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 Ailsa Salander ♣ heaven can wait, we're only watching the skies.

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MessageSujet: Ailsa Salander ♣ heaven can wait, we're only watching the skies.   Ailsa Salander ♣ heaven can wait, we're only watching the skies. EmptyMar 24 Mar - 14:57


Ailsa Chhean Salander

J'ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j'ai aimé. C'est moi qui ai vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui.


nom : Salander. Comme la punkette geek de Millenium, et surtout le nom de mes parents adoptifs. ♣ prénom : Ailsa. Allez savoir où mes parents ont trouvé cette orthographe farfelue. L'autre ? Chhean, mon prénom de naissance, celui que je portais avant d'être adoptée. ♣ date de naissance : Un 04 janvier, du moins est-ce le jour qu'on a retenu pour moi. C'était en 1987. ♣ âge : 28 ans. ♣ nationalité : Américaine, bien que née à Phnom Penh, au Cambodge. ♣ orientation sexuelle : Hétéro. Mais vu ce que ça m'a apporté, je pense parfois qu'il serait bon de changer de bord ! ♣ statut : Récemment divorcée, sans enfants et (hélas !) incapable d'en avoir. ♣ métier/études : Cuisinière devenue institutrice, photographe à mes heures creuses. ♣ groupe : Volunteer. ♣ avatar : Jamie Chung. ♣ crédit : Tumblr.



« ME, MYSELF AND I »
♣️ Parles nous un peu de toi ? Impatiente, colérique, maniaque, autoritaire. Comme bien des gens qui travaillent, ou ont travaillé dans mon cas, dans les milieux de l'hôtellerie et de la restauration. Attentive, altruiste, souriante, courageuse. Du moins, je l'essaie. J'aurais pu devenir une personne détestable, une pourrie gâtée infernale et prétentieuse, j'étais en passe de le devenir d'ailleurs, mais la vie en a voulu autrement. Autodidacte, sincère, travailleuse, bornée. Au maximum, j'essaie de prendre ce que l'on a à me donner, et d'avancer avec ça. J'ai fini par comprendre, parfois malgré moi, que si l'on voulait changer les choses, changer sa vie, il fallait sortir et tout changer par soi-même, parce-que les marraines féeriques à la Cendrillon, ça n'existe pas. Que l'on ne s'avise pas de me dire qui je suis ou où je vais : moi seule décide de mon sort. La vie m'a appris à vivre, pourrait-on dire, et je ne laisserais personne m'écarter de ma trajectoire. Battante ? Peut-être, à ma manière. Je n'ai pas fait de grandes études, je ne suis la figure de proue d'aucun mouvement résistant, je n'ai jamais exercé un métier qui ait fait de moi une personnalité hors du commun. Mais comme chacun ici, je me bats comme je le peux, avec ce que je suis. ♣️ Pourquoi avoir posé tes valises en Afrique du Sud ? J'ai toujours adoré les voyages. J'ai eu la chance de visiter plusieurs pays, en Europe occidentale et orientale, en Asie du nord et du sud, j'ai vu l'Australie et la Nouvelle-Zélande, l'Amérique Latine, les îles du Pacifique, mais de l'Afrique, je ne connaissais encore rien. C'est ma passion pour la photographie qui m'a attirée vers ces paysages grandioses et ces animaux incroyables. Le fait de n'y avoir encore jamais mis les pieds, aussi : nouveau départ, nouveaux horizons, il me fallait un endroit neuf. Le fait qu'il y ait tant à construire, aussi. La "nation arc-en-ciel" si chère au coeur de Nelson Mandela a fait un long chemin depuis l'abolition de l'apartheid, pourtant le chemin qui lui reste à parcourir est tout aussi long. L'Afrique du Sud est un pays émergent, en pleine reconstruction, un pays où tout peut basculer. Vers le pire, c'est vrai, la violence extrême qui règne ici n'est un secret pour personne, mais vers le meilleur aussi. Sinon, nous autres volontaires ne serions pas là ! Le bénévolat, c'est avant tout dans l'optique de faire quelque chose d'utile de mes journées, de prouver au monde entier - et en premier à moi-même - que je vaux quelque chose. L'humanitaire m'a toujours intéressée, j'ai eu plusieurs fois l'occasion de rencontrer ces personnes incroyables qui donnent leur temps et leur énergie à essayer d'améliorer la vie des autres. C'est par ces petits gestes qui semblent anodins - apprendre à lire, à écrire, soigner, aider et guider - que l'on change l'existence d'individus, voire d'un pays tout entier. Je n'avais pas encore eu le courage de sauter le pas... Jusqu'à maintenant. ♣️ Pourquoi avoir choisi Giving For Africa pour faire ton bénévolat ? Le prestige de la société avant tout, j'avais plusieurs fois entendu parler d'eux au cours de mes pérégrinations, même sur d'autres continents, et j'ai préféré partir avec un organisme en qui j'avais confiance. D'autant que cette société là est sur tous les fronts, tant sur l'accès de tous à l'éducation qu'aux soins des animaux. Même si je suis surtout active sur le premier sujet, rien n'empêche d'être sensible au second ! Giving for Africa est certainement ma meilleure chance de changer mon monde, ma vie, et la vie des autres. Ma chance, en somme. ♣️ Quelles ont été tes premières impressions en arrivant sur place ? Dois-je encore parler de ces paysages à couper le souffle ? Je peux vous assurer qu'ils ébahiraient n'importe qui, et plus encore ceux qui, comme moi, font de la photographie. J'ai eu la chance de beaucoup voyager et chaque fois, c'est le même émerveillement. Je suis tombée amoureuse de l'Afrique du Sud, ce n'est sûrement pas la première fois que je m'éprends ainsi d'un pays, mais je suis chaque jour enchantée d'avoir choisi ce pays-là plutôt qu'un autre. Il était temps pour moi de poser mes valises en Afrique, et je ne regrette absolument pas. Je n'ai pas l'habitude de regretter, d'une manière générale, là encore moins. ♣️ Comptes-tu prolonger ton séjour parmi nous ? Et plutôt deux fois qu'une ! Parfois, je me demande si j'aurais pu faire ce que je fais dans un autre pays, mais généralement, je rejette très vite cette pensée. A quoi bon ? Je suis en Afrique du Sud, ma place est pour l'instant ici, et je ne compte pas partir tant que je n'ai pas accompli ce qu'il fallait. J'ignore encore ce que je dois accomplir au juste, mais je m'en fiche : j'ai tout mon temps. Et si cela doit me prendre les trente prochaines années, qu'il en soit ainsi. Hier est passé, demain n'est pas encore. Alors c'est aujourd'hui qui compte, et aujourd'hui, je suis en Afrique. Et je compte bien y rester.



« LET'S SPEAK ABOUT THE WRITER »


♣️ pseudo : Rivendell. ♣️ âge : 20 ans. ♣️ ton personnage est : Inventé  ♣️ comment es-tu venu ici ? : Merci PRD ^^ ♣️ tes impressions : C'est beau, c'est intéressant, c'est parfait I love you





Code:
[b]Jamie Chung[/b] ♣️ Ailsa Salander.









Dernière édition par Ailsa C. Salander le Mer 8 Avr - 21:45, édité 20 fois
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MessageSujet: Re: Ailsa Salander ♣ heaven can wait, we're only watching the skies.   Ailsa Salander ♣ heaven can wait, we're only watching the skies. EmptyMar 24 Mar - 14:57

heaven can wait

"N'oublie jamais ce que tu es, car le monde ne l'oubliera pas. Puise-là ta force, ou tu t'en repentiras comme d'une faiblesse. Fais-t-en une armure, et nul ne pourra l'utiliser pour te blesser"






« Tell 'em the fairytale gone bad. »


La porte se referma derrière moi avec un bruit sec. Lentement, silencieusement, j'ôtais mes chaussures, les posais sur le tapis avant de m'engager dans le couloir, laissant le bout de mes doigts frôler les murs blancs. Un décor si familier, si connu, si proche... Et pourtant de plus en plus lointain. Deux semaines, c'était le temps qui nous restait à vivre dans cette maison. Quatorze jours exactement. Dans trois-cent-trente-six heures, je serais assise dans un avion, en partance pour un pays dont je ne connaissais strictement rien. Ma vie était ici, à Phnom Penh. J'avais des amis, j'allais à l'école, j'étais heureuse. Dieu seul savait ce qui nous attendrait à New Orleans... Mais à ce que je pouvais capter des conversations à droite et à gauche, ce ne serait pas aussi rose qu'ici. Parce-que mon père ne serait plus là.
Mon père. Repenser à lui me figea un instant sur place et provoqua une douleur passagère, mais non moins intense, au niveau de mon ventre. Mon père n'était plus, il ne serait plus. Il était parti et jamais personne ne me le rendrait. Comme il pouvait me manquer ! Je n'étais pas seule, puisque ma mère était là, mais je me sentais seule, puisque j'avais toujours adoré mon père. J'étais plus proche de lui que de ma mère, en réalité... Ma mère avait toujours été douce et gentille, mais soumise, effacée, elle me semblait aussi fade qu'un fantôme et sans la moindre once de personnalité. Elle faisait la cuisine, mettait de l'ordre dans la maison, débarrassait la table et venait me chercher à l'école le midi et le soir. Le matin, c'était mon père qui m'amenait. Lui, il en avait, de la personnalité, et plus qu'un brin. Il me faisait rire, me racontait des histoires, il pouvait être triste ou en colère parfois. Ma mère était toujours d'humeur égale, c'était nettement moins drôle. Malgré tout, j'aimais ma mère. Il me faudrait bien apprendre à l'aimer autant que j'avais aimé mon père, puisque désormais, je n'avais plus qu'elle.

"C'est toi, Ailsa ?" Je me figeais. J'étais devant les doubles portes du grand salon, ouvertes, ma mère me tournait le dos, assise dans un des rares fauteuils encore installée. "Oui, Maman." J'approchais doucement, jusqu'à être à quelques centimètres de sa chevelure blonde et soigneusement lissée. "Tu vas bien ?" La question idiote. Elle n'allait pas bien, c'était évident. Elle était veuve depuis un mois, comment aurait-elle pu aller bien ? "J'ai connu mieux," répondit-elle. "Et toi ?" Je haussais les épaules : "pareil." Je fis le tour du fauteuil jusqu'à lui faire face, et comme elle me souriais avec tristesse, je m'assis à côté d'elle. Elle passa un bras autour de mes épaules. "Nous avons été tellement heureux, ici," souffla-t-elle les yeux dans le vague. Je suivis son regard. La vue, évidemment.

Depuis que j'avais été adoptée, âgée d'à peine quelques semaines, à l'orphelinat de Phnom Penh, j'avais vécu dans cette immense maison blanche du quartier colonial de la capitale cambodgienne. L'architecture de la demeure n'avait rien d'asiatique, on aurait cru la bâtisse sortie tout droit d'un de ces romans français du XIXème siècle que ma mère avait adoré lire, ces Madame Bovary, ces L'éducation Sentimentale. Mais elle avait été suffisamment rénovée pour offrir à présent un condensé admirable d'ancien et de moderne, avec cuisine américaine entièrement équipée, immenses baies vitrées offrant une vue imprenable sur la ville en contrebas, télévisions à écrans plats et larges, système d'alarme hautement sécurisé et tout ce qui faisait le confort actuel. J'adorais cet endroit. Ma maison était mon refuge, mon univers, le lieu où je savais que rien ni personne ne pouvait m'atteindre. Le quitter était un crève-coeur. Quitter Phnom Penh, le Cambodge, pour l'inconnu était un crève-coeur. Mais je préférais garder cette réflexion pour moi : lorsque je m'en étais ouverte à ma tante, la soeur de mon père, elle m'avait répliqué avec un rire acide que je ne connaissais rien du Cambodge, puisque je fréquentais l'école britannique et que j'avais grandi dans un milieu privilégié, dans l'ancien quartier colonial aujourd'hui réservé aux franges les plus aisées de la population, à des kilomètres de la misère. Pour elle, j'avais été élevée dans du coton et c'était la dure réalité de la vie qui me tombait à présent dessus. Dès lors, non seulement je pris en grippe ma tante, mais en plus, je compris pourquoi elle et mon père ne s'étaient pas adressés la parole depuis des années. "On sera heureuses aussi, aux Etats-Unis," avançais-je, "même si ce ne sera pas pareil." Une larme perla sur la joue blême de ma mère : "oh non, ce ne sera pas pareil."

Un mois plus tôt, un accident de voiture avait emporté mon père dans une des rues étroites et sinueuses de la capitale. C'avait été un électrochoc, moi qui ignorait que la mort ne concernait pas que les autres. Longtemps, je suis restée prostrée, trop hébétée pour pleurer, ne parvenant pas à me faire à l'idée que mon père était mort. Je continuais à guetter son pas dans l'entrée, à attendre son retour du travail, à faire comme si il passerait d'un instant à l'autre la porte de ma chambre pour m'embrasser et m'appeler son trésor, puis me souhaiter une bonne nuit. Ces moments-là me semblaient inattaquables, l'idée qu'ils ne puissent plus être était pour moi un non-sens total. Et pourtant... Ils étaient morts avec mon père. Cela, il me fallut des jours et des jours pour l'admettre. Je ne suis d'ailleurs même pas certaine de l'avoir encore admis. Le deuxième électrochoc fut moins douloureux pour moi, n'étant pas encore en âge de tout comprendre... Mes parents avaient des dettes, des dettes colossales que ma mère serait désormais seule à devoir rembourser. Sauf que ma mère n'avait pas de travail. Elle gérait la maison, la cuisine, la famille, mais ne travaillait pas. Elle n'avait d'ailleurs jamais fait d'études : sitôt après avoir quitté le lycée, elle avait suivi mon père dans ses déplacements, sans rien demander en retour qu'une vie de famille stable. Ils s'aimaient profondément, tous les deux, et même l'impossibilité de voir naître un jour un enfant qui serait totalement à eux n'altéra pas l'affection qu'ils se vouaient. Mon adoption avait été l'apogée de leur histoire, qui s'était désormais terminée, dans les larmes, le désespoir et la crainte de lendemains difficiles. C'était mon père qui avait toujours fait bouillir la marmite, ma mère n'avait plus de famille à New Orleans et ne pourrait pas compter sur sa belle-soeur qui l'avait toujours méprisée. "Je peux t'aider, moi," fis-je, sans détacher les yeux du décor familier qui s'étalait sous mes yeux. "Tu m'aideras beaucoup si tu ne fais plus de caprices, ma chérie. Je sais que ton père t'offrait énormément de cadeaux, et ça lui faisait plaisir de te les offrir, mais ce ne sera plus possible maintenant. Ce n'est pas parce-que je ne veux pas, mais que je ne peux pas. Tu comprends ?" J'opinais, pensive. C'était ce qui allait être le plus difficile pour moi, j'en avais conscience, de ne plus obtenir immédiatement tout ce que je réclamais. Quand mon père était là, c'était ainsi que les choses fonctionnaient. Je demandais, on me donnait, point barre. Ma chambre croulait sous les vêtements coûteux, les bijoux, les jouets par dizaines. J'avais clairement entendu ma tante parler de moi comme d'une salle gosse capricieuse et pourrie-gâtée. "On n'en  tirera absolument rien," avait-elle craché, "Archibald aurait mieux fait de la laisser grandir dans son orphelinat, plutôt que de s'enquiquiner la vie avec une gamine pareille." C'était le jour de l'enterrement de mon père, et j'en avais été furieuse. Lorsque je l'avais raconté à ma mère, elle m'avait répondu que ma tante Clarence était ainsi, et que rien ne la changerait jamais. Elle et ma mère ne s'étaient jamais supportées, même si ma mère avait toujours été trop douce pour faire face à son cynisme, à ses piques acides et à son mépris. Non, nous ne pourrions jamais compter sur son aide. "Promis, M'man. Fini les caprices." Sentant ses lèvres me frôler les cheveux, je me serrais contre elle. Au loin, le soir gagnait déjà les hauteurs du temple de Vat Phnom, auquel la ville devait son nom. Dans deux semaines, je feras mes adieux à mon pays natal et à ma vie d'avant. Arriverais-je à me faire aux Etats-Unis, à la nouvelle existence qui s'offrait à nous ? Je n'en savais rien. Je n'aimais pas ne pas savoir. Mais j'avais trop peur de la réponse pour oser poser la question. Fini, la grande maison, la piscine, les cadeaux tous les jours. Fini, la vie menée grand train. Même du haut de mes neuf ans, je savais que dorénavant, ce serait plus dur. Mais étais-je capable, moi, d'être plus dure ? Avais-je seulement le choix ?


« Rise and rise again, until lambs become lions. »


Alors que la femme qui me faisait face oscillait des yeux entre mon visage et mon dossier, posé sur le bureau vitré qui nous séparait, j'affichais un sourire que j'espérais confiant, alors que mes doigts trituraient nerveusement les coutures de mon jean. Mon premier vrai entretien d'embauche. J'avais tout misé pour faire bonne figure : discrètement maquillée, les cheveux lissés et soigneusement rassemblés en chignon, j'avais troqué mes habituelles baskets à moitié explosées pour une paire de chaussures à talons que mon père avait, voilà plus de dix ans, offertes à ma mère. Mon chemiser blanc était impeccable, mais malgré les insistances maternelles, j'avais refusé la jupe. Ne m'en demandez pas trop quand même. Face à moi, ma potentielle future employeuse consultait avec la plus grande attention la moindre ligne de mon CV.
"Votre CV est plutôt bien rempli, pour une personne de votre âge. A quel âge avez-vous commencé à travailler en plus de vos études ?" J'ai un demi-sourire victorieux, moi qui espérais que cet aspect-là de ma candidature joue en ma faveur. "Seize ans, madame," fis-je, omettant toutefois de signaler les petits jobs au black, commencés dès quatorze ans. Voilà ce que c'était, de vivre dans une situation précaire, seule avec une mère qui collectionnait les petits boulots et les jobs de nuit, sans pouvoir compter sur qui que ce soit, et dans un système scolaire aussi inégalitaire que le système américain, où il fallait se ruiner pour suivre un cursus scolaire convenable. "Quel âge avez-vous ?" Elle avait l'air d'être de ces personnes à ne sourire que lorsqu'elles se coinçaient les doigts dans une porte. Je répondis, moi, avec une mine réjouie : "vingt ans depuis janvier." A nouveau, la femme inspecta mon dossier : "à ce que je vois, vous avez souvent travaillé dans le milieu de la restauration. Etait-ce un choix de votre part ?" C'était surtout le milieu où les embauches battaient leur plein. "Tout à fait," répondis-je, "les mondes de l’hôtellerie et de la restauration ont toujours été mes domaines de prédilection." Ce qui n'était, en un sens, pas tout à fait faux. J'aimais cuisiner, c'était une filière ou l'emploi était toujours présent, où les études étaient courtes donc engendraient moins de frais pour ma mère. Choisir cette voie m'avait semblé logique, ça coulait presque de source. "Vous avez toujours vécu à New Orleans ?" Je haussais les épaules.
" - Depuis mes neuf ans, oui. Avant cela, je vivais au Cambodge.
- Effectivement, Phnom Penh... Je vois. Vous parlez plusieurs langues, en plus de l'anglais ?
- Le chinois, le français, un peu l'espagnol et le cambodgien, que j'apprends par correspondance.
- Fort bien. Je vois que vous avez travaillé chez McDonald's à de très nombreuses reprises, dans plusieurs restaurants du centre-ville, que je connais de nom, en revanche celui ci," elle posa son doigt manucuré sur le nom d'un bar où j'avais travaillé un été et me le montra, "je n'en ai jamais entendu parler. Où est-ce ?
- Sur les quais," souris-je, "dans une zone assez peu fréquentable, il faut le dire.
- Et vous n'y avez jamais eu de problèmes ?
- Le patron nous avait dit, à moi et aux autres serveurs, de chantez la chanson du film Titanic si les choses dégénéraient. Je l'ai fait, et ça a calmé tout le monde. Donc non, jamais vraiment."

Apparemment, elle ne souriait pas que lorsqu'elle se coinçait les doigts dans une porte, puisqu'elle éclata de rire. je me sentis rougir. "Au moins," fit-elle, "vous êtes apte à palier toutes les urgences. Je vois que vous êtes sortie première au BTS, c'est une excellente chose pour vous. Votre expérience de travail est un point énorme en votre faveur. Pourquoi cet hôtel-restaurant en particulier ?
- J'ai toujours voulu visiter l'Europe," souris-je. "Voyager, voir de nouvelles choses, vivre de nouvelles expériences. Prague m'a semblé être une ville magnifique.
- Vous avez fait d'autres demandes ?
- A Berlin, Paris et Rome," avouais-je. "Mais j'avais mis Prague en premier choix."

Et c'était vrai. Peut-être était-ce le fait d'être née et d'avoir grandi à l'autre bout du monde, peut-être était-ce le fait ne ne m'être jamais sentie comme étant véritablement américaine du fait de mon adoption, toujours était-il que j'aimais voyager. Je rêvais de voyager, plutôt, car je n'avais pas quitté New Orleans depuis que nous nous étions installées, ma mère et moi, dans le minuscule appartement à moitié délabré des quartiers défavorisés. C'avait été, je m'en souviens encore, le choc des mondes : moi, la petite asiatique, la fille d'ingénieur qui avait grandi en princesse et prenait tout pour acquis, j'était tombée de très haut. Rien ne m'avait préparée à ça, pas même mes bonnes résolutions. Les économies d'électricité, les coupures d'eau courante quand les factures n'avaient pas pu être payées. Les vêtements achetés à l'Armée du Salut, faute de mieux. Les nuits entières passées sans ma mère, qui travaillait dans une station-essence la nuit pour payer l'école, la vie quotidienne, sa formation d'aide-soignante. Les première payes reçues à quatorze ans, lorsque j'avais été embauchée au black pour faire la vaisselle dans un café miteux qui avait mis la clef sous la porte quelques années plus tard. Nous ne vivions pas aux Etats-Unis depuis cinq ans que ma mère paraissait déjà le double de son âge tant elle s'était usée au travail. Moi, j'avais fait mon possible, cela n'avait pas toujours été suffisant, mais ça avait fini par payer. La vie m'avait donné une dure leçon, mais méritée et bénéfique. Je savais d'où je venais, je connaissais la misère et la pauvreté. J'avais passé neuf ans princiers dans un pays pauvre, sous-développé et qui peinait encore à trouver sa lumière, mais il avait fallu que j'immigre dans un pays riche pour comprendre réellement ce qu'était le travail, la faim et la dureté. Au moins, j'avais appris. Les Etats-Unis m'avaient offert la plus belle leçon de vie que l'on puisse recevoir, j'en avais assez. Je voulais voir ailleurs. Qu'on ne me parle pas de New York ou de San Francisco ! Je voulais l'Europe, l'Afrique, l'Asie. Je voulais l'étranger, l'ailleurs, le lointain. L’hôtellerie pouvait me l'offrir, même si je devais commencer au plus bas niveau, je gagnerais toujours mieux ma vie que ma mère. Je pourrais voyager, vivre d'un métier qui me plaisait, et envoyer de l'argent à ma mère pour qu'elle ait aussi une meilleure vie. Sans que mon interlocutrice ne me voie, je croisais les doigts. C'était une chance inouïe...
D'autres questions suivent, tantôt sur mon parcours, mes projets, ma personnalité. En tout, l'entretien dure une heure, peut-être un peu plus. Je tâche d'être sincère et souriante, avenante et polie, même si je sens la nervosité faire battre mon cœur et la paume de mes mains devenir plus moite. Elle m'interroge sur ma vie personnelle, aussi : suis-je en couple ? Ais-je des enfants ? Ni l'un ni l'autre? J'ai une mère et des études. Mais j'ai un bon contact avec les enfants, comme l'atteste le diplôme reçu les vacances suivant mon départ définitif du lycée, m'autorisant à gérer des groupes de centre aéré. Ce que j'ai fait pendant mes vacances, lorsque je n'étais pas chez McDo. Ou à travailler dans un quelconque bar. Je jette un coup d'oeil à mes mains, cicatrisées à de nombreux endroits. Les joies du travail en cuisine... Finalement, le dragon-pas-si-dragonesque se lève, et j'en fais autant.

"Merci d'avoir fait le déplacement, mademoiselle Salander. Votre candidature me paraît idéale, mais je dois en parler à mes collègues d'abord. Je vous communique la réponse définitive avant la fin de la semaine, mais comme votre profil correspond tout à fait, il ne devrait pas y avoir de problème." J'ai presque envie de lui sauter au cou, mais je me retiens. "Merci beaucoup, madame. J'attends votre confirmation avec impatience." Et je sors du bureau, le coeur en fête. La pression est partie, mes mains sont sèches, la vie et belle et les oiseaux chantent.


« Love is the star to every wandering bark. »


Le ciel, d'un bleu intense et soutenu, se déploie presque à l'infini au dessus de la ville australienne. Le soleil brille de mille feux, la chaleur est étouffante. Et moi, j'étouffe pour de bon. Je sors de l'hôpital, les jambes flageolantes, tremblante de la tête aux pieds, comme une infirme. Ce que je suis, au fond... Ce que j'ai l'impression d'être... Sidney est autour de moi comme une masse grouillante, menaçante, tout est trop clair, trop beau, trop lumineux. J'aurais aimé qu'il vente, qu'il tombe une pluie diluvienne, comme celles que j'avais pu voir en Angleterre ou en Irlande. J'aurais aimé que la température avoisine les négatives, comme en Russie ou en Scandinavie. J'aurais aimé que le temps et le paysage soient en accord avec le vide de mon être. Mais il faut que le monde entier me nargue jusqu'au bout. J'ai vingt-trois ans et jamais je ne me suis sentie aussi seule, inutile et fatiguée, ni aussi triste. C'est tous les chagrins de ma vie qui refont surface, ceux pour lesquels j'avais retenu mes larmes... La mort de mon père, celle de ma mère il y a deux ans. Les épreuves, la misère, la pauvreté, l'exil, le bannissement, tout. Même ma réussite professionnelle ne joue pas dans la balance. Tout s'est écroulé, plus rien ne tient debout. Plus rien, et pas même moi : incapable de marcher, je m'écroule à même le sol, en pleine rue, le visage ruisselant de larmes. Sur le rebord du trottoir, au milieu d'une foule réjouie, bruyante et universellement joyeuse, je dois offrir un bien pitoyable spectacle. Lentement, j'attrappe mon téléphone portable, tente de composer un numéro. Peine perdue : "le numéro que vous demandez n'est pas attribué." Essayer de taper sur les touches du clavier avec la vision brouillée par les pleurs, ce n'est guère chose aisée. Je retente une seconde fois. Puis une troisième. Une quatrième, une cinquième, une sixième, sans résultat. Et toujours cette infernale voix mécanique au bout du fil, qui ne fait que redoubler mes larmes. Je ne suis même plus bonne à composer un numéro. Une septième fois, je tente. Et la même rengaine : "le numéro que vous demandez n'est pas attribué." De rage, je jette avec virulence le téléphone sur le sol bétonné de la route. "Mais bordel, tu vas la fermer, connasse ? Je m'en fous de ton numéro pas attribué, tu m'entends ? Je te demande juste de téléphoner !" C'est ridicule, j'en ai conscience, mais je ne peux pas m'en empêcher. Et c'est là que je me rends compte que, comme souvent lorsque je suis en colère, je n'ai pas mesuré mes actes... Ou ma force. Le téléphone s'est explosé contre le sol, littéralement. "Oh putain, c'est pas ma journée..." Une main se pose sur mon épaule, je me retourne vivement, prête à mordre le premier qui irait se payer ma tête ou s'avancer à une quelconque leçon de morale. C'est une dame d'un certain âge que je découvre, avec un large chapeau de paille et un élégant pantalon blanc, des cheveux gris tirés en un chignon impeccable, et des yeux verts. Elle me fait penser, pour une raison mystérieuse, à ma mère. Ou plutôt à ce que ma mère aurait été si mon père n'était pas mort trop tôt et qu'elle avait pu continuer à mener sa grande vie. "Vous avez besoin d'aide, mademoiselle ?"
Je respire, tente de me calmer. "Madame," je corrige en montrant mon alliance. Mes pleurs redoublent, et c'est d'une voix hâchée que je reprends : "excusez moi, je suis idiote, je suis désolée. Je... Je ne sais pas quoi faire... Pardon, c'est stupide...
- Allons, relevez-vous pour commencer, ne restez pas assise à même la route. C'est à cause de ça ?"

Elle désigne la grande enveloppe de papier brun que je tiens à la main. J'avais oublié qu'elle était là, alors que j'aurais mieux fait de la piétiner en sortant, plutôt que d'exploser mon portable sur le sol. J'opine. "L'hôpital," je murmure. "Mauvaises nouvelles.
- J'imagine, oui. Vous voulez téléphoner à votre mari ?"
A nouveau, j'opine. Elle sort son propre téléphone de son sac, alors que j'essaie tant bien que mal de reprendre mon calme. A sa demande, j'égraine le numéro. Grégory. Mon mari. Grégory, la seule personne que j'ai envie d'entendre, de voir... La personne qui va me détester quand j'aurais dit ce que j'ai à lui dire. Mes larmes redoublent alors que la dame me passe son téléphone et que j'articule un "merci" silencieux. Une tonalité. Puis deux. Puis trois. Je ne sais pas si j'ai vraiment envie qu'il réponde, en fait. Je n'ai pas le courage de lui dire. Je vais raccrocher, rendre son téléphone à la dame, et partir en courant. Loin, très loin. Je vais me perdre au milieu du bush australien, là où personne ne me retrouvera jamais. Mais finalement...

"Allô ?"
Mon coeur a un raté. "Grégory... C'est moi.
- Ailsa ? Tu es sortie de l'hôpital ? D'où est-ce que tu m’appelles ?
- Je ne suis pas loin... Pas loin de l'hôpital, mon... Mon téléphone... Il est mort, c'est...
- Tu n'as plus de forfait ?
- Si... Non... Je n'en sais rien, il...
- Ailsa, qu'est ce qui ne vas pas ? Je viens te chercher sur le champ, mais dit moi ce qui ne vas pas !
- C'est les tests, Greg, ces putains de tests...
- Quoi, les tests ?"
Tu n'as pas envie de savoir, Grégory. Non, tu ne veux pas. D'ailleurs, moi non plus, je ne veux pas. Je veux avoir un accident, là, tout de suite, ne pas mourir mais oublier. "Syndrome de... J'ai oublié quoi, c'est écrit sur les papiers.
- C'est grave ?
- Pas si je prends un traitement.
- Chérie, je sors de l'appart, là. Devant l'hôpital ? C'est ça ?
- C'est ça. Viens me chercher, s'il te plait...
- J'arrive. Et toi, tâche de respirer et de te calmer, d'accord ? Si un traitement est possible, peu importe ce que tu as, tu peux guérir. Tu peux t'en sortir."

Je fonds en larmes, encore. "Tu ne comprends pas... Ce traitement, il... Il va... C'est soit ça, soit...
- Soit quoi, Ailsa ?
- Les enfants. Si je prends ce putain de traitement de mes deux, je ne pourrais jamais avoir d'enfants. C'est compromis, déjà, avec le syndrome à la con, mais là... Je vais devenir stérile, Greg."

Voilà, c'est dit. C'est dit si bien qu'au bout du fil, je n'entends plus rien, seulement le souffle court de mon mari et les bruits de la ville - à moins que ceux-ci ne viennent aussi de mon côté ? J'ai le souffle court aussi, comme si je venais de courir un marathon. Je pensais être prête à tout, je pensais avoir essuyé tous les revers que la vie pouvais réserver. J'avais tort. Vingt-trois ans, seulement vingt-trois ans, et je pouvais déjà rayer la mention "enfants" de mes projets d'avenir. Pour Greg, c'était moindre : il avait déjà un fils d'un premier mariage, un adorable petit Alexander. J'aimais ce gamin, vraiment... Mais il n'était pas mon fils, ne le serait jamais. Qui étais-je pour remplacer sa mère ? Mais de fils, je n'en aurais pas. Je ne connaîtrais jamais la maternité. A croire que mes parents adoptifs m'avaient transmis leur infertilité. "On adoptera, chérie. Ce n'est pas ça qui va nous pourrir l'existence, si ?" Si, bien sûr que si. J'ai toujours voulu avoir des enfants. Je ne suis pas de ces femmes prêtes à sacrifier leur vie pour leur progéniture, pas de ces femmes à penser que la maternité est leur plus belle carrière, mais malgré tout... Je voulais des enfants. Un bébé. Ma revanche sur la vie, en quelque sorte. La preuve que je pouvais donner une part de moi au monde.

Je regarde sans vraiment le voir le bourdonnement de la foule autour de moi. Sidney est de ces villes grouillantes de monde à tout moment, de jour comme de nuit. New Orleans avait déjà cet aspect là, tout comme Tokyo ou Shanghai, ou Londres. Des villes debout. D'une manière générale, j'y trouvais mon compte. J'avais appris à ne pas faire la fine bouche et à prendre ce que l'on me donnait, perdue en pleine campagne, dans le plus total silence, ou perdue au milieu des buildings, dans le plus infernal des bruits. Mais là, je regrette les forêts de Norvège et les montagnes himalayennes. La dame qui m'a gentiment prêté son téléphone me regarde avec compassion et... Tendresse ? Je détourne les yeux. Ses gestes forcent ma reconnaissance, mais je n'ai pas la moindre envie d'attirer la pitié de quiconque. "Greg, vient me chercher, s'il te plaît. Viens." La réponse ne tarde pas. "Je viens de démarrer le moteur. Tu ne bouges pas, d'accord ? Pas d'un millimètre, je fais aussi vite que possible. Toi, ne bouges pas d'où tu es, ne fais pas n'importe quoi. J'arrive." Et les tonalités reprennent. Grégory a raccroché. J'en fais autant, rend son téléphone à la dame et la remercie. "Courage," me dit-elle, son regard clair dardé dans le mien, "je sais que ce n'est pas facile, mais vous devez avoir du courage, c'est la seule chose qu'on ne vous enlèvera jamais et que vous ne perdrez pas."

J'opine, les joues toujours trempées de larmes. Sans doute a-t-elle raison. Fais vite, Grégory, je t'en supplie. Fais vite. Viens me sortir de ce cauchemar. Et alors que Sydney la radieuse scintille de mille feux comme un diamant taillé, je me sens comme un de ces morceaux de ce qui était, il n'y a pas si longtemps, l'écran de mon téléphone portable. Je suis un objet brisé, seule, inutile, qui brille faiblement mais ne sera jamais un diamant taillé.


« We are all stories in the end... Just make it a good one ! »


L'odeur de poulet s'est répandue dans tout mon studio, j'ouvre les fenêtres pour la laisser s'échapper. Dehors, c'est Johannesburg qui résonne, pleine de bruits et de fureur, comme dirait Shakespeare. Je souris, coupe la cuisson, couvre le wok d'un couvercle en verre. Mon repas du soir est prêt : poulet à l'impériale. Plus chinois, il n'y a pas. Mon appartement aussi est prêt. J'ai passé l'après-midi à monter quelques meubles achetés en plus, à faire le ménage, à ranger et à décorer, et maintenant, je suis pleinement chez moi. Dehors, il fait doux, l'air est chaleureux et agréable, les grosses chaleurs de la journée s'effaçent maintenant que sonnent les premières heures du soir. Je n'ai pas faim, pas encore. Laissant les fenêtres grandes ouvertes, je laisse mon regard errer de la ville en contrebas aux photographies qui recouvrent les murs. Celles que j'ai prises, à chacun de mes nombreux voyages. New Orleans est là, aussi. Phnom Penh, où je suis retournée à plusieurs reprises. La péninsule d'ex-Indochine, la Thaïlande, l'Inde. La Chine, le Bhoutan, le Népal. Le train du toit du monde, qui m'avait menée de Pékin à Lhassa, au Tibet. Le Japon et la Corée du Sud sont là aussi. La Russie, la Mongolie. L'Europe, enfin. Prague, Vienne, Budapest. Berlin, où je suis restée un an. Paris, Madrid, Rome. La région de la Loire, en France. L'Angleterre, le Portugal. L'Irlande. L'Islande. La Norvège, la Suède, le Danemark. Le Canada, chez les parents de Grégory. Et Alexander. Je m'arrête plus longtemps que prévu sur le visage du petit, ses grands yeux bleus, la masse de cheveux châtains qu'il tient de son père. Son sourire, ses fossettes. Il me manque. Et penser à mon ancien beau-fils me rappelle que je lui avais promis de téléphoner en arrivant, et que je ne l'ai toujours pas fait. Avisant mon iPhone, je compose le numéro en refermant la fenêtre, histoire d'entendre autre chose quand même que le crétin qui passe à moto.

"Ailsa ?"
Et qui d'autre ? J'ai un sourire acide. la voix de mon ex-mari ne m'avait pas franchement manquée, par contre.
" En personne," je réponds. "Navrée de te déranger, Est-ce que Alex est dans le coin ?
- Il est couché depuis une heure."

Foutu décalage horaire. "Tant pis, je téléphonerais plus tard.
- Attends ! Je crois qu'il est toujours réveillé, tu patientes une minute ?"
Quelques secondes suffisent, en fait : "il arrive, il était dans les escaliers. Comment tu vas ?
- Bien.
- Et l'Afrique du Sud, ça te plait ?
- Beaucoup, c'est un pays magnifique.
- Tu as de quoi prendre de belles photos, alors."
Silence gêné. J'ai hâte d'entendre Alex, converser avec Greg comme si de rien n'était est trop gênant. Même si j'estime avoir tourné la page, il reste mon ex-mari, pas un ami lointain.
" - Tu lui manques, tu sais. A Alex.
- Il me manque, à moi aussi. Enormément.
- Tu... Tu me manques, Ailsa. Tu es sûre que tu ne veux pas rentrer à la maison ?"
Ouh putain, toi, tu as de la chance que je sois à des kilomètres de toi, sinon tu te serais déjà pris mon poing dans le nez. "Certaine," je crache. "Absolument certaine. Alex me manque, mais ce n'est pas le cas de tout le monde. Il est là ?
- Il arrive." Raclement de gorge. "Ca n'aurait pas dû aller si vite, on aurait dû en parler avant, tu n'aurais pas dû partir aussi... Vite... Tu...
- Je quoi ? C'est une vaste blague, c'est ça ? Je rentre de voyage, je te trouve à la maison, comme tu dis, avec Dieu sait quelle nana ramenée d'on ne sait trop où, et c'est moi qui vais trop vite ?
- Je n'ai pas voulu dire ça...
- Non, en effet. Tu ne voulais rien dire du tout, parce-qu'il n'y a strictement rien à dire. Où est Alex ?"

Silence. Et puis... "Ailsa ! C'est toi, tu as téléphoné !"
Ma colère s'écrase comme l'écume sur les rochers. J'ai un large sourire, un vrai sourire heureux, profond et sincère. "C'est moi, soldat. Comment tu vas, alors ?
- Bien ! Mieux, j'avais peur que tu ne téléphones jamais !
- Je te l'avais promis, mon cœur, évidemment que j'ai téléphoné.
- Tu es loiiiiiin, maintenant," me fait-il de sa petite voix de gamin de dix ans. "J'ai regardé où était Johannesburg sur la carte, c'est super loin de Toronto ! En plus, Papa dit qu'on ne voyagera plus comme avant, c'est nul, j'aurais aimé qu'on puisse venir te voir. Enfin, surtout moi, Papa tu n'as peut-être pas très envie de le voir."
Les gosses peuvent vraiment être magiques, parfois. "On pourrait se mettre d'accord avec ton père pour les vacances, ça te ferait plaisir ? Il y a des organismes qui surveillent les enfants dans les avions, tu viendrais me voir pendant les vacances, je te montrerais l'Afrique du Sud.
- Ouiiiiii ! C'est trop bien, ça ! Et tu me feras à manger ? Tu me laisseras prendre des photos ? Et on verra des lions et des girafes ? Et des singes ?
- Méfie-toi que les singes ne te prennent pas pour l'un des leurs, surtout."

Mon rire répond au sien. Ais-je déjà dit combien j'aimais ce petit garçon ? Il est drôle, intelligent, généreux. Savoir que sa mère s'en occupe peu me met en rage : ne se rend-elle pas compte qu'elle passe à côté d'un gamin merveilleux ? Ne sait-elle pas que j'aurais envoyé ma vie aux orties pour avoir un fils identique ? Dieu merci, Greg est d'accord pour que je garde le contact avec Alex. Je ne sais pas ce que j'aurais fait, sinon... Une dépression, sans doute. "Tu n'as pas peur, toute seule et très loin ?
- Tu sais, soldat, avant de rencontrer ton père, j'étais toute seule. J'ai même vécu à Hanoi, au Viêt-Nam, toute seule, pendant six mois, à dormir sur un matelas dur comme le bois jeté à même le sol, dans une maison ouverte aux quatre vents. Alors non, je n'ai pas peur.
- Tant mieux, alors. Mais Papa dit que tu n'est plus cuisinière, c'est vrai ? Tu ne travailles plus dans les hôtels comme avant ?
- C'est vrai. Je continue de cuisiner, mais j'enseigne aussi. Tu te souviens des gros livres qu'il y avait dans ma chambre d'hôtel de Toronto ?
- Là ou tu étais pendant le divorce ?
- Oui, là.
- Je me souviens des gros livres. C'était ça ? Tu voulais changer de métier ?
- Eh bien... Oui.
- C'est dommage, tu cuisinais bien. Papa cuisine mal, on mange purée-jambon tous les soirs, c'est nul. Même à la cantine, c'est meilleur. Mais tu n'est pas partie à cause de moi, si ?
- Bien sûr que non, mon chéri. Je suis partie parce-que ton père et moi ne nous entendions plus, mais toi, je t'aime toujours."

Je m'en veux de laisser le petit ainsi. Greg est un bon père, je dois lui rendre ça, à défaut d'avoir été un mari fidèle. Un instant, je m'étais posé la question : devais-je fermer les yeux sur les infidélités de mon mari et rester pour Alexander ? Après tout, la situation de Grégory était enviable. Pas forcément dans le sens financier, il gagnait correctement sa vie, sans rouler sur l'or... Mais elle était arrangeante pour moi. Il travaillait comme informaticien, mais gérait sa propre boite depuis son domicile. Autrement dit, je pouvais voyager à loisir sans que cela ne pose un problème. Et Alex aimait tant voyager... Mais au moins, dans son Canada natal, il suivrait une scolarité normale. Ce n'était pas l'idéal, pour un si jeune garçon, d'être sans cesse ballotté d'école en école, d'un bout à l'autre de la planète. Et malgré tout, j'avais aimé Greg, vraiment. Je ne l'aurais pas épousé, sinon. Tout ce que nous avions vécu côte à côte... Son infidélité valait-elle vraiment la peine que j'envoie tout valser ? Au fond, je sais que oui, pour moi, c'était sans appel. Je ne pouvais pas rester avec un homme qui me trompait. Notre histoire était finie ; je ne la regrettais pas, elle avait été belle et heureuse. Terminée, maintenant, certes, du moins ce chapitre-là était clos. Il m'en restait encore d'autres à écrire. Alexander et moi continuons de parler. Il me raconte sa journée d'école, me fait promettre de lui envoyer des photos d'Afrique du Sud. Il me pose des tas de questions, sur le centre, les enfants que j'aurais à charge, Johannesburg. Je répond à tout. Il me pose des questions sur moi, sur mes parents et sur mon enfance, chose qu'il n'avait jamais faite, avant. Là encore, je réponds. Étrangement, ça m'apaise. Lorsqu'il raccroche, un bon quart d'heure après, je me sens bien. Tranquille, apaisée.

C'est une nouvelle vie qui commence pour moi. Est-ce la vie dont j'ai rêvé, je ne sais pas, il y a bien longtemps que j'ai cessé de penser à mes rêves pour vivre au jour le jour, tout simplement. Les rêves, c'est pour les enfants, et je ne suis plus une enfant depuis longtemps. J'avais fini par me faire une raison quant à ma stérilité. Je poursuivais mon traitement, menais mon train. L'échec de mon mariage avait été douloureux, mais là encore, j'avais appris à encaisser, et à avancer. Je n'étais pas à un échec près, si ? J'ai à nouveau ouvert la fenêtre, me suis installée pour manger. Cuisine asiatique... Ma préférée, sans doute due à mes origines profondes. Le nombre d'ouvrages culinaires, de beaux livres de photographie qui s'entassaient dans ma bibliothèque était impressionnant. J'avais souri en constatant qu'il y en avait même plus que des romans. Et toujours, l'Asie était omniprésente. A croire que cela ne me lâcherait jamais. Ce n'était pourtant pas l'Asie que j'avais choisi pour cette nouvelle vie, mais un continent que je n'avais encore jamais vu. L'Afrique.
Johannesburg continuait sa folle ronde à l'extérieur, entre klaxons, crissements de pneus et aléas quotidiens de la vie en centre-ville. D'aucuns auraient critiqué mon choix. Une femme seule dans un pays aux taux de violence record, n'était-ce pas imprudent ? Je m'en fichais bien, de l'imprudence et de l'avis des autres. Il était temps pour moi de faire quelque chose de ma vie, de prouver au monde - et à moi-même - que j'étais capable de donner un sens à mon existence. J'ai pris le parti de mon père, qui pensait qu'il n'y avait pas de Destin, seulement ce que l'on faisait par nous-mêmes, jour après jour. J'ai pris le parti de cette dame que j'avais rencontrée à Sydney, d'avoir du courage. La seule chose qu'on ne me prendra jamais et que je ne perdrais pas. Demain, je commencerais à travailler comme institutrice au célèbre centre Giving for Africa. Pourquoi institutrice ? Parce-que j'aime le contact avec les enfants, parce-que j'ai envie d'aider ceux-là, guère favorisés il faut le dire, à prendre en main leur destin. Je n'ai pas fait de longues études, c'est vrai, j'ai présenté mon concours en candidat libre et je n'ai encore jamais exercé, sauf dans les centres aérés où je travaillais, étant plus jeune. En somme, c'était un défi, à moi de montrer que j'étais apte à le relever. Mais au fond, je savais que oui : des défis, j'en avais relevé d'autres, et même si celui-là était le plus important de tous... Il me suffirait de me donner les moyens. Ce que j'avais, au fond, toujours fait.






Dernière édition par Ailsa C. Salander le Mer 8 Avr - 21:26, édité 35 fois
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Felicity Sparrow
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LA VEUVE EPLOREE
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MessageSujet: Re: Ailsa Salander ♣ heaven can wait, we're only watching the skies.   Ailsa Salander ♣ heaven can wait, we're only watching the skies. EmptyMar 24 Mar - 16:16

Bienvenue sur GFA cutie
La jolie Jamie ooh Très bon choix d'avatar, je ne peux qu'approuver, on la voit vraiment trop peu sur les forums.
Je me disais bien que le nom de ton personnage me disait quelque chose omg C'est un nom de badass, ça.
J'ai hâte d'en savoir plus sur ta jolie Alisa, il faudra que tu me réserves un lien (Felicity aussi est instit' secret).
Si tu as la moindre question, n'hésite pas vivi
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MessageSujet: Re: Ailsa Salander ♣ heaven can wait, we're only watching the skies.   Ailsa Salander ♣ heaven can wait, we're only watching the skies. EmptyMar 24 Mar - 17:59

Merci beaucoup, Felicity ooh Je te retourne le compliment : Carey est géniale, dommage qu'on la voit si peu sur les RPGs coeur2
Ce sera avec plaisir pour le lien coeur2 Entre instit', faut se soutenir hugs
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MessageSujet: Re: Ailsa Salander ♣ heaven can wait, we're only watching the skies.   Ailsa Salander ♣ heaven can wait, we're only watching the skies. EmptyMar 24 Mar - 18:06

Jamie Chung la mignonne pompom J'aime trop trop trop cette fille, mon dieu gnaa Elle me manque trop trop dans OUAT omg Enfin bon siffle
Bienvenue sur GFA et bon courage pour ta fiche cutie Garde moi un lien bien au chaud pour plus tard oooh (Oui parce que s'il est froid j'en veux pas hide Arrow)
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MessageSujet: Re: Ailsa Salander ♣ heaven can wait, we're only watching the skies.   Ailsa Salander ♣ heaven can wait, we're only watching the skies. EmptyMar 24 Mar - 18:14

Moi aussi, elle me manque à mort ! snif Mais ravie qu'elle te plaise aussi keur
Merci beaucoup en tout cas ooh
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Joos Van Pieters
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MessageSujet: Re: Ailsa Salander ♣ heaven can wait, we're only watching the skies.   Ailsa Salander ♣ heaven can wait, we're only watching the skies. EmptyMar 24 Mar - 18:31

Oh Jamie Chung est toute mignonne cutie c'est cool de l'avoir choisi I love you
Je te souhaite la bienvenue parmi nous et j'ai hâte d'en savoir plus sur ton personnage angel
Si tu as besoin de quoi que ce soit, n'hésite surtout pas coeur
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MessageSujet: Re: Ailsa Salander ♣ heaven can wait, we're only watching the skies.   Ailsa Salander ♣ heaven can wait, we're only watching the skies. EmptyMar 24 Mar - 18:33

Merci beaucoup, Joos ooh
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MessageSujet: Re: Ailsa Salander ♣ heaven can wait, we're only watching the skies.   Ailsa Salander ♣ heaven can wait, we're only watching the skies. EmptyMar 24 Mar - 18:45

Oh quel bon choix d'avatar hugs
Bienvenue parmi nous!
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Noah L. Mansfield
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MessageSujet: Re: Ailsa Salander ♣ heaven can wait, we're only watching the skies.   Ailsa Salander ♣ heaven can wait, we're only watching the skies. EmptyMar 24 Mar - 18:48

JAAAAAAMIE CHUNG EST TELLEMENT BELLE omg keur omg. Je la trouve trop chou alors je suis trop contente de la voir sur GFA c'est super coool quoi youhou keur. En plus une photographe et instit c'est tip top secret. Divorcée c'est un peu triste par contre snif.
J'ai hâte d'en savoir plus sur la jolie Ailsa en tout cas hugs

Bienvenue parmi nous keur
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MessageSujet: Re: Ailsa Salander ♣ heaven can wait, we're only watching the skies.   Ailsa Salander ♣ heaven can wait, we're only watching the skies. EmptyMar 24 Mar - 18:51

Je suis ravie de voir que Jamie a autant de succès ooh ooh ooh Mine de rien, c'est encourageant smile
Bref, merci à tous de cet accueil si chaleureux youhou
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MessageSujet: Re: Ailsa Salander ♣ heaven can wait, we're only watching the skies.   Ailsa Salander ♣ heaven can wait, we're only watching the skies. EmptyMar 24 Mar - 20:23

    J'approuve aussi ! Jamie est sublime ! Very Happy
    Bienvenue cute
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MessageSujet: Re: Ailsa Salander ♣ heaven can wait, we're only watching the skies.   Ailsa Salander ♣ heaven can wait, we're only watching the skies. EmptyMar 24 Mar - 21:28

Jamie est un choix fabuleux I love you elle est si belle ♡
Bienvenue et bon courage pour ta fiche ♡
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MessageSujet: Re: Ailsa Salander ♣ heaven can wait, we're only watching the skies.   Ailsa Salander ♣ heaven can wait, we're only watching the skies. EmptyMer 25 Mar - 18:51

Un immense merci à vous deux hugs
J'adore vous avatars à tous, c'est que des supers choix que vous avez là clap Hâte d'être des vôtres ! coeur2
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MessageSujet: Re: Ailsa Salander ♣ heaven can wait, we're only watching the skies.   Ailsa Salander ♣ heaven can wait, we're only watching the skies. EmptyMer 25 Mar - 20:18

bel avatar !!!!


Bienvenue Very Happy
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Lucy Saroyan
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MessageSujet: Re: Ailsa Salander ♣ heaven can wait, we're only watching the skies.   Ailsa Salander ♣ heaven can wait, we're only watching the skies. EmptyMer 25 Mar - 22:02

J'aime beaucoup ta fiche pour l'instant ^.^ bienvenue !
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MessageSujet: Re: Ailsa Salander ♣ heaven can wait, we're only watching the skies.   Ailsa Salander ♣ heaven can wait, we're only watching the skies. EmptyJeu 26 Mar - 22:02

Merci beaucoup, Lucy coeur2
Ma fiche avance, lentement mais sûrement ooh
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Reed J. Trevelyan
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MessageSujet: Re: Ailsa Salander ♣ heaven can wait, we're only watching the skies.   Ailsa Salander ♣ heaven can wait, we're only watching the skies. EmptyJeu 26 Mar - 23:44

Aaaw j'aime trop le choix d'avatar cutie Elle est magnifique ooh Et puis une Cambodgienne, c'est trop trop keeewwl youhou
J'adore également le pseudo keur

Bienvenue à toi sur GFA, en espérant que tu t'y plaises lick
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MessageSujet: Re: Ailsa Salander ♣ heaven can wait, we're only watching the skies.   Ailsa Salander ♣ heaven can wait, we're only watching the skies. EmptyVen 27 Mar - 18:14

Elle est jolie cutie Bienvenue sur GFA I love you
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MessageSujet: Re: Ailsa Salander ♣ heaven can wait, we're only watching the skies.   Ailsa Salander ♣ heaven can wait, we're only watching the skies. EmptyVen 27 Mar - 22:45

Merci beaucoup à vous deux ! ooh
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A. Declan Wolf
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MessageSujet: Re: Ailsa Salander ♣ heaven can wait, we're only watching the skies.   Ailsa Salander ♣ heaven can wait, we're only watching the skies. EmptySam 28 Mar - 22:58

Bienvenue sur GFAAAA hug
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MessageSujet: Re: Ailsa Salander ♣ heaven can wait, we're only watching the skies.   Ailsa Salander ♣ heaven can wait, we're only watching the skies. EmptyMar 31 Mar - 14:07

Bienvenue keur
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Frans Van Pieters
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MessageSujet: Re: Ailsa Salander ♣ heaven can wait, we're only watching the skies.   Ailsa Salander ♣ heaven can wait, we're only watching the skies. EmptyJeu 2 Avr - 16:22

Bonjour petit zébrion oiseau
Tu as posté ta fiche depuis plus d'une semaine, aurais-tu besoin d'un petit délai supplémentaire pour la terminer? keur

hugs
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MessageSujet: Re: Ailsa Salander ♣ heaven can wait, we're only watching the skies.   Ailsa Salander ♣ heaven can wait, we're only watching the skies. EmptyJeu 2 Avr - 18:19

Jamie ♥ jolems elle! en tout cas bienvenue et bonne chance pour ta fiche
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MessageSujet: Re: Ailsa Salander ♣ heaven can wait, we're only watching the skies.   Ailsa Salander ♣ heaven can wait, we're only watching the skies. EmptyJeu 2 Avr - 19:00

Bel avatar !!!

Bienvenue Very Happy
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MessageSujet: Re: Ailsa Salander ♣ heaven can wait, we're only watching the skies.   Ailsa Salander ♣ heaven can wait, we're only watching the skies. Empty

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