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 we are the ones who make a brighter day so let's start giving + maxyne

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Felicity Sparrow
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LA VEUVE EPLOREE
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♣ messages : 3836
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MessageSujet: we are the ones who make a brighter day so let's start giving + maxyne   we are the ones who make a brighter day so let's start giving + maxyne EmptyMer 3 Juin - 22:01





we are the ones who make a brighter day so let's start giving + maxyne

There's a choice we're making, we're saving our own lives. It's true we'll make a better day, just you and me. Send them your heart so they'll know that someone cares and their lives will be stronger and free, as God has shown us by turning stone to bread, so we all must lend a helping hand.


Elle sentit une goutte de sueur glisser le long de sa nuque, elle passa une main dessus pour arrêter sa course et remonta cette dernière jusque dans ses cheveux. Elle les attacha négligemment. Felicity oubliait souvent qu'elle n'était plus dans son Angleterre natale, avec une température clémente ou pluvieuse, là où il ne faisait jamais trop chaud, jamais trop froid. Ici, c'est un frais four pour elle. Elle avait toujours du mal à s'habituer à la chaleur étouffante de l'Afrique du Sud, et lorsqu'elle commençait enfin à se sentir plus à l'aise sous le soleil de plomb, le froid tombait en même temps que la nuit. Sa nuque dégagée, elle se sentit déjà un peu mieux, suffisamment pour se concentrer de nouveau sur ce qu'elle lisait. Sous ses yeux, des mots écrits par la main d'un enfant. Les lettres étaient maladroitement calligraphiées, pas vraiment correctement alignées ; et pourtant, Felicity trouvait ça agréable à lire, à voir. Elle aimait les écritures enfantines de ses élèves, voir les progrès qu'ils avaient fait. Et même si parfois, la fatigue – ou la chaleur – ne l'aidait pas à se concentrer sur leurs copies, elle trouvait amusant d'essayer de les déchiffrer. Elle ajouta une dernière petite note pour encourager celle qu'elle venait de corriger, avant d'attraper une autre copie. Sans lire la prénom en haut de la feuille, elle commença à déchiffrer les mots que l'élève avait écrit. Ceux-ci étaient bien plus mal écrits que sur n'importe quelles autres copies, et elle se demanda à qui elle appartenait, car elle ne la reconnaissait même pas cette écriture. Ses yeux remontèrent et elle trouva le nom de Paki dans la marge. Elle soupira, se souvenant que lors de la dernière classe, il était venu avec une main bandée. Felicity n'avait alors pas remarquée qu'il s'agissait de celle avec laquelle il écrivait.

Elle avait été inquiète de la voir arriver comme ça. Blessé. Et elle lui avait demandé ce qu'il lui était arrivé, ce à quoi il avait répondu qu'il était tombé en jouant. Il avait souri, et ça l'avait rassurée. Mais maintenant qu'elle y repensait, qu'elle assemblait tout ce qu'elle savait de ce petit garçon, quelque chose la gênait. Sûrement était-ce le fait que ses parents ne l'aient pas emmené ici pour le soigner, mais qu'ils l'aient fait chez eux ? Ou parce qu'avant de revenir, la main blessée, Paki avait déjà manqué deux classes ? Depuis qu'elle l'avait ramené chez lui, elle ne pouvait s'empêcher de s'interroger sur la vie qu'il menait. Felicity était déjà au courant que tous vivaient dans la pauvreté, qu'elle n'aurait jamais pu imaginer avant de la voir de ses propres yeux, mais lorsqu'elle s'était rendue à Soweto, son cœur c'était serré à la vue de la taule, des bouts de tissus en guise de portes... Cette vision lui avait alors donné envie de faire plus. Et elle avait voulu commencer par Paki, car depuis qu'elle était arrivée, il était devenu son chouchou. Il était discret, souriant et surtout sérieux. Mais il n'était pas toujours présent, et parfois elle avait peur qu'il ne vienne plus. En rencontrant l'un de ses parents, elle pensait pouvoir changer ça : leur faire comprendre qu'il était important qu'il vienne régulièrement au centre. Eux ne semblaient pas être du même avis. Mais elle n'avait pas voulu insister. Et aujourd'hui, l'écriture plus que maladroite de Paki la fit douter. Avait-elle manqué quelque chose ? Felicity n'avait jamais rien vécu de pareil auparavant, à part quelques écoliers perturbateurs, ses petits anglais ne lui avaient jamais causé de soucis. Elle se mordit la lèvre, tout en fixant le bout de papier, presque incapable de reconnaître certains mots. Et en même temps, tellement touchée par ce petit garçon qui avait essayé d'écrire malgré tout.

Lâchant tout sur la table, et repoussant le tas de feuilles vers le centre, elle posa ses coudes dessus et cacha son visage derrière ses mains. Elle était fatiguée, non pas par ce qu'elle faisait, mais elle était fatiguée d'avoir l'impression de ne pas faire assez. Elle regarda l'heure qu'il était. 16H03. Elle fixa durant quelques secondes la plus fine aiguille tourner en rond dans le cadran. Puis ça la frappa. Elle se redressa et se leva, un peu trop brusquement. Felicity savait désormais vers qui se tourner : Maxyne. Et elle était surprise de ne pas y avoir pensé plus tôt, car qui pouvait mieux l'aider qu'une assistante sociale ? Sûrement elle pourrait lui apporter des réponses, et peut-être même la rassurer. Elle avait été tellement concentré à assembler tout ce qu'elle savait sur le petit garçon. Et rougissant à cette conclusion, elle devait avouer que quelqu'un d'autre avait aussi trop pensé à une autre personne. Elle quitta son petit domicile, prenant soin de fermer à clés derrière elle et se dirigea vers le bureau de sa nouvelle amie américaine. Elle espérait l'y trouver encore. Elle savait que si elle ne lui en parlait pas, elle serait incapable de trouver le sommeil. Ce sommeil qui était déjà bien trop souvent perturbé par des cauchemars, ou par les souvenirs de Matthew. Elle traversa le centre d'un pas rapide, ne faisant attention à rien d'autre que sa destination.

Elle se retrouva devant la porte ouverte de Maxyne. Elle fut soulagée, et ne put réprimer un soupir, lorsqu'elle la vit plongée dans de la paperasse, à son bureau. Elle toqua, attirant l'attention de l'américaine. Lorsque cette dernière releva le nez, Felicity lui demanda, piquant un fard : « Est-ce que je te dérange ? » Elle passa sa main sur son cou, effaçant de nouvelles perles de sueur, nerveusement. Elle ne s'était même pas rendue compte qu'elle avait presque couru pour la rejoindre, c'est le manque de souffle qui la fit réagir. Elle laissa passer quelques secondes, sa main sur sa poitrine comme pour calmer ses battements de cœur. Se calmer tout court. « Je dois te parler de quelque chose d'assez important. » Elle se mordit la joue, attendant une réponse positive de son amie.



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MessageSujet: Re: we are the ones who make a brighter day so let's start giving + maxyne   we are the ones who make a brighter day so let's start giving + maxyne EmptyVen 19 Juin - 4:52

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La chaleur étouffante d'Afrique l'étonnait toujours, elle avait l'impression de vivre dans une éternelle période de canicule, comme celles que l'on voyait chaque été dans son pays natal. Ce n'était pourtant pas une canicule. C'était la température moyenne du pays. Après, on s'étonnait que l'accès à l'eau soit restreint. Elle avait cru qu'elle s'y ferait avec le temps, qu'il ne lui faudrait que quelques semaines pour se faire à cette chaleur abrutissante. Ce n'était pas vraiment le cas. Elle le réalisait chaque fois que ses pieds entraient en contact avec le sable brûlant, chaque fois que la température l'empêchait de se concentrer sur son travail. Un travail dans lequel elle avait pris un retard monstrueux dont elle n’était particulièrement fière. Ce n'avait rien à voir avec la chaleur cependant. Elle avait simplement compris que sa vie a elle aussi, valait la peine d'être vécue. Qu'elle ne pourrait pas rester indéfiniment cachée derrière ce bureau de bois usé à attendre que la terre tourne autour du soleil, à attendre un Messie qui ne viendrait pas! C'était nouveau pour elle, elle qui avait toujours préféré regarder le monde à travers la fenêtre de son bureau, de peur qu'on l'ait blesse de nouveau. Mais ça, c'était l'ancienne Maxyne. Celle qui refusait de s'attacher à quiconque, celle qui ignorait toute de l'amour ou de la douceur. Aujourd'hui, tout cela était différent et pourtant si similaire. Elle avait passé des jours et des nuits au chevet du militaire blessé par balle, elle s'était occupée de lui comme une épouse le ferait et malgré son attachement envers lui, elle était persuadée qu'elle finirait par être blessée. Non qu'elle ne faisait pas confiance à Hylan, c'était plutôt à la vie en général qu'elle ne faisait pas confiance. Après tout, elle était passée de la petite fille à la vie de famille parfaite à celle que l'on pointe du doigt parce que son père a décidé d'arracher la vie d'adolescentes qui n'avaient rien demandé à personne. C'était un peu la preuve que la vie était cruelle et injuste. Elle en était quotidiennement le témoin. Chaque fois qu'elle ouvrait l'un des dossiers qui reposaient sur son bureau, elle comprenait que la vie n'avait rien de juste ou de parfait.

L'assistante sociale se laissa retomber contre le dossier de sa chaise, passant ses mains sur son visage dans l'espoir d'y voir plus clair. Elle planchait sur ce cas depuis des heures maintenant et elle n'avait toujours pas trouvé la façon la plus logique d'agir, la façon la plus humaine. Ce n'était pas un cas exceptionnellement difficile, c'était simplement le genre de cas qu'elle aurait référé à un psychiatre ou un psychologue, qu'elle aurait essayé de dévier du protocole standard. Cette famille n'avait rien de standard. D'après le rapport qu'elle avait sous les yeux, l'unique parent avait des troubles psychologiques graves qui rendaient les choses encore plus délicates. Et malgré la hâte qu'elle avait de sortir ces enfants de ce milieu défavorable, elle ne pouvait pas risquer de secouer cette femme dont la seule stabilité émotionnelle était ces mêmes enfants. Le plus difficile pour Maxyne, c'était ça. Faire son travail sans avoir toutes les ressources nécessaires. Ici, il n'y avait pas d'éducateurs spécialisés, il n'y avait pas de psychiatres, de médecins, du moins, ils étaient beaucoup moins nombreux qu'à Seattle et par le fait même, c'était beaucoup plus difficile de mettre la main sur l'un d'eux. Elle détestait ces situations. Celles où elle devait choisir entre deux maux égaux, celles où elle devait trancher. Et c'était ce qu'elle redoutait de faire. Depuis quand était-elle devenue si incertaine? Depuis quand hésitait-elle autant avant d'agir? Par moment, elle se demandait si on ne lui avait pas lavé le cerveau sans qu'elle ne s'en rende compte. Était-ce les heures qu'elle passait à jouer avec les enfants ou alors Hylan en lui même qui l'avait rendue plus douce, plus molle? Elle l'ignorait. Tout ce qu'elle savait, c'était qu'elle n'était pas certaine d'apprécier la chose. Elle n'avait pas envie de devenir l'une de ces assistantes sociales qui lui avaient un jour parlé comme si elle n'avait pas toute sa tête ou comme si elle était complètement stupide. Elle n'avait pas envie d'être celle qui pleure avec la personne face à elle. Maxyne avait toujours gardé un bras de distance avec les gens qui l'entourait, refusant de montrer ses points faibles aux autres, de peur que l'on s'en serve contre elle. Le meilleur moyen de ne pas être blessé, c'était de garder les gens loin de soi, n'est-ce pas? Du moins, c'était ce qu'elle croyait.

Mais ce qu'elle peut croire ou non ne changeait rien au fait qu'elle ignorait toujours quoi faire avec ce dossier qu'elle avait entre les mains. Certes, elle aurait pu essayer de demander l'avis de quelqu'un d'autre, d'un des psychologues du centre, mais elle hésitait. Elle avait l'impression de trahir cette femme qui faisait pourtant de son mieux, qui essayait de survivre dans un monde aussi injuste et cruel que celui d'Afrique. De puis, elle n'osait pas déranger ses camarades bénévoles, sachant qu'ils étaient débordés avec leurs propres histoires, leurs propres patients. La petite brune savait que le Centre fonctionnait principalement grâce à l'entre-aide que l'on offrait envers son prochain, mais elle n'avait pas envie de prendre du temps à quelqu'un qui pourrait le donner à quelqu'un qui en a vraiment besoin. Un soupir passa la barrière de ses lèvres. Sa main passa dans sur sa nuque dégagée dans l'espoir futile de se débarrasser de la fatigue qui la pesait depuis quelque temps. Elle avait passé des nuits dans le lit d'Hylan et réapprendre à dormir seule n'était pas quelque chose de facile. Elle n'avait pas non plus osé s'immiscer dans les draps du jeune homme, ne voulant pas être la petite amie dépendante et agaçante. Elle laissa donc les choses aller d'elles-mêmes. Et puis, éventuellement, elle finirait bien pas dormir. Du moins, elle l'espérait. Chassant toutes pensées pouvant la distraire de son esprit, Maxyne se replongea dans son dossier, décortiquant chaque phrase comme s'il s'agissait là d'une énigme écrite en sumérien. Elle n'en était qu'au demi lorsque l'on toqua à sa porte. Relevant le visage, elle eut la surprise d'y trouver une Felicity à bout de souffle et en sueur. Quoique sur ce point, elle l'était tout autant alors qu'elle était assise derrière un bureau depuis les premières heures de la journée. Elle cligna des yeux devant la question de son amie, essayant de chasser sa surprise. Elle devait avoir l'air d'un poisson en dehors de l'eau. « Non... non tu ne déranges pas. Entre, je t'en pris.» Maxyne ferma le dossier devant elle avant de se lever pour se diriger vers un petit réfrigérateur qui trônait dans un coin, en extirpant deux bouteilles d'eau froide. Elle en tend une à l'enseignante avec un petit sourire avant de lui faire signe de prendre place. « Tu as trouver la formule mathématique pour obtenir la paix dans le monde? Si c'est le cas, dis-moi tout, j'en aurais bien de besoin, » L'Américaine savait bien que plaisanter n'était pas la meilleure des choses à faire, pas dans l'état où se trouvait Felicity, mais elle ne pouvait pas s'en empêcher. Reprenant sa place face à son amie, elle reprit son sérieux, inclinant la tête sur le côté. « Que puis-je pour toi?»souffla-t-elle d'un ton doux tout en l'observant.

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Felicity Sparrow
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MessageSujet: Re: we are the ones who make a brighter day so let's start giving + maxyne   we are the ones who make a brighter day so let's start giving + maxyne EmptyMar 30 Juin - 22:29





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Felicity se trouva stupide, sur le pas de la porte de Maxyne, attendant une réponse positive. Que lui avait-il pris de se presser ainsi ? Bien sûr, elle ne voulait pas perdre une minute de plus quant à les suspicions qu'elle commençait à avoir, mais courir ne lui apporterait en aucun cas une vraie réponse plus vite. Pas aussi vite qu'elle l'aurait souhaité. Elle ne connaissait pas grand chose à tout ça:les services sociaux, les problèmes familiaux... Elle n'avait jamais eu autant ni de doutes, ni d’inquiétudes à l'égard d'un de ses élèves, et elle aurait voulu pouvoir régler ça plus rapidement. Elle continua de se mordre l’intérieur de la joue, tout en pensant qu'elle se faisait peut-être un film. Paki n'était sûrement pas aussi malheureux qu'elle le croyait, peut-être y avait-il un autre problème qui n'avait rien à voir avec ce qu'elle imaginait ? Elle l'espérait au fond, mais elle y croyait peu. Felicity avait tellement pensé à tout ça, retourné le problème dans tous les sens, mais elle ne voyait rien d'autre. Et elle avait besoin d'être sûre, elle avait besoin d'aide.

Pour une fois, depuis quelques temps, elle avait enfin l'impression de faire vraiment quelque chose de bien : se soucier de quelqu'un qui en a vraiment besoin – ou semblait en avoir besoin. Plus que d'elle même et de son deuil, du sentiment de culpabilité qu'elle traînait avec elle, plus que le fait d'âtre attirée par quelqu'un alors qu'elle ne devrait pas. Tout ça, semblait désormais bien futile à ses yeux, quand elle savait que Paki avait sûrement besoin de quelqu'un, d'un adulte. Il était temps qu'elle redevienne sérieuse, qu'elle s'investisse un peu plus dans cette nouvelle mission qu'elle s'était donnée : aider les gens. Et désormais, c'est ce qu'elle comptait faire réellement. C'était dans son sang, dans son éducation : cette envie d'aider son prochain. Ses parents lui avaient inculquée ses valeurs, et avec tout ce qu'elle avait vécu dernièrement, elle avait l'impression d'avoir délaissé cette personne prête à tout pour rendre service, donner de son temps, aider les plus démunis. Il n'y avait plus eu que Matthew à ses yeux, et puis elle... Toute seule. Mais en arrivant devant le bureau de Maxyne, elle pensa qu'elle n'était pas seule. Au contraire, de nombreuses personnes présentes ici ont le même but : aider, préserver. Elle pouvait donc faire tout ça, affronter des problèmes nouveaux pour elle. Elle n'était plus seule, il fallait qu'elle se dise ça et qu'elle avance. Et qu'elle change les choses, qu'elle rende ses parents fiers d'elle combien même leurs relations n'étaient plus la même.

Elle entra dans le bureau de la jolie brune, et se laissa tomber sur la chaise vide face à elle. Elle l'écouta, ne pouvant s'empêcher de sourire lors de sa remarque. Et alors que son rythme cardiaque semblait reprendre un rythme normal, elle laisser échapper un petit soupire. Elle aurait aimé trouver cette solution dont son amie parlait ; mais qui n'aimerait pas enfin comprendre comment mettre fin aux guerres et conflits qui blessent et tuent ? Elle secoua la tête, et souffla : « Malheureusement, non. » Elle reprit son souffle une dernière fois. Et regarda autour d'elle, cherchant les mots pour exposer sa théorie. Il n'était pas facile d'aborder un sujet si grave, encore moins lorsque l'on en a aucune preuve. Elle se demandait comment avait fait sa collègue, en Angleterre, lorsqu'elle avait accusé un père de pédophilie... Mary avait eu raison, mais comment en avait-elle d'abord discuté ? Felicity posa un coude sur le bureau, appuya sa joue dans la paume de sa main et se lança : « Je ne suis sûre de rien, mais il se pourrait qu'un de mes élèves, Paki, soit victime de violence... » Elle n'osa pas regarder l’assistante sociale, préférant fixer un point dans le vide. Sa main gauche remonta jusqu'à son visage pour qu'elle puisse ronger un bout d'ongle. Puis finalement, elle tourna la tête vers Maxyne. « Enfin, il y a plein de choses qui me font penser ça, je ne suis pas venue sans rien, c'est juste étrange... Il vient moins aux cours, il est plus renfermé qu'avant, et maintenant son bras est cassé. Ce sont des signes étranges, non ? » Elle parlait un peu vite, la voix tremblante. Parce qu'elle s'inquiétait pour cet enfant. Elle qui s'était toujours promise de ne pas avoir de chouchou dans ses classes, elle s'était attaché à ce petit garçon intelligent, timide et poli. Et Felicity détestait de ne pas pouvoir l'aider, d'être de nouveau inutile comme elle l'avait déjà été durant plusieurs années. « Du coup, j'ai besoin de l'avis d'une pro, » finit-elle par dire, une grimace sur le visage. Puis son regard se posa sur une bouteille d'eau, et ce fut comme si sa gorge sèche la supplia de la boire. Et parce qu'il semblait bien, avec une question si banale, d’apaiser la situation et ses inquiétudes sûrement exagérées : « Je peux te voler ton eau ? » Cette question semblait sortir de nul part, brisant l'atmosphère sérieuse et pressée qu'elle avait laissée entrer dans le bureau avec elle.

Continuant de grignoter l'ongle de son pouce, sentant une goutte de sueur glisser dans son cou et disparaissant derrière son tee-shirt, elle pensa que malgré tout, malgré la chaleur, malgré les inquiétudes, malgré son cœur qui se serrait de savoir que ces enfants n'avaient pas grand chose, malgré son cœur qui lui dictait autre chose que sa raison, elle n'aurait échangé sa place pour rien au monde.



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MessageSujet: Re: we are the ones who make a brighter day so let's start giving + maxyne   we are the ones who make a brighter day so let's start giving + maxyne EmptyJeu 16 Juil - 5:35

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Elle ne se souvenait plus très bien de sa première rencontre avec Felicity. Elle avait l'impression que la jeune femme avait été dans sa vie plus longtemps que la majorité des gens. Comme si elles étaient faites pour se croiser un jour ou l'autre. Comme une âme qu'elle aurait aimée dans une autre vie. Du moins, c'est ce que Maxyne aurait pu croire si elle se laissait aller à de telles stupidités. À ses yeux, il n'y avait rien comme la réincarnation. Les gens mourraient, c'était tout. Il n'y avait pas de paradis, ni d'enfer. Qu'importait si sa vision des choses était un peu triste. Elle entendait déjà Leïla lui reprocher son manque d'optimisme sur le sujet. Tant pis. Elle n'y croyait pas. De la même façon dont elle ne croyait plus au Père-Noël ou au Lapin de Pâques. Alors non, elle n'avait pas pu connaître l'enseignante dans une autre vie. Et puis, qu'aurait-elle bien pu faire dans cette autre vie pour mériter une seconde chance? Sûrement pas grand-chose. Elle avait dû être une petite mouche agaçante pour mourir. Et cette pensée la fit sourire intérieurement. Il n'en restait pas moins que les circonstances de sa rencontre avec Felicity restaient vagues dans sa mémoire. Sans doute parce qu'elle avait rencontré plein de gens en même temps et que distinguer les uns des autres lui avait pris un temps fou. Elle n'avait jamais été douée avec les noms, avec les faits. Il lui avait fallu un temps d'adaptation interminable et c'était pendant cette période bien difficile qu'elle avait rencontré la jeune femme. Du moins, c'était ce qui lui semblait le plus logique, puisque c'était également pendant ce laps de temps qu'elle était tombé sur Magdalena dans cette flaque de boue. Sans doute le souvenir le plus amusant qu'elle puisse avoie de l'Afrique. Cependant, elle était presque certaine que ce n'était pas une chute à vélo qui lui avait permis de faire la connaissance de l'enseignante. Elle en était presque certaine, même. Bien qu'elle n'osait pas avoir l'air suffisamment stupide pour le lui demander.

Maxyne avait toujours eu cette tendance un peu tête en l'air. Elle était de ces gens qui oublient de fermer le feu de la cuisinière avant de quitter la maison pour les vacances ou encore ces gens qui n'arrivent jamais à se souvenir de l'endroit où se trouvent leurs clés. Elle aurait pu oublier sa propre tête dans un coin obscur si elle n'était pas attachée à son corps. Et encore, elle était certaine que si on la défiait, elle pourrait bien réussir à le faire, juste pour prouver à l'autre qu'il a tort. Indisciplinée et hyperactive. C'était ce que son père lui avait reproché pendant son enfance. Elle ne ferait jamais un bon médecin, lui avait-il dit. Elle n'avait pas ce qu'il fallait. Elle n'avait pas la discipline, le calme nécessaire. Elle devait travailler ces points de sa personnalité. C'était drôle quand on y pensait. La brunette aurait cru que c'était le fait qu'elle n'arrivait pas à regarder une simple coupure sur son propre doigt sans avoir envie de vomir qui ferait en sorte qu'elle ne deviendrait pas médecin. En même temps, son père avait toujours été un peu à côté de la plaque. Du moins, c'était ce qu'elle essayait de se dire. Si elle n'était pas devenue chirurgienne comme son paternel l'avait souhaité, elle n'était pas à plaindre. Elle aimait son travail. Qu'importe à quel point cela pouvait être difficile. Pas aussi difficile que de jouer dans le cerveau d'un homme pour lui sauver la vie, non, mais difficile quand même. C'était des zones de gris superposé à d'autres zones de gris. Il n'y avait pas de coupable, seulement des victimes. Du moins, c'était ce qu'elle pensait. Lorsqu'un homme battait sa femme, c'était trop souvent parce qu'il avait vécu ces mêmes violences, enfant. Quand une femme se laisse frapper, c'est qu'elle est sa propre victime, incapable de croire qu'elle mérite mieux. Et au milieu de tout cela, il y avait les enfants. C'est bambins aux joues bleuies de coup qui la regardait comme si elle était la solution miracle. Mais à quoi? Elle pouvait les sortir des là, oui, mais pour quoi? Des années dans un système défaillant? Pour des foyers d'accueil hostile? Certes, Max était doué, mais il y avait des jours où elle doutait.

L'assistante sociale attendit que son amie reprenne son souffle, loin de la chaleur étouffante de l'extérieur, plaisantant à demi sur un sujet vieux comme le monde. Felicity finit par répondre par la négative et une petite moue se dessina sur ses traits. « Dommage. J'étais prête à t'offrir le prix Nobel de la paix.» Elle ne pouvait pas s'en empêcher, malgré la mine grave de son amie. Elle devait plaisanter, dire des stupidités jusqu'à ce que l'on retombe dans un sujet plus sérieux. Ce qui ne tarda pas. Peu à peu, son sourire s'effaça, laissant place à un air soucieux. Des accusations comme celle-là, elle en avait entendu des tas. Elle avait vu une centaine de personnes se pointer devant elle en lui disant que leur neveu ou leur voisine étaient un enfant violenté. On lui présentait des faits qui ne voulaient rien dire. Des ecchymoses, des coupures, des éraflures, un comportement renfermé. Chaque fois, elle doutait. Parce qu'elle avait été cette enfant. Celle avec des bleus et des éraflures de la tête aux pieds parce qu'elle passait son temps a joué dans les buissons, elle avait été cette enfant silencieuse et renfermée à l'école. Pourtant, jamais on avait posé la main sur elle. Chaque fois, elle écoutait. Elle prenait la chose en compte, essayait de voir si quelque chose pouvait avoir changé dans son habitude de vie. Elle comprenait néanmoins pourquoi Felicity était si inquiète, pourquoi elle semblait si agitée. « C'est vrai. C'est des signes de maltraitance. Parfois.» Elle inclina doucement la tête, cherchant un moyen de formuler sa pensée. « Pas toujours. Un changement dans sa routine peut faire la même chose. L'arrivée d'un bébé, un divorce, ou un décès, par exemple. Il faudrait voir si ton élève a un tel changement dans sa vie. Quand au bras cassé, des accidents, ça arrive. Surtout chez les enfants.» Maxyne tendit la bouteille d'eau à son amie, avec un léger sourire, essayant de voir ce qu'elle pouvait faire pour l'aider. Elle pourrait tout de même parler à l'enfant, voir les parents, essayant de communiquer avec eux. Parce qu'il fallait avouer qu'elle était plus que nulle pour communiquer avec les natifs. Plus que nulle même. Elle laissait Felicity s'hydrater en silence avant de reprendre la parole. « Il ne faut quand même pas prendre le tout à la légère. C'est possible que tu es raison aussi. Il suffit de ne pas sauter aux conclusions trop rapidement. » Dans le cas contraire, c'était l'enfant qui finirait dans le système défaillant. Les chances d'adoption à cet âge étaient très minces, les Occidentaux préféraient des bébés blancs, des enfants qui leur ressemblent. Parfois des Asiatiques, parce que la différence était moins marquée. Mais des enfants noirs de six ans? C'était plus complexe. Et elle n'avait pas envie de le voir grandir dans un orphelinat sans parents. « Si tu m'en disais plus sur le petit?»
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MessageSujet: Re: we are the ones who make a brighter day so let's start giving + maxyne   we are the ones who make a brighter day so let's start giving + maxyne EmptyMar 28 Juil - 17:50





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There's a choice we're making, we're saving our own lives. It's true we'll make a better day, just you and me. Send them your heart so they'll know that someone cares and their lives will be stronger and free, as God has shown us by turning stone to bread, so we all must lend a helping hand.


Depuis combien de temps ne s'était-elle pas sentie autant investie dans une cause ? Bien sûr, venir à Giving for Africa était sa façon à renouer avec son éducation, son envie d'aider ; mais il y avait longtemps qu'elle n'avait pas pris à cœur quelque chose. Ses parents les avaient, elle et son petit frère, souvent emmené à des événements caritatifs, les avaient poussé à faire du bénévolat dès l'adolescence. Felicity se souvenait encore se rendre, à vélo, au refuge pour animaux et aller prendre soin et passer du temps avec les chiens et chats abandonnés. Puis elle avait dû partir et passer plus du temps à se consacrer à ses études. Elle avait laissé tomber le refuge de Durham, et n'avait jamais pensé à s'y remettre à Oxford, ou lors de ses visites chez ses parents. Elle avait souvent pensé qu'ils devaient être déçus qu'elle ne continue pas, mais s'ils l'étaient ils ne lui avaient jamais fait de reproches. Du moins, pas de vive voix. Puis sa dernière grande cause avait été son mari. Elle avait tout donné pour lui offrir une vie des plus douces, malgré sa maladie.

Paki, toutefois, lui paraissait bien plus important que tout ce qu'elle avait pu faire avant. Si d'une façon ou d'une autre, elle pouvait changer sa vie : elle le ferait. Elle aimerait pouvoir offrir cette chance à tous les enfants dont elle s'occupait, même ceux qu'elle n'avait jamais vus, mais elle savait que malheureusement, ce n'était qu'une utopie. Alors, elle avait décidé de se concentrer sur celui qui lui semblait avoir le plus besoin d'aide : le petit Paki. Mais elle n'était encore que dans une période floue et de doute, elle craignait de n'avoir imaginé tout ça et Felicity savait qu'elle ne pouvait pas prendre encore de décision. Du moins, pas par elle-même. Alors, elle avait couru jusqu'au bureau de la seule personne à qui elle avait pu penser. Et même si sous ce soleil de plomb, par cette chaleur étouffante, ça l'avait épuisée de se précipiter, elle avait aimé se sentir de nouveau autant impliquée. Une petite part d'elle s'était réveillée, celle qui se souciait plus des autres que d'elle-même.

La manière dont Maxyne l'avait accueillie dans son bureau l'avait faite sourire. Son amie avait cette facilité, ce petit don pour savoir quoi dire, ou même dédramatiser le contexte. Felicty n'avait pas pu s'empêcher de répondre, plaisantant à son tour. « En effet, c'est dommage. J'y réfléchirai un peu plus, je ne peux pas passer à côté de ce prix, » dit-elle en souriant, mais la fin de sa phrase se termina dans un soupir. Elle n'avait finalement peut-être pas le cœur à rire. Elle n'en savait trop rien. Puis son ton nerveux revenant, entrecoupé par une respiration difficile dû par son sprint et la chaleur, elle lui expliqua la vraie raison de sa venue. Et une fois son discours terminé, Maxyne lui expliqua qu'elle pouvait avoir autant raison que tord. L'institutrice s'en était doutée, mais elle se trouve de nouveau désemparée. Elle demanda de l'eau à la jolie brune en face d'elle, cette dernière lui tendit et Felicity en but quelques gorgées rapidement. L'eau lui fit du bien, et déjà elle se sentit un peu plus apte à discuter normalement de la situation. Elle pu enfin s'exprimer d'une voix plus posée, et lui répondit. « Je sais, je sais. C'est pour ça que je préférais avoir ton avis... » Elle posa la bouteille d'eau sur le bureau. La lèvre mordillée, elle réfléchit quelques secondes et reprit : « Enfin, je veux dire que c'est ton 'truc' tout ça, » fit-elle en mimant les guillemets avec ses mains. Ce n'était pas vraiment un 'truc' que de s'y connaître en maltraitance des enfants, ce genre d'expression était habituellement plus pour parler d'une passion, d'un hobby... Mais pas de quelque chose d'aussi triste et parfois fatal. Felicity ne put s'empêcher de penser au nombre de fois où elle avait lu qu'un enfant avait été retrouvé mort suite aux coups de parents, parfois ils n'avaient même eu le temps d'avoir leur première dent ou fait leurs premiers pas. Ça lui fendait le cœur.

Paki. Que pouvait-elle bien dire sur lui ? Ce petit était sûrement l'enfant le plus attachant qu'elle avait pu avoir dans sa classe, depuis qu'elle avait commencé ce métier à vrai dire. Elle avait toujours pensé qu'il n'était pas bien d'avoir un préféré, ou du moins de montrer que l'un de ses élèves étaient son favori. Mais ne l'avait-elle pas déjà fait en le ramenant chez lui ? Elle pensa que non, ça elle l'aurait fait pour beaucoup d'élèves. Elle soupira et reposa la bouteille d'eau sur la table, repensant à ce qu'elle pouvait bien dire de ce petit garçon. « Il est mignon, commença-t-elle, très poli et studieux. C'est l'un des enfants qui a fait le plus de progrès depuis que je suis arrivée. Il est aussi très curieux, et il me semblait toujours très souriant. » Elle sourit en repensant à l'accueil que ces enfants lui avaient préparé à son arrivée : tous avaient été très enthousiastes et accueillants. Ça lui avait de suite plu et mise en confiance. Puis elle pensa alors à ce qui l'avait guidée vers ses soupçons. « Mais dernièrement, il est moins présent, il semble un peu plus maussade, il prend du retard par rapport aux autres enfants... » Elle fit la moue.

Felicity porta de nouveau son ongle à sa bouche. Devait-elle lui dire pour la visite chez les parents de Paki ? La façon dont ils lui avaient fait comprendre qu'elle n'était pas la bienvenue ? Peut-être se faisait-elle des idées, et qu'au fond ils étaient juste des personnes privées qui ne voulaient pas qu'elle s’incruste ? Mais elle avait eu un mauvais feeling. « J'ai ramené Paki chez ses parents l'autre jour, enfin Leon et moi. C'était pour leur dire justement que son assiduité était moins bonne qu'avant et qu'il était dommage pour lui de manquer des classes... Et ils n'ont pas été des plus polis, et - » Sa phrase resta en suspens : elle ignorait vraiment comment exprimer ce qu'elle pensait de cette rencontre. C'était seulement un pressentiment, et comme l'avait dit Maxyne : il ne fallait pas sauter aux conclusions trop hâtivement.



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MessageSujet: Re: we are the ones who make a brighter day so let's start giving + maxyne   we are the ones who make a brighter day so let's start giving + maxyne EmptyDim 16 Aoû - 4:43

we are the ones who make a brighter day so let's start giving
there's a choice we're making, we're saving our own lives. it's true we'll make a better day, just you and me. send them your heart so they'll know that someone cares and their lives will be stronger and free, as god has shown us by turning stone to bread, so we all must lend a helping hand.
L'accent qui ponctuait la voix de Felicity lui rappelait ces vieux films que sa mère aimait tant regarder les dimanches matins en faisant le petit déjeuner. Sa mère avait toujours adoré l'Angleterre, elle avait toujours souhaité y mettre les pieds et si son mari lui promettait sans cesse, jamais ce rêve n'avait été réalisé. Maxyne aurait bien aimé réaliser ce rêve par elle-même, mais ce n'était pas avec le salaire d'une assistante sociale que c'était possible. Il n'en restait pas moins que pour le moment, l'accent anglais qui roulait sur la langue de la petite brune qui lui faisait face la rendait nostalgique. Elle ignorait si c'était sa famille qui lui manquait ou l'époque où tout était facile. Cette vie dont elle n'avait que de vagues souvenirs, ou ses principaux soucis était de savoir si elle pourrait aller passer la soirée chez Leïla après avoir fait ses devoirs. C'était peut-être un peu des deux à la fois. Avec les événements des derniers jours, elle n'avait pas réellement pris le temps de téléphoner à sa famille. Elle avait passé la majorité de son temps au chevet d'Hylan, essayant de lui offrir tout ce dont il pouvait avoir besoin pour guérir. Sa mère ne lui ferait aucun reproche, elle le savait, il n'y aurait que cette note de tristesse dans sa voix lorsqu'elle lui dirait qu'elle était désolée. Une note de tristesse qui ferait naître une boule de culpabilité au fond de sa poitrine. Ce serait une autre histoire concernant sa soeur, cependant. Lively n'hésiterait pas à lui casser les oreilles sur le fait qu'être à l'autre bout du monde ne voulait pas dire jouer les fantômes pour autant, qu'elle aurait tout aussi bien pu être morte et tout le tralala qui venait avec. Son aînée irait même jusqu'à poursuivre sur son lancer, lui répétant qu'elle ne pouvait pas simplement disparaître de la vie de ses neveux et de celle de leur père. Un sujet récurant. Un sujet de dispute récurant.

La raison de la présence de Felicity en ce lieu était un peu moins joyeuse qu'elle ne l'eût cru au départ. Ce n'était pas pour papoter du dernier lionceau ayant vu le jour ou pour rire d'une situation cocasse vécue en classe. Non. C'était parce qu'elle croyait qu'un petit garçon était violenté par ses parents. Bien entendu, ce n'était pas impossible. Elle savait bien que la majorité des cas comme celui-là avait lieu dans des familles plus pauvres, celles dont les parents ont du mal à gérer le stressent dû à l'équilibre précaire de la famille. Dans un milieu aussi pauvre que celui du petit Paki, ce n'était pas impossible, mais il y avait toujours le risque de sauter aux conclusions. Un risque qu'elle n'était pas près de prendre. Maxyne savait ce que ce qui attendait les enfants coincés dans le système. Si en Amérique cela voulait dire vivre dans ses valises, changer de famille d'accueil, encore et encore. Il y avait également une possibilité immense de tombée sur une famille qui n'accueille des enfants que pour l'argent qui leur est versé, des familles qui n'ont rien à faire des enfants. Des familles qui abuseront des enfants de la même façon que leurs parents avant eux. Elle savait aussi que dans un cas comme celui-ci, Paki risquait de passer beaucoup de temps à l'orphelinat, sinon toute sa vie. Il était trop vieux pour attirer l'attention d'Occidentaux voulant adopter, les gens préféraient les bébés. Les enfants qui n'avaient rien connu d'autre que le luxe de leur maison. Par le fait même, il risquait de se retrouver dans la rue sans rien du tout à sa majorité. L'assistante sociale avait beau ne pas vouloir laisser un enfant dans la violence de son foyer, par moment, elle se demandait si la vie qu'elle leur offrait était réellement mieux. « Tu en parles comme si j'étais une psychopathe qui prend plaisir dans la violence. Je t'assure, je ne regarde pas de film sur le sujet une fois à la maison.» Lança-t-elle avec un demi-sourire. Quelque chose dans ses traits disait qu'elle n'était pas vraiment sérieuse, mais ce n'était pas des paroles en l'air non plus.

Attentive, l'Américaine écoutait les paroles de son amie en silence. Elle voyait bien que le petit garçon avait fait son petit bout de chemin jusqu'au coeur de son interlocutrice. C'était souvent le cas avec les enfants. D'autant plus que les petits qu'on rencontrait ici étaient particulièrement adorables. Elle-même s'était laissé prendre au jeu, passant des heures à jouer avec eux plutôt qu'à travailler comme elle devrait le faire. Elle se souvenait d'une petite fille en particulier, lui souriant avec ses quelques dents manquantes. La gamine avait tendance à l'attendre devant sa porte les vendredis après-midi, pour la traîner vers le terrain de football improvisé. Elles ne parlaient pas la même langue, certes, mais l'enfant s'était attaché et Maxyne était certaine que ça avait quelque chose à voir avec la glace qu'elle lui avait donné par un jour étouffant. « Tu sais s'il a de la famille autre que ses parents? Des oncles, des tantes ou des grands-parents?» Ce n'était pas encore le moment de paniquer et de se dire que quelque chose n'allait vraiment pas dans la famille de Paki, bien qu'il y avait effectivement anguille sous roche. Elle préférait être certaine que l'enfant était bien entouré avant de faire quoi que ce soit. De toute façon, elle ne ferait rien avant d'avoir parlé à l'enfant. Il y avait un protocole à suivre, un protocole qui n'avait pas toujours lui d'être, mais la loi était la loi. Elle ne doutait pas que Felicity avait raison de s'inquiéter pour son élève, il devait avoir une raison pour expliquer le changement radical de l'enfant, ces absences. Elle voulait juste s'assurer que c'était bel et bien ce qu'elle croyait. Qui sait? Il pouvait s'agir de maladie ou autre chose. Quelque chose qui n'avait rien à voir avec la maltraitance. « J'aimerais bien le rencontrer, ce petit. Histoire d'évaluer la situation moi-même. Comme tu l'as dit, c'est mon 'truc'. Quant aux parents, il y a peut-être une explication. Ce n'est pas tout le monde qui voit d'un bon oeil la présence de bénévole dans le coin, surtout pas des blancs. » Chaque fois, ça la dépassait un peu, mais elle pouvait comprendre. Enfin, elle essayait. Mais si ces gens étaient contre le centre, pourquoi ils y envoyaient leur fils? «Tu dois savoir que si tu as raison, Paki sera retiré de sa famille pour être pris en charge par l'État. Il passera probablement dans plusieurs foyers, sera suivi par une assistante sociale jusqu'à adoption, ou jusqu'à majorité.  Malheureusement pour Paki, il est rare qu'une famille adopte un enfant de cet âge et la vie en orphelinat n'est pas une vie de rêve.» Elle croisa les mains devant elle, sur le bureau. Elle avait besoin que Felicity comprenne ce point, qu'elle comprenne que peu importe ce qui allait arriver, il n'y avait aucune solution miracle. « À moins que toi.... tu veux un petit garçon, Feli'? » Demanda-t-elle avec un grand sourire éclatant.

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Felicity Sparrow
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we are the ones who make a brighter day so let's start giving + maxyne

There's a choice we're making, we're saving our own lives. It's true we'll make a better day, just you and me. Send them your heart so they'll know that someone cares and their lives will be stronger and free, as God has shown us by turning stone to bread, so we all must lend a helping hand.


Il avait été bon de rire pendant quelques secondes, d'en profiter pour oublier ce qui la tracassait et l'avait amenée à déranger son amie. Puis Felicity n'avait pu s'empêcher de reprendre son sérieux. Peut-être était-ce là son problème ? Elle ne voyait aucun mal de prendre les choses à cœur, notamment son métier et ses élèves, mais parfois elle s'inquiétait trop, non loin de la paranoïa. Les années à passer au chevet d'un malade l'avait sûrement rendue trop tendue, trop inquiète, prête à réagir au quart de tour si elle voyait quelque chose qui clochait. Mais une dernière fois, elle sourit doucement à son amie, lui répondant : « Mais non, tu es trop douce pour être une psychopathe. C'est juste que... Bref, tu m'as comprise. » Elle était gênée maintenant, de peur d'avoir vexée l’assistante. Il lui sembla plus intelligent de passer à la raison qui l'avait menée jusqu'à son bureau.

Felicity se demanda pendant un instant si elle avait bien fait de venir demander l'aide de son amie. Celle-ci était pourtant la mieux placée pour l'aider à y voir plus clair, mais ses premières paroles l'avaient fait douter. Après que savait-elle vraiment de lui et de sa famille ? Il pouvait y avoir maintes raisons pour ses absences, ainsi que pour son bras ; elle savait déjà qu'il était un enfant plutôt timide et c'était sûrement pour cette raison qu'il était moins bavard. Elle aimait beaucoup Paki, peut-être un peu plus que les autres élèves dont elle s'occupait... Felicity ignorait s'il l'appréciait tout autant, mais elle s'en voudrait s'il lui arrive quelque chose et qu'elle n'ait rien pu faire. Alors elle avait écouté son cœur, son instinct, et elle était là : prête à discuter de ce qui la tracassait depuis quelques jours. Mais elle devait reconnaître que Maxyne avait peut-être raison. « Non. C'est vrai que je ne lui ai jamais demandé, et je ne pense pas que les dossiers soient aussi complets ici qu'à l'ancienne école où je travaillais. » L'institutrice avait encore du mal à s'habituer au différence entre son ancien et son nouveau poste. On l'avait pourtant prévenue ! Certains lui avaient même dit qu'avec son caractère, mais qu'elle était aussi encore trop fragile suite au décès de Matthew, elle aurait dû mal à faire la transition. Mais elle s'y était faite à cette vie différente, et elle avait même commencé à y prendre goût. En quelques mois ici, elle avait eu plus l'impression d'apprendre sur la vie qu'en vingt-huit ans d'existence. « J'irai me renseigner, » dit-elle en relevant les yeux vers Maxyne, se rendant compte qu'elle était partie trop loin dans ses pensées.

Elle ne put retenir un léger soupir lorsque son amie lui demanda de le rencontrer. Elle se sentait moins seule, désormais, dans cette histoire. Et elle était certaine que Maxyne y verrait plus clair qu'elle, et surtout elle lui faisait confiance. « Oui, aucun problème. Tu pourras passer après la classe. S'il est présent... » Son ton s'affaiblit avant même qu'elle n'ait fini de parler. Elle détestait rabâcher, mais elle s'inquiétait un peu trop. Elle se frotta nerveusement les mains sur les genoux, repensant à sa rencontre avec la mère du petit garçon. Elle savait qu'elle avait été naïve, et en n'y repensant maintenant elle était contente que Leon fusse avec elle sur le moment. « C'est ce que j'ai essayé de me dire pour les parents – enfin, plutôt sa mère – mais je ne sais pas. » Elle n'était vraiment plus certaine de rien, et son ton le montrait bien. Mais elle tenta de sourire ; un sourire qui s'effaça aussitôt que l'Américaine aborda ce qui arriverait à Paki si jamais elle avait raison. Elle n'y connaissait rien à la vie en foyer, Felicity n'avait jamais rencontré de personnes ou d'enfants dans ce cas. Des échos étaient parvenus parfois jusqu'à elle, ils arrivaient que les histoires soient positives... ou sordides. « J'y ai pensé oui, mais s'il est maltraité, ne serait-il pas mieux ailleurs ? Et si par chance, il finit dans l'orphelinat auquel je me rends, ce sera toujours mieux que ce qu'il vit. » Elle remonta une main nerveusement jusqu'à son front pour y effacer les dernières gouttes de sueur qui y perlaient. « Enfin, ce n'est que mon avis, » ajouta-t-elle d'une voix effacée. Le mieux serait encore de connaître l'avis de Paki, elle n'avait aucun droit sur lui et ne savait pas vraiment ce qui était le mieux. Elle voulait juste ce qu'il y avait de meilleur pour lui, et pour tous les autres enfants qu'elle avait pu rencontrer à présent.

Son regard s'était perdu dans le vide, lorsque Maxyne la ramena à la réalité. Sa question ne l'avait pas choquée, mais surprise. Et lorsqu'elle la vit avec ce si grand sourire, Felicity se sentit mal.  « Quoi ? » Elle avait parfaitement compris la question, mais il lui fallut quelques secondes pour savoir quoi répondre. Elle avait toujours voulu des enfants, encore plus quand sa vie de couple était à ses plus beaux jours. Felicity avait souvent rêvé qu'ils auraient deux ou trois enfants, deux filles et un garçon sûrement ; ils auraient tous polis et plein d'imagination. Ils n'avaient jamais pu réaliser ce rêve, parce que Matthew ne le partageait pas avec elle. « Non... Enfin oui, je veux un enfant, peut-être même des enfants. Mais tout est tellement compliqué maintenant. » Elle avait soufflé ces derniers mots, le cœur serré. « C'est une vraie famille que Paki mérite, pas une femme seule qui vit dans un minuscule appartement. » Elle n'avait jamais pensé à adopter ce petit garçon auquel elle s'était attachée, et même si l'idée ne lui semblait pas absurde, elle n'était pas certaine d'être la personne dont Paki aurait besoin.

Comme pour faire taire le malaise qu'elle ressentait, elle tapa dans ses mains et offrit un sourire à Maxyne. « Merci de m'avoir écoutée. Hm, maintenant je pense que le mieux est d'attendre que tu le vois, non ? » Toutefois, elle espérait que tout cela se fasse vite, car elle continuerait de s'inquiéter tant qu'elle ne serait sûre de rien.
 



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