Je l'observe avec un sourire en coin, désireuse de mettre un peu de piment à notre soirée.

Au fur et à mesure, j'apprends de plus en plus à connaître Noa et ce que je découvre ne me déplait pas. C'est une jeune femme adorable et pleine d'humour. La soirée ne fait que commencer et pourtant j'ai déjà bien ri. Je sens que ça va n'aller qu'en s'améliorer. Quelque part, je suis ravie d'apprendre qu'elle non plus ne tient pas très bien l'alcool. Ça ne va pas nous coûter très cher pour passer une bonne soirée. Et puis vu les révélations qu'elle me fait sur son attitude une fois alcoolisée, je suis extrêmement intéressée. « Oh, vraiment? C'est dommage » dit-elle après que j'ai tenté de la rassurer sur le fait que je plaisantais, que j'aimerais la voir nue. Elle semble me défier du regard et j'aime bien ça. Je sens un espèce de jeu s'installer entre nous et c'est précisément ce que je voulais. « Tu ne le sauras jamais, ma jolie. » je finis par déclarer avant d'envoyer un baiser dans les airs en guise de provocation.

Tout naturellement la conversation dévie sur nos préférences. J'admets donc sans problème avoir une préférence pour les femmes même si je n'élimine pas la possibilité d'avoir des relations avec un homme, après tout c'est parfois le cas. Cependant je ne suis jamais tombée amoureuse de l'un d'entre eux. Maintenant que j'ai fait quelques révélations, j'attends qu'elle me rende la pareille. C'est pourquoi je demande à Noa si elle est plutôt du genre à se fermer à un camp en particulier ou bien si elle est plutôt curieuse comme moi. « Moi... Je n'ai jamais été intéressée par les hommes. Je m'entends bien avec eux, mais je ne me vois pas sortir avec eux, les embrasser et compagnie... » J'acquiesce. Je ne peux que comprendre puisque malgré tout je me sens quand même plus à l'aise dans les bras d'une femme lorsqu'il s'agit de tendresse et de sentiments. Pour ce qui est du sexe, là par contre, je n'en ai pas grand chose à faire. « Et quand je vois le comportement de certains, je peux te dire que je suis contente que la nature m'ait donné ces goûts là » Si seulement elle savait ! Je ne peux qu'être d'accord une nouvelle fois. En tout cas, ces nouvelles informations me donnent désormais une toute autre perspective des choses. Dès le départ, j'ai trouvé la jolie blonde plutôt séduisante. Je ne refuserais pas une petite aventure avec elle, même si j'ignore si je pourrais être son type de femme ou bien si elle pourrait être dérangée par notre écart d'âge. Peut-être que pour elle je suis plus une grande soeur avec qui elle s'amuse plutôt qu'une amante potentielle. « Et tu as un type de femme ? » J'ose cette question directe en l'appuyant d'un regard perçant et soutenu. Je ne devrais peut-être pas risqué de la mettre mal à l'aise, mais l'alcool ingurgité me pousse à faire tout ce qui me passe par la tête.

Un peu plus tard, je lui propose d'aller danser et de profiter un peu de la musique. Petit à petit, nos corps se déchainent et nous voilà transportées par le son électronique. Je remarque deux hommes qui ne nous lâchent pas du regard et je le fais remarquer à Noa. « Viens ici alors carissima » La belle italienne m'attire alors tout contre elle et nous entreprenons un collé/serré des plus diaboliques. Mon regard se perd dans le sien, j'en ai la chair de poule. J'oublie ces hommes que j'avais envie de provoquer un peu plus tôt. Désormais, je n'ai envie d'agir que pour moi et uniquement pour moi. Saisi d'une fougue soudaine, je plaque mes lèvres contre celle de Noa, lui volant un baiser passionné. J'agrippe ses cheveux entre mes doigts et je me colle encore plus à elle, ondulant mon corps au rythme de la musique. Après quelques instants de pur plaisir, je m'éloigne de son visage pour lui susurrer quelques mots à l'oreille : « Si tu ne m'arrêtes pas maintenant, je vais recommencer. »

Je mentirais si je disais que séduire Noa ne m'avait même pas traversé l'esprit. Peut-être même que cette proposition de sortir c'était un moyen de tester mon capital de séduction. Certes, je n'avais aucune idée de l'orientation sexuelle de la belle italienne, mais ce n'est pas comme si je n'avais jamais été avide de défis. Et, dans le pire des cas, cette sortie ne pouvait qu'aider à fonder ce qui peut être une belle amitié. Parce que j'apprécie Noa. En plus d'être jolie et terriblement attirante, elle est aussi adorable, drôle et pleine de fantaisie. J'ai tout de suite eu le coup de coeur pour elle, malgré notre différence d'âge. Et je suis persuadée que l'on peut bien s'amuser ensemble, à commencer par ce soir.
Tout naturellement, à un certain moment de la soirée, je parviens à glisser dans la conversation la question de l'orientation sexuelle. Je lui explique que j'ai eu des relations à la fois avec des hommes et des femmes, mais que sentimentalement parlant, j'ai tout de même plus d'atômes crochus avec la gente féminine. Noa, quant à elle, m'avoue qu'il n'y a que des femmes dans sa vie, et ce n'est pas pour me déplaire. Je lui demande donc si elle a un type de femme particulier. « J'aime les brunes. Les femmes qui ont du caractère, qui savent ce qu'elles veulent, et qui ont un regard expressif » me dit-elle alors que je suis justement en train de la fixer droit dans les yeux. « Une fille qui prend soin de soi, sans en faire des caisses et qui ne prend pas des bains de maquillage tous les jours. Celles qui ont quelque chose à dire, mais qui savent comment faire pour titiller ma curiosité. » J'essaie de me faire violence et de cacher le moindre signe d'excitation mais intérieurement, j'exulte. Je ne peux m'empêcher de me reconnaître dans sa description. Dégainant ma poker face, je fais mine de ne pas être spécialement atteinte par ses révélations. « Et toi? Ton style de fille c'est quoi? » J'attrape une mèche de mes cheveux et je l'entoure autour de mon doigt. C'est toujours ce que je fais lorsque je réfléchis. « Hummmm. » Je parcours la salle des yeux comme si je cherchais la réponse. En réalité, je sais pertinemment ce que je veux dire, je laisse juste planer un peu le silence pour créer un petit suspens. « Si je te dis que j'aime les belles blondes italiennes, tu vas croire que je te drague ? » je demande d'un air malicieux.

Après cette discussion, la tension entre nous est à son comble. Nous nous retrouvons à danser collé/serré sur la piste de danse et cette nouvelle proximité avec Noa me fait frissonner. Je me retiens pendant un moment de l'embrasser, désireuse de faire durer ce désir insupportable. J'ai tellement envie de céder, mais l'attente n'en est que plus intéressante. Finalement, n'y tenant plus, je m'empare de ses lèvres et je lui vole un baiser des plus fougueux. Alors que nous nous séparons quelques instants pour reprendre notre respiration, je chuchote à son oreille quelques mots. Je la préviens que si elle ne m'arrête pas, je vais continuer, encore et encore. « J'ai peut-être envie que tu recommences » répond-t-elle du tac au tac. Je ne me fais absolument pas prier et j'emprisonne une nouvelle fois ses lèvres entre les miennes. « Tu m'as fais boire pour abuser de moi? » finit-elle par demander d'une voix suave alors qu'elle attrape doucement ma lèvre inférieur entre ses dents. Je sens une vague de chaleur monter en moi alors que nos corps se frôlent, se frottent et ne se quittent plus au rythme ardent de la musique électronique. « Peut-être... Tu m'en empêcherais ? » je demande alors que ma main vient se placer sur ses fesses.