Parles nous un peu de toi ? Je sais pas trop, je me vois comme un type assez simple, comme tout le monde ou presque. Enfin, peut-être un peu moins stupide, j'évite juste de donner de l'intérêt à des choses stupides, de me prendre la tête avec. Des choses comme la mode, le sport à la télé, Kim Kardashian... Bref, je pense que vous voyez. Je ne suis pas très loquasse, j'ennuie vite les gens parce que je ne parle pas beaucoup, moi ce que je préfère c'est écrire puis si je pouvais m'exprimer seulement en écrivant je crois bien que je le ferais. J'aime observer surtout, mon environnement, les gens, j'aime analyser, cerner et comprendre, j'ai mon propre avis sur presque tout, du sens de la vie à la fin de celle-ci. Je suis quelqu'un de très franc, je manque même parfois de tact, mais quand on me pose une question je ne vois pas de raison de mentir, à moins qu'on me l'ait demandé. Il y a aussi pas mal de choses que je déteste chez moi, comme ma tendance à sourire tout le temps, il suffit qu'on me parle pour que mon visage s'éclaire d'un sourire, je souris même quand je suis stressé ou que la situation ne s'y prête pas du tout. Je n'en ai même pas envie, ça arrive juste de manière naturelle et incontrôlable. Je n'aime pas non plus ma faiblesse, mon incapacité à faire face à mes peurs qui sont elles-mêmes beaucoup trop nombreuses. Je ne sais pas nager et je suis claustrophobe, dans ces moments c'est comme si un autre s'emparait de mon corps, m’empêchait de réfléchir de manière cohérente, je crois que c'est surtout cet autre moi que je déteste. Pourquoi avoir posé tes valises en Afrique du Sud ? J'aimerais pouvoir dire que je n'ai pas eu le choix, que j'ai dû suivre mon père qui a décidé de venir prêter main forte aux militaires sur un coup de tête, mais ce changement de vie je l'ai aussi choisi, j'aurais pu refuser de le suivre et rester vivre chez ma tante, tout simplement. Je suis surtout venu parce que je sais que mon père a besoin de moi, puis Giving For Africa avait une importance particulière pour ma mère, il serait presque juste de dire qu'elle a donné sa vie pour l'humanitaire. Naturellement je pense qu'en protégeant le centre il a l'impression de protéger une partie de l'héritage de ma mère, c'est sa manière de faire son deuil, alors je l'aide. Quelles ont été tes premières impressions en arrivant sur place ? J'ai eu surtout droit à pas mal de coups de soleil, sérieusement, j'ai eu beaucoup de mal à m'adapter aux températures élevées et ne parlons même pas des moustiques. Bref, j'ai surtout été subjugué par les animaux de la réserve, je pense d'ailleurs que ce n'est qu'en les voyant aussi paisibles qu'on peut se rendre compte de l'importance du travail des bénévoles. Comptes-tu prolonger ton séjour parmi nous ? Je resterais aussi longtemps que mon père en aura besoin et peut-être, qui sait, que j'ai déjà trouvé mon nouveau chez moi sans même le savoir.