Like Bonnie and Clyde. - FT. Alejandro.

Siobhan aimait vraiment ce qu'elle faisait au centre, elle aimait la sensation d'être utile tout comme elle aimait ce contact qu'elle avait avec les animaux -et plus particulièrement les félins-. Elle s'épanouissait dans cette nature sauvage et si parfois l'impact de l'Homme venait encore la peiner et heurter ses convictions, elle avait sensation que ce centre cherchait à aider dans le bon sens. Elle se doutait que si sa sœur avait souhaité rester ce n'était pas pour rien, ce n'était pas uniquement par amour pour Joos, Anna était connue pour avoir ses convictions ici. En tout cas, indépendamment d'Anna et bien malgré elle, Siobhan se prenait parfois à rêver d'une vie ici, prendre e temps de se poser et s'accorder un peu de stabilité, voir ce qu'elle pouvait créer, voir si elle pouvait aider sur le long terme... c'était un peu idiot. Ce n'était pas son mode de vie et ça ne serait probablement pas le cas.... bien sûr, il y avait aussi un autre soucis.

Pour le moment, la douce avait cette sensation de paix parce que personne ne savait qui elle était, personne ne se méfiait de son histoire mais cela ne pourrait pas durer. Parce que, non, Siobhan ne démordait pas de son idée de faire la lumière sur ce qui était arrivé à sa sœur. Elle refusait l'idée de renoncer, elle refusait d'abandonner même si elle n'avait aucune piste, aucun indice. Cela commençait à faire un petit moment qu'elle avait traîné son meilleur ami dans sa galère et elle n'avait toujours rien de plus que ses intuitions et certitudes. C'était con mais la belle espagnole estimait que c'était déjà mieux que rien mais, aujourd'hui, elle passait à la vitesse supérieure. Oui, parce que si elle avait tout de suite éliminé Joos de la liste des suspects, il n'en était pas de même pour son cousin Noah, qu'elle jugeait coupable depuis le début, sans aucune raison valable. Alors, aujourd'hui, elle allait fouiller dans son bureau, qu'importe ce qu'elle risquait et sans même savoir ce qu'elle cherchait. Elle se disait que peut-être il y aurait un indice, même infime, peut-être et peut-être... elle n'avait que des suppositions, cela dit, comment faire autrement ? Le seul moyen d'être certaine qu'il ne cachait rien de compromettant dans son bureau était encore de fouiller, non ? Alors, elle attendait son séduisant meilleur ami pour passer à l'action, parce qu'il tenait à tout prix à l'accompagner et qu'elle lui avait promis. Et d'ailleurs, il arrivait devant elle, elle lisait d'ores et déjà une certaine anxiété sur son visage... et elle savait pertinemment qu'il ne s'inquiétait pas de son sort à lui mais du sien, il avait tout le temps peur que cette histoire lui attire des ennuis. « Alors, toujours prêt à me suivre ? ». Elle n'en doutait pas une seule seconde, qu'il était toujours partant parce qu'une nouvelle fois, il ne pouvait se résoudre à la laisser faire sa seule, tout comme il ne parviendrait pas à la faire abandonner. Il faut dire que Siobhan avait tenu tête à son meilleur ami plus d'une fois pour ce qui était de venir ici, elle avait trop besoin de cette vérité. Aujourd'hui, c'était son carburant et son oxygène, la raison valable de rester en vie. Elle avait besoin de ça pour donner un sens à son existence, elle avait besoin de cela pour donner un sens à la mort d'Anna...

Se dépêchant de filer vers son lieu de rendez-vous, Alejandro se surprit à maugréer après sa meilleure amie. Depuis quelques mois qu'ils étaient là, il avait l'impression qu'elle prenait un malin plaisir à se mettre dans de beaux draps. Ceci dit, cette faculté qu'elle avait à se mettre dans le pétrin ne datait pas que de leurs arrivées; déjà petite, elle avait cette faculté. Mais avant, c'était moins gênant. Quand ils étaient gamins, ils risquaient si ils se faisaient prendre à faire une connerie une punition. Ils étaient privés de sortie, se prenaient peut-être une gifle, recevaient des heures de colle, voire au pire une exclusion. Ca n'allait jamais bien loin. Sauf que maintenant, le risque était beaucoup plus grand, beaucoup plus énorme. Si jamais ils se faisaient chopper en fouillant de ce bureau, et si jamais ce type était le meurtrier d'Anna, ils risquaient eux aussi de faire augmenter le nombre de victimes de meurtres en Afrique du Sud. Et Alej' ne tenait pas à prendre ce risque.
Enfin lui, il s'en moquait. Sa vie n'avait plus d'importance. Qui irait pleurer sa mort? Plus personne. Mais pour Siobhan, c'était tout autre chose. Rien que pour ses parents, ils ne pouvaient prendre le risque. Ils avaient perdu une fille, tuée, ils ne pouvaient en perdre une deuxième. Et puis, lui, ne voulait pas perdre sa meilleure amie ; il tenait trop à elle.
Marchant d'un rapide vers les bureaux, l'espagnol ne cessait de repenser à ce que Sio avait fait. Il la détestait encore pour ça : avoir filer avec Joos. Ce n'est qu'en l'apercevant qu'il cessa de penser à tout cela. Il s'approcha d'elle, et jeta un coup d'oeil autour d'eux : personne n'était là, tant mieux. « Alors, toujours prêt à me suivre ? ». Son regard se reposa sur elle. « Desfois, je me dis que je devrais t'enfermer et t'attacher dans notre petite casa et ne te laisser en sortir que pour manger. » lâcha-t-il alors. Il l'observa. C'était bien parce qu'il l'aimait énormément qu'il n'allait pas l'abandonner, et qu'il allait rester avec elle. Pour essayer de limiter tout risque inutile, Alejandro avait dit qu'il l'accompagnait. Elle n'avait pas eu le choix. Il avait déjà passer une semaine horrible quand elle s'était sauvée avec ce Joos, il n'allait pas passer quelques minutes supplémentaires à stresser. Maintenant, il allait la coller. Il allait la suivre partout. Quitte à ne rien faire d'autres de ces journées. Quitte à lui pourrir les siennes. De toute façon, Alej était encore énervé après sa meilleure amie. Quelle personne censée irait à l'autre bout du monde en road trip avec le peut-être meurtrier de sa soeur? La réponse était évidente : personne. Mais Sio l'avait fait.
Son regard se reposa autour d'eux. Des tas de portes se dessinaient. Et personne d'autre ne semblait s'être donner rendez-vous là. « Bon alors, c'est quelle porte? Qu'on commence vite et qu'on finisse vite ! » Il n'allait pas l'avouer, mais au fond de lui, jouer aux détectives l'amusait ! Ca lui rappelait leur enfance. Sio et lui adoraient passer du temps à fouiller, suivre des gens, essayer de découvrir leurs secrets. D'ailleurs, ils en avaient découvert des choses comme ça.

Like Bonnie and Clyde. - FT. Alejandro.

Siobhan savait bien qu'elle ne rendait pas la vie facile à son meilleur ami, surtout depuis leur arrivée aussi. Elle savait bien qu'au fond de lui, il n'était pas heureux de devoir faire ça, mais, c'était moins difficile que de la laisser faire. « Des fois, je me dis que je devrais t'enfermer et t'attacher dans notre petite casa et ne te laisser en sortir que pour manger. ». Elle afficha un sourire faussement innocent alors qu'Alejandro avait à cette heure, un air de grand-frère en colère. Il était toujours en colère après elle pour son escapade avec Joos, parce que lui n'était pas persuadé de son innocence et surtout parce que mine de rien c'était le petit-ami d'Anna, même si elle était morte... Et Siobhan, elle était en train de s'attacher, doucement mais sûrement. Elle, elle estimait simplement qu'il était bien trop protecteur mais elle l'aimait comme ça. « Tu t'inquiète trop hermanito. ». ça lui faisait du bien de laisser sa langue maternelle se faire entendre et se surnommé ainsi Alejandro, son petit frère.

L'avantage c'est qu'en présence du jeune espagnole, la brunette se sentait moins stressée. Comme si ses craintes, au lieu de se reposer sur elle, lui permettait d'évacuer, parfois elle pouvait être vraiment bizarre. « Bon alors, c'est quelle porte? Qu'on commence vite et qu'on finisse vite ! ». Siobhan avait simplement envie de rire, elle avait l'impression de redevenir une petite fille et de renouer avec leurs énigmes et théories stupides. Petits, pendant plusieurs semaines, ils avaient espionné le couple du bout de la rue, persuadés qu'ils cachaient un cadavre dans le jardin. Oui, ils avaient de l'imagination par moment... cela dit, cette fois-ci, c'était un peu plus sérieux malgré tout. « Celle-la... ». Elle désigne l'une des portes d'un signe de tête, sachant que c'était le début de leur petite aventure.

Siobhan entra rapidement dans le bureau de Noah, sentant alors une certaine pression dans sa poitrine... s'il débarquait, elle ne savait pas qu'elle excuse elle pourrait sortir. En fait, elle savait qu'elle était capable de lui cracher toute la vérité et l'accuser de tous les maux sans aucune gène tant elle s'était persuadée de sa culpabilité. Alejandro n'approuverait sans doute pas cette idée, c'était sans doute pour cela que le mieux restait de ne pas se faire prendre. « Reste plus qu'à chercher j'imagine... ». Elle passa une main dans ses cheveux, le fait est qu'elle ne savait pas quoi chercher ni même à quoi s'attendre. Alors, elle commença à regarder sur le bureau, dans les papiers, les dossiers qui étaient restés là, se disant qu'avec un peu de chance, il aurait regardé quelque chose ayant du sens récemment. « Bon alors, qu'est-ce que tu as fait de ta semaine ? ». Quitte à lire des tas de paperasse à la recherche d'un simple petit mot, d'une virgule de trop, autant savoir comment son meilleur ami avait occupé sa semaine... surtout qu'elle le soupçonnait d'avoir une fille en tête -oui encore des soupçons-.

Siobhan était exaspérante. Depuis toute petite, elle avait cette faculté de répondre à tout, là encore. Avec son « Tu t'inquiète trop hermanito. », elle l'avait touché en plein cœur. Juste à cause de ce hermanito. Depuis qu'ils avaient quitté l'Espagne, ils avaient toujours essayer d'éviter de parler l'espagnol. Ils avaient appris l'anglais, avaient baragouiné avec quelques mots thais, quelques mots indonésiens. Là, le fait de lui balancer un mot espagnol, sans qu'elle s'énerve, lui rappelait le lien qu'ils avaient. Si lui avait glissé un mot en espagnol, c'est parce qu'il s'énervait ; dans ces moments-là, sa langue maternelle prenait le dessus. Mais elle, elle l'avait dit avec simplicité, comme pour lui rappeler qu'ils se connaissaient depuis si longtemps et qu'il ne pouvait pas lui en vouloir trop longtemps. « Je te jure Sio, tu m'énerves... » murmura-t-il alors d'une voix très peu audible -il n'était pas sûr qu'elle l'ait justement entendu.

Il se reprit alors, et demanda par où ils devaient aller, histoire de finir cette corvée au plus vite. Son regard se posa sur Sio, qui avait du mal à ne pas rire -se moquait-elle de lui ? Possible-. Elle ouvrit alors la bouche, montrant d'un signe de tête une porte. « Celle-la... ». Alejandro posa ses yeux sur cette porte. Celle de leur malheur. Peut-être que cette porte-là serait la dernière porte qu'ils allaient ouvrir de leurs vivants.
Il suivit alors sa meilleure amie, sentant son cœur tambouriner de plus en plus vite, et surtout de plus en plus fort. Le bureau était identique à tous les autres bureaux que Alej avait pu jusqu'ici visiter. Il y avait une table, des chaises, des papiers, des papiers, et encore des papiers. « Reste plus qu'à chercher j'imagine... ». Il reposa son regard sur Sio. « Tu sais ce qu'on cherche au moins ? Un papier avec ses aveux ? » ironisa-t-il alors. Ca se voyait peut-être, mais Alejandro n'était pas heureux d'être là. Il avait peur, pour elle. Il n'aimait pas l'idée de pénétrer dans la vie de quelqu'un (et c'était bien ce qu'ils faisaient là).
Prenant son courage à deux mains, Alej se décida à aller vers une étagère. Il prit un paquet de dossier, et s'installa, tranquillement sur le fauteuil du bureau, tout en regardant chaque papier. « Bon alors, qu'est-ce que tu as fait de ta semaine ? ». La semaine où elle s'était sauvée à l'autre bout du monde avec peut-être un assassin ? Parce que Alej était comme ça, qu'il avait besoin de dire tout haut tout ce qui le gênait, il répondit. « Pas grand chose.. j'ai pesté pendant 7 jours après une fille. Tu sais ce qu'elle m'a fait ? Elle est partie très loin avec un type peut-être dangereux... Du coup, ça m'a miné toute la semaine, et je n'ai pas fait grand chose. Je ne suis même pas sorti à cause d'elle... » En réalité, si, il était sorti. Il avait été rejoindre une autre demoiselle. Mais avait-elle le droit de le savoir ? Il souffla un coup, reposant les dossiers au sol. « Je ne sais pas où on devrait chercher, mais on ne trouvera surement rien dans ce bureau Sio.. »

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Siobhan avait appris à amadoué Alejandro, elle ne pouvait pas nier qu'elle agissait d'une certaine façon parce qu'elle savait comment l'apaiser. Néanmoins, elle ne ferait rien jamais rien pour le faire souffrir volontairement, c'était loin d'être une blague quand elle disait l'aimer comme un frère. Elle était prête tous les sacrifices pour lui, elle pouvait déchaîner les enfers pour son bonheur, accepter l'inacceptable. A vrai dire, elle aurait pu renoncer à la vérité si elle pour cette dernière, elle avait dû perdre la seule personne qui comptait vraiment, elle refusait qu'il la laisse affronter ce monde toute seule. « Je te jure Sio, tu m'énerves... ». Elle lui offrit ce petit souvenir innocent, elle savait très bien qu'elle l'énervait mais, elle savait aussi combien il l'aimait.

La jeune femme l'entraîna alors dans ses bêtises, dans cette quête insensée, dans cette recherche seule. Elle ouvrait le bureau de Noah sans même savoir ce qu'elle cherchait, sans même savoir sur quoi elle pourrait tomber... elle aurait pu faire demi-tour, ça aurait été plus simple, mais elle avait besoin de tout fouiller, à la recherche de quelque chose d'inconnu. « Tu sais ce qu'on cherche au moins ? Un papier avec ses aveux ? ». Siobhan leva les yeux au ciel, faussement exaspérée, manifestement amusée, elle savait bien que son meilleur ami flippait pour elle, l'ironie était sa défense mais, elle, elle était persuadée que tout se passerait bien. « ça serait cool mais j'y crois pas trop... on cherche tout ce qui peut le relier à Anna, une petite culotte en dentelle ou une brosse à dent. J'en sais rien... Quoique, j'imagine mal ma sœur porter de la dentelle. ». La demoiselle prit une mine faussement songeuse, Alejandro le savait, Anna avait toujours été la plus sage des jumelles, d'où la réflexion de Siobhan. Néanmoins, la belle espagnole savait que sa jumelle était plus discrète mais pas farouche pour autant et pour ce qu'elle savait, elle avait su contenter ses prétendants.

La demoiselle s’intéressa alors à la semaine du jeune homme, celle durant laquelle elle était partie si loin de lui avec Joos. « ]b]Pas grand chose.. j'ai pesté pendant 7 jours après une fille. Tu sais ce qu'elle m'a fait ? Elle est partie très loin avec un type peut-être dangereux... Du coup, ça m'a miné toute la semaine, et je n'ai pas fait grand chose. Je ne suis même pas sorti à cause d'elle...[/b] ». Elle afficha un sourire amusé, elle ne croyait pas un mot de ce qu'il disait là... enfin, elle se doutait qu'il avait pesté tous les jours oui mais, elle ne croyait pas un seul instant qu'il s'était interdit de vivre pour autant, bien au contraire. « Joos n'est pas dangereux... et si je pouvais l'épargner dans cette histoire je le ferais.. je... c'est un type bien. ». Oui, elle était surtout en train de s'attacher au petit-ami de sa sœur décédé mais elle n'y pouvait rien, Joos avait ce quelque chose qui faisait qu'elle voulait lui épargner tout ça, elle voulait l'épargner tout en voulant qu'il continue à la voir comme Siobhan, non comme la sœur d'Anna. Elle savait qu'elle allait le briser, elle savait que son regard allait changer mais, elle n'était pas prête à ça parce que justement, elle s'attachait. « Et puis, je suis sûre que tu es sorti... ». Elle lui offrit un large sourire amusé, ce qui lui permettait aussi de changer de sujet.

« Je ne sais pas où on devrait chercher, mais on ne trouvera sûrement rien dans ce bureau Sio.. ». A ce moment, la demoiselle tomba sur quelques photos, quelques photos sur lesquels il y avait Anna et Noah. Les larmes lui montèrent instantanément aux yeux. « J'en sais rien mais j'ai besoin d'en être sûre. ». Elle glissa les photos dans les mains de son meilleur ami alors qu'elle ne pouvait plus les regarder. C'était comme ça depuis la mort de sa sœur, elle ne pouvait plus croiser son regard plus d'une demi-seconde sans avoir envie d'en finir, de la rejoindre. A vrai dire, les premiers mois, elle avait été incapable de se regarder dans un miroir, de peur qu'un souvenir de sa sœur se dessine en elle. « Elle n'a jamais mérité ça, je dois savoir ce qui lui est arrivé. ». Il y avait de nouveau cette détermination, ce besoin de connaître la vérité qui la tenait debout.