Des débuts difficiles [Lucy et Albane]

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Lucy & Albane

Trois jours, cela fait maintenant trois jours que je suis arrivé et j’ai tout de suite été mise dans le bain, et une chose est sure, je ne m’attendais pas à être autant en difficulté. Le rôle d’éducatrice est génial mais c’est très compliqué, je suis avec de très jeunes enfants et la discipline n’est pas leur fort. Et comme l’autorité n’est pas forcément le mien, je vous laisse imaginer ce que ça donne. Ils sont très curieux et j’ai envie de leur apprendre plein de chose, mais je ne sais pas du tout comment les canaliser, j’espère vraiment que je vais m’en sortir !
Enfin bon, c’est le milieu de la journée, j’ai une longue pause, et je décide de me promener un peu dans le centre, mon appareil photo à la main. J’ai déjà bien remplis mes cartes mémoires, mon album souvenir sera super, il y a tellement de chose à voir, je tiens vraiment à tout immortaliser. J’ai d’ailleurs prévu d’aller voir les animaux très vite, je me suis un peu renseigné sur ceux qu’on trouve ici et ça va donner de très bonne chose. Je décide de m’asseoir dans un coin, il y a un groupe d’enfant jouant devant en compagnie d’autre éducateur, enfin je crois je ne connais pas encore tout le monde. J’en profite pour faire quelques clichés. J’ai une petite pensé pour Jules, je sais qu’il aurait adoré venir, mais il commence tout juste son internat, je me demande ce qu’il fait en ce moment …
Je pose mon appareil et sort mon journal, j’aime écrire mes journées dedans, ainsi je suis sur de ne rien oublié des moments que je vis, et puis j’agrémente le tout de photo, c’est un truc de gamin pourtant j’adore ça ! Et puis de toute manière c’est pour moi alors je m’en fiche, personne d’autre ne le lit !
Perdu dans mes pensés je ne fais plus vraiment attention aux gens autour, et puis un ballon arrive à mes pieds et un petit garçon vient s’excuser en le récupérant, je lui fais un sourire et relève les yeux. J’ai vraiment de la chance d’être là, c’est un endroit tellement magnifique. Je croise alors le regard d’une femme, elle semble m’observer, ou peut-être suis-je parano qui sait, je ne sais pas qui elle est, je l’ai déjà croisé rapidement mais je ne connais ni son nom ni son rôle ici. Etant plutôt timide je vais difficilement vers les inconnus, je me suis pourtant promis de faire un effort ici mais jusqu’à maintenant ce n’est pas encore gagné … Je préfère replonger le nez dans mon journal …
La pause est maintenant fini, et je dois prendre la suite dans la cours, j’y suis déjà c’est une bonne chose, les enfants jouent au ballon pour la plupart, certains sont assis en tailleurs et forment un cercle, d’autres sont en comité réduit dans un coin. Je ne sais pas vraiment où regarder, qui surveiller. Le ou la collègue qui doit être avec moi n’est pas encore arrivé, me voilà totalement paniqué, les enfants viennent me saluer, me tirent pour jouer avec eux, mais je préfère me tenir à l’écart pour les garder en vu le plus possible. Je veux tellement bien faire mais là je ne sais pas trop quoi faire, normalement si j’en crois le programme il faut les rassembler pour les faire rentrer, facile à dire tiens, surtout toute seule …
Bon je vais attendre un peu, une deuxième personne devrait arrivé, j’espère une plus expérimenté qui saura comment les regrouper dans le calme … Ais-je bien fait de m’ajouter aux groupes des éducateurs ? Pas sur …

“ ♦ Des débuts difficiles ♦ „

( Lucy & Albane )

Une des éducatrices avait posé un congé maladie qui était, ne nous le cachons pas, assez mal venu. Comme ma fonction principale de psychologue ne me prenait pas tout mon temps, on m'avait demandé si je pouvais aller aider, surtout que la personne en place était une nouvelle qui aurait sûrement besoin de conseils. Je ne suis pas éducatrice mais depuis mon arrivée ici voilà un mois, je me charge pas mal des enfants, c'est aussi pour ça que je semblais la parfaite victime désignée. Rapidement, je me changeais. Au sein de mon cabinet improvisé, je portais des tenues assez strictes (que certains hommes avaient même jugées un peu trop sexy pour le coin), mais c'était pour installé la barrière patient/thérapeute. Même avec les enfants, il fallait que je sois quelqu'un à qui ils puissent se confier sans crainte, que je ne sois pas au même niveau que les autres adultes. L'uniforme (si on peut l'appeler ainsi) faisait parti du jeu, mais un tailleur ne me serait d'aucune utilité en la circonstance et j'avais bien d'autres vêtements dans ma garde de robe – qui ne contenaient pas que des robes d'ailleurs puisque j'y choisis un pantalon -. Un vieux jean confortable, un débardeur avec par dessus une chemise que je noue autour de ma taille et puis une bonne tartinade de crème solaire (ma peau est d'une blancheur qui n'est pas très adapté à environnement…) : je suis prête ! Enfin presque, parce que je ne voulais pas laisser mes cheveux libres et un chignon faisait trop strict. Je les attachais rapidement en queue de cheval et cette fois c'était bon, je pouvais aller rejoindre l'éducatrice.

« Bonjour ! » Lançais-je un sourire aux lèvres. Non pas que je sois vraiment contente, mais je voulais être aimable et rassurante, cette fille était nouvelle et dans la panade, je me devais de l'aider. Après tout, c'est ce pour quoi je me trouvais à Giving for Africa : pour aider les gens. Rien ne stipulait que je ne devais fournir cette aide qu'aux habitants. S'entraider entre bénévoles paraissait assez logique aussi.

« Je suis désolée, j'arrive un peu en retard, je suis la psychologue du dispensaire, on m'a envoyé pour remplacer une éducatrice absente car sinon tu aurais été toute seule. » Nouveau sourire, avant d'ajouter : « Je peux te tutoyer ? Cela ne te dérange pas j'espère ? Moi c'est Lucy Saroyan. » Je lui tends la main pour fignoler ces présentations et me tournent vers les enfants. Certains me reconnaissent et me font un signe auquel je réponds. J'adore les enfants ! J'ai un vrai problème avec le monde adulte, mais quand je suis au milieu des enfants, je me sens dans mon élément. Finalement, j'aurais peut-être dû choisir d'autres études que la psychologie à l'époque… enfin bon, ça ne sert à rien de ressasser le passé.

« Tout se passe bien ? Tu as besoin que je fasse quelque chose ? » A moins que plutôt que faire, elle ne veuille me poser des questions. Je n'étais bénévole que depuis un peu plus d'un mois, mais du coup j'avais quand même plus d'ancienneté. C'était peut-être aussi pour ça qu'on m'avait demandé de venir l'aider.

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